Le Syndicat national des professeurs d’école (SYNAPEC) était face aux hommes de médias ce 25 août 2022 à Ouagadougou. L’objectif était « d’interpeller le gouvernement sur les inégalités que contient le nouveau statut particulier de l’enseignant et d’exiger la réparation de ces inégalités » à travers le reversement automatique et sans condition de tous les anciens Instituteurs adjoints certifiés (IAC) en catégorie B1 et de tous les Instituteurs certifiés (IC) en catégorie A3.
Ils étaient des centaines d’enseignants venus des quatre coins du Burkina à dénoncer une « injustice » qu’ils disent constater dans le nouveau statut particulier de ce corps adopté par le gouvernement en 2019.
En effet, selon les conférenciers, les ex-Instituteurs principaux (IP) et ex-Instituteurs principaux certifiés (CPI) ont bénéficié d’une période moratoire supplémentaire de 3 ans avec la possibilité de composer à 57 ans dans le nouveau statut, alors que les Instituteurs adjoints certifiés (IAC) n’ont pas bénéficié de cela ; mieux, beaucoup ne peuvent plus prendre part aux concours professionnels parce qu’ils ont dépassé l’âge limite qui est de 47 ans à cause de la suspension du concours professionnel par le gouvernement pendant quatre ans.
De plus, les enseignants recrutés sur la base du baccalauréat pour deux ans de formation seront classés en catégorie B1 et seront les supérieurs hiérarchiques d’enseignants plus anciens et expérimentés qu’eux à la fin de leur formation.
Ainsi, la catégorie C1, notamment celle des instituteurs adjoints certifiés, est mise en extinction, selon les conférenciers. Pour eux, il est illégal et illogique de mettre en extinction une catégorie sans qu'une mesure d'évacuation des agents de cette catégorie soit proposée.
C’est pourquoi le SYNAPEC soutient que « pour que les choses avancent dans les écoles primaires, c'est un impératif que l'État reclasse tous les Instituteurs adjoints certifiés (IAC) en catégorie B1 avant que les nouveaux ne descendent sur le terrain, et les Instituteurs certifiés (IC) doivent être reclassés en catégorie A3 ».
Par ailleurs, le syndicat prévient que si le reclassement automatique et sans condition de tous les IAC et IC n’est pas effectué, la rentrée administrative sera purement et simplement boycottée, que l’année scolaire 2022/2023 sera mouvementée et les cours sabotés.
À ce propos, le coordonnateur du SYNAPEC, région du Sud-Ouest, Salifou Josias Dondassé, a même déclaré : « Cette année, nous sommes déterminés à fermer les classes, même si c’est pour faire une année blanche, si toutefois l’injustice n’est pas réparée. »
Le SYNAPEC annonce également une marche-meeting pour septembre prochain dans les 13 régions du Burkina Faso pour exiger le reclassement automatique des Instituteurs adjoints certifiés (IAC) et des Instituteurs certifiés (IC).
En attendant, il dit avoir adressé une note au ministère de la Fonction publique et à celui de l’Education nationale pour demander la suspension de l’examen du Certificat supérieur d’aptitude pédagogique (CSAP), car la tenue de cet examen professionnel annoncée par le ministère de l’Education nationale est prévue le 20 septembre 2022 et devrait permettre de reclasser les enseignants de la catégorie B en A3.
Flora Sanou