Le quotidien burkinabè d’informations générales L’Observateur Paalga, créé le 28 mai 1973, a aujourd’hui un demi-siècle. Pour marquer ce jubilé d’or, le doyen des journaux privés à l’échelle nationale a prévu une série d’activités commémoratives. La première d’entre elles, un colloque scientifique international sur le thème « Les médias traditionnels africains face au développement du numérique : résilience opportunités et défis », a débuté aujourd’hui, mardi 23 mai 2023, à l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.
« Quand nous le lancions, l’aventure était très risquée, aussi bien pour nous-mêmes que pour les observateurs et les connaisseurs. Beaucoup pensaient que c’était une aventure et certains ne nous donnaient même pas trois mois de vie, tant c’était plus qu’un pari, dans le contexte de la Haute-Volta d’il y a 50 ans, de gérer un quotidien. Ce pari, avec l’aide d’une équipe autour de moi et l’aide des lecteurs, voire de l’opinion nationale voltaïque, nous avons pu le relever », a déclaré en guise de rappel historique Édouard Ouédraogo, fondateur et directeur de publication de L’Observateur Paalga, à l’issue de la cérémonie d’ouverture.
Et Edouard Ouédraogo de souligner qu’avec l’avènement du numérique, aujourd’hui la presse écrite et les médias de façon générale ont un challenge à relever s’ils veulent survivre. C’est justement la raison pour laquelle les activités du jubilé d’or sont orientées vers la réflexion sur l’avenir des médias face à l’ère du numérique : « Aujourd’hui avec l’avènement du numérique, les lecteurs sont installés dans la culture de la gratuité et il se pose à L’Observateur, à la presse écrite aussi bien qu’à l’ensemble des médias, un challenge qui n’est pas facile à relever. C’est pourquoi à l’occasion de ces 50 ans d’anniversaire, nous avons préféré axer les activités sur la réflexion à travers ce colloque international ».
Ousseini Ilboudo, le président du comité d’organisation, embouchant la même trompette, dira : « Ce jubilé d’or, nous l’avons voulu sobre et placé sous le sceau de la réflexion sur notre métier ».
Selon le ministre des Sports, Boubakar Savadogo, qui représentait son collègue de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, « les 50 ans de L’Observateur Paalga, c’est la mémoire continue historique de notre pays ; ces 50 ans consacrent l’audace, le génie, la perspicacité, l’engagement au service de la nation ».
Au cours de ces deux jours, les échanges porteront sur l’histoire de la presse écrite au Burkina Faso, les pratiques journalistes à l’ère du numérique, les enjeux économiques de la presse à l’ère du numérique et le traitement des questions liées à la femme ainsi que sa contribution au développement de la presse. Il s’agira spécifiquement de mener la réflexion sur : l’avenir des médias classiques burkinabè à l’ère de la convergence numérique ; la fiscalité appliquée aux médias du Burkina ; le basculement dans le numérique ; les pratiques journalistiques à l’ère du numérique ; les médias sociaux et discours de violence ; la crise de confiance entre les médias et l’opinion publique au Burkina, etc.
Environ 200 personnes issues d’organes de presse, d’organisations de presse et de média et d’universités participent à cette réflexion.
Au programme de ce jubilé, il est prévu également une journée portes ouvertes avec exposition de photos d’archives le 25 mai 2023 dans les locaux du journal quinquagénaire ainsi qu’une action caritative en faveur des personnes déplacées internes (PDI) le 27 mai.
Flora Sanou