samedi 23 novembre 2024

rdrd uneIl s'appelle Samba (prénom d’emprunt). Il a comparu ce mardi 7 décembre au tribunal de grande instance de Ouaga I pour vol aggravé. Au terme de l'audience, Samba a été condamné à 24 mois de prison et à payer une amende de 4 500 000 francs CFA pour avoir volé 171 bouteilles d'oxygène  au Centre hospitalier universitaire  (CHU) Yalgado pour les revendre afin de pouvoir organiser son mariage.

 Les faits remontent aux mois de septembre et octobre 2021. Samba travaillait à l'époque dans une société de la place. Il projetait d’aller faire son mariage traditionnel (PPS) en province. Cependant il a été licencié pour n'avoir pas mis sa ceinture de sécurité, selon ses dires. N'ayant plus les moyens de prendre en charge lesdites fiançailles, Samba a décidé d'aller voler des bouteilles d'oxygène au CHU Yalgado pour les revendre et se faire de l'argent. C'est ainsi qu’il s’est entendu avec un conducteur de camion, a loué le camion de ce dernier,  est entré au CHU Yalgado, y a embarqué un grand nombre de bouteilles appartenant à une société de la place qu’il est ensuite allé vendre. Et comme l’appétit vient en mangeant, il a refait ça encore et encore si bien qu’à sa 3e tentative de vol il a été pris la main dans le sac avec 30 bouteilles.

rdrd 2Selon les explications de l’indélicat, voici comment il procédait :  quand il entrait à Yalgado au volant du camion, les vigiles lui demandaient où il se rendait. Il leur disait où et ceux-ci le laissaient alors  passer sans aucun contrôle.

Après avoir dénoncé les défaillances du système de sécurité de l'hôpital,  l'avocat de la partie civile a fait savoir qu'une bouteille d'oxygène coûte 125 000 F. Il a donc demandé qu’on fasse rembourser au prévenu le montant équivalant à celui des 171 bouteilles volées à l'hôpital, soit 23 millions 375 000 francs CFA, ainsi qu’un million de francs comme frais. Bien que le procureur se soit réjoui que le prévenu ait tout avoué à la barre, il lui a reproché son “insouciance et son manque d'humanisme” car, a-t-il dit, on ne peut pas comprendre qu'en cette période de Covid-19, où il y a un  besoin pressant d'oxygène à l'hôpital, quelqu'un se permette d’aller  dans ce lieu dérober des bouteilles d'oxygène, au mépris de la détresse des malades, pour les revendre juste afin d’épouser une femme.  “C'est méchant”, a martelé le magistrat. C'est pourquoi il a requis que  le prévenu soit condamné à 36 mois de prison, dont 24 ferme. L'avocate de ce dernier, quant à elle, a sollicité la clémence du tribunal, invoquant le fait que son client a reconnu les faits. Elle a en outre fait remarquer que ce dernier n'est pas un délinquant, mais un homme travailleur. En témoigne le fait, a-t-elle poursuivi, qu’il était apprécié dans son service pour son travail et qu’il  n'a pas été licencié  pour vol. Elle a ajouté que son client était sous une pression sociale, familiale, précisant qu'il a déjà un enfant avec celle qu’il voulait épouser, mais que les coutumes ne permettent pas à un homme et une femme de cohabiter sans avoir préalablement fait de PPS. C'est pourquoi les parents de la fille n'ont pas accepté que le couple vive ensemble. Quant à Samba, il a demandé pardon à la fin de sa comparussion et a promis de se ranger. Ce qui n’a pas empêché le tribunal de le condamner à 24 mois de prison et à payer la somme totale de 4 500 000 F CFA .

Barthélémy Paul Tindano

bossob uneLes témoignages se poursuivent à l’audience du procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons. Après Ismaël Abdoulaye Diallo, trois éléments de la garde rapprochée de Thomas Sankara, à savoir Laurent Ilboudo, Drissa Sow et Claude François Zidwemba, tous de garde le 15 octobre 1987, ont été entendus. De leur témoignage, il ressort qu’ils ont été surpris et n’ont pas pu répliquer, mais leurs déclarations chargent Bossobé Traoré, accusé de « traîtrise ».

Sergent-chef au moment des faits, chef de l’équipe qui a convoyé le président Thomas Sankara au Conseil de l’entente, le témoin Laurent Ilboudo a déposé ce matin. Après que Thomas Sankara fut entré dans la salle où il devait y avoir réunion, il en a profité pour aller saluer ses frères d’armes au secrétariat. C’est de ce lieu qu’il entendit les coups de feu. Sorti voir ce qui se passait, il tombe nez à nez avec Hyacinthe Kafando qui le désarme. Il est ensuite conduit, avec d’autres personnes, par Arzouma Ouédraogo, dit Otis, derrière le bâtiment. C’est étant couché qu’il entend les tirs s’intensifier. Avec les autres "otages", ils sont ensuite conduits dans une villa où ils sont enfermés. Avoir eu la vie sauve, selon Laurent Ilboudo, est du au fait qu’il ne savait rien des évènements. Du moins, c’est ce qu’il a confié à la barre, ajoutant que ce sont les propos que Hyachinte Kafando lui a tenus. Enfermé, c’est le 16 octobre matin qu’il revoit le soleil grâce à Gilbert Diendéré, accompagné de Hyacinthe Kafando et de Tibo Ouédraogo. Ce dernier, appelé à la barre pour une confrontation avec le témoin Ilboudo, a nié les propos de ce dernier. Il affirme qu’il n’a jamais mis les pieds le 16 octobre au Conseil de l’entente. Gilbert Diendéré, lui, confirme avoir bel et bien libéré Laurent Ilboudo.

bossob 2S’agissant de Bossobé Traoré, Laurent Ilboudo affirme que ce dernier ne faisait pas partie de son équipe. Rappelé également à la barre, l’accusé Bossobé Traoré affirme que c’est à pied qu’il a rejoint la présidence depuis le palais avant d’embarquer avec l’équipe pour le Conseil. Laurent Ilboudo est formel : Bossobé Traoré ne faisait pas partie de son équipe. Laurent Ilboudo ajoute que c’est Bossobè Traoré, également membre de la garde du président Sankara, qui les a trahis en alertant le commando qui a mené l’attaque juste à leur arrivé au Conseil. « Si personne ne les alertait, personne n’aurait su à quel moment nous avons démarré et nous sommes arrivés », dit-il.

Après lui, un autre garde du corps de Sankara, Drissa Sow, a déposé. Sergent au moment des faits, il a confirmé pour sa part qu’effectivement Bossobé Traoré ne faisait pas partie de leur équipe. bossob 3Il n’a même pas vu Bossobé Traoré au Conseil de l’entente. Claude François Zidwemba, troisième élément de la garde rapprochée de Thomas Sankara, également appelé à la barre, a témoigné en ces termes : « Nous étions postés chacun à son poste quand une 504 blanche, qui était celle de Blaise Compaoré, a foncé sur nous dans le couloir. J'ai automatiquement sauté dans le bureau où était le président Thomas Sankara. Il m'a demandé qui étaient ceux qui tiraient, j'ai répondu que c’étaient des éléments de Blaise. Il a remué la tête. Il a déposé son arme, moi également et je suis sorti en premier. Hyacinthe Kafando qui était à la porte m'a fait coucher à plat ventre à côté de Der Somda et Walilaye Ouédraogo. Ensuite le président Thomas Sankara est sorti et j'ai entendu qu'il a dit :’’ Je me rends’’. Les tirs ont automatiquement repris. Je n'ai pas levé la tête pour regarder. Arzouma Otis Ouédraogo est venu. Il a tiré sur Der Somda et sur Walilaye Ouédraogo. Quand il voulait tirer sur moi, Hyacinthe Kafando a crié, hé ! Otis, ne tue pas les enfants là. Un soldat a alors couru. Hyacinthe Kafando a demandé qui venait de passer, Otis a dit que c'est Bossobé Traoré. Mais qu'est-ce qu'il est venu faire ici ? Il est au courant et il vient. Tu ne l'as pas tué ? demande Hyacinthe Kafando à Otis. Non, je l'ai seulement blessé, a-t-il répondu. J'ai alors remué la tête car j'étais étonné que ce soit un des nôtres de la garde de Sankara qui nous ait vendus ».

Mais de l’avis de l’avocate de Bossobé Traoré, Me Maria Kanyili, les trois témoins ont fait un faux témoignage juste pour charger son client. « Si eux les chefs ont été épargnés sans même une gifle, cela me donne envie de dire que c’est eux qui ont vendu le président Sankara », a-t-elle lancé à sa sortie d’audience.

L’audience a été suspendue et reprend demain mardi avec la suite de l’audition de Claude François Zidwemba.

Sié Mathias Kam

cbmgc unePromouvoir les secteurs des mines, de la géologie et des carrières en  travaillant à  concilier les intérêts de l'État, les populations et les promoteurs, c'est l'ambition    du Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC)  dont les responsables en ont fait la présentation à travers une conférence de presse ce lundi 6 décembre à Ouagadougou. Cest une association professionnelle à but non lucratif, apolitique et non confessionnelle ayant  comme objectif principal la protection et la défense des intérêts matériel, moraux et professionnels  des secteurs concernés. Il a vu le jour le 26 octobre dernier.

Le CBMGC oeuvre  à promouvoir le droit minier, de la géologie, des carrières et à la protection de l'environnement ;  à améliorer la compétitivité dans ces secteurs à l'échelle sous-régionale africaine et à l'amélioration de ces  domaines pour un développement économique et social au Burkina Faso. Il travaille également à la promotion de la responsabilité sociale des entreprises opérant dans les secteurs des mines, de la géologie et des carrières et à réalisation de toutes activités ou opérations nécessaires à la poursuite des activités de l'association. cbmgc 2Cette nouvelle structure est portée par des hommes et des femmes mus par un ardent désir de voir ces secteurs travailler résolument pour la prise en compte des intérêts des communautés et pour la promotion d'un développement humain durable, inclusif et créateur de richesse pour tous,  selon Rasmané Sawadogo, président du CBMGC. A la question de savoir s'il n'y aura pas de conflit de compétence entre le CBMGC et la Chambre des mines du Burkina Faso, qui a aussi les mêmes objectifs,  les conférenciers ont répondu par la négative, car le  CBMGC prend en compte non seulement le secteur des mines mais également ceux de la géologie et des carrières. Par ailleurs, le Conseil  travaille en   même temps pour  que des Burkinabè deviennent propriétaires de mines, et cela peut se faire  à travers le renforcement des compétences des nationaux. cbmgc 3«La gestion d'une mine est très complexe. Ça nécessité des gros investissements et de la confiance et bien plus. Le premier élément le plus important, c'est la compétence. Dans notre association ce qui est prévu, c'est de voir comment chaque année on peut faire en sorte que des gens soient formés dans des pays à potentiel minier comme le Canada,  l'Australie et l'Afrique du Sud. C'est à  travers ces compétences que les promoteurs nationaux qui ont de la capacité financière peuvent avoir confiance et mettre leur argent dans cette industrie. Le deuxième aspect, c'est de travailler à ce que les institutions financières qui accompagnent les promoteurs fassent confiance aux nationaux», a déclaré Philippe Batibié Yao, deuxième vice-président du CBMGC.

 D'ores et déjà, les communautés félicitent  l'initiative du CBMGC. Issaka Yaméogo est du réseau des communes minières du Burkina Faso. Pour lui, le CBMGC et les communes ont des objectifs communs, d'où la nécessité pour les deux entités de travailler ensemble pour le développement des collectivités locales. «Nous sommes disposés à vous accompagner, vu les grandes lignes des objectifs de votre structure, sans oublier que nous avons les mêmes objectifs. Cela veut dire tout simplement que nous devons aller  vers ces initiatives,  main dans la main, afin que nos objectifs communs soient réalisés. Nous sommes les communes qui abritent les 17 industries minières du Burkina. Aujourd'hui nous pouvons témoigner de la contribution des retombées minières   au profit des collectivités du Burkina Faso», a-t-ilsoutenu. L'engagement pour la cause des populations,  la détermination pour le rayonnement des secteurs des mines, de la géologie et des carrières, l'honnêteté, la transparence,  la bonne gouvernance et la responsabilité citoyenne,  sont les valeurs du CBMGC, et toute personne physique ou morale exerçant dans ces domaines, qui approuve les statuts de l'association et qui accepte de se soumettre au règlement intérieur peut y adhérer.

Barthélémy Paul Tindano

tani uneCe vendredi 3 décembre marque la 28e  journée internationale des personnes handicapées  (JIPH). Commémorée par la  communauté internationale et   instituée par les Nations unies à travers la Résolution 47/3 du 3 décembre 1992 dans le but de promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées dans toutes les sphères de la société, cette journée est  célébrée sur le plan  national sous le thème « Leadership et participation des personnes handicapées pour un monde inclusif, accessible et durable ». À cette occasion,  la ministre de l'Action humanitaire, Hélène Marie Laurence Ilboudo /Marchal,  a invité les personnes handicapées à  persévérer dans l'esprit de leadership. Radars Info Burkina est allé à la rencontre de Tani Tindano, une handicapée visuelle passionnée de journalisme.

Étudiante à l'Institut des sciences et techniques de l'information et de la communication (ISTIC) à Ouagadougou, Tani Tindano est passionnée de journalisme depuis l'école primaire malgré  son handicap visuel. Le parcours scolaire  de celle qui est née en 1997 dans la commune de Manni, province de la Gnagna, n'a pas été du tout facile. En effet, il n'y avait que le centre des handicapés de Mahadaga dans la province de la Tapoa qui accueillait les élèves comme elle. Elle y commence donc le CP1 en 2006 et obtient le Certificat d'études primaires (CEP) en 2011. Elle continue les études et décroche le Brevet d'études du premier cycle (BEPC) en 2016 et le baccalauréat en 2019. tani 2Durant son cursus scolaire, Tani Tindano a toujours  été parmi les meilleurs élèves, battant même les élèves voyants sur les notes. Le journalisme étant sa passion,  elle s'est inscrite à l'ISTIC et a déjà validé sa première année avec une moyenne de 15,8 et a été classée 2e de la classe sur un effectif de 42 étudiants. Et tenez-vous bien, elle est la seule handicapée visuelle  de sa promotion.  Pour l'étudiante de l'ISTIC le journalisme est un moyen de témoigner ce que Dieu a fait pour elle. <<J'écoutais la radio depuis que je faisais l'école primaire. Je suivais les différentes émissions des radios. En définitive, j'ai trouvé que le journalisme était un moyen pour moi de témoigner d'abord la grâce de Dieu  dans ma propre  vie. J'ai trouvé aussi qu’avec le handicap visuel on peut aussi servir son pays. Parce qu’à travers  les émissions que j'ai  animées à la radio Tintua de Piéla et la radio Jawoampo de Bogandé,  je me suis rendu compte que beaucoup de personnes de mon  genre ne comprennent pas et qu'ils ont besoin d'une personne qui est dans la situation, qui comprend certaines choses  afin  les aider à aller de l'avant>>, a-t-elle signifié. Le journalisme est un métier qui demande l'usage de tous les sens. Mais celle qui utilise le braille, l'écriture des malvoyants,  ne se voit pas handicapée. <<Je préfère la radio parce que la radio est plus écoutée, plus accessible que les autres médias, que tu sois en ville ou en campagne. Même avec le  téléphone on peut  écouter la radio. Le fait que je ne voie pas là,  je me dis qu'avec la radio ça sera  plus facile pour moi qu'à la télé où il y aura des images que je ne peux pas voir. Pour le moment je compte être au niveau de la production et animation. Parce qu'à l'école on a appris que le journaliste doit être l'oeil, l'oreille et même capable de sentir l'odeur. Mais le fait que je ne voie pas pas là il y a un élément qui va manquer si je suis reporter. Mais je pense que si c'est sur un plateau avec des invités avec qui j'ai auparavant échangé je pourrai m'en sortir>>, a-t-elle dit. Tani Tindano exhorte les personnes handicapées comme elle  à se battre . Car on peut toujours réussir malgré son handicap. Quand nous réalisions cet entretien, Tani Tindano commençait son premier stage à la RTB radio.

Barthélémy Paul Tindano

ppproc uneL’audience de ce jeudi 2 décembre 2021 a débuté par le passage à la barre de l’accusé Tibo Ouédraogo, colonel à la retraite. Il avait été épargné de cet exercice pour cause de maladie. A sa suite, deux témoins ont été entendus.

Membre du Comité de défense de la révolution (CDR) de son quartier, Mme Naoura Thérèse Kationga, citée comme témoin, a déposé à la barre ce 2 décembre 2021. Le témoignage de cette restauratrice accable le sergent Bossobè Traoré (son ex-conjoint). Après avoir juré de dire la vérité, elle a dit ceci : « Je ne me rappelle plus très bien mais je sais qu’entre le 11 et le 12 octobre 1987, le sergent Bossobé Traoré (Ndlr, accusé dans le procès Thomas Sankara pour complicité d’assassinat) est passé me voir à mon restaurant pour me dire au revoir. Où on vous amène encore ? ai-je demandé. Il m’a alors dit : le 15 octobre, Blaise Compaoré va faire un coup d'État et Nabié Nsoni (ndlr, de la garde rapprochée de Blaise Compaoré, décédé) dit de ne pas me rendre au Conseil de l’entente pour le sport de masse », commence-t-elle sa narration. A sa question à Bossobé Traoré de savoir si Thomas Sankara était informé, ce dernier a répondu que Thomas Sankara était au courant.  Le parquet militaire a, de ce fait, demandé une confrontation entre l’accusé et le témoin pour se situer. « Êtes-vous d’avis avec ce que Mme Kationga a dit de vous ? », demande le président du tribunal à l’accusé. « Je ne reconnais pas. Ce qu’elle a dit là, moi je ne comprends rien », répond l’accusé. « Quel intérêt aurait votre amie à mentir sur vous ? » réplique le président du tribunal. « C’est pour l’argent. Elle m’a dit, quand en 2004 on m’a dédommagé et que je suis allé lui dire merci et l’informer qu’on m’avait dédommagé, que si je bouffe cet argent seul, elle va me créer tous les problèmes », a répondu l’accusé. Il ajoute que c’est son ex-copine, dame Kationga, qui serait à l’origine de son inculpation en allant notamment voir le juge d’instruction. Et le président du tribunal de le rassurer : « Ce n’est pas possible. Mme Kationga n’a pas ce droit-là. Elle ne peut pas faire cette demande à un juge ». ppproc 2Me Guy Hervé Kam de la partie civile a dissipé tout doute dans l'esprit de l’accusé Bossobé Traoré en lui faisant comprendre qu’il a été inculpé avant même que le témoin ne fasse sa déposition chez le juge.

Avant elle, l’accusé Tibo Ouédraogo était à la barre pour son interrogatoire. Il est accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, notamment ayant été le chef sur place du commando qui a neutralisé la FIMATS (Force d’intervention du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité) le 15 octobre 1987, juste après l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses compagnons. « Je ne reconnais pas les faits », a-t-il plaidé. Selon sa version des faits, il n’a fait qu’exécuter les ordres du commandant en chef des forces armées Jean Baptiste Boukary Lingani. « La mission était d’aller neutraliser la FIMATS. À notre arrivée (puisqu'il avait avec lui une dizaine de soldats), j'ai tiré en l'air. Pas de réponse. J'ai su qu'elle (la FIMATS) n'allait pas réagir. Et donc de concert avec les éléments sur place, j'ai organisé le couvre-feu », précise-t-il. Ayant été rappelé par le tribunal sur l’objet réel de la mission, l’accusé répond. « On m’a dit d’aller neutraliser la FIMATS et moi je suis allé pacifier. Je n’ai ni frappé ni tué ni torturé quelqu’un », souligne-t-il. Tibo Ouédraogo dit avoir manifesté par cette attitude pacifique son opposition au coup d’Etat qui s’opérait. Mieux il serait même victime car en 1989 il est arrêté et emprisonné 2 ans durant, menotté jour et nuit.

Proche ami de Thomas Sankara et de Blaise Compaoré, Ismaël Abdoulaye Diallo a également témoigné. Selon lui le 15 octobre 1987 est l’aboutissement d’un long processus contre la Révolution prôné par Thomas Sankara. Un contre-coup d'État était déjà en gestation dès le 8 août 1984 par les chefs d'État de certains pays frontaliers, selon Ismaël Abdoulaye Diallo. Citant même les présidents du Niger Seyni Kountché, Moussa Traoré du Mali et Félix Houphouêt Boigny de la Côte d'Ivoire dans le coup.

Son audition se poursuivra le lundi 6 décembre 2021. Après lui, Laurent Ilboudo, chef de la sécurité de Thomas Sankara, est attendu à la barre.

Sié Mathias Kam

aproc uneSuite des témoignages ce mercredi 1er décembre dans le jugement du dossier Thomas Sankara et ses 12 compagnons. 4 témoins ont fait leur déposition. Serge Théophile Balima, Michel Toé, Patrice Nana et Gabriel Tamini. Le dernier cité était accusé avant d’être disculpé pour rejoindre le rang des témoins mais dans son audition, il a failli y retourner. On peut même dire qu’il a échappé de justesse.

Gabriel Tamini l’a échappé belle. C’est l’impression qu’on a eue à l’issue de son audition. Journaliste de formation, et en service à la radio nationale au moment des faits, Gabriel Tamini, propagandiste de la révolution selon ses propos est considéré comme « un fidèle des fidèles » à Blaise Compaoré. Il aurait pu passer du statut de témoin à celui d’accusé pour faux témoignage. La partie civile a en effet fait une requête à la chambre sur la base du Code de procédure militaire en son article 120. Selon eux, les déclarations faites par le témoin Gabriel Tamini sont invraisemblables.

Dans son témoignage, il a affirmé avoir rencontré Blaise Compaoré chez lui à son domicile après les tirs au Conseil quand Salif Diallo est venu le chercher. Il n'a cessé de répéter cela. Pourtant tous les témoins et accusés affirment que Blaise Compaoré s'est rendu juste après les tirs au Conseil de l'entente et c’est de ces lieux qu’il a reçu toutes ses visites. Le témoin ne peut pas dire qu'il ne sait pas faire la différence entre un domicile et un camp militaire car étant membre du CNR il a fréquenté le Conseil de l'entente. Selon Me Guy Hervé Kam, le témoin a juré de dire la vérité et ce n'est pas le cas donc il doit être arrêté pour faux témoignage.

aproc 2Le parquet militaire s’est opposé à cette requête de la partie civile. Selon lui, ce sont les mêmes propos tenus par le témoin tant dans l'instruction que dans son témoignage aujourd'hui. Mieux, il ne peut pas passer du statut d'accusé puis témoin, et revenir sur le statut d'accusé encore. C'est disproportionné a dit le parquet militaire.

Suspendue quelques minutes, le président du tribunal Me Urbain Méda a jugé bon que Gabriel Tamini reste témoin dans cette affaire car ses déclarations ne sont pas invraisemblables. Il ne sera donc pas mis aux arrêts comme le suggère la partie civile dans l'article 120. Pour Me Guy Hervé Kam, le tribunal a fait un « jugement humanitaire ». « Ils n'ont pas voulu appliquer la loi dans sa rigueur. C’est une déception », a-t-il dit à sa sortie d'audience. Le témoignage des trois autres témoins a été bref. Pr Serge Théophile Balima a dans son récit laissé entendre que Thomas Sankara savait bel et bien qu’il allait être assassiné et ce n’était qu’une question de temps. Peureux qu’il est (Pr Balima) il l’a longuement répété à Thomas Sankara. Les évènements du 15 octobre selon lui s’expliquent uniquement par une soif de pouvoir. Le passage de Michel Toé a été une confrontation avec l’accusé Jean Pierre Palm sur une de ses déclarations. Il a rejeté cela en bloc lors de la confrontation. Quant à Patrice Nana, son témoignage a apporté quelques précisions sur la position des soldats au Conseil de l’entente au moment des tirs car y étant de passage pour récupérer un ordre de mission.

L’audience reprend le mercredi 2 décembre avec l’audition de l’accusé Tibo Ouédraogo, mis en accusation pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat. A sa suite, les témoins Thérèse Kationga et Ismaël Diallo seront entendus.

Sié Mathias Kam

aouvr uneLe Conseil des ministres en sa séance du 17 novembre 2021 a décidé de la réouverture des frontières terrestres et ferroviaires à compter de ce 1er décembre 2021. Et  le mardi 30 novembre, un décret signé par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le Premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré et six autres ministres  confirme la réouverture des frontières du Burkina Faso ce 1er décembre avec des conditions pour sortir ou entrer. Radars Info Burkina a fait le constat à la gare ferroviaire ce mercredi 1er décembre.

Fermées depuis 2020 à cause de la pandémie du coronavirus, les frontières terrestres et ferroviaires du Burkina Faso s'ouvrent ce mercredi 1er décembre  pour  permettre  la circulation  des personnes et des biens. Ce matin à la gare ferroviaire de Ouagadougou,  c'est l'ambiance ordinaire. aouvr 2En l'absence des responsables de la gare, les gens que nous avons trouvés la-bas nous ont fait comprendre que pour le moment il n'y a pas une confirmation à leur niveau de la mise en circulation du train spress. <<Le train est là, on le nettoie chaque jour. Si nous  recevons une confirmation des responsables pour le mettre en circulation nous allons ouvrir les guichets et ceux qui veulent voyager vont venir couper leurs tickets >>, a déclaré notre interlocuteur, en précisant qu'il s'agit du train express,  car le train de marchandises n'était pas concerné par la mesure de fermeture.  La réouverture des frontières ferroviaires est également très attendue par les commerçants riverains de la Sitarail. Selon les commerçants que nous avons rencontrés, la réouverture  des frontières va apporter un ouf de soulagement dans les affaires. << C'est le calvaire actuellement,  il n'y a personne pour acheter. C'est nous seulement qui sommes ici ensemble, et on se regarde.  Il n'y a pas d'étrangers ou voyageurs et le pays aussi est chaud donc ça fait que rien ne bouge. Mais maintenant on va espérer un changement. Mon souhait est que la paix revienne au pays, s'il y a  la paix les choses vont  aller bien, y compris le commerce   >>, a laissé entendre   Roland Sondé, un vendeur de pièces de téléphone. Même son de cloche chez les voisins, pour qui  la réouverture des frontières est salutaire. En rappel,  plusieurs organisations de la société civile et l'opposition politique avaient maintes fois exigé cette réouverture des frontières, fermées dans le cadre de la lutte contre la propagation de la maladie à coronavirus.

Barthélémy Paul

aattaq uneAccompagné du chef d'état-major général des armées,  le général Gilbert Ouédraogo, le ministre de la Défense, Aimé Barthélémy Simporé, est allé ce mardi 30 novembre 2021 au camp de Paspanga témoigner la compassion du gouvernement aux gendarmes suite aux attaques que les différents détachements de gendarmerie ont connues ces derniers jours. Barthélémy Simporé a invité les gendarmes à garder haut la flamme du patriotisme afin de ramener la sécurité dans le pays.

Un entretien  avec le commandement à l'état-major de la gendarmerie nationale,  une visite  à la brigade de recherches de Ouagadougou au camp Paspanga  et des échanges  avec tous les éléments, ce sont là les différentes étapes de la visite du chef du département de la défense nationale ce mardi 30 novembre. Le général Aimé Barthélémy Simporé dit être allé témoigner la compassion du gouvernement aux gendarmes suite aux récentes attaques subies par certains détachements de la maréchaussée et dans lesquelles plusieurs pandores ont perdu la vie. aattaq 2<<C'est aussi l'occasion de remobiliser la gendarmerie qui est restée debout,  de féliciter les personnels pour les sacrifices qu'ils  consacrent au quotidien pour la sécurité de notre nation et pour leur dire de maintenir très haut cette flamme patriotique qui les anime, cette posture républicaine qui a toujours été la leur et qui nécessite, au regard des défis qui se posent, que nous puissions nous  remobiliser, continuer la lutte dans un  registre d'exigence plus forte pour ramener la sécurité dans notre nation. Nous avons eu des moments d'échanges pour comprendre leurs préoccupations>>, a-t-il déclaré. Le ministre de la Défense dit également  porter un message d'encouragement et surtout d'interpellation sur les perspectives pour la gendarmerie nationale, qui entend très bientôt être un outil sur lequel le département de la défense va  développer plusieurs axes afin   de rendre les gendarmes  plus capables d'assumer des missions de sécurité intérieure et de défense qui leur sont confiées.

aattaq 3La cohésion sociale est nécessaire en ces moments difficiles. Le ministre a donc exhorté la troupe à conserver l'unité en son sein. <<Nous avons trouvé un personnel très engagé, toujours mobilisé ; nous le félicitons pour cela. Nous avons donc lancé des messages de cohésion interne afin que ces événements ne soient pas source de divisions mais plutôt qu'ils  nous interpellent sur la nécessité de rester unis dans la solidarité pour poursuivre la mission. Je pense que le message a été entendu. Nous allons poursuivre ces moments d'échanges sur le terrain. Nous irons sur le terrain rencontrer les troupes, que ce soit la gendarmerie ou les autres unités des forces de défense et de sécurité, pour porter le même message. Désormais il y aura une plus grande communication avec  nos troupes, conformément aux exigences de la situation actuelle  et surtout en exécution de la directive du chef suprême des Armées>>, a-t-il conclu.

Barthélémy Paul Tindano 

bprc uneLe témoignage de l’ex-ambassadeur du Burkina Faso en Libye Mousbila Sankara s’est poursuivi ce mardi 30 novembre dans l’affaire Thomas Sankara et ses 12 compagnons. Selon lui, Blaise Compaoré a fabriqué des monstres pour inspirer aux populations la peur. Après lui, c'est Fidèle Toé qui a fait sa déposition. Il est le dernier à avoir eu Thomas Sankara au téléphone avant sa mort.

La soif du pouvoir, ce n’est pas la cause supposée de l’assassinat de Thomas Sankara, selon Mousbila Sankara, ambassadeur du Burkina en Libye au moment des tragiques événements d’octobre 87. La preuve, selon lui ? Blaise Compaoré ne manquait de rien. Mais il affirme que Blaise Compaoré a créé deux monstres : Gilbert Diendéré et Hyachinte Kafando. Ces derniers l’ont même « bouffé », d’après lui. « Il a été dépassé par ses deux hommes de main. Chacun voulait montrer qu’il était le plus fidèle des fidèles si bien qu’entre les deux, ça n’allait pas », soutient-il. A en croire le témoin Mousbila Sankara, Blaise Compaoré et Hyachinte Kafando craignaient Gilbert Diendéré. « C’est d’ailleurs cette peur qui a fait que Hyachinte Kafando a quitté le pays quand ce dernier a vu Gilbert Diendéré monter en puissance après la fusillade de Jean Baptiste Lingani et Henri Zongo en 1989 », confie-t-il. Cette peur, à en croire Mousbila Sankara, s'est ressentie jusqu'à hier jadis avec la composition du tribunal pour ce procès, où certains hauts gradés se sont désistés pour ne pas avoir à siéger en tant qu'assesseurs pour appuyer le président du tribunal. bprc 2Ainsi, l’ex-ambassadeur accuse Gilbert Diendéré d’avoir « fait » le coup d’Etat, car celui-ci avait la possibilité d’arrêter Hyachinte Kafando dans ses actions mais il ne l’a pas fait. A l’entendre, le coup d’Etat a été perpétré par des éléments du Centre national d’entraînement commando (CNEC) et Blaise Compaoré, au lieu « d’assumer », a passé son temps à le « justifier ».

Inspecteur du travail à la retraite, Fidèle Toé, ancien ministre du Travail du Conseil national de la révolution (CNR) était également à la barre pour son témoignage. Il a entamé son récit par expliquer un évènement heureux pour lui. La date du 14 octobre 1987. Ce jour-là, selon M. Toé, il y a eu un Conseil des ministres où le projet de la FIMATS a été entériné mais aussi le fait que Thomas Sankara leur a clairement dit qu’il n’y a rien entre les 4 leaders de la révolution. C’était un soulagement, dit-il. Selon Fidèle Toé, le 15 octobre dans la matinée, il dit avoir appelé au Conseil de l'entente pour parler au président de certains points concernant son département. Il eut alors sur la ligne la secrétaire du président Sankara. Il lui laisse quelques consignes à transmettre à Thomas Sankara. « Vers 15h55 et 16h, j'ai encore appelé pour savoir ce qu'il en était. C'est là qu'elle m'a passé le président qui m’a dit de passer à 18h pour qu'on en parle », explique-t-il. Peu après lorsqu’il tente de se rendre au terrain de sport, il entend des coups de feu venant du Conseil. Les soldats ayant renversé leurs bérets, cela traduisait la situation du moment. Il aurait passé la nuit des 15 et 16 octobre 1987 chez des amis dans des quartiers différents avant de s’exiler au Ghana.

L’audience reprend ce mercredi 1er décembre 2021 avec à la barre le Pr Serge Théophile Balima.

Sié Mathias Kam

iprc uneLes témoins affluent à la barre des audiences du procès Thomas Sanakara et 12 compagnons, tués au Conseil de l’entente le 15 octobre 1987. Philippe Ouédraogo, ministre des Equipements et des Communications, Nongma Ernest Ouédraogo, ministre de l’Administration territoriale, et Mousbila Sankara, ambassadeur du Burkina en Libye, au moment des faits étaient tous à la barre ce lundi 29 novembre 2021 au tribunal militaire, délocalisé dans la salle des banquets de Ouaga 2000.

Selon Philippe Ouédraogo, c’est inéluctablement les divergences internes qui ont été à l’origine les évènements du 15 octobre 1987. Ce sont justement elles qui auraient éjecté son parti du CNR. « Nous avions plusieurs points de frictions avec le CNR, particulièrement avec Thomas Sanakara. Nous voulions conserver notre liberté d’appréciation et de jugement sur ce qui se passait et donner notre point de vue. Mais cette indépendance d’esprit n’était pas appréciée par tout le monde : les militaires et même les civils au sein du CNR », a-t-il indiqué. iprc 2Outre cela, il fait remarquer que Thomas Sankara foulait aux pieds les décisions prises aux différentes réunions, notamment concernant le quota de participants aux réunions. Selon le témoin, 4 jours après le 15 octobre, Blaise Compaoré l’a appelé pour lui expliquer certaines divergences qu’il y avait entre lui et le président Sankara. A ce propos, le président du Front populaire aurait mentionné le fait que Thomas Sankara voulait créer un parti unique communiste et dissoudre tous les autres partis marxistes. A en croire Philippe Ouédraogo, Blaise Compaoré lui aurait confié que le président ivoirien Félix Houphouet-Boigny lui aurait fait don de 10 millions F CFA à l’occasion de son mariage. Le président Thomas Sankara aurait décidé que cette somme soit versée dans la caisses de l’Etat burkinabè. Une proposition qui n’était pas du goût de Blaise Compaoré. iprc 3Ce dernier aurait donc proposé au président de répartir la somme en deux, c’est-à-dire une moitié pour lui et l’autre pour son épouse. Lui, Blaise, verserait sa part dans les caisses de l’Etat ; chose que le président Thomas Sankara aurait refusée. Pour le témoin Philippe Ouédraogo, le 15 octobre 1987 est « une catastrophe » pour le Burkina. Et sans ces évènements, affirme-t-il, le Burkina serait loin de nos jours car Thomas Sankara était un « vrai révolutionnaire ». A sa suite, Nongma Ernest Ouédraogo, ministre de l’Administration territoriale sous le CNR, est intervenu de façon brève sur certains points concernant la Force d’intervention du ministère de l’administration territoriale et de la sécurité (FIMATS). Mousbila Sankara a pris le relais. Ambassadeur du Burkina en Libye au moment des faits. Dans sa déposition, il a dit que c’est des Etats-Unis qu’il a appris le coup d’Etat. Il a alors appelé au Conseil de l’entente et c’est avec Blaise Compaoré qu’il s’est entretenu. Ce dernier lui aurait dit : « On nous a eus, j'ai été débordé » et même qu'il lui a demandé de rester à son poste d'ambassadeur et de lui venir en aide en armement. « Ce qui me fait mal, c'est que j'ai été naïf. Moi, je croyais que c'était la révolution qui continuait. J'ai fait venir des armes de la Libye pour aider Blaise. J'ai su pour son manège quand ils sont allés attaquer le BIA à Koudougou », affirme ce témoin. C'est après ces événements qu'il a rendu sa démission de son poste d’ambassadeur. Mais aussitôt rentré au pays, il est arrêté et incarcéré 2 ans durant, soit de 1987 à 1989, à la gendarmerie nationale sur ordre de Mori Aldiouma Jean Pierre Palm. S'ensuivirent tortures et autres sévices corporels. Il est ensuite relaxé mais du 23 décembre 1989 au 7 avril 1989, il sera de nouveau détenu, cette fois-ci au Conseil de l'entente sur ordre de Gilbert Diendéré. Selon lui, il lui était reproché un soutien à Boukary Kaboré "le lion".

Après sa déposition, l'audience a été suspendue et reprend le mardi 30 novembre avec les questions des différentes parties.

Sié Mathias Kam

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