Burkina Faso : Les faits marquants de l'année 2021
L'année 2021 s'achève au Burkina Faso avec ses douleurs consécutives aux innombrables deuils. C'est une année que les Burkinabè n'oublieront pas de si tôt au regard des bilans macabres enregistrés presque chaque semaine, surtout ces deux derniers mois. Mais malgré ces moments difficiles, les Burkinabè sont restés résilients. De grands rendez-vous internationaux ont ainsi pu être tenus avec succès au Faso. Radars Info Burkina revient sur certains événements qui ont particulièrement marqué les Burkinabè au cours de 2021.
L'année 2021 a débuté par la formation du gouvernement Dabiré II, précisément le 10 janvier, à l'issue des élections législatives et présidentielle qui ont porté Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir pour un deuxième mandat. Cette période a connu également une baisse considérable des cas de contamination au Covid-19. Même les attaques terroristes ont connu une accalmie. Mais les mois qui ont suivi ont été marqués par des mouvements sociaux, notamment les séries de manifestations des élèves, surtout ceux du lycée Philippe Zinda Kaboré. Ces manifestations ont même conduit à la fermeture dudit établissement. Puis les attaques ont repris et on a note des enlèvements de civils et de militaires. Certaines localités sont tombées sous le contrôle des groupes armés. Parmi celles-ci figurent trois communes de la Kompienga et Mansila, dans le Yagha. Mais les Burkinabè n'étaient pas encore au bout de leurs peines. En effet, le 5 juin une attaque de grande envergure cible des civils et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) à Solhan, province du Yagha dans la région du Sahel. Bilan officiel : 132 morts parmi lesquels des femmes et des enfants. Le porte-parole du gouvernement précisera que les assaillants étaient jeunes dont certains âgés de 13 à 14 ans. Toujours dans le Sahe, le 18 août un convoi composé de civils, notamment des commerçants et des fonctionnaires, escorté par des VDP et gendarmes tombe dans une embuscade à Boukouma, sur l'axe Arbinda Gorgadji. 65 civils et 15 gendarmes sont tués. Mais les <<hommes sans foi ni loi>> comme on les appelle ne comptaient pas s'arrêter là. En effet, le 14 novembre le détachement de gendarmerie d'Inata fut la cible d'une attaque meurtrière d’une envergure que ce corps n'avait jamais connue. 57 tués dont 4 civls. Cette attaque suscite une indignation populaire sans précédent. Des manifestations sont organisées spontanément dans plusieurs villes du pays en soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS). A cette même période, un convoi militaire français en provenance de la Côte d’Ivoire et en partance pour le Mali est bloqué à Kaya durant plusieurs jours avant de pouvoir continuer sa progression après moult négociations. Pendant ce temps, la situation sécuritaire nationale empire dans le province du Lorum comme dans le Sourou par ailleurs. C'est ainsi que le 23 décembre un convoi de commerçants escorté par des VDP tombe dans une embuscade sur l'axe Ouahigouya-Titao. Le bilan macabre qui en résulte est lourd : 41 personnes tuées dont le célèbre VDP de Titao, Soumaïla Ganamé dit Ladji Yoro. Mais en réalité ce nombre n'est pas exhaustif. Car de Barsalogho à Tankoalou en passant par Madjoari, Toeni et Dablo, on compte des morts, sans oublier le nombre de déplacés internes qui se chiffre à plus de 1 million 400 000 personnes à travers le pays. Mais malgré ce tableau sombre, les Burkinabè sont restés résilients. Plusieurs événements d'envergure internationale ont ainsi pu être tenus dans le pays avec succès et sans incident majeur. A ce propos, on peut citer le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Tour du Faso, la Nuit des Kundé, le Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP ) ainsi que les Nuits atypiques de Koudougou (NAK). Sans oublier le procès Thomas Sankara qui a débuté cette année, 34 ans après l'assassinat du père de la révolution burkinabè.
Sur le plan international, des Burkinabè se sont illustrés positivement par leurs exploits. C'est le cas de l'athlète Hugues Fabrice Zango, médaillé de bronze aux Jeux Olympiques Tokyo 2020, et d’Iron Biby, à l'état civil Cheick Ahmed Sanou, recordman mondial en “soulever de bûches’’, qui a soulevé une charge de 229 kg. 2021 aura été l'année de tous les problèmes pour les Burkinabè. Mais en dépit de ces multiples difficultés, le Pays des hommes intègres n'a pas courbé l'échine et en est même, on peut se permettre de le dire, sorti fortifié. L'année 2022 s'annonce avec beaucoup d'espoir pour les Burkinabè.
Barthélémy Paul Tindano