Le mois de novembre rime avec fin des récoltes au Burkina Faso. Les années antérieures, à pareil moment les prix des céréales étaient très bas. Par contre cette année, ils sont déjà très élevés dans les marchés. Radars Info Burkina en a fait le constat le vendredi 19 novembre dans quelques marchés de la ville de Ouagadougou. Ce qu'il faut retenir, c’est que les céréales n'ont pas de prix fixe dans les marchés et yaars.
Lorsque tu arrives dans un lieu de vente de céréales et que tu demandes le prix d'un sac de maïs, de haricot, etc., on te pose une série de questions du genre : <<Tu veux vendre ou tu veux acheter ? Tu veux combien de sacs, combien de tonnes ? >> Si tu continues tes questions sans répondre à celles de tes interlocuteurs ils te demanderont qui tu es. En réalité, les céréales n'ont pas de prix fixe actuellement. Lorsque nous sommes arrivé au marché de Dassasgho, dans l'arrondissement 5 de Ouagadougou, nous avons vu un client acheter un "plat" de haricot à 1700 F.
Le responsable de l'entreprise EKHAF vend des céréales depuis 39 ans. Cependant, il déclare que c'est la première fois qu'il voit les prix flamber autant à cette période. << Pour dire vrai, je ne peux pas donner de prix, car les prix changent presque chaque jour. Donc si quelqu'un vient pour acheter, on discute et je lui vends ce qu'il veut. Actuellement le prix du sac de maïs se négocie de 20 000 F en allant alors que les années antérieures à pareil moment, le prix d'un sac de maïs était de 10 000 et de 15 000 F dans le pire des cas >>, a-t-il soutenu. Au marché de Sankar yaar, c'est le même constat : pas de prix fixes. Selon les commerçants, la hausse des prix était constatée pendant la période de soudure auparavant. Mais en fin de récoltes les commerçants qui avaient toujours des céréales de l'année antérieure cherchaient à les vendre afin d'écouler la production récente. Mais cette année, c'est le contraire. Ils affirment par ailleurs que la hausse des prix est due aux faibles rendements des productions agricoles de l'année, marquée par la sécheresse dans certaines régions du pays. L’autre raison, c’est qu'une partie de la population qui cultivait n’a pas pu le faire cette année à cause de l'insécurité.
Barthélémy Paul Tindano