samedi 23 novembre 2024

Révolution d’août 1983 : Les anciens veulent passer le témoin à la jeunesse pendant que certains sont encore en vie

confdepr« Il n’y aura jamais 2 Sankara au monde, il n’y en aura qu’un seul. De même, il n’y aura jamais 2 Ibrahim Traoré au monde. » C’est ce qu’a clamé le Comité international du mémorial Thomas Sankara au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue ce jeudi 13 octobre à son siège à Ouagadougou. Il s’est dit engagé à assurer la transmission du flambeau de la révolution à la jeunesse qui fait montre de courage dans la lutte pour la libération. Cette conférence se tient en prélude à la célébration du 35e anniversaire de l’assassinat du père de la révolution et de ses compagnons, passés à 28 à la lumière du procès.

« Cette 35e année de l’assassinat du président Thomas Sankara et de 28 de ses compagnons est placée sous un double signe : celui de la justice rendue dans le dossier de l’assassinat et celui de l’augmentation croissante des héritiers se réclamant de l’idéal de Thomas Sankara », a déclaré en guise d’introduction le colonel à la retraite Pierre Ouédraogo, président du comité international du mémorial Thomas Sankara. S’agissant du premier signe, il note que la tenue jusqu’à son terme du procès Thomas Sankara et ses compagnons a été une grande victoire des luttes multiformes de 35 ans. Grâce à ce procès, d’après lui, les noms et les visages de ceux qui ont commandité, planifié, exécuté le coup d’Etat du 15 octobre ou qui en ont bénéficié sont désormais connus. Pour ce qui est du second signe, l’officier supérieur à la retraite trouve que l’heure est venue pour les anciens qui ont encore la chance d’être de ce monde de passer le relais à la jeunesse, d’où le thème « Passer le flambeau de la révolution à la jeunesse » qu’ils ont choisi pour ce 35e anniversaire. Il ajoute que le comité a lancé une initiative mensuelle depuis le 4 août 2022 dénommée « A la découverte de la révolution démocratique et populaire (RDP) » pour que les anciens expliquent aux jeunes les grands rêves et surtout ce qui a été réalisé de manière concrète durant les 4 années de la Révolution démocratique et populaire (RDP).

Interrogé sur la capacité de cette même jeunesse à porter le flambeau, le colonel lance Ouédraogo a répondu : « La jeunesse d’aujourd’hui est meilleure ; c’est juste une question d’organisation pour permettre à cette jeunesse de montrer de quoi elle est capable. J’aurais voulu avoir la jeunesse d’aujourd’hui pendant la révolution. La jeunesse continue de faire l’histoire et est vraiment à féliciter ».

Concernant le cas du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir à l’âge de 34 ans, le colonel n’a pas manqué de préciser que l’histoire ne se répète jamais deux fois de la même manière. « Il n’y aura jamais 2 Sankara au monde, il n’y en aura qu’un seul. De même, il n’y aura jamais 2 Ibrahim Traoré au monde », a-t-il martelé. « Le capitaine Ibrahim aura l’occasion de faire ses preuves », a renchéri Jean Hubert Bazié, co-animateur de la conférence, qui a ensuite demandé aux Burkinabè d’éviter de chercher du 100% dans les comparaisons ou de prendre du 2% pour du 100%. Quant au colonel Pierre Ouédraogo il est allé plus loin en déclarant : « Si Sankara revenait aujourd’hui, il n’allait pas agir de la même façon qu’en 1983. C’était quelqu’un d’extrêmement intelligent et il l’a dit, il faut savoir inventer l’avenir et il sait faire avec le contexte ». Pour lui, Ibrahim Traoré doit se garder de commettre les mêmes erreurs qu’eux pendant la révolution.

Pour la journée du 15 octobre, le contexte politique et sécuritaire impose au comité des activités a minima, selon les animateurs de ce point de presse. Il sera organisé une cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs et un recueillement le samedi 15 octobre à partir de 15h, ont-ils précisé.

Etienne Lankoandé

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