samedi 23 novembre 2024

rmgg uneLa Boucle du Mouhoun, à l’instar d’autres régions du pays, connaît une crise humanitaire du fait des attaques terroristes. Des milliers de personnes ont ainsi fui leurs villages pour se réfugier dans les villes. En vue de soulager un tant soit peu ces déplacés internes, la fondation EBOMAF a laissé parler son cœur en faisant en leur faveur un don de deux cents millions FCFA. La remise du chèque a eu lieu ce jeudi 17 mars 2022 au ministère de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire à Ouagadougou.

Selon le ministre de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire, Lazare Wendlassida Zoungrana, la région de la Boucle du Mouhoun compte environ 62 000 déplacés internes. Difficile donc pour l’Etat seul de gérer cette crise humanitaire. C’est pourquoi le président du Faso    a lancé un appel à la solidarité nationale. Un appel entendu par la fondation EBOMAF, qui a remis un chèque de 200 000 000 FCFA au ministère de l’Action humanitaire au profit des déplacés internes de cette région.

rmgg 2« Le président du groupe EBOMAF, à travers la fondation EBOMAF, a bien voulu apporter un soutien (…) pour soulager un tant soit peu la souffrance   de nos frères et sœurs de cette région.  Nous espérons que ces déplacés internes seront soulagés et pourront regagner leurs domiciles dans de très bonnes conditions. C’est un premier soutien qui ne va pas s’arrêter là. Nous allons l’étendre à toutes les régions du Burkina Faso », a déclaré Prosper Bassolé, directeur de cabinet du président du groupe EBOMAF.

rmgg 3De l’avis du ministre Lazare Wendlassida Zoungrana, c’est un geste de solidarité qui permettra à son ministère d’être efficace sur le terrain parce que les besoins humanitaires sont énormes. « Nous avons bien accueilli ce geste humanitaire de la part de cette fondation et nous voulons que ce geste appelle d’autres gestes. Vous savez qu’en ces temps difficiles, ce qui peut nous permettre d’apporter une réponse efficace à la crise, c’est la solidarité entre Burkinabè. Et cette fondation vient de montrer la voie. Nous ne pouvons que la remercier et lancer un appel à d’autres bonnes volontés à apporter leur soutien à l’action humanitaire », a-t-il affirmé.  Selon le ministre de l’Action humanitaire, tous les dons qui seront mobilisés seront rapidement utilisés sur le terrain au profit des bénéficiaires.

Barthélemy Paul Tindano

kmp uneLa province de la Kompienga est isolée du reste du Burkina du fait du blocus imposé par les groupes armés qui y dictent leur loi. Jadis réputée pour ses immenses potentialités agro-sylvo-pastorales, cynégétiques, halieutiques et abritant le plus grand barrage hydro-électrique du pays, la Kompienga est, de nos jours, sous le contrôle d’hommes armés, selon les ressortissants de ladite province. Dans le but de voler au secours de leurs frères et sœurs déplacés internes et leurs hôtes, les ressortissants de cette partie du pays ont mis en branle une chaîne de solidarité.

Selon le porte-parole des ressortissants de la Kompienga, Bassirou Badjo, il est impossible de joindre au téléphone un parent sur place, car les réseaux de téléphonie mobile sont coupés. Les femmes sont obligées également de recourir aux meules pour écraser le mil. Et comme si cela ne suffisait pas, les terroristes se sont arrogé le droit de vie et de mort sur ces populations qui vivent sous leur férule.

kmp 2C’est pourquoi les ressortissants de cette partie du territoir national ont décidé de voler au secours de leurs frères et sœurs qui y vivent encore. « Il s'agit pour les ressortissants de la province de la Kompienga de collecter des dons en nature ou en espèces pour soulager un tant soit peut les populations touchées par la situation sécuritaire. Le besoin se fait sentir, car en plus des PDI, les populations hôtes qui les ont accueillies sont également impactées par l'embargo et les autres activités terroristes qui s'en sont suivis : sabotage du réseau électrique de la Sonabel, manque d'eau potable, manque de réseau de communication », a expliqué Bassirou Dadjo.

kmp 3A en croire ce dernier, ce sont les groupes armés qui décident de qui doit vivre  et comment il/elle doit vivre dans la province de la Kompienga. En témoignent les exécutions sommaires, les enlèvements de jeunes, les viols, le pillage du bétail et des biens matériels. De plus, les contrôles sur les routes font partie des activités quotidiennes de ces hommes armés. Ils les effectuent pour dissuader certaines personnes qui tentent de sortir des villes ou villages ou d’y pénétrer. C'est lors de ces contrôles qu'ils procèdent aux enlèvements, voire aux exécutions.

 Au regard de cette dramatique situation, les ressortissants de la Kompienga tirent la sonnette d’alarme et interpellent les autorités. « A mon avis, nos FDS ont tardé à réagir. Même quand elles ont réagi, comme ce fut le cas avec l'opération Otapuanu, cela ne s’est pas fait dans la durée. Malgré la présence de nombreux pisteurs (guides de chasse) qui maîtrisent bien la forêt, l'avènement des VDP ne s'est pas très bien remarqué, certainement parce qu'ils n'ont pas été motivés, formés et dotés du matériel de combat adéquat. La plupart de ceux qui s’étaient engagés dès les premiers moments de la présence terroristes se sont cherchés après. Conséquence : les hommes armés ont gagné du terrain sans avoir été confrontés à une résistance. Et ils continuent même leur occupation des lieux avec des répercussions très dommageables pour les populations », a-t-il précisé.

Les ressortissants de la province de la Kompienga lancent donc un appel à toutes les bonnes volontés à ne pas hésiter un seul instant à aider à sauver des vies.

Barthélémy Paul Tindano

aaardr uneAu tribunal de grande instance Ouaga I  ce mardi 15 mars 2022, un incident est survenu lors du jugement d’une affaire de fausses déclarations et d'importation de produits sans déclaration à la douane. Au cours de l'audience, le ton est monté entre l'avocat de la défense et le procureur. Une situation qui a obligé le président du tribunal a suspendre l'audience pendant un moment. Radars Info Burkina a été témoin de ces événements.

Pendant que le parquet  interrogeait les prévenus, l'avocat de la défense, maître Issouf Baadhio, ancien bâtonnier, est intervenu, interrompant le procureur par des propos durs. Aussitôt le procureur s'est mis en colère, haussant également le ton.   Se sont alors ensuivis de vifs échanges. "Ce n'est pas parce que vous êtes ancien bâtonnier que vous pouvez me parler sur ce ton", a répliqué le procureur.  La situation était telle qu’il a fallu que le président du tribunal suspende l'audience un instant. À la reprise, il a demandé aux différentes parties de mener le débat dans le calme.

C'est une affaire qui oppose la Brakina et la Société de consignation et de transit burkinabè  (Socotrab) à la douane. En effet, la Brakina a commandé des produits chimiques qui entrent dans la fabrication de la bière. C'est notamment l'extrait de houblon, composé d'acides alpha et d'autres composantes. aaardr 2La déclaration desdits produits à la douane a été confiée à la Socotrab qui est spécialisée dans le transit. Celle-ci a fait la déclaration et a versé la somme selon la facture qu'elle a reçue, à en croire la responsable de ladite société. Mais selon la douane burkinabè, la quantité de produits figurant sur  la facture est inférieure à la quantité réelle de la marchandise. Une affirmation que les prévenus ont battue en brêche.

Pour eux, il n'y a pas eu d'irrégularités d’autant plus qu’ils ont déclaré les produits conformément à la commande envoyée par  le fournisseur. Mais selon la douane, le produit, qui est dans des boîtes, contient effectivement de l'extrait de houblon qui contient à son tour d'autres composantes dont de l'acide Alpha. Et la déclaration a été faite sur cette composante-là et non sur les autres alors que chaque composante doit être déclarée selon la réglementation douanière. Selon l'inspecteur Nana, chargé de l’affaire à la douane, la marchandise pèse  au total 4 374 kg alors que c'est 2 400 kg qui ont été déclarés. Ce sont donc 1 974 kg qui n'ont pas été facturés, ce qui  représente 90 591 823 F CFA.

Dans ses réquisitions, le parquet a demandé que la Brakina et la Socotrab soient condamnées à verser 20 millions de francs CFA à l'État en plus de la somme de la marchandise qui n'a pas été déclarée à la douane. L'audience ayant été suspendue, la délibération est prévue pour le 19 avril.

  1. T. B. P.

rjt uneDepuis quelques mois, le milieu estudiantin burkinabè  est caractérisé par des mouvements d’humeur qui n’en finissent pas. En effet, les étudiants des universités publiques manifestent  pour l'amélioration de leurs conditions de vie, notamment pour l'obtention de l’allocation couramment appelée “aide FONER” dont certains d’entre eux ont été privés cette année.  Après une grève les 9 et 10 mars, les occupants du temple du savoir, à l'appel de l'Association nationale des étudiants burkinabè  (ANEB), prévoient encore de débrayer pendant 48 heures et ce, à compter du 16 mars. Leur plateforme revendicative reste inchangée : la prise en compte des dossiers du Fonds national pour l'éducation et la recherche (FONER) rejetés, l'ouverture d'une session spéciale de dépôt du FONER et l'annulation des décisions relatives à la réforme du FONER.

Le 9 mars 2022, pendant que le professeur Frédéric Ouattara prenait fonction en tant que ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, cérémonie à laquelle assistait Marie Thérèse Somé, directrice du FONER, des étudiants étaient en sit-in devant le bureau de cette dernière. Un mouvement d’humeur visant à dénoncer les mesures prises par les autorités universitaires qui, selon eux, ont pour but de supprimer l’allocation communément appelée “aide FONER”. La patronne des lieux étant absente,  les mécontents n'ont pas trouvé d’interlocuteur. Pour Safieta Kaboré, présidente de l'ANEB Ouaga, c’est du mépris car la direction aurait pu trouver un représentant pour entendre  les étudiants.

rjt 2Cependant les étudiants ne comptent pas s'arrêter là. Une grève de 48h est encore prévue pour les 16 et 17 de ce mois. Pour les plaignants, il n'y a pas d'autre solution que de répondre favorablement à leur plateforme revendicative. Ces derniers exigent "premièrement la prise en compte de tous les dossiers qui ont été rejetés pour des motifs injustes. Deuxièmement, le lancement sans délai de la session spéciale du FONER. Troisièmement, l'annulation des décisions de l'atelier de relecture des textes du FONER tenu en octobre 2021 à Koudougou". En effet lors de cet atelier à Koudougou, il a été décidé que désormais la moyenne pour avoir le FONER passait de 5 à  8, l'âge de 26 à 23 ans et  le taux de remboursement de 3 à 7%.

rjt 3Si   la Fédération estudiantine et scolaire pour l'intégrité au Burkina Faso (FESCIBF) revendique également la prise en compte des dossiers rejetés et  l'ouverture immédiate d'une session spéciale pour permettre aux étudiants de postuler, elle exige également   la validation des 1 962 dossiers que le FONER a mis en attente,  ainsi que  le versement des 25 000 F que le FONER doit aux étudiants jusqu'à présent et qui correspondent au dernier virement. En plus de cela, la FESIBF demande que l'aide FONER passe de 175 000 à 300 000 F au regard de la cherté de la vie.Pour l'ANEB comme pour la FESCIBF, le manque de ressources invoqué par les autorités est un  argument fallacieux et un manque de volonté. De l'avis de Safieta Kaboré, la volonté des autorités universitaires est d'amener les étudiants à s’endetter en contractant le prêt.

Bien que ayant des méthodes différentes dans leurs revendications, ces structures syndicales estudiantines estiment qu'il leur faut travailler collaborer sur la question  des 5 563 dossiers rejetés. "Au niveau de l'ANEB, c'est l’une des  recommandations de notre structure mère qui est de travailler à aller en unité d'action avec toutes les composantes, justement pour défendre les intérêts des étudiants. A l'ANEB, nous ne sommes pas contre une coalition pour mener la lutte", soutient la présidente de l'ANEB Ouaga. A en croire  le secrétaire général national de la FESCIBF,  Dapouguidi Augustin Pallo, leur structure va accompagner l'ANEB  à sa manière pour la grève des 16 et 17 mars.

"La FESCIBF a toujours pris part aux manifestations qui rassemblent les étudiants et qui défendent des causes nobles. Comme c'est une manifestation de l'ANEB, ce sont eux qui seront sur le terrain, mais nous les accompagnerons comme nous pourrons pour l'aboutissement de ces revendications. Nous sommes unis", a déclaré Dapouguidi Augustin Pallo.

Selon les responsables de ces différentes structures, si leurs plateformes revendicatives ne sont pas satisfaites, des actions plus fortes seront entreprises dans les prochains jours.

Barthélémy Paul Tindano

sram uneCe mardi 8 mars 2022, est célébrée dans le monde entier la 165e Journée internationale de la liberté de la femme. Au Burkina Faso, cette journée dédiée à la gent féminine est célébrée dans la sobriété comme le recommande le président du Faso, compte tenu des contextes sécuritaire et sanitaire qui caractérisent notre pays. Prenant en considération cette exhortation du chef de l’Etat, le ministère de la Femme a organisé des panels à Ouagadougou qui vont permettre aux femmes d’échanger sur les thèmes d’actualité les concernant.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à de nombreuses attaques terroristes qui ont fait des milliers de morts et de blessés, aussi bien des civils que des militaires, ainsi que 1 741 655 personnes déplacées internes à la date du 31 janvier 2022, selon les données du Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR). sram 2A cela s’ajoute la crise sanitaire consécutive à la maladie à coronavirus. « Cette situation engendre d’importants défis en matière de protection de la population en général et des femmes en particulier. C’est ainsi que le plan de réponse humanitaire indiquait, en avril 2021, que plus de 2,5 millions de personnes avaient besoin de protection, dont 640 000 contre les violences basées sur le genre (…). Le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, consent des efforts au profit des populations en général et spécifiquement des personnes déplacées internes. En dépit de ces efforts, d’énormes défis demeurent en matière de protection des populations, particulièrement des femmes », a déclaré Seydou Soulama.

C’est en vue de susciter la réflexion sur cette situation et d’identifier les stratégies nécessaires pour répondre aux besoins de cette frange de la population que le Burkina Faso célèbre cette 165e Journée internationale des droits de la femme sous le thème « Défis sécuritaire et sanitaire : quelles stratégies pour une meilleure protection des femmes ? » sram 3Selon la représentante de la coordination régionale des organisations féminines du Centre, Djénéba Kiemdé, l’action humanitaire, jusque-là, ne suffit pas, vu l’ampleur des besoins des populations déplacées et de leurs hôtes. D’où la nécessité de renforcer les mesures. « Il faudrait renforcer davantage la présence militaire et surtout civile, notamment celle des volontaires pour la défense de la patrie dans les sites et localités, sensibiliser des groupes de femmes à la prévention et à la gestion des crises sécuritaire et sanitaire et former des points focaux relais des femmes dans chaque région sur l’extrémisme violent et les mécanismes endogènes de prévention et de gestion de crise », a-t-elle souhaité.

Tout en souhaitant qu’il y ait une réponse adéquate du nouveau gouvernement pour soulager les victimes des crises sécuritaire et sanitaire qui sont majoritairement des femmes, les partenaires techniques et financiers, par la voix de Win Schalenbourg de l’ambassade du Royaume de Belgique, ont réitéré leur engagement à poursuivre leurs soutiens au gouvernement et aux acteurs qui œuvrent pour l’égalité homme/femme.  

Trois communications feront l’objet de réflexion au cours de ces panels. Les thèmes retenus sont : « Les effets de la crise sécuritaire sur les femmes et les filles » ; « Les effets de la COVID-19 sur la santé des femmes et des filles » et « Les effets de la crise humanitaire sur la situation socio-économique des femmes ». Les participants sont des représentants des départements ministériels, des partenaires techniques et financiers, des organisations non gouvernementales, des coordinations féminines des régions, ainsi que des militaires et des paramilitaires.

Barthélémy Paul Tindano

rprz uneAprès les trois semaines accordées aux avocats de la défense pour préparer leurs plaidoiries, l’audience du procès Thomas Sankara et 12 autres a repris ce jeudi 3 mars 2022 à la chambre criminelle du tribunal militaire de Ouagadougou. Mais sitôt reprise, l’audience a été suspendue à la demande des avocats de la défense qui ont soulevé un cas d’exception d’inconstitutionnalité. Selon eux, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a accédé au pouvoir par un coup d’Etat, ce qui est un attentat à la sûreté de l’Etat, et le président Damiba a prêté serment devant le Conseil constitutionnel, alors que certains accusés comme Jean Pierre Palm sont poursuivis pour attentat à la sûreté de l’Etat.

C’est l’une des conséquences du coup d’Etat perpétré par le MPSR le 24 janvier 2022. Un coup d’Etat qui perturbe le procès procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons, assassinés le 15 octobre 1987. rprz 2En effet, les avocats des personnes mises en cause par la défense ont déposé une requête auprès du Conseil constitutionnel demandant qu’il soit sursis audit procès. Selon les avocats de la défense, si le président Damiba a prêté serment devant le Conseil constitutionnel, cela veut dire que les coups d’Etat sont admis par la loi.  Selon Maître Olivier Somé, la loi est générale et impersonnelle. Et si l’attentat à la sûreté de l’Etat est devenu légal, leurs clients ne doivent plus être poursuivis. « L’histoire du pays nous montre qu’il y a une forme de légalisation, de légalité de ces actes d’attentat à la sûreté de l’Etat. Si aujourd’hui il y a un cas d’espèce qui est posé et qui est patent, il faut que le Conseil constitutionnel se prononce. Parce que nous avons suivi les derniers développements de l’histoire du pays à la matière. Ceux-là sont poursuivis pour attentat à la sûreté de l’État, mais on verra bien si l’attentat à la sûreté de l’Etat, du point de vue du droit, est toujours interdit ou admis par la loi. Voilà pourquoi cette requête a été soumise au Conseil constitutionnel », a-t-il déclaré.

rprz 3Cette démarche de la défense n’a pas surpris la partie civile. Pour Maître Prosper Farama, la requête de la défense est légitime, même si dans la forme la partie civile la trouve irrecevable. « L’actualité nationale politique nous rattrape dans ce procès. La question posée sur le plan national depuis un certain temps, c’est la décision prise par le Conseil constitutionnel relativement à la prestation de serment du président du MPSR et son investiture. C’est de savoir si en droit cela veut dire que désormais au Burkina Faso le coup d’Etat constitue un mode constitutionnel d’accession au pouvoir », a-t-il affirmé.  

Cependant selon Maître Farama, les conséquences seront désastreuses pour l’Etat de droit si le Conseil constitutionnel valide la requête de la défense. « Ce qui voudrait dire que tous ceux qui sont poursuivis pour attentat à la sûreté de l’Etat dans l’assassinat du président Thomas Sankara ne pourraient pas être condamnés. Parce qu’ils auraient alors agi de façon légale parce qu’ils auraient organisé un putsch pour accéder au pouvoir. Cela enlèverait aux actes qui ont été posés le 15 octobre 1987 leur caractère infractionnel», a-t-il poursuivi.  Ainsi, l’audience a été suspendue en attendant que le Conseil constitutionnel se prononce sur cette question dans un délai maximum d’un mois.

Barthélémy Paul Tindano

dconvlbNous vivons dans un monde trépidant où la quantité de données générées au quotidien s’accroît de manière exponentielle. Ces Data représentent le nouveau pétrole aussi bien pour les grandes entreprises que pour les administrations publiques. Cependant, vu leur énorme quantité il est devenu presque impossible de les traiter avec les méthodes traditionnelles pour en extraire de l’intelligence. Dans le but d'accompagner la jeunesse burkinabè à profiter de cette aubaine, le génie informaticien Dr Wendkuuni Moïse Convolbo est allé ce  vendredi 25 février 2022 briefer les étudiants de l‘Institut du génie informatique et des télécommunications (IGIT) de l'Ecole polytechnique de Ouagadougou sur la collecte et le stockage des données de masse, la manière  d'assurer la sécurité de ces données et leur  traitement avec les nouvelles technologies. Une conférence publique saluée à sa juste valeur par ces futurs ingénieurs.

La transformation digitale impacte nécessairement les êtres humains, leurs rapports au travail et la manière d’utiliser la technologie  pour le développement. L'Afrique peut et doit saisir cette opportunité pour booster son développement tout en réduisant non seulement la facture numérique mais aussi la fracture numérique. Et cela passe par la maîtrise du Cloud, Big Data et Intelligence. "C'est un trio aujourd'hui qui fait tourner le monde. Ces technologies sont utilisées un peu partout  dans le monde des entreprises à l'extérieur. Avec l'avalanche de données que nous connaissons et la tendance à l'accélération de la technologie, nous devons, en tant que jeunes Africains, nous préparer à saisir ces opportunités", a déclaré Dr Wendkuuni Moïse Convolbo, celui-là même qui dirige des équipes d’ingénieurs pour concevoir et mettre en œuvre des projets de Big Data réussis, conciliant exigences commerciales et objectifs technologiques pour permettre une prise de décision rapide et efficace, basée sur l’exploitation efficiente des données à l'aide du Cloud et de l’Intelligence artificielle.

boomnum 2Pour l'expert informaticien, l'Afrique doit rattraper son retard dans la révolution de la technologie. Une chose qui passe par une formation à la fois de qualité et adaptée à ce domaine. Selon l'inventeur-chercheur et manager technologique,  le boom numérique et celui démographique que connaît l'Afrique est une opportunité à ne pas rater. Ces deux éléments doivent être des vecteurs de développement pour l'Afrique. La Chine et l'Inde sont toutes passées par la coïncidence de ces deux booms. "L'Afrique en ce moment a les atouts pour relever le défi d'autant plus que hors de ce continent, on a une population vieillissante et le taux de natalité qui est en deçà du temps de remplacement qui doit être de deux moins un par couple. Donc ça représente une opportunité si les jeunes Africains sont bien formés pour compétir avec le reste du monde et si aussi ils ont cette ouverture d'esprit là qu'on leur donne en leur montrant ce qui se passe vraiment de l'autre côté pour qu'on sache que nous sommes vraiment en retard et qu'on doit redoubler d'efforts pour diminuer ou effacer la fracture numérique et la facture numérique ", a-t-il conclu.

Les futurs ingénieurs ont suivi l'exposé du consultant en transformation digitale avec beaucoup d'intérêt. "De cette conférence on retient beaucoup de choses. On a vu ce qu'est le Big Data et on a appris ce qu'est le Cloud qui est comme un super ordinateur qui peut être alloué à des gens pour utiliser. On a appris également qu'on peut faire des prédictions avec le Big Data, étudier les comportements humains afin de pouvoir faire des prédictions. Dans l'avenir je me vois bien dans le Big Data pour faire la collette des données, les analyser et les traiter", a dit pour sa part Jeanne Zanré, étudiante en 1re année de génie informatique. Abdoul Aziz Bonkoungou, en 2e année de génie informatique, ne dit pas le contraire. “Moi-même, je prévoyais d’aller dans cette branche de l'intelligence artificielle et analyse des données. Ce que j'attendais de cette conférence, c'était vraiment que le Dr nous éclaire un peu sur les perspectives du domaine ; je pense que nous avons été bien servis", a-t-il déclaré.

En rappel, le Dr Wendkuuni Moïse Convolbo est un Manager senior chez Treasure Data, une entreprise basée dans la Silicon Valley à San Francisco en Californie. Il est le responsable du département des infrastructures Cloud et des Données. Il a, entre autres, développé la mission, la vision et la stratégie corporative des données de l’entreprise. Il est également consultant en Transformation digitale et accompagne l’administration publique du Burkina Faso depuis 2019 dans la transformation digitale du recrutement du personnel de l’Etat avec la plateforme du E-Concours et bien d’autres. Il réside actuellement au Japon.

Barthélémy Paul Tindano

dpart uneLe vendredi 18 février 2022, le gouvernement malien a invité les autorités françaises à retirer sans délai les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes.  Bamako a soutenu  que cette décision fait suite aux annonces unilatérales de l’Hexagone le 17 février 2022, le 3 juin 2021 et le 10 juin 2021 de retirer les forces Barkhane et Takuba, de suspendre les opérations conjointes avec les forces armées maliennes et de mettre fin à l’opération Barkhane, sans préavis ni consultation préalable de la partie malienne. Des décisions unilatérales qui constituent des violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali. Radars Info Burkina s’est entretenu avec le Dr Boulikindi Coulidiati, enseignant chercheur, spécialiste en diplomatie et relations internationales, qui affirme que le Mali a encaissé trop de coups de la France, laquelle était pourtant venue en sauveur de ce pays.

Pour le Dr Boulikindi Coulidiati, il est bon de faire une clarification sémantique afin que certaines notions soient bien comprises. Car, fait-il remarquer,  la vérité est que la « France impériale » est chassée du Mali manu militari, même si Emmanuel Macron tente de sauver les apparences en parlant de ''retrait responsable ''. « Mais à dire vrai, il s'agit d'une véritable chasse à la France qui se donne à voir au Mali d’Assimi Goïta. Il est bon que cette vérité s'inscrive dans les annales de l'histoire et s'installe définitivement dans la conscience collective africaine. Dans la marche de l'histoire, c'est bon pour le moral des peuples africains », a-t-il déclaré.

dpart 2Selon l’enseignant chercheur, par ailleurs journaliste, les autorités actuelles du Mali, à travers des sorties médiatiques,  ont  dévoilé  les « scandales criminels » d'une coopération française basée sur l'incohérence, la tricherie, le mensonge, le faux et surtout le mépris. « Il faut retenir que sous les régimes démocratiques aux ordres, le Mali a encaissé trop de coups de la France qui était pourtant venue en sauveur de ce pays. Je ne vois pas quel plaisir le Mali tirerait à chasser un partenaire qui produit des résultats sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. Tout cela a abouti à ce que la France soit chassée du Mali, qui n'a que faire d'une coopération et d'une diplomatie gagnant-perdant. Pour l'heure, la France cherche un asile pour déposer ses valises dont on ignore encore le contenu. Elle jouera toutes les cartes pour légitimer sa présence militaire sur le sol africain », a-t-il affirmé. dpart 3De l’avis de notre interlocuteur, la France usera de tous les moyens pour faire échouer le Mali, car ce pays est sur la voie de son affranchissement. « Le Mali offre ici l'occasion de changer de paradigme depuis la traite négrière et de fermer la parenthèse d'une coopération mafieuse. L'avenir de la Françafrique dépend du succès ou de l'échec du Mali(…). La France a horreur de ses esclaves qui veulent assumer leur révolte. Et ça, depuis les bateaux des négriers dans les océans. Gageons qu'elle échoue dans le cas du Mali. Restons soudés autour du Mali. La France n'a pas peur des dirigeants de son pré carré. Elle a plutôt peur des peuples éclairés », soutient-il.

En rappel, la  France et ses partenaires impliqués dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel ont annoncé le 17 février 2022, dans une déclaration commune, leur décision de retirer leurs forces militaires du Mali, jugeant désormais impossible de coopérer avec les autorités maliennes.

Barthélémy Paul Tindano

ttrrb uneAu Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I ce mardi 22 février, quatre frères étaient à la barre pour une affaire de sorcellerie. C'est l'aîné, sa femme, son fils et sa fille qui ont attrait en justice trois autres membres de la fratrie. Ces derniers, qui ont comparu pour accusation de sorcellerie, coups et blessures et menaces de mort, ont finalement été relaxés par le tribunal au bénéfice du doute. Radars Info Burkina a assisté à l’audience.

Tout a commencé après le décès de la mère des quatre frères qui habitent au quartier Kolgh-naba, à Ouagadougou. Les trois auraient accusé la femme de leur grand frère de sorcellerie et d'être à l’origine de la mort de leur mère. L'un des trois aurait également menacé leur aîné et sa femme avec un pistolet.

Un jour, pendant que l'aîné de la fratrie était malade et couché, les trois autres frères ont menacé de brûler son épouse, accusée de sorcellerie. Une des filles de la dame a donc appelé son grand frère qui était sorti à l'aide. Rentré précipitamment à la maison, ce dernier a reçu une gifle. C'est ainsi qu'il a pris une convocation pour  les trois frères. Mais à la barre, ces derniers ont tout nié en bloc.

ttrrb 2Selon eux,  c'est leur nièce, c'est-à-dire la fille de leur frère aîné, qui a dit que c'est sa mère qui est à l'origine de la mort de sa grand-mère. Mais elle également a tout nié.  Situation tendue au tribunal avec d'un côté les trois frères et de l'autre leur frère aîné, son épouse, son fils et sa fille. Le président du tribunal était obligé de rappeler les différents protagonistes à l'ordre. Prenant la parole, le procureur a fait observer qu'en réalité, l'origine de la discorde entre  ses différentes personnes, c’est la cour familiale, donc il s’agit d’un problème d'héritage. Selon lui, c'est une honte que des frères de même père et de même mère se livrent à des bagarres en y entraînant également leurs enfants à cause  d'un problème qui ne  devrait pas arriver jusqu’au tribunal. Pour le procureur, il est certain que le trio a accusé la femme du grand frère de sorcellerie, il y a bel et bien eu aussi menace avec une arme à feu, et l'un du trio a porté la main sur le fils de leur frère aîné. Cependant étant donné que les trois ont tous rejeté les accusations, il y a un doute, puisque c'est la parole de X contre celle d'Y. C'est pourquoi le procureur a demandé que les prévenus soient relaxés au bénéfice du doute, tout en exhortant les quatre frères à veiller à trouver un terrain d'entente pour ne plus avoir à revenir au tribunal pour le même problème. L'affaire se poursuivra dans une autre juridiction, étant donné qu'il est question d'héritage. 

Une autre affaire au rôle du TGI Ouaga I ce 22 février était celle dans laquelle a comparu un agent de la fonction publique accusé d'avoir mortellement fauché un homme et sa fille à Ouagadougou. Les chefs d’accusation qui pèsent sur lui sont les suivants : homicide involontaire, dégradation de bien d'autrui, etc. Le procureur a ainsi requis contre l'accusé 4 mois de prison ferme et une amende de 250 000 F CFA, entre autres. Le verdict de cette affaire sera connu le 29 mars prochain.

T. B. P.

foner unDes étudiants ont manifesté ce lundi 21 février 2022 à Ouagadougou contre le rejet de leurs dossiers par le Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER). Selon les mécontents, plus de 5 000 dossiers ont été rejetés. La raison  invoquée par l’administration pour justifier ce rejet est le manque de fonds. Regroupés au siège du FONER, à Paspanga, les étudiants n'ont pas trouvé d’interlocuteur sur les lieux. Ils se sont alors rendus à la direction générale du FONER ; là non plus, il n’ont guère  eu satisfaction. Selon la première responsable de cette structure, il n’y a pas d’argent disponible pour que tous les demandeurs du FONER puissent en bénéficier.

5 563, c’est le nombre de dossiers de postulants au FONER rejetés par la direction dudit Fonds, un nombre trop élevé, de l’avis des étudiants, qui ont décidé de se faire entendre en organisant une manifestation devant le siège de la structure à Paspanga. Pour les manifestants, il n’est pas question d’accepter ce rejet. « Si nous sommes ici ce matin, c’est par rapport au rejet des dossiers de nos camarades. Les dossiers ont été rejetés pour des motifs que nous jugeons farfelus. Puisqu’il y a eu une première session là où les dossiers de certains ont été rejetés. Ils ont postulé à la deuxième session, les dossiers ont été encore rejetés. A la troisième session, ç’a été rejeté. Actuellement nous sommes à la quatrième session les dossiers ont été encore rejetés », déplore Aziz Badini, étudiant en SVT.

foner 2Selon lui, les autorités universitaires font tout pour supprimer le FONER, si l’on en juge par les réformes engagées par l’administration. « Lorsque vous regardez les nouvelles réformes qui ont été entreprises par le FONER, on dit que pour bénéficier du FONER lorsque tu viens d’arriver à l’université, l’âge passe de 26 ans à 23 ans. Cela veut dire si tu as plus de 23 ans, automatiquement tu tombes dans le prêt. Et pour le prêt on passe de 3% à 7% pour le remboursement », a-t-il poursuivi.

Selon les manifestants, les étudiants ont du mal à joindre les deux bouts. C’est pourquoi, d’après eux, les autorités doivent revoir leur copie afin que tous ceux qui ont postulé pour le FONER puissent en bénéficier. « Il y a certains de nos camarades dont  les parents sont des déplacés internes et ils n’ont pas de soutien (…).  A l’allure où vont les choses-là, il y a plein d’étudiants qui vont abandonner l’université. On dirait que les responsables sont contre l’avancement des étudiants. Il  y a 7 463 dossiers qui été déposés, 1 900 ont été acceptés et 5 563 ont été rejetés, soit 74,5% des dossiers déposés, alors que nous savons que tous les étudiants comptent  sur le FONER », déclare  Kaba Baco, un manifestant. Pour les étudiants, les autorités devraient prévoir le budget dédié au FONER en tenant compte de l’augmentation du nombre d’étudiants par année.

foner 3Cependant, selon la directrice générale du FONER, Dr Marie-Thérèse Arcens/Somé, le problème est bien plus complexe qu’il n’y paraît. « En 2020, le nombre d’étudiants est passé de 50 000 à 110 000. Or, le montant de la subvention n’a pas bougé. On reçoit toujours 7 milliards de F CFA. Les 7 milliards nous permettent de payer les allocations de 40 000 étudiants. En 2021, on a reçu 110 000 demandes d’étudiants postulant au FONER. Sur les 7 milliards, on a fait la première session et la deuxième ; à la troisième session on a eu des difficultés. On attendait de notre ministère de tutelle, qui est le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, qu’il nous octroie de l’argent. Il nous a octroyé 5 milliards de F CFA que le FONER doit rembourser. Pour la quatrième session, en octobre, au moment où on devait ouvrir la liste, ils nous ont dit d’attendre, qu’il n’y a pas de financement. En octobre, nous n’avons pas ouvert de liste, tout comme en novembre et en décembre. En janvier, on a reçu l’autorisation d’ouvrir une liste à hauteur de 4 milliards de F CFA alors qu’on avait besoin de 6 milliards», a-t-elle expliqué. Malgré ces précisions de la DG du FONER, les étudiants ne décolèrent pas. Ils ont regagné le campus en déclarant qu’ils se feraient de nouveau entendre s’ils n’obtenaient pas satisfaction.

Barthélémy Paul Tindano

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