Nelly (nom d’emprunt) est père de trois enfants. De nationalité étrangère, il est installé à Ouagadougou depuis quelques années. Jugé au tribunal de grande instance Ouaga I ce 1er février 2022, le prévenu a écopé d’une peine de prison de 5 ans pour avoir mis en place une unité de production illégale de carburant dans la ville de Ouagadougou, exposant de ce fait la vie de paisibles citoyens.
Le prévenu dit être ingénieur en mécanique industrielle. Il lui est reproché par le TGI d’avoir mis sur pied une unité de production de carburant sans une autorisation préalable des autorités compétentes du pays et d’avoir mis en danger la vie d’autrui. En effet, lorsque Nelly est arrivé à Ouagadougou, il a entrepris l’implantation de son unité sans avoir obtenu de permis d’implantation du ministère burkinabè de l’Environnement. Et ladite unité, qui a pris feu une première fois, n’a heureusement pas fait de victime. Ce sinistre passé, Nelly a poursuivi ses activités, toujours sans autorisation, jusqu’à ce qu’un incendie s’y déclare de nouveau. Cette fois-ci, il y a malheureusement eu perte en vie humaine.
A la barre ce mardi, le prévenu, pour sa défense, a dit avoir pris des mesures pour éviter les cas d’incendie en protégeant le réacteur et ajoute que l’incendie résulte d'un sabotage. Lorsque le procureur lui demande s’il a des preuves de ce qu'il avance, Nelly répond par la négative. A la question de savoir s’il était conscient que ses travaux étaient dangereux pour la vie des gens, l’ingénieur en mécanique répond que ce n’est pas le cas. « Si ce que vous faites n’est pas dangereux, je vous dis que c’est vous-même qui êtes dangereux », martèle le procureur. Et le parquet de faire remarquer que non seulement Nelly travaille sans autorisation, mais aussi il met la vie des autres en danger.
Selon l’avocat du prévenu, la procédure pour obtenir une autorisation est très longue et compliquée. D’ailleurs pour avoir l’autorisation, il faut d’abord faire un essai en produisant afin de présenter le produit aux autorités. Et c’est à cette étape, d’après lui, que son client était ; malheureusement l’incendie est survenu. Selon lui, le caractère délibéré n’est pas établi. C’est pourquoi il a demandé la clémence du tribunal. En définitive, Nelly a écopé de 5 ans de prison et d’une amende de 500 000 F CFA.
P.B.T.