Le paludisme constitue la première cause de consultation (37% des motifs de consultation), d’hospitalisation (55%) et de décès (15%), selon le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Selon cette structure, qui a ouvert ses portes à Radars Info Burkina le jeudi 1er septembre 2022, chaque jour, c’est en moyenne 12 personnes qui meurent du paludisme. Cette maladie qui sévit depuis plusieurs décennies est essentiellement liée aux comportements de l’homme qui, s’ils sont améliorés, permettront de venir à bout de la pandémie.
Chimio-prévention du paludisme saisonnier pour enfants de 3 à 59 mois, traitement préventif intermittent pour les femmes enceintes, prise en charge des voyageurs arrivant au Burkina ainsi que des sujets qui viennent de zones non immunisées contre le paludisme, distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, sensibilisation, etc., c’est toute une panoplie de mesures que l’Etat burkinabè et ses partenaires ont prises pour lutter contre le paludisme, voire bouter cettr pathologie hors du pays. Et la liste des mesures de prévention est encore longue. Pourtant, le paludisme a la vie dure au Burkina Faso. En effet, malgré les efforts sans cesse croissants, les cas de paludisme et surtout les décès liés à cette maladie ne cessent d’augmenter. Selon le ministère de la Santé, parmi les onze pays les plus touchés, le Burkina Faso est classé 3e en termes de charge élevée de paludisme. C’est quasiment toute la population qui y est exposée et la situation est plus critique d’année en année, surtout pendant la saison des pluies.
Selon les données statistiques glanées auprès du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), en 2020, c’est 11 311 560 cas de paludisme qui ont été recensés dans les formations sanitaires au Burkina et environ 3983 décès des suites de ce mal. Ces chiffres ont été en hausse l’année qui a suivi, soit en 2021, qui a enregistré 12 231 860 cas de paludisme avec 4355 décès et une forte incidence de 569 cas pour 1000 habitants. Ce qui signifie qu’en moyenne 12 personnes meurent chaque jour du paludisme au Burkina Faso, selon le Dr Ambroise Ouédraogo du PNLP. Il explique que ce sont les malades souffrant de paludisme grave qui décèdent, avec une forte proportion chez les enfants de moins de 5 ans. En effet, selon lui en 2020, les cas de paludisme grave enregistrés chez les adultes étaient de 508 282 et 206 785 chez les enfants de moins de 5 ans, soit plus de deux fois moins élevés que chez les adultes. Cependant, sur les 3983 cas de décès enregistrés la même année, 2885 sont des enfants de moins de 5 ans. Ce qui signifie que sur 10 décès des suites du paludisme, plus de 7 sont des enfants. Les mêmes statistiques sont observées en 2021, traduisant la forte vulnérabilité des enfants de moins de 5 ans à la maladie. Le fléau est alors d’un grave danger pour la population burkinabè martyrisée à outrance par l’anophèle femelle, responsable du transport du plasmodium d’un individu malade vers un individu sain.
Pourtant, des solutions il en existe si les populations prennent conscience
Les ordures, les eaux usées qui stagnent devant les domiciles sont les lieux qui favorisent l’éclosion des moustiques par le développement des larves. C’est pourquoi le Dr Ambroise Ouédraogo souligne que la lutte contre le paludisme nécessite une appropriation par les populations des pratiques hygiéniques enseignées par les structures investies dans la lutte contre le paludisme. C’est tout le comportement humain qui favorise l’éclosion de l’anophèle femelle, responsable de la transmission de la maladie, explique-t-il. Alors que les conséquences ne concernent pas que l’aspect sanitaire. En effet, le traitement du paludisme épuise les économies des citoyens moyens, occupe leur temps et absorbe les ressources de l’Etat et de ses partenaires.
Etienne Lankoandé