lundi 6 mai 2024

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Assises nationales : « C’est du temps et de l’argent perdus, le capitaine Traoré aurait dû s’en passer et gouverner par ordonnances » (Me Apollinaire Kyélem, avocat au barreau du Burkina)

mtrkyélemLes assises nationales sont annoncées pour les 14 et 15 octobre prochains. Nombreux sont les Burkinabè qui souhaitent que le capitaine Ibrahim Traoré sursoie à la tenue desdites assises et qu’il conduise lui-même la transition. Maître Apollinaire Kyélem de Tambèla est de ceux-là. L’avocat fait du reste des suggestions pour la bonne marche de la transition.

D’abord, Me Apollinaire Kyélem dit ne pas voir l’utilité de la tenue de ces assises nationales parce que c’est un peu précipité et il pense que les autorités actuelles en sont conscientes. « Nous sommes déjà à quelques heures de ces assises. Qui seront ceux qui vont y participer ? » s’interroge Me Kyélem. Il fallait du temps pour savoir quels sont les corps représentatifs de la société afin de les inviter, sinon on se retrouvera à refaire la même chose que sous le président Damiba aux assises passées. Ce sont les mêmes têtes qui risquent de revenir et même si ce n’est pas le cas, ce sont les mêmes organisations qui vont faire venir leurs représentants. Or, telles que les choses se passent, les vraies couches de la société ne sont pas représentées, fait remarquer notre interlocuteur.

Pour lui, au moins 80% des Burkinabè sont des paysans (éleveurs, agriculteurs) qui ne savent pas ce qui se passe aux assises, pourtant ce sont eux qui constituent les forces vives de la nation. « Est-ce qu’ils auront leur mot à dire dans les assises nationales ? Est-ce qu’on pourra intervenir dans les langues nationales pour que ceux-ci puissent s’exprimer ? Est-ce qu’il y aura un système de traduction à travers les principales langues parlées au Burkina pour que les représentants du monde paysans puissent venir exprimer leurs préoccupations dans leurs langues pour se faire comprendre ? » demande-t-il.

C’est là le vrai problème, selon l’avocat, car on risque de reproduire les mêmes erreurs : les mêmes qui sont là, les intrigants, les opportunistes sont là chaque fois à l’affût, quel que soit le régime, pour avoir des places ; les mêmes laissés-pour-compte seront laissés pour compte. « Si cela arrivait on n’aboutirait pas à un changement car si ce sont les mêmes qui prennent part aux assises, ils prétendront exprimer les aspirations du peuple alors qu’ils ne défendent que leurs propres intérêts.

« Sous le président Damiba, ceux qui étaient à l’Assemblée législative de Transition et au Conseil d’orientation et de suivi de la transition, ce sont les mêmes activistes, parfois des désœuvrés qui ne vivent que de ça, qui sont accrochés à chaque changement de régime pour essayer de trouver leur place au soleil. Ce sont des préoccupations égoïstes. Ma crainte est que cela risque de nous conduire au même résultat », a-t-il indiqué.

L’homme en robe noir dit être de ceux-là qui pensent que le capitaine Traoré doit rester à la tête de l’Etat pour conduire la transition. « De mon point de vue, ces assises n’étaient pas importantes. Je trouve que c’est du temps et de l’argent perdus. Je pense que le capitaine Traoré aurait dû s’en passer et gouverner par ordonnances », a-t-il martelé. Et d’ajouter qu’il faut une personne de vision pour diriger le Burkina. « A mon avis, ce qu’il nous faut actuellement, c’est un despote éclairé, c’est-à-dire quelqu’un qui a une vision pour le pays, qui n’a pas d’ambition personnelle en tant que telle, qui n’est pas orgueilleux, qui est assez humble mais qui sait ce qu’il veut pour le pays avec tout le leadership nécessaire comme ce fut le cas de l’ancien président Thomas Sankara », a-t-il indiqué

« Il faut une révolution dans ce pays pour que chacun y trouve son compte, pour que chacun se sente intéressé par la marche du pays. Pour y arriver, il faut supprimer le cadre actuel de la société où il y a des super Burkinabè et des Burkinabè moins que rien car même si on n’est pas un pays riche, on produit suffisamment pour avancer mieux si la répartition est bien faite. Il faut une révolution pour extirper toutes ces sangsues, ces inconscients qui se fichent de la misère du peuple. Il faut plafonner la rémunération dans les sociétés d’Etat à 500 000 FCFA ou 1 000 000 FCFA maximum. Celui qui estime que cela ne lui convient pas, qu’il s’en aille. J’encourage le capitaine Ibrahim Traoré à se pencher sur cet aspect parce que c’est ce qui va créer la citoyenneté et qui fera que nous aurons une nation », a suggéré Me Kyélem, connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche.

Selon lui, il nous faut refonder notre société en élaborant une Constitution conforme à nos réalités car pour lui, nos sociétés appliquent des Constitutions issues de l’histoire des peuples occidentaux. Ainsi, il faut que ceux qui se disent constitutionnalistes quittent la paresse intellectuelle car pour Me Apollinaire Kyélem, ils sont constitutionnalistes pour des Constitutions étrangères à notre société, ils ne sont que des répétiteurs.

Flora Sanou

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