La cérémonie de commémoration de la Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme s’est tenue à la place du monument aux Héros nationaux à Ouaga 2000 ce 1er septembre 2022. C’est le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a présidé cette cérémonie. Les parents des victimes ont profité de l'occasion pour présenter leurs doléances.
Lors de la cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme, le représentant des parents des victimes, Pascal Lankoandé, a exprimé un besoin de recadrage dans la gestion de l’indemnisation allouée aux familles des soldats tombés sur le champ de bataille. Il explique que les familles souffrent de la lourdeur administrative pour l’effectivité du capital décès et déplore la non-prise en compte des épouses des victimes vivant en concubinage.
Mme Palm née Koné Nassiratou, veuve depuis 2020, dit faire face à plusieurs difficultés. En service dans le Centre-Nord où elle a vu son époux tomber les armes à la main, elle souffre de troubles psychologiques. Elle souhaite donc que le ministère de la Fonction publique se souvienne des familles des victimes qui servent dans les zones rouges où leurs époux ont perdu la vie. « J’ai un cri du cœur à lancer au président du Faso et au ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié. Qu’ils aient un regard sur les familles des victimes qui résident toujours dans les zones rouges. Mon traumatisme ne finit pas. Ça m’a conduite à la dépression et présentement je suis une thérapie psychologique et psychiatrique. Je prends des cachets ». Pour elle, il est préférable que les familles quittent les zones rouges. «Aidez-nous, aidez-nous ! Ça ne va pas ! On souffre actuellement, ça ne va pas. L’aide ne nous parvient pas quand il y a une personne intermédiaire. C’est mieux de nous appeler directement », plaide Dame Ina Yabré, veuve aussi d'un soldat tombé.
Une autre veuve témoigne que c’est lorsqu’elle n’arrivait pas à joindre les deux bouts qu'elle s’est rendue à l’Action sociale et là, après vérification, les agents lui ont dit qu’elle avait reçu 10 millions. Il se trouvait que c'était sa belle-famille qui avait perçu la somme. Finalement, elle n'a reçu que 50 mille sur ces 10 millions. « J’ai eu quatre enfants avec mon époux tombé au combat. La belle-famille ne facilite pas aussi la tâche alors qu’on a des enfants. J’ai demandé au président de voir pour que même si la belle-famille s'en mêle, on puisse avoir quelque chose pour les enfants », affirme Évelyne Ouattara, veuve de FDS tombé au front.
Néanmoins, les parents des victimes disent être rassurés d'avoir pu parler au président. Ils gardent l’espoir que leurs doléances seront prises en compte.
Nafisiatou Vébama