samedi 23 novembre 2024

incd uneLa nuit du 21 juin 2022 a été troublée par des tirs au centre-ville de la capitale burkinabè. On a ensuite appris qu’il s’agissait d’un incident survenu à la base aérienne 511 et ayant entraîné la mort de deux personnes. Le lendemain 22 juin, un communiqué du parquet militaire situant l’opinion sur les faits a expliqué qu’un véhicule s’était retrouvé dans le dispositif des éléments de sécurité et malgré les tirs de sommation, celui-ci continuait à avancer vers le poste. La sentinelle a donc été obligée d’ouvrir le feu sur ledit véhicule. Les avis sont partagés sur ce drame. Pour certains, la logistique de protection des zones rouges doit être revue ; pour d’autres, les Ouagavillois doivent prendre conscience que la situation sécuritaire du pays est particulière et savoir se comporter en conséquence.

Les avis des Ouagavillois sur l’incident mortel survenu à la base aérienne 511 divergent. Pour Kiswensida Kaboré, chacun a une part de responsabilité dans cette situation : tant la population que les forces de défense et de sécurité. « Il faut que tous ceux qui vivent dans le pays prennent conscience que la situation sécuritaire est particulière et sachent comment se comporter. Il faut aussi que les forces de sécurité prennent des dispositions et revoient leur logistique de protection », a-t-il précisé.

incd 2Il explique qu’il y a des zones rouges où quand quelqu’un décide de s’aventurer il verra les pneus de son engin détruits entièrement. « Nous ne savons pas ce qui s’est réellement passé, mais je me dis qu’il fallait viser les pneus du véhicule après les tirs de sommation. La dame a certainement paniqué et ne savait plus par où aller », a-t-il ajouté.

incd 3De l'avis de Berthé Famara, la présence des casernes militaires en ville doit être revue. Nicolas Nikiéma, quant à lui, pense que toute zone stratégique doit être protégée et c’est aux populations de tout faire pour respecter les mesures de sécurité, même si par moments de tels incidents peuvent survenir. « C’est une situation vraiment triste et déplorable, mais il faut garder à l'esprit que le pays fait face à une situation sécuritaire difficile et si on était à la place des militaires, on aurait très certainement eu la même réaction. Néanmoins, les forces de sécurité devraient essayer de revoir les choses et de trouver des moyens pour alerter les usagers qui se trompent d’itinéraire, car une telle méprise peut arriver à n’importe qui», a-t-il affirmé.

En rappel, en 2021, un expatrié français qui se fiait à son GPS pour trouver son chemin avait été blessé par des tirs de sommation.

Nafisiatou Vébama

dpdceComment sortir d’une actualité anxiogène comme les attaques terroristes pour parler d’autres sujets ? C’est à cet exercice que je voudrais me prêter. 2020, crise Covid ! 2022, crise en Ukraine ! Deux crises successives pour ouvrir les yeux aux Africains. Hélas, nous n'avons toujours pas compris. Ces deux crises ont un dénominateur commun. Elles révèlent la très forte fragilité des économies africaines. Elles nous montrent notre trop forte dépendance alimentaire vis-à-vis de la production agricole en provenance de l’étranger. Or, tous les indicateurs démontrent que l’Afrique peut bel et bien s’en sortir, si elle organise mieux son agriculture. Nous disposons des plus grandes superficies de terres arables. Selon la FAO, le continent africain compte près de 600 millions d’hectares de terres non cultivées, soit 60% du total mondial.  

Toute crise constitue une opportunité !  Il convient pour les Africains de se servir de ces temps difficiles, et qui, de toutes évidences, le seront davantage, pour réduire notre dépendance alimentaire. Au lieu de cela, nous persistons dans les modèles surannés, parmi lesquels le recours à la subvention pour faire face à la vie chère. Le gouvernement de la transition, a, dans l’urgence, décidé de subventionner le riz, l'huile etc. Je peux comprendre les motivations conjoncturelles de telles mesures. Pour le pain, je cherche toujours à comprendre les vraies raisons de la subvention allouée à ce produit. Ce sont, officiellement, 14 milliards qui ont été mobilisés pour faire face à cette cherté de la vie. Encore faut-il s’assurer que ces mesures profitent véritablement aux populations les plus démunies !

En 2020, le Burkina Faso a importé 510 900 tonnes de riz pour un montant de 69,25 milliards. Or, selon un rapport de la FAO (consultable sur Google), « Le Burkina Faso dispose d’un potentiel de plus de 800 000 ha pouvant servir à la culture du riz (environ 500 000 ha de bas-fonds et plus de 233 500 ha irrigables). Malgré cet important potentiel, le pays n’en exploite actuellement qu’une faible partie (moins de 10 pour cent des bas-fonds sont aujourd’hui valorisés et moins de 5 pour cent des superficies irrigables sont mises en valeur ; PNSR II, 2017). Selon les statistiques officielles du ministère de l’Agriculture, en 2019, la culture du riz dans les plaines et les bas-fonds a concerné 57 874 ha (MAAH/DGESS/EPA, 2019). Le riz, produit sur l’ensemble du territoire national, représente 8 pour cent de la production totale de céréales, avec 5 pour cent des superficies totales cultivées (UNPRB et VECO-WA, 2014) ».

dpdc 2Si l’on s’en tient au rapport précité, le Burkina Faso a bel et bien la capacité de s’autosuffire au plan de la production rizicole. Selon le même rapport « le riz produit localement peut avoir une valeur nutritionnelle bien supérieure à celle du riz blanc importé, en termes de fibres, de vitamines, de minéraux et d’antioxydants […] ».

Que reste-t-il donc à faire ?

Au lieu de subventionner l’achat du riz importé dont tous les spécialistes s’accordent à dire qu’il est de mauvaise qualité, une des mesures efficaces serait d’accroître nos capacités de production en subventionnant plutôt les systèmes de production agricole. Quand nous étions étudiants (année 1995), le fondateur du Parti de la renaissance nationale (PAREN), le Prof Bado Laurent aimait dire qu'il est possible de tout produire au Burkina Faso. Depuis que j’ai découvert une plantation de cacao chez mes esclaves les Gourounsi, j’ai cru en cette théorie. Au Burkina Faso, nous avons donc la capacité de produire suffisamment de riz de qualité pour nourrir et exporter vers d’autres pays africains.

dpdce 3Pourquoi continuer de sous exploiter tous les aménagements hydroagricole acquis à coups de centaine de milliards sous forme de dette ? Je pense à Bagré, au Sourou, à Samandeni, pour ne citer que les plus célèbres.

Que peut être la plus-value d'une subvention de dizaine de milliards sur la production agricole dans notre pays ? Depuis les indépendances, nous nous entêtons à subventionner le coton dont la culture appauvrit nos terres. La culture du coton nous a été imposée par le colonisateur pour ses intérêts à lui.

Pourquoi nos ingénieurs et économistes agricoles ne prennent-ils pas la parole pour dire de stopper ce modèle d'économie agricole qui compromet l'avenir de nos enfants. Dans son ouvrage l’Afrique noire est mal partie (1962), René Dumont, au lendemain des indépendances, avait mis en garde les gouvernants africains contre la préférence accordée aux cultures de rente au détriment des cultures vivrières.  

Ces derniers temps, chaque fois que je suis passé au village, les paysans n'ont qu'une seule préoccupation, avoir de l'engrais. Et sur ce sujet, toutes les informations confirment que le Burkina Faso a une capacité de production nationale dans ce domaine. Quand j'étais au gouvernement, j'avais entendu parler d'un tel projet qui devait voir le jour vers la province de la Tapoa. Notre sous-sol contiendrait du phosphate, un composant essentiel dans la fabrication de l'engrais. Là aussi, nous dépendons de l’engrais en provenance de l’étranger. Avec la crise ukrainienne, impossible d’avoir de l’engrais sur le marché. Les perspectives agricoles pour cette année ne devraient pas être bonnes.

Des efforts de mécanisation de l'agriculture ont eu lieu ces dernières années. Le président Roch avait lancé l'idée de 500 tracteurs. Il est temps de mettre en place un programme beaucoup plus ambitieux “ un village, un tracteur", ce qui donnerait 8000 tracteurs. Je me réjouis de voir de plus en plus des tracteurs agricoles dans les villages. Depuis, de nombreuses années, le PAREN par son fondateur, Laurent Bado, dit que si " la pluie ne vient pas à nous, allons vers la pluie". Pour cela, on pourrait monter le projet " un village, un barrage". Il est de plus en plus démontré que le Burkina souffre moins du manque de pluie que de son incapacité à gérer et conserver les ressources en eau.

En se fixant le cap de 10 ans, il est techniquement possible d'assurer la sécurité alimentaire, créant du même coup de nombreux emplois pour nos enfants que nos politiques publiques menées jusque-là condamnent fatalement au chômage et à l'immigration clandestine.

Le professeur Joseph Ki-Zerbo s'interrogeait "A quand l’Afrique ?" Je me permets à mon tour de m’interroger : "A quand le Burkina Faso ? "

Abdoul Karim Sango

Ancien ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme

Président du PAREN

Vac uneOuagadougou est une ville exigeante en matière d’obligations professionnelles. En plus du boulot, il faut trouver du temps pour la famille, particulièrement pour les enfants. C’est à cela que servent les garderies. Radars Info Burkina est allé à la rencontre de certains parents pour constater les palliatifs à la fermeture des garderies à Ouagadougou. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cela constitue un véritable casse-tête pour certains géniteurs.

Philomène Bandré est mère de trois enfants. L'aîné, âgé de 14 ans, est au collège ; la cadette au CM1 et le benjamin en moyenne section. Le matin du jeudi 23 juin 2022, nous l’avons rencontrée au sortir d’une clinique accompagnée de deux de ses enfants. Elle nous raconte le programme de ses mômes pendant les vacances. « Le matin, je les laisse regarder la télé jusqu'à 10h. Après 10h, ils vont prier jusqu'à 11h. Et pendant qu’ils attendent le repas de midi, ils peuvent échanger avec leur grand-mère, ma belle-mère. Après le repas, c’est le repos et à 15h l'aîné est libre d’aller à son entraînement de basket-ball, non loin de la maison. Quant à la cadette, elle aime aller chez son amie ou rester accrochée à sa tablette », a-t-elle raconté. C’est donc un programme tout tracé et connu de tous. Cependant, elle avoue que la période des cours est beaucoup plus facile à gérer. « Une fois qu'on les dépose à l’école, on ne s’en préoccupe plus. Mais quand ils sont à la maison on est obligé d'appeler chaque fois pour savoir si tout va bien », a-t-elle souligné.

Vac 2Contrairement à dame Bandré, Sibdou Évelyne Ilboudo est une ménagère. Comme activité rémunératrice, elle vend du jus de petit mil et du jus de gingembre à Balkuy. Elle est mère de cinq enfants qu’elle a scolarisés, à l’exception du benjamin qui est encore un nourrisson. Pour ces vacances, elle s’est débrouillée pour placer ses enfants en âge de travailler afin qu’ils apprennent chacun un métier. Quant aux tout-petits, elle les garde à ses côtés avec ce que cela comporte comme risques de perturbation de son marché. Sa voisine Alizéta Tapsoba, quant à elle, ne sait pas encore où mettre ses enfants. Elle dit être à la recherche d’une occupation au moins pour sa fille de 15 ans, nouvellement brevetée du premier cycle. Les vacances paraissent alors la période la plus difficile pour ces deux femmes. « Les enfants ne peuvent pas être laissés seuls à la maison, c’est risqué. Pourtant en période de cours, les parents n’ont pas à se faire de souci. En plus avec les cantines scolaires, c’est beaucoup plus économique parce que les enfants mangent à midi à l’école», explique Alizéta Tapsoba.

M. Ouattara et son épouse sont des agents du public habitant à Saaba. Ils sont parents de deux enfants. En écoutant son témoignage, on imagine la difficulté à laquelle le couple fait face pendant ces vacances. « Les écoles de nos enfants sont fermées actuellement. Et comme nous sommes sans bonne, ce n’est pas facile », raconte le chef de famille. D’après lui, trouver quelqu’un qui va s’occuper des enfants pendant que papa et maman sont au travail est un véritable casse-tête. C’est donc compréhensible que ce couple préfère l’année scolaire à la période des vacances. « Au moins à cette période nous sommes relax. Les enfants sont à l’école pendant que nous sommes au boulot », confie M. Ouattara.

E.L.

CGECI uneLe Conseil des ministres s’est tenu à Ouagadougou le mercredi 22 juin 2022 en séance ordinaire de 09h00mn à 16h32mn sous la présidence de Son Excellence Monsieur Paul Henri Sandaogo Damiba, président du Faso, président du Conseil des ministres. C’est à cette occasion que Mahamadé Amos Zong-Naba a été nommé Directeur général du Centre de gestion des cités au titre du ministère de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat (MUAFH).

Mahamadé Amos Zong-Naba, titulaire du numéro matricule 235 954 C, était inspecteur des impôts en service à la Direction générale des impôts, à Ouagadougou, depuis 2012. Expert en fiscalité, il est par ailleurs membre du Groupe d’action pour la promotion du civisme fiscal (GAPCIF).

Il a travaillé à la Direction des moyennes entreprises du Centre II, à Ouagadougou. Par la suite, il fut nommé à la cellule d’appui technique à la Direction générale des impôts. Le dernier poste du fraîchement nommé DG était celui de chargé d’études au ministère des Finances, de l’Economie et de la Prospective.

Celui à qui il succède à la tête du CEGECI est Boureima Thiombiano, nommé en Conseil des ministres le 14 avril 2021.

CGECI 2En rappel, le Centre de gestion des cités (CEGECI) est une société d’État burkinabè de promotion immobilière avec un capital social de 5 350 000 000 FCFA.

Flora Sanou

vbma uneIl est difficile de ne pas apercevoir aux abords des voies ou dans les marchés des sacs plastiques où sont entassés plusieurs types de médicaments. Selon l’un des rapports de l'Organisation mondiale de la santé, 40 à 60% de faux médicaments sont vendus dans la sous-région ouest-africaine. Les conséquences désastreuses de ces médicaments ne sont pas méconnues des populations, de nombreuses séances de sensibilisation à ce propos ayant été faites, mais en dépit de cela certains préfèrent recourir à ces produits et en vantent même les vertus thérapeutiques.

Les médicaments de la rue, communément appelés « pharmacie par terre », semblent connaître un succès auprès des populations burkinabè. Amidou Ilboudo est vendeur de « pharmacie par terre » vers Arb yaar (ou marché de mercredi) à Tanghin. Chez lui, on trouve toutes sortes de produits comme le tramadol, des comprimés contre le rhume, des déparasitants, du diclofenac, des roboratifs (ou calmants contre la fatigue), pour ne citer que ceux-ci.

Amidou Ilboudo nous confie que les autorités lui ont plusieurs fois confisqué ses produits, mais cela ne l’a pas empêché de poursuivre son commerce parce que la demande ne cesse de croître et qu’il n’a pas d’autres sources de revenu.

vbma 2« Nos clients apprécient nos produits. Je suis à côté du marché et quand certaines personnes sont épuisées d’avoir travaillé toute la journée, elles viennent prendre des remontants ici », affirme Amidou Ilboudo.

Ce vendeur de médicaments de la rue reconnaît avoir entendu parler des conséquences desdits produits, mais il précise qu’il n’a jamais reçu de plainte de la part de ses clients.

Quand les clients ne voient aucun inconvénient à utiliser ce type de médicaments…

« J'utilise ces médicaments depuis des années et je trouve qu'ils sont efficaces. Je ne comprends pas pourquoi les gens parlent de conséquences, parce que je n’ai remarqué aucun effet secondaire », clame Boureima, résident de la zone non lotie de Karpala, la quarantaine bien sommée.

vbma 3A la question de savoir pourquoi il préfère ces médicaments-là à ceux vendus en pharmacie, notre interlocuteur répond que c’est parce qu’il les trouve efficaces et moins chers. « Il y a des comprimés qui traitent plusieurs maux à la fois, donc on n’a pas besoin d’acheter beaucoup de produits différents », dit-il.

Richard est un ancien utilisateur de ces produits. Il confie que c’est leur facile accès qui l’a amené à les utiliser quelques fois. « Il y a des médicaments qu'on ne trouve pas en pharmacie mais qu'on peut obtenir là-bas. En outre, en pharmacie on ne peut acheter certains médicaments qu’après avoir préalablement présenté une ordonnance médicale ; pourtant, il n’y a pas la même exigence dans les ‘’pharmacies par terre’’ », ajoute-t-il.

Ces témoignages laissent entrevoir qu’il faut réorienter la sensibilisation. En effet, il est nécessaire d’expliquer aux populations que les conséquences de la consommation des médicaments de la rue peuvent être lentes et silencieuses.

Nafisiatou Vébama

zgs uneAu Burkina Faso, il y a un manque d’éducation routière. La manière dont les usagers circulent laisse percevoir une non-maîtrise ou une méconnaissance des règles de la circulation. Les conséquences de cette non-maîtrise sont désastreuses : accidents récurrents. Plus de 1 000 personnes perdent la vie par an à cause des accidents de la route, selon les statistiques de l'ONASER. 80% de ces accidents sont liés aux comportements des cyclistes, motocyclistes et automobilistes. Au regard de tout cela, l’association « Zéro goutte de sang sur la route » est née en vue de promouvoir la sécurité routière, le civisme et la citoyenneté responsable.

Créée le 21 juin 2020 et reconnue officiellement le 18 novembre 2021, l’association « Zéro goutte de sang sur la route » est une initiative de Moumouni Koudougou, connu sous le sobriquet « Mouni Mouni». Les activités phares de cette association bénévole sont : le don de sang tous les 4 mois au profit des accidentés, la sensibilisation dans les universités et lycées, l’organisation d’une journée zéro goutte de sang sur la route dans les différentes régions du Burkina ainsi que la sensibilisation sur la plateforme numérique dénommée « circulation de Ouaga », avec près de 300 messages de sensibilisation diffusés par jour, selon le SG.

zgs 2L’association, qui a eu deux ans le 21 juin 2022, donne des motifs de satisfaction eu égard à ses résultats, toujours selon son SG, qui précise : « Grâce à la sensibilisation que nous faisons sur la plateforme numérique dénommée ‘’circulation de Ouaga’’ et aux activités que nous menons sur le terrain, il y a un changement de mentalité. Le port du casque  devient  de plus en plus une habitude de la population. Sur 10 usagers, 3 ou 4 le portent et c’est une satisfaction morale pour les membres de l’association. »

Cependant, l’objectif de cette association est loin d’être atteint car il lui reste du chemin à faire, d’après M. Ouédraogo. « Notre objectif, c’est zéro goutte de sang sur la route. En effet, la place du sang c’est dans les veines et non sur la route. Mais cet objectif est loin d’être atteint car au Burkina Faso, nous savons que nous avons du chemin à faire en la matière, mais nous n’allons pas nous lasser », a affirmé notre interlocuteur.

zgs 3Pour lui, la génération actuelle n’a pas une éducation routière conséquente, donc il faut travailler à ce que  celle future soit une jeunesse plus consciente, civique et responsable. Les accidents de la route ne sont pas une fatalité car, souligne-t-il, « si les usagers respectaient le Code de la route, on éviterait beaucoup d’accidents».

Promouvoir un changement de mentalité et de comportement des usagers de la route afin de réduire considérablement le nombre d’accidents, tel est l'objectif premier de cette structure. A cet effet, elle exhorte les motocyclistes au port permanent du casque et l’ensemble des usagers au respect du Code de la route.

Au-delà de la sensibilisation, les responsables de l’association « Zéro goutte de sang sur la route » envisagent, à long terme,  de prendre en charge les accidentés qui, malgré les soins reçus, n’arrivent plus à travailler ainsi que les enfants des accidentés ayant perdu la vie, tout cela par l’érection de cette association en ONG.

Flora Sanou

mhamdDes pages sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, ont publié ou relayé ceci le mardi 21 juin 2022 : « Recevez le tout nouveau cargo de l'homme incontournable du Burkina Faso, le magnat du BTP d'Afrique de l'Ouest », avec en illustration des photos montrant le président-directeur général du Groupe EBOMAF à côté d'un avion-cargo.

Selon une source bien introduite dans le cercle intime de l'homme d'affaires burkinabè, cette information n'est pas fondée. « Le P-DG du groupe EBOMAF n'a pas acquis un nouveau avion cargo », a-t-elle souligné. Notre source révèle que sa présence à l'aérodrome de Ouagadougou à proximité de cet avion-cargo n'est que pure coïncidence. En effet, étant propriétaire d'une compagnie d'aviation d'affaires, Liza Transport International (LTI), M. Bonkoungou se rend régulièrement à l'aérogare pour s'enquérir des activités de maintenance sur ses aéronefs en escale, notamment des jets privés de type Falcon.

C'est au cours d'une de ses sorties que la présence d'un avion-cargo, stationné sur le tarmac, a attiré son attention et qu'il a voulu l’observer de près. Et notre source de préciser que cet avion-cargo était loin d'être l'objet de la visite du président-directeur général du Groupe EBOMAF à l'aérodrome de Ouagadougou. Elle ajoute du reste que toute nouvelle  acquisition d'aeronefs par LTI, filiale du Groupe EBOMAF, est toujours rendue publique après une visite officielle de l'avion à laquelle les médias exerçant légalement au Burkina Faso sont invités.

Frank Zongo

Correspondant de radarsburkina.net

plaisJ.G. est employé dans une structure privée. La comptable de la société l’accuse d’avoir encaissé 2 millions 920. Devant le parquet, l’accusé ne reconnaît pas avoir reçu cette somme de la part de la comptable.

Le 08 avril 2022, sa collègue comptable lui demanda s’il avait pu faire le versement de la somme de 2 millions 930 qu’elle lui avait remise à la date du 06 avril 2022. J.G., surpris par cette question, demande à la comptable quand elle lui a remis ladite somme. Elle insiste sur la date du 06 avril et affirme lui avoir donné cela main à main dans son bureau.

Pendant les tiraillements entre la comptable et J.G., le P-DG de la société était en déplacement.

A son retour, les contradictions continuaient entre ses deux employés. La comptable indique avoir des témoins. Le P-DG décide alors d’amener l’affaire à la justice.

Devant le juge, J.G. nie les faits et demande que les vidéos de surveillance du 06 avril 2022 soient revues.

Il clame son innocence et affirme que le P-DG est comme un père pour lui. « Il nous a hébergés, ma femme, mes enfants et moi. Je ne peux pas scier cette branche pour 2 millions, en plus je suis bien payé », se défend-il.

La comptable qui accuse J.G. ne s’est pas présentée à l’audience. Les témoins qu’elle avait indiqués non plus. Le procès a donc été reporté pour permettre à la victime et auxdits témoins de se présenter et de donner leur version des faits.

Marthe VEBAMA

convolbLe Dr Wendkuuni Moïse Convolbo a reçu son certificat d’inventeur dans le domaine de l’intelligence artificielle de l’Office des brevets du Japon, en anglais Japan Patent Office (JPO). L’Office des brevets du Japon est l’agence gouvernementale japonaise chargée de la propriété industrielle, sous la direction du ministère japonais de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie.

Dans le document dont Radars Info Burkina a obtenu copie, Wendo Kouni MoYisu Komborubo (nom japonais du Dr Convolbo) se voit attribuer le brevet numéro : 680764. L’information a été confirmée plus tard par le Dr, que nous avons eu in extremis alors qu’il était en partance pour les Etats-Unis, où d’autres brevets sont en procédure de validation. Est-ce justement ce qui motive son déplacement ? Nous n’en saurons pas plus.

Cette invention qui permet de capter, de comprendre le comportement et d’anticiper sur les futures actions d’un individu utilise des algorithmes inspirés du cerveau humain pour permettre à l'ordinateur de raisonner et de faire des prédictions. Le brevet est exploitable dans plusieurs domaines comme le commerce en ligne, le monde de la banque et de la finance, la cybercriminalité et de la surveillance des individus dans un domaine donné.

Le Dr Convolbo est spécialiste du Cloud, du Big Data et de l’intelligence artificielle. Il contribue dans les comités scientifiques tout en travaillant entre le Japon et la Silicone Valley.

Kandobi Yéda

www.radarsburkina.net

imprt uneLa cherté des produits a atteint des proportions si inquiétantes que le gouvernement s’est vu obligé d’intervenir. Il s’est ainsi engagé, auprès des acteurs économiques, à prendre en charge les droits de douane de trois produits alimentaires à hauteur de 14,3 milliards de F CFA. Ce qui permettra de réduire le prix de ces produits. Pour certains détaillants, les boutiquiers en l’occurrence, c’est la solution au problème. Pour d’autres, par contre, cela ne changera pas grand-chose. Il aurait été préférable de se concentrer sur les indicateurs qui exacerbent cette inflation.

Soutongnooma Michel a sa boutique à la trame d’accueil de Ouaga 2000. Il nous renseigne qu’avant la crise, le riz brisure était à 21 000 F le sac de 50 Kg et 11 000 F le sac de 25 et que la qualité "longs grains" se vendait autour de 17 500 F le sac de 50 Kg et 9 000 celui de 25 Kg. Avec la crise, le riz brisure et le riz "longs grains" sont passés respectivement à 26 500 F et 21 000 F les sacs de 50 Kg. Pendant ce temps, le bidon de 20 litres d’huile est passé de 18 000 à 26 000 F et le sucre de 20 000 F à 28500 F le sac de 50 Kg. En conséquence les kilogrammes de riz et de sucre ont subi de légères augmentations et le litre d’huile une forte hausse. Ainsi, l’huile qui se vendait à 800F le litre se vend désormais à 1350 F.

Compaoré Alidou, commerçant à Banoogo, raconte que c’est une augmentation qui leur porte préjudice aussi bien dans le bénéfice réalisé que dans les relations avec les clients. « Les bénéfices ont diminué et les clients aussi nous font la gueule. Ils nous mettent dans le même sac que les grossistes. Et comme ils ne peuvent pas avoir les grossistes c’est sur nous qu’ils reversent la colère », a-t-il confié. Selon son explication, les bénéfices ont diminué d’abord parce que les clients ont réduit leur fréquentation mais aussi parce que les rendements du sac de riz ou de sucre ont baissé. « C’est 50 F qui s’ajoutent sur le kilo de riz. Donc en vendant on a 50 F multiplié par 50 Kg, ce qui donne 2500. Alors que le sac de riz a augmenté de 3500 F environ. On se retrouve avec un déficit de 1000 F. Sans oublier le fait que cette augmentation a découragé la consommation et que les produits mettent plus de temps, creusant davantage le trou dans nos caisses », a-t-il expliqué. C’est donc une période aussi bien pénible pour nous les consommateurs que les détaillants. Mais l’un n’imagine pas la peine de l’autre. Comme on dit, lorsqu’on jette une pierre, chacun protège sa tête.

Des détaillants réfractaires à l’idée de la subvention

Au-delà des ménages, les commerçants détaillants sont aussi affectés. C’est ce que l’on retient de l’explication d’Alidou Compaoré. Pour parer à l’urgence et avoir des prix acceptables, le gouvernement burkinabè, décide d’assurer une baisse des droits de douane à hauteur de 2,25 milliards de F CFA sur le riz importé, 3,4 milliards sur le sucre et 9 milliards sur l’huile. L’impact global de cette mesure sur le budget de l’Etat est de 14,3 milliards de F CFA. En revanche les grossistes devront réduire les prix de ces denrées pour aider les populations. imprt 2Une décision qui réchauffe le cœur des boutiquiers que nous avons rencontrés. Ils admettent en effet que quatre produits sont les plus consommés, notamment le riz, le sucre, l'huile et la farine de blé. De ce fait, si une baisse devait soulager les populations, ce serait certainement les prix de ces produits. Cependant, cette diminution serait-elle de nature à impacter les prix pratiqués au détail ? Voilà ce qui préoccupe nos interlocuteurs.

Ouédraogo Abdoul Ouahab pour sa part soutient : « Que l’Etat veuille subventionner les droits de douane des trois produits les plus sollicités, c’est une bonne nouvelle pour nous et pour les consommateurs. Cependant il faut qu’il s'assure que cela aura un impact significatif sur les prix de ces produits. Sinon ce serait peine perdue. Et ce serait des angoisses pour nous car les clients voudront ressentir cette baisse ». Il raconte que quand les prix ont connu la hausse les clients leur ont reproché d’en faire trop. Et pour lui, la nouvelle de la baisse des prix a été beaucoup médiatisée. C’est du fil à retordre que le gouvernement leur aura donné, si cette baisse ne permet pas une répercussion réelle sur les prix de détail. « Supposons qu’on diminue le prix du sac de riz de 1000 F. Cela ne nous permettrait pas de réduire le prix du kilo parce qu’il y a déjà un manque à gagner de plus de 1000 F », s’explique-t-il. De son avis, si la baisse consiste par exemple à diminuer 500 F sur un produit d'environ 25 000, autant ne pas gaspiller tout cet argent qui pourrait servir à des causes plus nobles avec un impact significatif.

Ce n’est pas là où le gouvernement devait concentrer ses efforts

L’ensemble des boutiquiers interrogés pensent que la solution à la hausse des prix ne réside pas dans la prise en charge des droits de douane. « Ce qu'ils sont en train de faire n'est pas la solution à l’inflation généralisée. Il y a plus urgent. Il faut aider les déplacés à retourner chez eux et le prix de tous ces articles va connaître une baisse ». C’est l’avis d’Alidou Compaoré, pour qui cette situation est liée à la pénurie de céréales, elle-même causée par le déplacement des populations, qui pouvaient cultiver pour se prendre en charge et alléger le poids de leur inactivité sur la crise alimentaire. En la matière il ne manque pas d’exemples. « Chez nous à Manga, il n'y a pas de terroristes ou de déplacés internes, mais aujourd'hui si l'on vous dit de trouver un sac de maïs même avec beaucoup d’argent, ce n’est pas évident. Il n'y en a même plus en vente », raconte-t-il. Pour lui, tout cela a été occasionné par la crise sécuritaire et non une saison défavorable comme le pensent d’autres. Il explique que même si une saison était défavorable les villageois faisaient des activités hors saison qui génèrent des revenus qui leur permettaient de nourrir leur famille. Donc pour lui, les préoccupations devaient être ailleurs. Il soutient qu’il y a des gens qui n'ont même pas à manger et qu’il faut veiller à ce que les produits alimentaires leur parviennent. Et en la matière les 14,3 milliards de F CFA pourront servir à quelque chose. « J'ai un ami à Dori ; il m'a raconté que là-bas, si vous vous asseyez chez une restauratrice pour manger, les personnes qui vont s’aligner pour vous observer atteindront trente. C'est à ces endroits qu'il faut mettre de tels efforts, si on veut vraiment réduire les prix » conclut-il.

Soutongnooma enfonce le clou. Pour lui, avec cette mesure les autorités donnent l’impression de personnes qui ne réfléchissent pas, ou qui ne se soucient guère de l’avenir. « Si aujourd’hui ils subventionnent ces produits et que demain à l’international les prix montent encore plus, leurs efforts auront été vains. Mais si cela vient trouver qu’on a des palliatifs, l’impact sera moindre voire sans effet. Supporter ces taxes, c'est reporter des problèmes et cela ne nous avancera ucunement. Au contraire c’est de l’argent à mettre dans les poches de quelques individus au détriment de la masse. Quatorze milliards ne sont même pas significatifs pour un seul des produits cités. C’est un faux débat à mon avis », s’indigne-t-il. Il soutient qu’à ce jour c’est environ la moitié de la population qui ne va pas cultiver à cause de l'insécurité. Si cette donne ne change pas la pauvreté ira en s’aggravant et la situation va aller de mal en pis. « Donc nous prions Dieu qu'il nous donne la force de pouvoir bouter le terrorisme hors de nos frontières afin que les choses se normalisent. Les Mossis disent c'est parce qu'il y a une tête que les yeux font mal. Si elle est coupée il n’y aura plus de maux d’yeux. Donc comprenons la prééminence de la tête et agissons dans ce sens », a-t-il imploré.

Etienne Lankoandé

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