Deux membres du gouvernement ont animé deux conférences de presse ce vendredi 14 janvier 2022 sur la situation sanitaire au Burkina Faso. Il s’agit du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et du Bien-être, le Pr Charlemagne Ouédraogo, et de son homologue de l’Agriculture, des Aménagements hydrauliques, de la Mécanisation et des Ressources animales et halieutiques, Moussa Kaboré. La recrudescence de la maladie à coronavirus et l’apparition de la grippe aviaire aux pays des hommes intègres ont été au menu des échanges entre ces membres du gouvernement et les hommes de médias.
La première conférence a été animée par le ministre de la Santé. Selon le professeur Charlemagne Ouédraogo, il y a une recrudescence des cas de COVID-19 dans notre pays, laquelle correspond à une 3e vague débutée le 13 septembre 2021. « A la date du 12 janvier 2022, notre pays enregistrait 20 047 cas cumulés et confirmés de COVID-19, dont 339 décès. Le nombre de patients guéris à la même période se chiffre à 18 355. Au cours de la période du 1er au 12 janvier 2022, le Burkina a comptabilisé 1 626 nouveaux cas confirmés, soit un nombre moyen de 135 nouveaux cas par jour. Et nous déplorons 6 décès », a-t-il déclaré. Selon le gynécologue, cette recrudescence est mondiale et peut être liée à des aspects climatiques et géographiques. C’est pourquoi, en vue d’améliorer le processus de réponse en lien avec cette nouvelle vague, plusieurs actions ont été entreprises. Il s’agit du plaidoyer auprès des détenteurs d’enjeux, notamment les responsables coutumiers, religieux et les leaders communautaires pour le respect des mesures barrières et l’adhésion à la vaccination ; du renforcement de la communication sur les bienfaits de la vaccination ; de l’augmentation de l’offre de vaccination par des campagnes et l’externalisation des sites de vaccination, ainsi que du renforcement des capacités de prise en charge des cas graves dans les hôpitaux. A la date du 12 janvier 2022, ce sont 1 207 099 personnes qui ont reçu l’un des 4 types de vaccins administrés au Burkina (Astra Zeneca, Johnson and Johnson, Sinopharm et Pfizer), soit 5,61% de la population cible en général et 11,70 % de la cible de 18 ans et plus.
Le ministre des Ressources animales, par la suite, s’est joint à son collègue de la Santé pour faire le point de la situation sur la grippe aviaire. Selon Moussa Kaboré, les services techniques de l’élevage ont constaté, fin décembre 2021, une forte mortalité de volailles sur des sites d’élevage de notre pays. Les analyses effectuées par le laboratoire national d’élevage ont établi la présence du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène, encore appelé virus de la grippe aviaire. « Cette maladie infectieuse est caractérisée par un rythme accéléré de contagion, une chute de ponte, des troubles respiratoires, digestifs et nerveux et une forte mortalité pouvant atteindre 100% de l’effectif de la volaille et des oiseaux touchés. Son incidence est essentiellement économique et nutritionnelle, respectivement pour les éleveurs de volaille et sur la population », a-t-il précisé.
Le virus de la grippe aviaire peut se transmettre exceptionnellement à l’homme, lors de contacts fréquents et intensifs avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d’animaux infectés quand on n’utilise pas de mesures de protection. Pour l’instant, il n’y a pas de vaccin contre cette maladie. C’est pourquoi le gouvernement invite les acteurs concernés à l’adoption des bonnes pratiques, notamment : le lavage des mains, le port de masques ; ne pas manipuler la viande de volaille morte, éviter d’en consommer ; manger de la volaille bien cuite. D’après le ministre Moussa Kaboré, le gouvernement burkinabè va mobiliser 5 milliards de FCFA pour la réponse à cette maladie, dont 3 milliards FCFA pour indemniser les éleveurs qui auront perdu leur volaille à cause de l’épizootie.
Barthélémy Paul Tindano