Comme tous les ans, mois de décembre rime avec festivités de Noël et du Nouvel An. Dans un contexte marqué par une crise à la fois sécuritaire et sanitaire au Burkina Faso, Radars Info Burkina a fait immersion ce 31 décembre dans quelques marchés à volaille pour recueillir les avis des commerçants et de leurs clients.
En ce tout dernier jour de l’année, les petits plats sont mis dans les grands pour rendre le réveillon de la Saint-Sylvestre agréable. Pour ce faire, chacun accourt dans les marchés afin de s’offrir de quoi grignoter. Au marché à volaille de Bendogo, où Abdoul (nom d’emprunt) fait le commerce, ce dernier ne cache pas son enthousiasme pour ce jour capital car il espère faire de bonnes affaires. Pour ce commerçant, c’est le meilleur jour pour vendre au-delà même des jours ordinaires, sauf que, déplore-t-il, le marché est morose cette année et tous les clients crient à l’insécurité et à la cherté de la vie. « A pareil moment en 2019, par exemple, j’avais déjà écoulé une centaine de gallinacés. En 2020, nos ventes ont un peu baissé et cette année encore plus. Je ne dis pas que rien ne s’achète, mais ce n’est pas ce qu’on espérait malgré le difficile contexte », commente-t-il.
Au marché de Saaba, où Moussa Nikiéma aussi vend de la volaille, ce dernier est enthousiasme. Il assure que depuis hier, les clients affluent à la recherche de poulets, de pintades et autres gallinacés à acheter. D’après lui, les clients ne manquent pas, certes, mais on voit bien que le pouvoir d’achat des uns et des autres a beaucoup diminué. A l’en croire, même pour un poulet de 3000 F, certains clients négocient un rabais. Mais, optimiste, M. Nikiémal espère boucler la journée en faisant une bonne recette.
Si un communiqué de la mairie interdit la vente de volaille en dehors des marchés et yaars, dans la rue, les vendeurs de volaille ont foulé aux pieds cette mesure, prenant d’assaut les abords des grandes artères où ils ont dressé des tentes de circonstance pour écouler leur marchandise. Amidou (nom d’emprunt) est l’un de ceux-là. Dans un espace qu’il a loué, ce dernier vend ses gallinacés et espère qu’il les aura tous écoulés avant la tombée de la nuit. « Nous sommes là juste le temps d’une journée. Ces poulets viennent de ma ferme. Interdire la vente de volaille aux abords des voies se comprend, mais si le maire pouvait faire une dérogation à cette mesure juste le temps d’une journée, cela nous arrangerait vraiment », a-t-il souhaité.
Les prix varient d’un vendeur à un autre et d’un lieu à un autre : 3 000 F, 3 500 F, voire plus. Il y a la possibilité chez certains vendeurs de faire plumer sur place les gallinacés achetés moyennant une modique somme. « Le pays est en guerre, certes, mais on peut s’offrir au moins un poulet pour célébrer la nouvelle année », a déclaré Inoussa Yaméogo, un client.
Sié Mathias Kam