samedi 23 novembre 2024

avrs uneLors du  Conseil des ministres du jeudi 13 janvier 2022, le gouvernement a annoncé l’apparition de la grippe aviaire au Burkina Faso. Le lendemain vendredi, le ministre des Ressources animales, Moussa Kaboré,  et son collègue de la Santé, Charlemagne Ouédraogo, ont tenu une conference de presse au cours de laquelle ils ont donné plus de précisions sur cette épizootie. Les régions touchées, pour le moment, sont  le Centre, le Centre-Ouest et le Centre-Sud. Radars Info Burkina a fait le tour de quelques marchés de la ville de Ouagadougou pour un constat. 

Au marché de Zogona, l’ambiance dans les lieux de vente de poulets n’est pas celle des grands jours. Les cages qui, auparavant, étaient pleines sont vides aux 2/3. Une morosité due à la grippe aviaire qui s’est signalée au Burkina Faso à la fin de l’année 2021. Comme le ministre des Ressources animales l’a indiqué, « son incidence est essentiellement économique et nutritionnelle, respectivement pour les éleveurs de volaille et pour la population ». Des propos confirmés par les vendeurs des poulets. avrs 2« Comme vous pouvez le constater ici, nos poulets ne sont pas malades, mais les clients se font rares maintenant. Même si nos poulets ne meurent pas, les clients ne viennent plus comme avant. D’ailleurs ce sont les poulets de chair là qui meurent beaucoup or nous, ce sont les poulets bicyclettes que nous vendons », a déclaré Adama Ouédraogo, vendeur de gallinacés au marché de Zogona.

Malgré cette épizootie, les habitués du poulet bicyclette ne comptent pas changer de sitôt leurs habitudes alimentaires.

avrs 3Autre lieu, même constat. Au marché de Dassasgho, les employés d’Adama Kaboré chôment. En temps normal, ils n’ont pas de repos à pareille heure. Mais, agrippe aviaire oblige, ils se tournent les pouces. «  Il n’y a plus de marché, sinon nos poulets ne meurent pas », a affirmé Adama Kaboré.

En rappel, selon le ministre des Ressources animales, la grippe aviaire a occasionné actuellement au Burkina Faso des mortalités d’environ 500 000 volailles et une perte de 1 380 222 plaquettes d’œufs de consommation estimées à environ 4 780 000 000 de francs CFA, toutes espèces de volailles confondues. Il ajoute que le virus de la grippe aviaire menace l’ensemble du cheptel aviaire national. C’est pourquoi le gouvernement conseille à toute personne ayant constaté un cas suspect de grippe aviaire d’en aviser l’agent vétérinaire ou l’agent de santé le plus proche. Pour empêcher l’introduction de la maladie dans les sites d’élevage et sa propagation, il est recommandé aux producteurs d’éviter les contacts de la volaille entre différents élevages et avec d’autres animaux.

Barthélémy Paul Tindano

epizootie uneDeux membres du gouvernement ont animé deux  conférences de presse ce vendredi 14 janvier 2022 sur la situation sanitaire au Burkina Faso. Il s’agit du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et du Bien-être, le Pr Charlemagne Ouédraogo, et de son homologue de l’Agriculture, des Aménagements hydrauliques, de la Mécanisation et des Ressources animales et halieutiques, Moussa Kaboré. La recrudescence de la maladie à coronavirus et l’apparition de la grippe aviaire aux pays des hommes intègres ont été au menu des échanges entre ces membres du gouvernement et les hommes de médias.

La première conférence a été animée par le ministre de la Santé. Selon le professeur Charlemagne Ouédraogo, il y a une recrudescence des cas de COVID-19 dans notre pays, laquelle correspond à une 3e vague débutée le 13 septembre 2021. « A la date du 12 janvier 2022, notre pays enregistrait 20 047 cas cumulés et confirmés de COVID-19, dont 339 décès. Le nombre de patients guéris à la même période se chiffre à 18 355.  Au cours de la période du 1er au 12 janvier 2022, le Burkina a comptabilisé 1 626 nouveaux cas confirmés, soit un nombre moyen de 135 nouveaux cas par jour. Et nous déplorons 6 décès », a-t-il déclaré. Selon le gynécologue, cette recrudescence est mondiale et peut être liée à des aspects climatiques et géographiques. C’est pourquoi, en vue d’améliorer le processus de réponse en lien avec cette nouvelle vague, plusieurs actions ont été entreprises. Il s’agit du plaidoyer auprès des détenteurs d’enjeux, notamment les responsables coutumiers, religieux et les leaders communautaires  pour le respect des mesures barrières et l’adhésion à la vaccination ; du renforcement de la communication sur les bienfaits de la vaccination ; de l’augmentation de l’offre de vaccination par des campagnes  et l’externalisation des sites de vaccination, ainsi que du renforcement des capacités de prise en charge des cas graves dans les hôpitaux. A la date du 12  janvier 2022, ce sont 1 207 099 personnes qui ont reçu l’un des 4 types de vaccins administrés au Burkina (Astra Zeneca, Johnson and Johnson, Sinopharm et Pfizer), soit 5,61% de la population cible en général et  11,70 % de la cible de  18 ans et plus.epizootie 2

Le ministre des Ressources animales, par la suite, s’est joint à son collègue de la Santé pour faire le point de la situation sur la grippe aviaire. Selon Moussa Kaboré, les services techniques de l’élevage ont constaté, fin décembre 2021, une forte mortalité de volailles sur des sites d’élevage de notre pays. Les analyses effectuées par le laboratoire national d’élevage ont établi la présence du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène, encore appelé virus de la grippe aviaire. « Cette maladie infectieuse est caractérisée par un rythme accéléré de contagion, une chute de ponte, des troubles respiratoires, digestifs et nerveux et une forte mortalité pouvant atteindre 100% de l’effectif de la volaille et des oiseaux touchés. Son incidence est essentiellement économique et nutritionnelle, respectivement pour les éleveurs de volaille et sur la population », a-t-il précisé.

Le virus de la grippe aviaire peut se transmettre exceptionnellement à l’homme, lors de contacts fréquents et intensifs  avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d’animaux infectés quand on n’utilise pas de mesures de protection. Pour l’instant, il n’y a pas de vaccin contre cette maladie. C’est pourquoi le gouvernement invite les acteurs concernés à l’adoption des bonnes pratiques, notamment : le lavage des mains, le port de masques ; ne pas manipuler la viande de volaille morte, éviter d’en consommer ; manger de la volaille  bien cuite. D’après le ministre Moussa Kaboré, le gouvernement burkinabè va mobiliser 5 milliards de FCFA pour la réponse à cette maladie, dont 3 milliards FCFA pour indemniser les éleveurs qui auront perdu leur volaille à cause de l’épizootie.

Barthélémy Paul Tindano

cdreurDans le cadre du renforcement de son équipe, l’Agence de Communication Audiovisuelle GCOM, recherche des candidats (es) pour le recrutement d’un (e) monteur-cadreur.

Compétences et/ou expériences requises :

avoir des connaissances en informatique ;

avoir suivi une formation de monteur-cadreur ;

avoir les compétences requises pour l’usage d’une caméra ;

avoir une maîtrise du logiciel de montage Adobe Première Pro ;

avoir une expérience confirmée dans le montage audiovisuel ;

être capable de travailler en équipe et sous pression ;

être immédiatement disponible.

Veuillez faire parvenir un curriculum vitae à l’adresse suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., ou par WathsApp au 78876127 au plus tard le 30 janvier 2022 à 12h00.

NB : Ne seront contactés que les candidats (es) présélectionnés.

convenn uneL'année 2021 a été très difficile pour le Pays des hommes intègres, surtout sur le plan sécuritaire. Selon des chiffres officiels, le Burkina Faso compte environ un million quatre cent mille déplacés internes du fait des attaques terroristes. Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a pris des engagements pour lutter contre ce phénomène que connaît le pays depuis plus de 6 ans et des mesures ont été prises dans ce sens.  Cependant, les attaques terroristes persistent. Radars Info Burkina s'est entretenu avec Boukari Ouoba, analyste politique  et rédacteur en chef du bimensuel «Mutations». Pour lui, pour avoir la victoire il faut faire la guerre.

Le Burkina Faso a décrété plusieurs deuils nationaux en 2021 du fait des attaques terroristes. Pour Boukari Ouoba, le pays a connu trois faits marquants l'année dernière sur le plan sécuritaire. Il s'agit respectivement des attaques de Solhan, d'Inata et de Titao, le VDP Soumaïla Ganamé alias Ladji Yoro et une quarantaine de civils ayant péri au cours d’une embuscade terroriste  dans la dernière attaque citée. D’après le journaliste d'investigation, si l'on veut inverser la tendance de 2021,  il faut changer de méthode. «Je veux dire simplement que ça fait six ans que nous ne faisons pas la guerre. Nous ne faisons que nous défendre ; en vérité, nous ne faisons que subir. Si on continue avec cette drôle de guerre, chaque nouvelle année sera plus meurtrière que la précédente malheureusement parce que les terroristes y prennent goût et à la limite ça les  amuse», a-t-il déclaré.

convenn 2Selon lui, la seule  chose à faire, c'est de faire la guerre franchement et ouvertement, c'est-à-dire attaquer,  aller traquer les terroristes où ils sont. «Nous savons tous où ils sont parce que nous ne sommes plus en 2016-2018 où ils se cachaient. Depuis un moment, ceux qui nous attaquent ne sont pas cachés. Et ce n'est pas un terrorisme invincible parce que ces terroristes sont particulièrement peureux et même très peureux face à la mort. Le vrai terrorisme, c'est celui des kamikazes, ceux-là qui n'ont pas peur de mourir. Un terroriste qui a peur de mourir ne doit pas nous faire peur», a-t-il soutenu. Certes des changements sont intervenus au sein du commandement militaire, mais cela ne suffit pas, et  ce n'est pas que les hommes qu'il faut changer, tout ou presque doit changer, a-t-il ajouté.

convenn 3«Le Président du Faso a fait fort en annonçant carrément un changement de paradigme. Malheureusement plusieurs semaines après cette annonce, on ne voit pas les signes d'un tel changement. Il faut aller au-delà du changement d'hommes. On chante chaque fois que nous sommes dans une guerre asymétrique, une guerre non conventionnelle. Si on est vraiment conscient de la nature de la guerre, nous devons nous-mêmes sortir de nos stratégies et tactiques symétriques, en finir avec le ‘’conventionnalisme’’. Si tu luttes contre un fou et que tu veux gagner, il te faut devenir un peu fou aussi. Si tu restes attaché à la raison, tu risques de ne pas t'en sortir. Donc ce qu'il nous faut, ce n'est pas tant le changement d’hommes ; c'est plutôt de nous adapter à la guerre telle qu'elle nous est imposée», foi de Boukari Ouoba.

Barthélémy Paul Tindano

eeaa uneL'audience a repris ce mercredi 12 janvier à la chambre criminelle du tribunal militaire de Ouagadougou. Le tribunal a donné la parole aux experts qui ont fait  l'exhumation et l'analyse balistique  des restes de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons tombés le 15 octobre 1987 au Conseil de l’entente. Si les restes découverts dans certaines tombes ont permis d'en identifier les occupants, ce n'est pas le cas dans d'autres sépulcres où la dégradation était trop avancée. Au cours de cette audience, la parole a également été donnée aux ayants droit des victimes.

Selon le médecin légiste professeur Robert Soudré, la profondeur des tombes des morts du 15-Octobre variait entre 22 et  58 cm. Celle du président Thomas Sankara était profonde de 47 cm. Cette faible profondeur des sépulcres a eu pour conséquence l’importante dégradation des restes trouvés dans les 13 tombes. Par exemple, dans aucune tombe il n'a été découvert un os long en entier. Les vêtements, notamment ceux en cotonnade, étaient très  dégradés. Par contre ceux de Thomas Sankara n'ont pas connu une dégradation et on pouvait voir les différents trous faits par les balles tirées sur le président. Selon les experts, Thomas Sankara a reçu plusieurs balles au thorax et à  l'abdomen. Dans l'examen des restes et des vêtements, il a été constaté des orifices d'entrée et de sortie. L’explication, c’est que les balles qui l’ont atteint ont perforé son corps et sont ressorties.

eeaa 2Selon le commissaire divisionnaire Missa Millogo, spécialiste en criminologie et des scènes de crimes, les projectiles trouvés peuvent provenir de trois catégories d'armes, à savoir des fusils d'assaut HK, G3 et des pistolets mitrailleurs. L'un des objectifs de ces analyses balistiques  était de permettre d’identifier les corps qui se trouvent dans ces tombes, mais  la dégradation de certains  restes n'a pas permis de faire de tests d'ADN. Par conséquent, les experts se réservent de se prononcer sur la nature de la mort, contrairement aux corps qui ont pu être analysés et  pour lesquels ils ont noté une mort violente. Il faut souligner également que dans certaines tombes, des cartes d'identité et des cartes militaires ont été trouvées, ce qui a facilité l’identification de ces victimes-là. De même, pendant l'exhumation, les familles des 13 victimes  étaient présentes et certaines ont pu identifier les leurs.

eeaa 3Après l'exposé des experts, le président de la chambre criminelle du tribunal militaire a donné la parole aux ayants droit. Parmi les familles des 13 victimes, 3 ont pris la parole. Selon les représentants de ces familles, la mort est certes inévitable, mais c'est la manière dont leurs proches sont morts et ont été enterrés qui leur fait mal. Cependant, tous espèrent que la vérité sera dite lors de ce procès. "Je ne pouvais pas rater cette occasion de m'exprimer sur la douleur, la  peine que moi, sa mère, ses frères et soeurs avons connue à l'époque. Je ne vois pas pourquoi je ne vais pas expliquer à la face du monde ou du pays comment j'ai appris la mort de mon petit frère. J'aurais voulu être là pour l'enterrer. Mais je suis allé trouver qu'on l'a enterré à moins de 30 cm sous terre, et quand les gens ont commencé à piétiner la terre, les habits ont commencé à apparaître. Je pense que ceux qui aiment leurs chiens, leurs chats ne les enterrent même pas comme ça", a déclaré Issa Basseka Sawadogo, grand frère de feu Hamodo Sawadogo, assassiné le 15 octobre 1987 en même temps que Thomas Sankara.

Les familles des victimes disent se réjouir de la tenue de ce procès et remercient tous ceux qui sont intervenus pour qu’il ait finalement lieu. Suspendue, l’audience reprendra le lundi 24 janvier avec les plaidoyers des différentes parties, notamment dans un premier temps la partie civile, dans un second le parquet militaire et, pour finir, la défense.

Barthélémy Paul Tindano

prcs uneL’audition des témoins dans le cadre du procès Thomas Sankara et 12 autres a pris fin ce 11 janvier au tribunal militaire, délocalisé à la salle des Banquets de Ouaga 2000.  Le colonel major à la retraite Moussa Diallo, par ailleurs magistrat militaire,  et le journaliste Stephen Smith sont les derniers à avoir fait leur déposition par visioconférence. Si le journaliste a dit ne pas savoir grand-chose du coup d’Etat qui a coûté la vie au père de la Révolution burkinabè, le magistrat militaire, lui, a donné plus de détails sur les tragiques événements du 15 octobre 1987.

Très proche de Thomas Sankara, au moment des faits il était le commandant du 5e groupement de gendarmerie et par ailleurs adjoint du commandant  de la gendarmerie nationale, avec pour supérieur hiérarchique Ousséni Compaoré (ancien ministre de la Sécurité, ndlr). Le colonel major Moussa Diallo, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a déclaré au cours de son audition en tant que témoin que le  général Gilbert Diendéré était bien au Conseil de l’entente pendant l'attaque dudit lieu et  que lui, Moussa Diallo, a même passé un coup de fil à  Gilbert Diendéré à  la demande d'un Nigérien, du nom de Moussa Ganda, qui était dans son bureau. Pendant que les deux hommes communiquaient, la ligne a été interrompue. Il ajoute qu’ensuite il a rappelé au standard et celui qui a décroché a dit simplement "ça tire ici", et lui-même entendait les tirs. Pour le colonel major, le concepteur du coup d'Etat est Blaise Compaoré ; Gilbert Diendéré en est le superviseur  et les exécutants sont Hyacinthe Kafando et ses hommes.

msdd 2Toujours d’après Moussa Diallo, à un moment donné la gendarmerie avait mis sur écoute Blaise Compaoré et cela a permis d'intercepter certaines informations relatives à l'assassinat de Thomas Sankara. Et quelques jours avant le 15 octobre, un certain  Jonas Somé a appelé Blaise pendant qu'il était à Pô pour lui dire de passer à l'action, sinon les gens allaient finir par savoir ce qui se tramait. msdd 3Cependant il précise que lorsqu'il a voulu faire écouter l’élément sonore à Thomas Sankara pour l’en convaincre, celui-ci n’a pas voulu, arguant qu'il était déjà au courant. De même, la gendarmerie avait un élément infiltré parmi les opposants vivant en Côte d'Ivoire. C'est ainsi que Jean Claude Kamboulé, qui était leur responsable,  avait déclaré que le président Houphouët-Boigny lui a dit un jour de se calmer car Blaise allait bientôt prendre le pouvoir au Burkina Faso.

En ce qui concerne la thèse d'un complot qui se préparerait le 15 octobre à 20h contre Blaise Compaoré et ses hommes, le magistrat militaire répond que   c'est insensé et ridicule  d’y croire, car personne n'osait attaquer Blaise Compaoré à cause de Thomas Sankara justement. Quant aux rumeurs selon lesquelles ce sont des éléments incontrôlés de Blaise Compaoré qui sont allés attaquer le Conseil de l’entente, le colonel major à la retraite martèle que c'est une insulte à l'intelligence populaire, car si tel avait vraiment été le cas, il y aurait eu des enquêtes et les auteurs auraient été  condamnés. Or, il n’en a rien été, ceux-ci  sont restés à leurs postes et sont même devenus plus tard de hauts responsables de l'Administration. 

Après l’audition du témoin Moussa Diallo par visioconférence, ce fut celle du journaliste Stephen Smith, à l'époque correspond du journal Le Monde et de Radio France internationale (RFI). Il a été le premier journaliste à avoir Blaise Compaoré au téléphone juste après le coup d'État du 15.  Il affirme que la tension entre Thomas Sankara et Blaise Compaoré était réelle, mais ne dit ne pas avoir des informations sur l'implication d'autres pays dans ce coup d’Etat. L'audience est suspendue et reprend demain mercredi avec la présentation des pièces à conviction et ensuite la parole sera donnée aux victimes.

Barthélémy Paul Tindano

slfd uneL'audience du procès Thomas Sankara et ses compagnons a repris ce lundi 10 janvier à la chambre criminelle du tribunal militaire, délocalisé pour la circonstance à la salle des banquets de Ouaga 2000. Deux témoins, à savoir le Sénégalais Fall et le Français Tery Secretan, ont fait leurs dépositions par visioconférence. Ensuite, le président du tribunal a fait lire le procès-verbal de feu Salifou Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, entendu en 2016 avant sa mort en 2017.

Il était le chef de cabinet du capitaine Blaise Compaoré au moment des faits. Lui,  c'est le regretté Salifou Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale burkinabè. Dans le procès-verbal lu ce lundi 10 janvier, feu Salifou Diallo déclare que  le 15 octobre 1987, il devait prendre part à la réunion au cours de laquelle Thomas Sankara et ses 12 compagnons ont été tués. Mais il précise qu’il se trouve que Sankara l'avait appelé et lui avait dit d'aller prendre une copie du document que lui, Salifou Diallo, avait rédigé à la demande du père de la révolution lui-même. Dans  ce document, il était question de la formation d'un parti politique qui regrouperait les différentes organisations qui composent le Conseil national de la révolution. C'est pendant qu’il était au domicile de Blaise Compaoré, ajoute le défunt, que les tirs ont commencé au Conseil de l’entente. Et Blaise a dit que c’était les éléments de Thomas Sankara qui tiraient sur les siens. Dans son P-V, «Gorba» ajoute qu'après l'assassinat de Thomas Sankara,  Blaise Compaoré soutenait que la garde rapprochée de ce dernier préparait un coup contre lui  à 20h. slfd 2C'est la raison pour laquelle ses éléments sont allés pour les arrêter, mais les choses ont mal tourné. Une thèse que Salifou Diallo a défendue aussi pendant longtemps avant de savoir que ce n'était pas le cas. Selon lui, en 1988 Blaise Compaoré l'a envoyé auprès  d'un ancien chef d'État avec une enveloppe scellée. Lorsqu'il est arrivé, ledit chef d'État a ouvert l'enveloppe et lu la note qu’elle contenait devant lui. Après après avoir fini il  aurait lancé  : « C'est ce qui arrive à ceux qui s’attaquent aux vieillards ; il reste le bâtard d'Accra».  Et ce chef d'État l’aurait mis en garde contre  ce qu'il venait de dire.

Ces propos de Salifou Diallo sont mis en doute par la partie civile. Malheureusement, l'intéressé n'est plus vivant pour répondre aux questions que celle-ci aurait bien voulu lui poser. «Ce que Salifou Diallo a dit,  nous le pensons, ne cadre pas totalement avec la vérité parce que tous les gardes de Blaise Compaoré ont dit que Salifou Diallo faisait partie des personnes qui, le 15 octobre, ont été le plus en contact avec Blaise Compaoré. slfd 3En outre, quand il dit qu'il est allé remettre une correpondance à un chef d'État, sous entendu Houphouët Boigny, qui l'aurait ouverte devant lui, disant clairement que c'est ce qui arrive à ceux qui s'en prennent aux vieillards, je pense que si Blaise Compaoré envoie voir un chef d'État avec ce genre de missive qui parle de l'assassinat de Thomas Sankara, c'est que lui aussi est un homme de confiance de Blaise Compaoré », a déclaré Me Prosper Farama.

Avant la lecture de ce procès-verbal, deux témoins, cités par la partie civile,  « sont passés à l'écran » pour répondre aux questions du tribunal. Aziz Fall, l’un d’entre eux, est du Collectif justice pour Thomas Sankara. Il dit avoir trouvé plusieurs éléments dans ses recherches qui  prouvent que l'assassinat de Thomas a été un complot international. Selon lui, Ablassé Ouédraogo, qui a été ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, a certainement connaissance de certains documents. Le second, Tery Secretan, journaliste réalisateur, a beaucoup côtoyé le défunt président ghanéen Jerry John Rawlings. C'est lui également qui a transcrit la déposition de Rawlings. Selon lui, les Occidentaux étaient contre Rawlings et Sankara parce que le premier donnait un exemple de lutte contre la corruption au deuxième. Et à un moment donné, le Burkina Faso avait atteint l’autosuffisance alimentaire, ce qui a inspiré également le Ghana qui était en difficulté.

L'audience est suspendue et reprend demain mardi avec le témoignage de Moussa Diallo et la présentation des pièces à conviction.

Barthélémy Paul Tindano

mitt uneÀ la lumière des procès-verbaux des dépositions des témoins absents, notamment les dépositions des Ghanéens mais  des hommes de confiance du président Thomas Sankara du Burkina Faso, on est en droit de penser à un complot international. Plusieurs éléments permettent d'en déduire, même si les exécutants sont des Burkinabè. Retour sur les dépositions lues le mercredi 5 janvier 2022.

Depuis 1985, la mort du père de la Révolution burkinabè était devenue imminente, étant donné que les hostilités ont commencé dès le début de la Révolution en 1983. Dans sa déposition, Étienne Zongo, l'aide de camp de Thomas Sankara au moment des faits,  déclare que Blaise Compaoré disait tout à Honoré Nabéré  (Ancien chef d'état-major général des armées, ndlr) en ce qui concerne le projet d'assassinat de Thomas Sankara. En effet, il soutient que le 15 octobre 1987 il était à Fada avec Naberé pour avoir des informations, malheureusement il est arrivé à Ouagadougou 15 mn après la fin des coups de feu au Conseil de l’entente. Selon l'aide de  camp du capitaine Thomas Sankara et Jerry John Rawlings, ancien président du Ghana, Thomas Sankara faisait trembler même des grandes puissances. mitt 2Dans sa déposition lue le mercredi 5 janvier, Rawlings fait savoir qu'une fois Thomas Sankara l'avait invité à prendre part à la commémoration de l’anniversaire de  la Révolution à Bobo-Dioulasso. Et dans son discours, Thomas Sankara avait dit qu'il va travailler à ce que le Burkina Faso et le Ghana deviennent un seul pays. C'est à partir de ce discours qu'il a su que Thomas Sankara avait signé son arrêt de mort. Car la France ne veut pas entendre qu'un pays francophone et un pays anglophone vont s'unir. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé au Togolais Gilchrist Olympio, fils du premier président Sylvanus Olympio,  qui voulait unir le  Togo et le Ghana. C'est avec ce Gilchrist même que Blaise Compaoré a comploté pour attaquer le Togo en 1986. Nordor Kelly, ancien ambassadeur du Ghana au Burkina Faso, souligne également que le discours que Sankara a tenu envers l'ancien président français François Mitterand en 1986 l'a mis en danger. De même, lors d'une cérémonie, l'ambassadeur des États-Unis de  l'époque,  Léonardo, a pris son adjoint en aparté pour lui dire que les jours de Thomas Sankara étaient comptés, mais c'est après la mort de Sankara qu'il a appris cela.

Étienne Zongo, quant à lui, dit qu'en 1987, avant le 15 octobre, il a croisé Blaise à Paris qui était allé voir Jacques Foccart,  le Monsieur France Afrique, alors que ce dernier détestait Thomas Sankara.  Et c'est là que lui, il s'est   dit que c’est fini pour Sankara, car c'était les services secrets français qui protégeaient  Blaise et lui assuraient  que  s'il tuait Sankara, il n'y aurait rien comme procès, car ce sont eux qui «ont fait» Lumumba du Zaïre, Sylvanus Olympio du Togo et Marien NGouabi du  Congo  et rien ne s'est passé. mitt 3Étienne Zongo   continue en disant que le 8 octobre Blaise a invité Sankara chez lui, prétendant qu'il était malade. Mais en réalité c'est là-bas que les  Hyacinthe Kafando l'attendaient pour l'abattre et c'est à ce moment qu'un journaliste français du nom de Stephan Smith l'a appelé dire qu'il a entendu que Thomas Sankara a été assassiné et qu'il voulait se rassurer avant de passer  l'information.

En ce qui concerne les pays qui sont impliqués dans l'assassinat de Thomas Sankara, les dépositions de  Jerry John Rawlings, Nordor Kelly, Étienne Zongo et Sikata Kodio sont unanimes, la Côte d'Ivoire et le Togo sont certes au premier plan, mais  la France, les États-Unis et la Libye y  sont aussi pour quelque chose. L'ambassadeur Kelly soutient que le rôle de Kadhafi est mystérieux dans l'affaire. Une chose qui peut se comprendre avec  la déposition de Rawlings où il dit  que 2 ou 3 jours après la mort de Sankara, Kadhafi l'a invité pour  qu'ils échangent sur l'avenir de la Révolution en Afrique. A sa surprise, il y trouve  Blaise qui a essayé d'expliquer qu'il n'est pas responsable de la mort de Sankara. Quant à Kadhafi, il a tenté de calmer tout le monde en disant que la Révolution doit continuer même sans Sankara. À la fin de la réunion, Kadhafi demande qu'ils prennent une photo de famille. Mais le Ghanéen a refusé catégoriquement, car prendre une photo de famille avec Kadhafi et Blaise serait cautionner l'assassinat de Thomas Sankara aux yeux du monde entier. Surtout qu'il était l'un du trio de la Révolution en Afrique avec Sankara et Kadhafi. Selon l'aide de  camp de Thomas Sankara, au moment des tensions entre Sankara et Blaise, à l'époque   l'ambassadeur de Libye Madani lui aurait signifié qu'ils ont choisi Blaise au lieu de Sankara.  Toujours selon Étienne Zongo, Thomas Sankara était détesté dans la sous-région. Ainsi, une fois lors d'un sommet des chefs d'Etat de la Cédéao à Abuja, la présidence tournante devait revenir au Burkina Faso, mais la plupart des pays membres n'étaient pas pour. Cela a provoqué des tensions pendant une heure avant que le calme ne revienne. Et ce jour-là, feu Norbert Zongo était de la délégation burkinabè. Lui aussi aurait  dit en aparté   que Thomas Sankara ne devrait  pas prendre la présidence car il serait tué.  

Barthélémy Paul Tindano

audd uneLa lecture des procès-verbaux des dépositions des témoins décédés a pris fin ce 5 janvier au tribunal militaire. Ce sont les dépositions de Valère Somé, ancien ministre de Thomas Sankara, d’Étienne Zongo, aide de camp du président Thomas Sankara, de Jerry John Rawlings, ancien président du Ghana et proche de Thomas Sankara, de Nordor Kelly, ancien ambassadeur du Ghana au Burkina Faso, et de Sikato Kodio, ancien officier ghanéen qui ont été lues ce mercredi.

Sauf erreur, on peut dire que depuis le début de ce procès, il n'y avait pas encore eu de revélations comme celles faites aujourd'hui. En tout cas, pas sur les instigateurs du coup d'Etat sanglant du 15-Octobre. Personne n'avait encore, de façon explicite, cité le nom de l'ancien président Blaise Compaoré. Les cinq témoins dont les dépositions ont été lues sont unanimes : c'est Blaise Compaoré qui est à l’origine du coup d’Etat du 15 octobre 1987 qui a coûté la vie au père de la Révolution burkinabè, le capitaine Thomas Sankara, et à d'autres personnes. Feu Étienne Zongo, qui était à cette époque-là aide de camp du président Thomas Sankara, révèle dans sa déclaration posthume que Blaise est le cerveau du coup d'Etat qui a coûté la vie au père de la Révolution burkinabè. Il ajoute par ailleurs  que la guerre de Noël survenue en 1985 était un complot visant à assassiner le président Thomas Sankara, de même que l'incident survenu entre le Togo et le Burkina Faso dont les autorités togolaises ont accusé Thomas Sankara d'être responsible.  Et de préciser que les autorités togolaises étaient au courant de ce qui se tramait. Étienne Zongo précise par ailleurs que tous ces incidents avec les pays voisins étaient planifiés par Blaise Compaoré. Selon cet aide de camp du capitaine Thomas Sankara, Blaise Compaoré voulait prendre le pouvoir depuis 1983.

audd 2Dans le procès-verbal d’Étienne Zongo lu,  celui-ci déclare que lorsque les éléments de  Blaise Compaoré sont venus de Pô  le 4 août pour libérer Thomas Sankara, Blaise a dit à Vincent Sigué que lorsqu'ils vont libérer Thomas Sankara, c’est lui Blaise Compaoré qui sera le président et Thomas Sankara son Premier ministre. Mais devant la réaction de Sigué qui voulait se désengager, Blaise Compaoré est revenu à la raison en rassurant Vincent Sigué qu'il ne prendrait pas le pouvoir. Étienne Zongo  a ajouté par ailleurs que c'est à cause de cela que Blaise voulait éliminer Sigué parce qu'il avait alerté Thomas Sankara et qu'il savait tout sur Blaise. Un témoignage qui concorde avec la déposition de Valère Somé, un autre compagnon de Thomas Sankara, qui lui non plus ne vit plus. Toujours selon Étienne Zongo, Blaise Compaoré projetait de tuer Thomas Sankara à Tenkodogo quelques jours avant le 15 octobre, et tout avait  été planifié pour cela. audd 3D'ailleurs, Blaise Compaoré, Henri Zongo et Jean Baptiste Lingani y avaient devancé Sankara et lorsque ce dernier est arrivé,  aucune autorité n'est allée l'accueillir. Même propos de la part de Valère Somé qui affirme que ce jour-là, lui  il est revenu de Tenkodogo avec Alpha Condé, l'ancien président guinéen qui, lui aussi, affirme que Sankara a été exflitré car il risquait d’être assassiné.

Dans sa déposition, celui qui a été l'une des têtes pensantes du CNR déclare que les civils, notamment les intellectuels, ont été impliqués dans le coup d’Etat du 15 octobre 1987. Il affirme par ailleurs  que dans la matinée du 15 octobre, il a tenu une rencontre avec Thomas Sankara et l'ordre du jour portait, entre autres, sur les démarches à entreprendre pour réconcilier Sankara et Blaise  mais aussi sur les sanctions à prendre contre Jean Pierre Palm et Jean Marc Palm, car ce sont ces deux là qui ont attisé les tensions entre Sankara et Blaise. Selon Valère Somé, les deux Palm sont fortement impliqués dans l'assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons d’infortune. Ainsi, Blaise a travaillé à mettre ses hommes de confiance souvent au premier plan. Par exemple lui Valère était à Pô et animait la vie politique du CNR, mais entre-temps Blaise l'a remplacé par Salif Diallo qui a mis Blaise en confiance.  Concernant les tracts qui circulaient,  le chercheur affirme que c'est Pierre Bidima qui en était responsable.

Barthélémy Paul Tindano

trll uneAprès une suspension d’une dizaine de jours, le procès Thomas Sankara a repris ce mardi 4 janvier 2022 au tribunal militaire, délocalisé à la salle des banquets de Ouaga 2000. Cette journée a été consacrée non seulement à la lecture des procès-verbaux des témoins absents mais aussi au passage à la barre des témoins cités par l'accusé Jean Pierre Palm.  Cependant, le passage desdits témoins à la barre n'a pas permis d'obtenir d'informations nouvelles.

Ils étaient 4 témoins à se succéder à la barre ce mardi 4 janvier au tribunal militaire dans le cadre du procès Thomas Sankara. Éric Palm, frère cadet de l'accusé Jean Pierre Palm, Guy Albert Yaméogo, adjudant-chef major de gendarmerie à la retraite,  Idrissa Zampaligré, conseiller des affaires économiques à la retraite,  et Biékoua Romain Ko, également   adjudant-chef major de gendarmerie à la retraite, cités par l'accusé Jean Pierre Palm comme témoins, ont fait leurs dépositions à la demande des avocats de la défense. Après le passage des trois premiers, le président du tribunal militaire a lancé avec ironie que s'il n'avait pas autorisé la comparution de ces témoins, la défense aurait insisté sur cela mais «voilà trois témoins, zéro information».

trl 2Biékoua Romain Ko, le dernier à avoir comparu, a dit entretenir des relations d'amitié avec Jean Pierre Palm. Il affirme qu'après les évènements du 15 octobre, qu’il a suivi de loin, le 16 il s’est rendu au domicile de Jean Pierre Palm, qu’il a conduit au Conseil et ensuite à la gendarmerie avant de le ramener chez lui. L'adjudant-chef major dit avoir  pris cette initiative seul. Car son bureau étant face au domicile de Henri Zongo, il a vu ses gardes du corps qui lui ont fait savoir que leur chef était en réunion avec des officiers. C'est après cela qu'il est allé chercher Jean Pierre Palm qui était à son domicile. Il précise que c'est sur son insistance que Palm a accepté car au départ il n’était pas partant. Avant le passage des témoins, le tribunal a procédé à la lecture des procès-verbaux des dépositions des témoins absents, au nombre de 10. Ce sont : Paul Sawadogo, Rasmané Tiendrébéogo, Jean Romain Somé, Adama Zongo, Kaba Kambou, Ousmane Guiré, Adama Ouédraogo,  Dioueté Kambou, Dramane Paré et Oumarou Koama. trl 3Mais avant la lecture des procès-verbaux,  dès le matin, le parquet est revenu sur une lettre  envoyée par la partie civile demandant la comparution de témoins supplémentaires en plus de ceux de la liste des témoins de départ. Pour le parquet, on ne peut pas ajouter de témoins autres que ceux cités dans la liste, conformément à l'article 119 du Code de justice militaire. Même son de cloche du côté de la défense. Pour les avocats de la défense, la lettre adressée au parquet par la partie civile est nulle même dans sa forme, car la personne qui l’a signée dit collaborer avec le cabinet de Maître Sankara alors que ce cabinet n'existe pas. Pour eux, Maître Bénéwendé Stanislas   Sankara n'est pas en fonction actuellement comme avocat ;  par conséquent, une demande venant de son cabinet ne saurait être recevable. Pour ce qui concerne le fond de la lettre, les avocats de la défense demandent à se concerter davantage avant d'y répondre. Après le rejet de la demande de la partie civile, le tribunal a procédé à la lecture des procès-verbaux des témoins absents.

L'audience, qui a été suspendue, reprendra demain mercredi par la lecture des procès-verbaux des dépositions des témoins qui ne sont plus de ce monde : Valère Somé, Étienne Zongo, Jerry John Rawlings, Skata Kodio et Nordex Kelly. Le lundi 10  janvier, auront lieu  les dépositions par visioconférence. Quant à la présentation des pièces à conviction, elle se fera le 11  janvier et la parole sera donnée aux victimes le 12 janvier. Après cela, le tribunal marquera une pause avant de reprendre le 24 janvier 2022 par les plaidoyers des différentes parties.

Barthélémy Paul Tindano

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