L’adolescence, on le sait, est une période parfois difficile à vivre pour les jeunes. De nombreux changements s’opèrent en eux et ils ne savent pas toujours comment s’y préparer. A cela s’ajoute la pression scolaire qui vient multiplier les questionnements des adolescents. De ce fait, comment les soutenir dans leurs moments de doutes, dans leurs prises de décisions scolaires et dans leur réussite globale ? Le coaching scolaire semble répondre à ces interrogations. Issiaka Kaboré, psycho-sociologue et coach en éducation scolaire, s’est exprimé à ce sujet au micro de Radars Info Burkina ce 15 septembre 2022 à Ouagadougou.
Le coaching est un accompagnement qui permet à l’apprenant de renforcer sa confiance en soi, son estime de soi, sa motivation et de mieux gérer son stress ainsi que ses émotions. Le coaching scolaire, c’est l’accompagnement de l’apprenant dans le milieu scolaire par des conseils, une orientation et un suivi scolaire, selon Issiaka Kaboré. Autrement dit, il consiste à faire en sorte que l’apprenant (collégien, lycéen ou étudiant) vive mieux sa scolarité afin de trouver sa place dans son parcours scolaire, dans ses études.
L’objectif du coaching est de faire en sorte que l’enfant puisse se forger une forte personnalité, une personnalité équilibrée dans son milieu. Faire de lui une personne à la tête bien faite. Mais quelle est l’importance de ce coaching scolaire ?
De façon générale, l’importance du coaching scolaire est qu’il permet d'agir sur la motivation, d'augmenter la confiance en soi et d'améliorer l'autonomie de l'élève.
A en croire Issiaka Kaboré, le coaching scolaire est capital de nos jours. En effet, M. Kaboré estime qu’il y a une démission parentale due au fait que les parents sont plus préoccupés par la recherche de leur pitance quotidienne si bien que quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle, ils n’ont plus le temps de s’occuper de leur progéniture. Ainsi, leurs enfants sont laissés à eux-mêmes. Dans cette situation, recourir à un coach qui va suivre l’enfant en mettant l’accent sur les questions d’orientation, les méthodes de travail, les questions de stress, de peur est une nécessité.
Tout en reconnaissant que les enseignants font déjà du coaching avec les apprenants, ce qu’il a appelé « coaching primitif », notre interlocuteur pense qu’il faut un coaching soutenu où l’apprenant est véritablement suivi par un spécialiste qui l’oriente.
D’après lui, le coaching réveille en l’enfant tout le potentiel qui sommeille en lui en mettant en évidence la confiance en soi, l’estime de soi et l’affirmation de soi. Il permet de montrer à l’apprenant qu’il est intelligent, de lui montrer des recettes studieuses, comment planifier le travail.
En outre, dans un contexte où l’incivisme et l’intolérance ont pris le dessus, Issiaka Kaboré trouve que le coaching est incontournable pour inculquer aux adolescents des valeurs morales.
Le coaching scolaire est la chose la mieux partagée car, à son avis, avec le terrorisme et tous les autres fléaux qui gangrènent le monde, c’est une crise d’identité, une crise des valeurs parce que les valeurs sont en train de s’effriter.
Par conséquent, il faut anticiper et mettre en évidence des matières qui peuvent être salvatrices, a-t-il conseillé. L’Etat ou les autorités en charge de l’éducation ont intérêt à revoir les curricula depuis le primaire et à travailler à innover le système d’enseignement pour sauver la nouvelle génération, a-t-il suggéré.
« L’enfant constitue la relève et si cette relève n’est pas bien éduquée, bien formée, elle constitue un danger pour la nation », a prévenu sieur Kaboré. « Ne vous étonnez pas que certaines autorités tombent bas car si l’on fouille, on verra que ce sont des personnalités déséquilibrées, qu’il manque quelque chose à leur formation », a-t-il expliqué. Il faut savoir détecter le mal avant de prétendre l’éradiquer, d’où la nécessité d’un coach.
Flora Sanou