Les activités reprennent lentement dans les compagnies de transport de la ville de Ouagadougou après un bref arrêt dû au second coup d’État qu’a connu le pays. Les responsables de certaines compagnies de transport ont remarqué une baisse du nombre de voyageurs, tant au niveau national que dans la sous-région. Leur souhait est que cette quiétude perdure afin que les activités reprennent normalement.
La vie dans les différentes compagnies de transport a repris son cours et les visiteurs sont occupés entre réservation de tickets, retrait ou envoi de colis. Les différents agents sont à leur poste afin que les visiteurs puissent obtenir ce pour quoi ils sont présents.
On aperçoit également des voyageurs qui ont déjà pris leur ticket et attendent le prochain départ. «Je me réjouis que les activités aient repris ; j’effectue les voyages pour mon commerce donc ces trois jours ont été difficiles pour moi. Je pense que tout est rentré dans l’ordre et qu’il n’y a plus de quoi s’inquiéter. Les nouvelles autorités nous ont bien dit de vaquer à nos occupations », affirme Alidou Samandoulgou, un voyageur assis sous le hall et attendant le car qui le conduira à destination.
Roland Yaogo, responsable administratif de TSR (Transport Sana Rasmané), indique que les activités à leur niveau ont été arrêtées le 1er octobre 2022 lorsqu’ils ont été informés de la situation du pays par les réseaux sociaux.
« Il y a des cars qui sont sortis le 30 septembre mais qui n’ont pu arriver à destination que dans la matinée du 3 octobre parce que les entrées des villes étaient bloquées par des manifestants », précise Roland Yaogo.
Pour Adama Coulibaly, directeur des opérations de TCV et TCA, les 72h qui ont suivi le coup d’État, les conducteurs des cars ont rencontré des difficultés parce que de nombreuses voies étaient barricadées. « Il est arrivé que des bus passent la nuit en cours de route parce les sorties et entrées de presque toutes les villes étaient bloquées. Le passage était quasi impossible. Bien qu’on ait annulé le couvre-feu, il y a des passagers qui ont dormi en cours de route », explique-t-il.
Il poursuit : « Il y a des voyages qu’on a annulés ; par exemple, le couvre-feu a été annulé à la dernière minute alors qu’on avait des départs de nuit dans la sous-région qui étaient déjà annulés. »
Selon Adama Coulibaly, directeur des opérations de TCV (Transport confort voyageurs) et TCA (Transport continent Afrique), dans l’ensemble, le coup d’Etat a joué sur leurs activités. « Nous avons enregistré des pertes parce que personne ne savait ce qui allait se passer donc des voyages ont été annulés. Il y avait également la fermeture des frontières, donc on a fait 4 jours sans sortir, c’était vraiment un manque à gagner », a-t-il affirmé.
Les compagnies de transport TCV et TCA ont repris leurs activités après l’annonce de l’ouverture des frontières le 4 octobre 2022, mais les voyageurs se comptent sur les doigts d’une main, surtout pour la destination sous-régionale.
Les deux responsables des compagnies de transport compatissent après l’attaque de Gaskindé. Ils appellent les autorités à équiper convenablement les FDS pour garantir une sécurité totale de la population.
« Il va falloir prendre plus d’engagement, de précautions pour que cela n’arrive plus. Les camions ont brûlé, il y a eu des morts et c’est choquant mais, si personne ne s’était engagé à y aller, ça allait donner le même résultat de l’autre côté parce qu’on a toujours des frères et sœurs qui y sont et qui ont besoin d’aide. Notre part, c’est de nous mobiliser, d’aller ravitailler ces habitants en vivres. L’armée doit pouvoir faire un effort de sécurisation pour assurer cette mission», interpelle Amadou Coulibaly.
Nafisiatou Vébama