Depuis le 24 janvier 2022, un nouveau régime est au pouvoir au Burkina Faso : il s’agit du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dirigé par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Une période de transition s’ouvre donc au Pays des hommes intègres et ce, jusqu’aux prochaines élections. Soucieux de la réussite de cette transition, le Balai citoyen, mouvement de la société civile, a donné une conférence publique ce samedi 19 février à Ouagadougou pour interpeller les OSC sur le rôle qui devra être le leur dans cette Transition. « Burkina Faso, quelles sont les bonnes pratiques pour une Transition réussie ? Comment les acteurs des Organisations de la société civile (OSC) s’organisent pour contribuer à une Transition réussie ?» C’est le thème de cette conférence animée conjointement par le Dr Thomas Ouédraogo du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et Ollo Mathias Kambou, membre du Balai citoyen.
Thomas Ouédraogo, directeur exécutif du CGD, est revenu sur les raisons du coup d’Etat et de l’adhésion populaire au MPSR. Elles ont pour noms crise sécuritaire et mal gouvernance. Pour lui, après le coup d’Etat, il va falloir maintenant travailler ensemble afin de trouver les voies et moyens pour accompagner le processus. « Le Burkina vient de loin mais aussi de près parce qu’on a connu une transition il y a seulement six ans et nous savons comment elle s’est achevée. Donc la première chose à faire, c’est de construire ensemble une équipe de transition. C’est une posture sacrificielle qui demande que les acteurs n’occupent pas des positions de rentes, mais qu’ils travaillent pour l’intérêt général et de manière convenable », a-t-il martelé.
D'après lui, cela exige qu’il y ait un temps convenable pour arriver à la fin afin de poser des bases sérieuses de la refondation de la République à travers des textes corrects qui engageraient ceux qui viendraient par la suite. En outre, la transition doit travailler dans le consensus, à la fois avec les acteurs à l’interne du MPSR et avec la classe politique, des organisations la société civile, cela dans un élan très patriotique pour s’attaquer aux problèmes de l’heure. Selon l’analyste politique, le temps compte également quand on parle de transition. Ainsi, une transition raisonnable ne devrait pas dépasser 24 mois, sous peine d'exposer ses acteurs.
S'agissant du rôle des OSC dans la transition, Ollo Mathias Kambou du Balai citoyen soutient que la société civile a essentiellement pour mission d'être un contrepouvoir. Toutefois, souligne-t-il, les OSC peuvent aussi faire des propositions concrètes qui pourront contribuer au succès de la transition, chose que le Balai citoyen a déjà faite. « L’une des propositions que le Balai citoyen a faite, c’est de répondre à l’appel à contributions que la commission mise en place pour proposer un projet de charte avait lancée », a-t-il précisé.
Tout bien considéré, la société civile doit rester à la fois une force de veille et de pression, de sorte que les autorités actuelles et même celles à venir soient obligées, dans toutes leurs actions politiques, de prendre en compte les aspirations profondes du peuple.
Barthélémy Paul Tindano