L’audience pour statuer sur la libération du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana s’est tenue à huis clos, ce 12 octobre 2022, au tribunal militaire de Ouagadougou. La demande de mise en liberté provisoire de l’officier a été rejetée par la chambre de contrôle dudit tribunal.
Selon Me Paul Kéré, l’un des avocats du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, ce dernier ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés. « Il n’y a aucun élément à charge qui prouve que le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a détourné un seul centime lorsqu’il était chef de corps du 12e régiment à Ouahigouya », a-t-il indiqué. De plus, à l’en croire, le blanchiment de capitaux n’est pas une infraction autonome mais sous-jacente, c’est-à-dire qu’elle émane d’une infraction principale. Cette infraction principale est le détournement de deniers publics, chose que ne reconnaît pas son client, a ajouté Me Kéré.
Par ailleurs, il estime que le blanchiment de capitaux ne peut justifier la détention de cet officier à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Il dit donc attendre la notification du juge pour en savoir davantage sur la raison du refus de la liberté provisoire à son client.
En rappel, le LCL Emmanuel Zoungrana est incarcéré depuis janvier 2022. Il est poursuivi pour cinq chefs d’accusation, dont l’atteinte à la sûreté de l’État et le blanchiment de capitaux. Il a été mis en liberté provisoire le 2 février 2022 pour les faits d’atteinte à la sûreté de l’État. Cependant, il a été maintenu en prison pour les faits de blanchiment de capitaux. Une première demande de liberté provisoire introduite par Zoungrana avait été rejetée par le tribunal militaire.
Ainsi, les avocats du LCL Emmanuel Zoungrana avaient saisi la Cour de cassation le 22 septembre 2022 et le dossier a été mis en délibéré le 27 octobre prochain.
Flora Sanou