samedi 23 novembre 2024

Journée mondiale sans sac plastique : Le Burkina en tâtonnement

aaimag uneCe lundi 3 juillet est célébrée la journée mondiale sans sac plastique. Au Burkina Faso, plusieurs textes encadrent l’utilisation des sacs plastiques. Depuis le 1er janvier 2015, la loi 017-2014 interdit la production, l’importation, la commercialisation et la distribution des sachets non biodégradables. Mais encore aujourd’hui, des vendeuses de fruits aux restaurateurs de rue, en passant par les boutiques et les supermarchés, ils restent distribués partout. Pourquoi cette persistance ? Une équipe de Radars Burkina a rencontré quelques acteurs.

Le sachet plastique est tellement entré dans les habitudes qu’il parait presqu’inimaginable de s’en passer. Presque tout se vend en sachet, mais quel type de sachet ?

Visiblement sans aucune connaissance du sachet biodégradable pour différencier de celui non biodégradable, cette restauratrice dit avoir besoin seulement de quoi servir ses clients qui veulent emporter leurs repas. « Je ne connais pas la différence. Quand mon distributeur vient, je prends seulement ce que je veux pour mon travail. Les clients ne se plaignent pas des sachets donc je les utilise surtout que les ‘’kits’’ (Takeaway) sont chers », s’est-elle justifiée.

« Le Burkina ne produit pas d’emballage biodégradable en ma connaissance. Même les emballages où figurent le drapeau du Burkina sont produits au Ghana et ne sont pas suffisamment disponibles », a lâché un vendeur de sachets plastiques, avant d’ajouter qu’il ne cherche que sa pitance quotidienne à travers ce commerce.

aaimag2En outre, une ménagère confie ne pas reconnaitre un sachet biodégradable au milieu de sachets non biodégradable. Selon elle, c’est l’usage du sachet noir qui n’est pas bon pour les repas particulièrement chauds. « C’est vrai qu’on a interdit l’utilisation des sachets non biodégradables, mais personnellement je ne sais pas faire la différence entre sachet biodégradable et non biodégradable. Souvent quand on part payer la nourriture, les vendeurs mettent dans un sachet blanc avant d’emballer dans un sachet noir. Ils disent que le sachet noir n’est pas bon et que c’est le blanc qui est plus pratique pour la nourriture surtout chaude. Mais on ne cherche pas à savoir ce qui est bon ou mauvais, juste quelque chose pour mettre notre nourriture », a-t-elle souligné.

Aussi, pour faire le marché, a-t-elle déclaré, « même avec ton panier, les vendeuses vont toujours mettre dans un sachet pour te remettre et tu finis par rentrer avec beaucoup de sachet ».

Ainsi, elle propose de sensibiliser la population à faire la différence de ce qui est bien et mauvais avant d’appliquer la loi.

Selon Roger Barro, inspecteur de l’environnement, dans un entretien avant sa nomination en tant que ministre de l’environnement, avait indiqué que pour la biodégradabilité, il ne faut pas se fier à ce que l’on voit.

« Il y a des mentions qui sont faits sur les sachets biodégradables. Des certificats d’homologation sont délivrés suivis de contrôle inopiné. Si les certificats prouvent qu’une importation a été livrée, cela atteste que les marchandises comportent des emballages ou sachets plastiques biodégradables », a-t-il fait savoir avant de poursuivre que même s’il existe des sachets non biodégradables sur le marché, le ministère n’en a pas connaissance.

Même si les emballages biodégradables sont utilisés par quelques structures notamment certaines pharmacies et boulangeries au Burkina, cela n’est qu’une goutte d’eau dans la mer car la grande masse continue de se servir des sachets plastiques dont ils ignorent la qualité. Le département en charge de l’environnement doit promouvoir l’utilisation des sacs organiques, surtout réutilisables et des paniers pour au moins restreindre l’usage des sachets plastique dans le commerce. 

Flora Sanou

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