mercredi 19 mars 2025

iov uneFaire de Ouagadougou ainsi que des autres villes du Burkina Faso des cités salubres, tel est l’objectif de l’initiative    « Opération ville propre » (OVP), une association écocitoyenne portée par de jeunes étudiants. Le dimanche 30 août 2020, c’est fut le tour de la commune de Saaba d’accueillir les membres de l’OVP pour une journée de salubrité, de reboisement et de sensibilisation. Radars Info Burkina a assisté à cette activité écologique. 

C’est par un temps relativement ensoleillé le dimanche 30 août que les membres de l’OVP, filles comme garçons, se sont retrouvés aux alentours du lycée municipal de Saaba.  Pandémie de COVID-19 oblige, chacun d’eux portait un cache-nez. Munis de brouettes, de râteaux et de pelles, ces jeunes parcourent les voies et les alentours des cours pour les nettoyer. Les déchets sont par la suite mis dans des sacs plastiques pour être acheminés par tricycle à un dépotoir public. Sur les lieux, des plants, pour la plupart des espèces fruitières locales, étaient visibles. 

« Nous nous sommes retrouvés ici, dans la commune de Saaba, grâce à la cellule ‘’Opération ville propre’’ de ladite commune pour une activité de nettoyage, de reboisement et de sensibilisation. La sensibilisation porte sur la protection de l’environnement. Nous voulons un Burkina Faso plus salubre, plus vert et une jeunesse qui se soucie de son environnement », a déclaré Hussène Traoré, président de l’initiative « Opération ville propre ».

A en croire ce dernier, depuis le lancement des activités de l’OVP en 2019, les jeunes et plusieurs collectifs se joignent au mouvement. « Actuellement, nous avons plus de deux groupes de 200 personnes véritablement engagées pour l’activité. C’est donc une fierté pour nous et nous sommes très contents de savoir que cette jeunesse est consciente, soucieuse de son environnement et de l’avenir de son pays », a-t-il ajouté.

iov 3Pour faciliter la tâche au bureau central et permettre à l’OVP de s’étendre partout, des cellules ont été mises en place. « Actuellement, il existe des cellules dans 7 quartiers qui sont : Karpaala, Zone 1, Saaba, Kamboinsin, Patte-d’oie, Tampouy et Somgandé. Une section est présente également à Bobo-Dioulasso. Pour le moment, nous ne disposons pas du matériel adéquat pour mener les activités de salubrité. Ce qu’on a l’habitude de faire, c’est solliciter le matériel dans les mairies des localités concernées. Malheureusement, la mairie de Saaba n’avait pas de matériel. Heureusement que dans le quartier une association qui évolue dans le même domaine nous a tendu la main », a expliqué Hussène Traoré.

Nelly Dembélé, étudiante en Sciences économiques et de gestion, par ailleurs cheffe de la cellule OVP de Saaba, a affirmé : « La jeunesse est de plus en plus engagée, de plus en plus motivée parce qu’au fur et à mesure que ces activités sont menées, on remarque qu’elle est dévouée et qu’elle a vraiment envie que les choses changent.  Nous sommes contents parce qu’on arrive à sensibiliser les gens. Le Burkina a besoin de nous et c’est nous qui devons travailler pour le développement de ce pays, pour le rendre encore plus beau. Si nous sommes dans un pays qui n’est pas très salubre, ce n’est pas intéressant. »

Chaque groupe OVP de la commune a reçu des plants pour le reboisement. « OVP est une très bonne initiative, vu le problème d’hygiène dans la ville de Ouagadougou. Grâce à lui, je pense qu’on pourra rendre la ville propre au fur et à mesure. Avec le temps, nous allons pouvoir toucher plusieurs quartiers et parvenir à sensibiliser les populations afin que nous puissions avoir une ville propre », a déclaré Adoul Jalil, membre de l’OVP.

Aly Tinto

cicr 9Afrique : 44 000 cas de disparition enregistrés sur le continent – près de la moitié des disparus sont des enfants

Ouagadougou (CICR) – La Journée internationale des personnes disparues sera célébrée le 30 août. Cette importante commémoration est l’occasion de rappeler que d’innombrables familles sont à la recherche d’un proche disparu en Afrique. Le fait d’être sans nouvelles d’un être cher est source d’immenses souffrances et difficultés pour ses proches, du fardeau émotionnel et psychologique aux besoins légaux, administratifs, économiques et psychosociaux qui en découlent. Pour le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), le problème des personnes disparues est une tragédie humaine que le monde ne doit pas oublier alors que la lutte contre le Covid-19 est venue s’ajouter à la longue liste de priorités humanitaires.

« Les conflits, la violence, la migration et les chocs climatiques continuent de provoquer des séparations de familles, en ce temps de pandémie qui rend encore plus difficile notre travail de recherches des personnes portées disparues, tout comme les efforts menés par les familles elles-mêmes » souligne Sophie Marsac, conseillère régionale au CICR pour les personnes disparues et leurs familles en Afrique.

A la fin juin 2020, le CICR recensait près de 44 000 personnes disparues en Afrique, dont près de la moitié (45%) étaient mineures au moment de leur disparition.  Entre juin 2019 et juin 2020, nos équipes ont enregistré plus de 4 700 nouvelles disparitions sur le continent africain. 82% de ces cas ont été enregistrés au Nigéria, en Éthiopie, au Soudan du Sud, en Somalie, en Libye, en République Démocratique du Congo et au Cameroun. « Ces cas ne constituent qu’une goutte d’eau dans l’océan ; leur nombre est sans rapport avec l’ampleur réelle du problème », indique Sophie Marsac.

« Je n’arrive presque plus à dormir », déplore Kaltoum. Sa fille a disparu au Nigéria il y a neuf ans. « Je sens dans mon cœur que ma fille est toujours en vie. Je ne perds pas espoir ».

Le CICR appelle les autorités à reconnaître la tragédie des personnes disparues ainsi que son impact sur les familles touchées. Il leur demande de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour prévenir les disparitions, de prendre des mesures pour rechercher les personnes portées disparues afin de fournir aux familles des informations sur le sort de leurs proches et le lieu où ils se trouvent.

Si vous êtes à la recherche d’un membre de votre famille, vous pouvez contacter le CICR ou la section locale de la Croix-Rouge Burkinabé la plus proche et sur le site Internet consacré au rétablissement des liens familiaux : https://familylinks.icrc.org/fr/

Informations complémentaires :

Marina Fakhouri, Coordinatrice Protection, Ouagadougou, tél :

+ 226 53 00 39 70, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Eméline Yameogo, Coordinatrice Communication, Ouagadougou, tél : + 226 70 75 64 94, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Karime Ouedraogo, Coordinateur RLF, Croix-Rouge Burkinabé, Ouagadougou, tél : +226 70 09 00 35, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Notre site : https://www.icrc.org/fr/guerre-et-droit/personnes-protegees/personnes-disparues

contrb uneEn prélude aux élections couplées du 22 novembre 2020 et à la campagne électorale qui se tiendra à cet effet, Radars Info Burkina s’est entretenu avec les artistes-musiciens Bil Aka Kora, Donsharp De Batoro, Oscibi Johann et le journaliste culturel Marius Diessongo pour savoir quelle peut être la contribution des musiciens à des élections apaisées au Burkina Faso. Lisez plutôt.

Pour le journaliste Marius Diessongo, la contribution des artistes à des élections apaisées se situe au niveau de la création avec la sensibilisation. « Les artistes doivent s'approprier le contexte électoral pour appeler à la saine émulation, à la paix, à la responsabilité patriotique et à la citoyenneté vertueuse qui concourt au civisme de tous les fils et filles pour un Faso qui est un havre de quiétude. L’artiste doit être lui-même un modèle. Il doit respecter le choix des uns et des autres et prôner la tolérance, peu importe son bord », pense Donsharp De Batoro.

« Déjà, quelques artistes burkinabè ont repris le titre ‘’One Love’’ de Bob Marley, une façon pour eux de dire que nous sommes des frères dans un contexte d’insécurité et de crise humanitaire. Donc les artistes sont des griots modernes pour ceux qui font de la musique moderne et on a également nos griots dans certaines régions qui contribuent à la vie sociale dans leur communauté », a renchéri pour sa part Bil Aka Kora.

Quant à Oscibi Johann, il rappelle qu’historiquement au Burkina Faso, les artistes ont toujours contribué à la cohésion sociale. « Beaucoup d’artistes sont déjà en studio pour composer des titres, réaliser des albums qui vont inciter d’abord les citoyens, surtout les jeunes, à aller voter. Ensuite en tant que chanteurs, nous allons dire aux politiciens qu’une élection, c’est comme un jeu ; il ne faut donc pas être trop passionné. contrb 2Dans toute élection, il y a un gagnant et un perdant. Et comme cela s’était fait en 2015, il serait bien que celui qui va perdre aille féliciter le vainqueur et que ce dernier respecte le perdant. Nous allons leur dire également d’éviter l’ethnicisme et le régionalisme dans les discours. Au niveau de la société civile, nous allons veiller à ce que notre tissu social ne soit pas mis à mal par des discours régionalistes et ethnicistes de politiciens », a-t-il indiqué.

Mais l’artiste peut-il prendre position en composant une chanson pour un parti ou un candidat à une élection ?

Selon Marius Diessongo, le militantisme des artistes n’est pas nouveau mais dans le contexte burkinabè, ces cas de figure sont rares. « Dans une démocratie, ça ne doit pas être un problème qu’un artiste soit militant d’un parti politique et compose une chanson comme contribution audit parti. Aux Etats-Unis, par exemple, le couple Beyoncé et Jay-Z a soutenu la seconde campagne présidentielle d’Obama. Donald Trump en a bénéficié également en 2016. En France, des artistes comme Faudel et Doc Gynéco ont apporté leur soutien à Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2017, et lors de son dernier mandat, Johnny Hallyday l’a soutenu. contrb 3Au Mali, l’artiste Sidiki Diabaté a soutenu IBK. La loi n’interdit pas à un artiste d’être militant d’un parti politique. Donc quand on est artiste et militant dans un pari politique il n’y a pas de gêne à composer une chanson pour galvaniser, pour motiver. Mais naturellement, on ne doit pas y faire l’apologie de la violence en tenant des propos qui incitent à la haine », a-t-il développé.

Et le journaliste de poursuivre : « Si c’est le cas d’un artiste qui n’est pas militant comme l’Ivoirien Debordo Leekunfa qui a fait une chanson pour le président Roch Marc Christian Kaboré et également Djénéba Seck qui a fait une chanson pour le candidat Tahirou Barry, c’est spécifiquement du business. Ils n’ont aucun lien avec les partis. A ce niveau également dans ces messages, il faut savoir ce qu’on dit, atténuer les propos, ne pas être un promoteur de la haine ni de la violence ».

Ces trois artistes affirment qu’ils ne sont absolument pas disposés à composer une chanson pour un parti politique ou un candidat quelconque. « J’estime que la musique doit s’adresser à tout le monde. Chanter pour un parti, c’est plus ou moins frustrer certains fans et c’est même difficile pour moi de composer des chansons en l’honneur d’un individu ou d’un parti politique. D’ailleurs, je n’ai jamais presté au cours d’un meeting politique », a affirmé Bil Aka Kora, le roi du Djongo. Par contre, s’il s’agit de prester lors d’un meeting politique, Donshap de Batoro et Oscibi Johann disent être partants.

Faire les éloges d’un parti politique ou d’un candidat à une élection n’est pas sans risque pour l’artiste qui s’y aventure. « Pour le cas de Faudel et de Doc Gynéco en France, il y a eu par la suite des répercussions sur leur carrière. Au niveau de la banlieue, la jeunesse immigrée a pratiquement vomi ces artistes. Le groupe Toofan l’a aussi fait au Togo en appelant à soutenir le président Faure Gnassingbé. Beaucoup n’ont guère apprécié cela, car à leur avis ce groupe devait rester impartial. Tout artiste doit donc savoir que cette attitude partisane peut lui faire perdre des fans », a souligné le journaliste culturel.

« Si un musicien compose une chanson pour un parti politique, il doit savoir à quoi s’en tenir car en cas de dérives dudit parti, il peut payer les pots cassés », a prévenu Donsharp de Batoro.

Aly Tinto

 

ecm uneLe E-commerce est un système qui permet d’échanger des biens, des services ou de l’information par le truchement d’une plateforme électronique, en général Internet. Le paiement se fait par voie mobile, par virement bancaire ou en espèces à la livraison. Au Burkina Faso, il existe plusieurs sites dédiés au commerce en ligne. Radars Info Burkina a pris langue avec Maxime Da, directeur des expertises techniques et de contrôle à la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), et Bantida Samire Yoni, commandant de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), pour savoir la procédure en la matière et les risques éventuels dans la pratique.

La CIL est investie d’une mission générale d’information des personnes de leurs droits et de leurs obligations en matière de traitement de données personnelles. La régulation du traitement des données personnelles fait également partie de ses attributions.  « La régulation du traitement consiste à faire en sorte que les personnes morales, notamment les responsables des structures qui veulent mettre en place des bases de données qui portent sur des collectes de données personnelles, viennent les déclarer auprès de la CIL. Lorsque la déclaration est faite, les équipes techniques de la CIL apprécient la conformité du traitement qui en est fait avec les dispositions de la loi », a précisé Maxime Da. La CIL accompagne les structures de retraitement de données, y compris les structures de E-commerce, pour s’assurer que la collecte de données personnelles est conforme aux principes édictés et que la garantie de sécurité mise sur la plateforme est réelle. Selon M. Da, beaucoup de sites existent sans déclaration.

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Vient ensuite la mission de contrôle de l’effectivité de la mise en œuvre de ce traitement. A ce propos, il y a le contrôle en ligne et le contrôle inopiné ou programmé. En matière de gestion des plaintes, selon lui, la CIL procède souvent par l’audition du responsable de traitement de données personnelles. Le directeur des expertises techniques et de contrôle de la Commission avoue cependant qu’elle n’a pas de pouvoir d’investigation.

« Le business qui se fait sur les réseaux sociaux est différent de celui sur les sites développés spécifiquement en tant que plateformes de E-Commerce. Donc c’est beaucoup plus sérieux de faire des transactions sur les dernières citées. Il y a eu des cas où des gens ont vu des articles sur des pages de réseaux sociaux, ont passé commande et, malheureusement, se sont fait gruger. Ceux qui achètent des articles sur les réseaux sociaux doivent savoir qu’ils le font à leurs risques et périls, même s’il convient de souligner qu’il y a aussi des vendeurs sur lesdits réseaux qui sont de bonne foi », a ajouté Maxime Da.

Bantida Samire Yoni, commandant de ladite brigade, affirme que la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) enregistre plusieurs cas d’infractions liées au E-commerce pour le cas du Burkina Faso.

ecm 3« 80% des structures qui offrent des services de E-commerce le font par les réseaux sociaux. C’est à ce niveau que les problèmes se posent. Nous avons des situations où des personnes reproduisent des pages de certaines structures sur les réseaux sociaux. Des clients font donc des commandes de produits, mais ils ne seront jamais livrés. D’autres personnes créent des pages fictives de vente en ligne d’articles avec des offres alléchantes et beaucoup d’internautes tombent malheureusement dans leur piège. Sur notre page Facebook, des gens grugés nous exposent des situations de ce genre dont ils ont été victimes. Nous les invitions alors à venir dans notre service pour mieux formaliser leur plainte », a-t-il détaillé.

En matière d’investigations, la BCLCC a déjà procédé à des arrestations. « Des malfrats ont été déférés au parquet et d’autres enquêtes sont toujours en cours. Certains malfrats s’y connaissent en matière d’arnaque de ce type, donc il y a des cas assez complexes à traiter », a précisé M. Yoni, qui donne le conseil suivant aux internautes : « Il faut que les gens sachent que la confiance à 100% n’existe pas. Tant qu’on n’a pas reçu la marchandise, on ne doit pas se risquer à payer. Le E-commerce a de l’avenir au Burkina mais il y a un vide : il s’agit de l’absence d’un tiers de confiance dans le processus de E-commerce. Il faut une personne tierce de confiance (NDLR : Une sorte d’intermédiaire entre les deux) qui sera le garant entre le client et le vendeur. En attendant, nous conseillons aux clients de n’effecteur le paiement que s’ils ont la marchandise commandée entre les mains. »

Aly Tinto  

tga uneA l’occasion du Mois national de l’arbre au Burkina Faso, Radars Info Burkina s’est entretenu avec Béyé Gué, chef du service départemental de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique de Loumbila, pour savoir l’état de la coupe abusive du bois et des espèces protégées.

« La tendance de la coupe abusive du bois est haussière et cela est grave. La coupe abusive du bois diffère des zones. Si nous prenons le Centre, notamment les grandes agglomérations, les gens veulent le charbon et le bois. Donc les paysans ont des techniques pour tuer les arbres. Puisqu’il nous arrive de constater des arbres qui subitement sont en état de dessèchement. C’est pour obtenir par la suite soit le charbon soit le bois pour aller le vendre en ville. Donc la coupe abusive du bois est très accélérée tout autour des villes du pays», a regretté M. Gué. 

Selon lui, les agents des Eaux et forêts sont vigilants mais sont dans l’impossibilité de tout surveiller à 100%.

Ainsi, le ministère de l’Environnement a interdit la production du charbon de bois à moins 100 km de la ville, « mais l’extension de la ville de Ouagadougou  fait que les gens sont obligés d’abattre les arbres », a-t-il expliqué.

tga 2En ce qui concerne les espèces forestières protégées, il a souligné que tous les arbres sont certes protégés, mais il existe une liste des espèces dites intégralement protégées. 

« Il y a une différence entre ‘’protégé’’, ‘’partiellement protégé’’ et ‘’intégralement protégé’’. Un arbre peut été protégé soit pour sa valeur économique, soit pour sa rareté. Par exemple le karité, le néré, le dattier du désert, le caïlcédrat et le bois de rose sont protégés. Le piliostigma reticulatum (bagandé en mooré) n’est pas intégralement protégé quand il est petit, mais quand il devient grand il le devient», a fait savoir Béyé Gué.

A en croire le forestier, le bois de rose, dont les feuilles sont prisées par le bétail, est constamment élagué par les éleveurs.  « Par conséquent ces arbres n’ont plus le temps de faire les fruits pour pérenniser l’espèce. Dans la zone ouest de la Kossi, on ne peut plus voir un jeune karité, un jeune néré. Il faut donc planter des espèces locales pour remédier à cette situation », a conclu le chef du service départemental de l’Environnement de Loumbila.

Aly Tinto

basv uneC’est actuellement le Mois national de l’arbre au Burkina Faso. Plusieurs activités de reboisement sont organisées à cette occasion partout dans le pays. Radars Info Burkina s’est entretenu avec Béyé Gué, chef du service départemental de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique de Loumbila, pour savoir comment procéder à la multiplication végétale.

«Quand on plante, c’est pour s’adapter au changement climatique. Sans arbre, il n’y a pas de vie humaine. Mais sans les hommes les arbres vivent. Donc l’homme doit impérativement planter pour survivre », a dit en guise d’introduction Béyé Gué. 

S’agissant de la multiplication végétale, il existe différentes techniques : il y a la plantation avec les plants en pots et la plantation avec des arbres à racines nues, c’est-à-dire ce qui est extrait directement du sol pour être planté dans un autre lieu.

S’agissant de la mise en terre, « pour un plant produit dans un pot il faut forcement enlever le pot. Il faut d’abord découper le fond du pot avec un sécateur. S’il y a des racines qui débordent et sont pliées, il faut les couper. Par la suite, on peut planter sans problème. Pour les racines nues, il faut d’abord s’assurer qu’elles ne sont pas fanées ou coupées au milieu. Donc il faut couper les racines qui ne sont plus favorables à la vie de plante. Par la suite, la plantation peut se faire dans les trous déjà creusés », a expliqué le chef du service départemental de l’Environnement.

Selon lui, en matière de plantation, c’est celle classique que les gens ont l’habitude de faire. «D’abord, c’est la production des plantes dans la pépinière, ensuite choisir un site approprié à l’arbre. Pour la mise en terre, il faut procéder au piquetage, c’est-à-dire à l’identification du lieu où on doit planter l’arbre. Par exemple sur un hectare si on veut un écartement  4X4 entre les arbres, nous avons 625 plants. Donc on doit marquer un piquetage de 625 trous avant la troueaison. En creusant les trous, on  enlève la toute première terre qui est riche pour la mettre de côté. basv 2La dernière terre qui est en profondeur et qui n’est pas riche en éléments nutritifs pour l’arbre doit être séparée de l’autre. Pour le rebouchage, on prend la première terre pour mettre en première position pour faire profiter les racines de l’arbre. Vient ensuite la dernière terre », a détaillé Béyé Gué.

Il a en outre souligné que c’est très important de reboiser avec des espèces fruitières locales car beaucoup d’espèces locales sont en voie de disparition.

«En plus, les arbres fruitiers ont une valeur économique plus grande car plusieurs personnes tirent des bénéfices de la vente de leurs fruits. Beaucoup ont même pu acquérir des engins grâce à ces arbres fruitiers. Mais si on ne songe pas à les planter, à la longue il n’y en aura plus. Donc c’est vraiment nécessaire de les planter pour assurer la continuité », a-t-il soutenu.

Pour trouver les semences des espèces fruitières locales, il a fait savoir qu’il existe une technique de récolte. « Il faut que le fruit soit d’abord mûr et que l’arbre soit sain. Pour enlever les graines, il faut au minimum 100 mètres. En récoltant les fruits, il faut les mettre dans un tissu ou un sac qui est sec sans qu’ils touchent le sol. En tombant au sol, le fruit peut être contaminé », a précisé le spécialiste. 

En matière de vulgarisation, il a indiqué que le ministère de l’Environnent est en train de faire la promotion des espèces locales. « Les pépiniéristes en sont conscients. Quand ils produisent, ça ne suffit pas », a-t-il conclu.

Aly Tinto

afrkSept figures de la scène musicale burkinabè viennent de reprendre ensemble le titre « One love » de Bob Marley.   Il s’agit d’Alif Naaba, de Smarty, de Floby, de Sidir, de Sissao, de Maria Bissongo et de Nourat. Radars Info Burkina s’est entretenu avec Olivia Bissiau, membre de l’association Africa for Africa, par ailleurs initiatrice de ce collectif musical, pour en savoir davantage sur ce projet. « Cette chanson est un hymne à la paix qui bercera les gens jusqu’au 18 décembre prochain, date du concert pour la paix », a-t-elle indiqué.

Ils sont une dizaine, les professionnels de la société civile à porter le concept Africa for Africa, et ils ont décidé d’organiser un concert pour la paix.

« Afrika for Africa, c’est la valorisation des cultures panafricaines qui sont, pour nous, essentielles à la paix durable. C’est toute une histoire que l’on veut écrire avec les Burkinabè et avec les autres populations de la sous-région. Aujourd’hui, ce concept est connu à travers ‘’One love Burkina’’, une reprise du titre ‘’One love’’ de Bob Marley. Et nous n’avons pas choisi ce titre par hasard. En effet, Bob Marley l’avait chanté en 1978, lors du concert pour la paix en Jamaïque. Et vu la notoriété de Bob Marley ici au Burkina, cette reprise dudit titre par 7 artistes a tout son sens », a expliqué pour commencer Olivia BissiauElle a souligné que ces 7 artistes représentent tout le Burkina dans sa diversité culturelle et qu’il était très important pour Africa for Africa que les langues les plus parlées au Faso puissent s’exprimer. 

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« Nous sommes en train de réussir notre pari. Cette chanson est un hymne à la paix qui bercera les gens jusqu’au 18 décembre prochain, date à laquelle est prévu le Concert pour la paix, dont le parrain est le maestro Toumani Diabaté, qui a du reste trouvé l’idée absolument géniale. Ce sera un concert gratuit. Nous considérons que la culture doit aller vers les gens. Donner la possibilité aux Burkinabè qui n’ont pas les moyens de voir un concert de Toumani Diabaté et d’autres stars de pouvoir y assister, c’est important pour nous. Le ticket d’entrée, ce sera un tee-shirt blanc. Le lieu du concert sera précisé ultérieurement, tout comme les noms des stars qui vont y prester. C’est un spectacle que nous organiserons sur fonds propre. C’est pourquoi nous souhaiterions être soutenus par des sponsors, car un tel événement doit se tenir au Burkina avec les Burkinabè», a  poursuivi Olivia Bissiau.

« Autour de cette énergie positive, on peut faire bouger les lignes comme ce fut le cas des trois concerts de référence que sont Woodstock en 1969 aux Etats-Unis contre la guerre du Vietnam, le fameux concert de Bob Marley en avril 1978 qui a fait découvrir la Jamaïque au reste du monde et live Aid en 1985 à Londres contre la famine en Ethiopie. Nous souhaitons que ce concert pour la Paix soit dupliqué l’année prochaine à Bamako ou à Abidjan. Nous voulons donner de l’espoir, ouvrir les gens à la lumière et combattre l’obscurantisme », a-t-elle poursuivi.

afrika 3En ce qui concerne la mise en place du collectif « One love Burkina », Africa for Africa a réfléchi à qui pouvait reprendre le titre « One love » de Bob Marley. « Il fallait que ces artistes puissent chanter sur un rythme reggae pour éviter que la chanson de Bob Marley soit dénaturée. En outre, ils devaient être fédérateurs et porteurs d’un message et accepter de chanter ensemble. Nous avons donc traduit les paroles de Bob Marley et leur avons demandé de s’imprégner du texte et de proposer les paroles qui leur venaient. A l’exception de Nourat qui reprend le premier couplet de Bob Marley en anglais, les autres ont proposé leurs propres paroles. A un moment donné en studio on s’est dit que c’était génial, extraordinaire ce qui était en train de se passer. Il y avait l’osmose entre les musiciens, les techniciens », a confié l’initiatrice de « One love Burkina ».

Selon Olivia Bissiau, les 99% de la chanson ont été réalisés ici au Burkina.  « Elle a été mixée par un des mixeurs de Rihanna. Ce que l’on visait, c’était l’excellence. Et je pense que le résultat est à la hauteur de nos espérances. Le retour du public est incroyable. YouTube n’est pas encore un média très utilisé par les Burkinabè mais après seulement 6 jours de publication, on est à plus de 20 000 vus sur YouTube. Quand on y ajoute les partages, on est à plus de 100 000 vus », s’est-elle réjouie.

Aly Tinto

arbor uneAoût est le mois national de l’arbre au Burkina Faso. Cette année, la province de l’Oubritenga a choisi la commune de Loumbila pour organiser des activités de reboisement. Après la cérémonie symbolique de plantation le 14 août 2020, ce sont environ 300 plants qui seront donc mis en terre le jeudi 20 du mois courant dans le village de Silmiougou.  

 La 1re édition de la Journée de l’arbre à Loumbila est placée sous la présidence du maire de cette petite commune située à quelques kilomètres de la capitale, Paul Taryam Ilboudo. Pour l’occasion, des exposants ont présenté des tisanes et des aliments faits à partir d’espèces locales ainsi que des fruits.

« Le maire de la commune de Loumbila et les conseillers municipaux ont décidé de mettre l’arbre en valeur chaque année pour que la génération future puisse savoir que la coupe abusive du bois nous conduit au péril. C’est ainsi que nous nous sommes réunis pour lutter contre la désertisation.  Aujourd’hui, en plus du gouverneur de la région du Plateau central et du haut-commissaire de la province de l’Oubritenga, il y a plusieurs invités. Nous avons également organisé un marathon. Les participants auront à parcourir 15 km. Ils partiront de la commune de Dapelogo avec pour destination celle de Loumbila. » C’est en ces termes qu’a planté le décor Ambroise Compaoré, président de la commission environnement et développement local de la commune de Loumbila, par ailleurs président du comité d’organisation de cette activité.

arbor 2Il a précisé que chacun des marathoniens recevrait des plants, et les plus méritants des prix. Après la cérémonie de plantation symbolique, le jeudi 20 août il est prévu le reboisement d’un site dans le village de Silmiougou.

arbor 3« Nous allons mettre en terre au moins 300 plants. Il s’agit de plantes médicinales comme le moringa et d’espèces locales comme le néré, le karité et le raisin. Mais les habitants du village recevront des arbres fruitiers, notamment des manguiers, que nous les invitons à planter à domicile », a souligné Ambroise Compaoré.

A l’en croire, le site reboisé sera bien entretenu pour éviter que les arbustes soient détruits par les animaux.  

« Depuis trois ans nous organisons des campagnes de reboisement, mais la plupart se sont soldées par des échecs. C’est pourquoi cette année nous avons décidé d’acheter environ 300 mètres de grillage pour la protection des plants qui seront mis en terre », a-t-il conclu.

Aly Tinto   

arft 2C’est une longue course-poursuite qui a eu lieu entre les « Chinois » et les forces de sécurité ce 12 août 2020 dans l’après-midi au   rond-point des Martyrs à Ouagadougou, à l’occasion du 1er anniversaire de la mort d’Ange Didier Houon, dit Dj Arafat.  Radars Info Burkina a pu observer cette scène. 

Le lundi 12 août 2019, Dj Arafat décédait des suites d’un accident de moto à Abidjan. A l’occasion de l’an I de sa mort, des hommages sont rendus dans la capitale du Burkina Faso au roi du « coupé décalé ».

C’est ainsi que dans la soirée de ce mercredi, plusieurs « Chinois » (NDLR : C’est ainsi que se font appeler les adeptes d’Arafat) juchés sur des motos, certains portant un casque de protection et d’autres pas, ont pris d’assaut le rond-point des Martyrs dans le but de rendre hommage à leur idole.

«Mais à notre grande surprise, la police est arrivée et a commencé à nous disperser», a regretté un « Chinois » arborant un tee-shirt  à l’effigie du « Daïshi » que nous avons croisé.  

Quand nous sommes arrivé devant une station voisine du rond-point des Martyrs, des adolescents habillés pour la plupart en noir s’étaient regroupés à cet endroit avec leurs engins à deux roues. Les pompistes ont même dû arrêter momentanément de servir du carburant aux clients afin « de ne pas s’exposer », comme ils l’ont eux-mêmes confié.

« Je suis venu admirer les motards qui ont décidé de rendre hommage à Dj Arafat, vu que lui aussi était un motard. On est un peu déçu que la police  ait décidé d’empêcher cet hommage», a dit un fan d’Arafat.

arft 3De l’aveu de certains fans du « Yôrôbô », l’information relative au rassemblement audit lieu a été relayée sur les réseaux sociaux. 

A un moment donné, alors que nous étions toujours présent, un pick-up de policiers prit la direction de la station d’essence ; ce fut alors la débandade. Ça courait dans tous les sens au point que la circulation routière était perturbée. 

Toutefois, cette course-poursuite avec les forces de l’ordre n’a pas empêché quelques irréductibles de se livrer à des acrobaties sur la voie publique et de rouler à tombeau ouvert pendant un bout de temps.

D’autres fans d’Arafat qui étaient en voiture sur les lieux et à qui la police a intimé l’ordre de partir nous ont confié ceci : « Nous sommes des Chinois dans le cœur. Chacun d’entre nous ici aimait Dj Arafat. C’est une façon de manifester notre joie et notre douleur en même temps. C’est par passion qu’on est ici. La police est en train de faire son travail. D’autres personnes sont ici pour faire des bêtises. Cette présence de la police va permette d’éviter beaucoup d’accidents.» 

Quand nous quittions les lieux vers 18h, la course-poursuite se poursuivait. 

Aly Tinto

rlgion uneAu Burkina Faso, la religion traditionnelle est désormais prise en compte dans l’Observatoire national des faits religieux (ONAFAR), à l’issue du Conseil des ministres du jeudi 6 août 2020. Radars Info Burkina s’est penché sur une communication de Bétéo Denis Nébié, chargé de recherche à l’Institut des sciences de la société (INSS-CNRST), intitulée : «Quelle contribution des chefs coutumiers et traditionnels dans la promotion des pratiques culturelles positives pour le renforcement de la cohésion sociale ?»

 « S’il est vrai que chaque société devrait être forte sur ses propres bases, comment Kamita pourrait-elle faire pour conjuguer la tradition à la modernité ? Avec une tradition forgée depuis nos aïeux sur une vision du monde grégaire et une modernité orientée essentiellement sur l’individualisme, le mariage peut-il prendre ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord, cela me semble possible !  Premièrement parce que, même si nos ancêtres n’avaient pas subi le sort qui a été le leur, ils auraient tout de même vécu jusqu’aujourd’hui. Deuxièmement parce que la réalité de l’être humain, est de vivre dans des groupes qui se sont toujours rencontrés à un moment ou à un autre de leur histoire. La conclusion logique est que la manière dont nos ancêtres auraient réagi et se seraient adaptés, c’est à nous de le faire aujourd’hui. Même s’ils auraient eu, il est vrai, beaucoup plus de facilité à s’adapter que nous, étant leurs fils, nous pouvons également relever le défi », a indiqué le Bétéo Denis Nébié.

Comment procède-t-on quand un problème survient dans la communauté ?

Selon le chargé de recherche, quand un problème survient, il faut d’abord rechercher sa cause, sa nature, son origine, ses implications éventuelles sur la société, etc. « Pour ce faire, le chef de terre convoque les notables du village à l’endroit dit des ancêtres et leur annonce son intention de se renseigner sur ledit problème. Le lendemain, il envoie ses « fɩra » consulter. Ceux-ci savent où aller, ayant une longue expérience », a-t-il précisé.

Après le diagnostic du problème, vient la recherche de la solution. « Dans notre zone, cela se passe de la manière suivante : les notables sont avertis qu’il y a un problème qui doit être solutionné. Si cela concerne une personne, une famille, un quartier ou un groupe particulier, celle-ci ou celui-ci sort le premier pour se rendre à l’endroit où les débats vont être menés, c’est-à-dire à la place des ancêtres. Tout le reste du village sort rejoindre les premiers arrivés. Le plus ancien du village et sa suite saluent le chef de terre. Il explique ensuite qu’il a été convié à une rencontre sur un problème à résoudre. rlgion 2Le chef de terre est ensuite invité à décliner le motif de la réunion. Tour à tour, ceux-ci prennent la parole pour donner leur point de vue sur le problème, les explications du devin, ainsi que leurs avis respectifs sur les perspectives de la question à résoudre. Toutes ces interventions sont ponctuées de vœux et de souhaits formulés auprès des ancêtres, de la terre, de la forge, du marigot, de la montagne, de la brousse, etc. A la fin de leurs interventions, le chef de terre invite le détenteur du couteau, qui est en l’occurrence toujours un neveu, à faire les sacrifices indiqués par le devin. A la fin, le chef de terre et le plus ancien formulent des vœux pour l’atteinte des objectifs du sacrifice ainsi que pour la santé et la paix dans le village», a donné en guise de détails M. Nébié.

En matière de leçons à tirer de ces procédures, « la première est que pour un problème du village ou d’un de ses groupes particuliers, tout le monde est présent. Personne ne peut soutenir qu’il a été évité pour quelque raison obscure que ce soit. La procédure ayant été scrupuleusement respectée, l’adhésion ne peut être que générale. La seconde leçon qui dérive de la première est qu’il s’établit une confiance entre les membres de la communauté. Il ne viendrait alors à l’esprit de personne de ne pas respecter la suite des évènements. Une autre leçon est que tout le monde a communié à travers le produit du sacrifice en mangeant ensemble. »

Pour le chargé de recherche, l’Etat est responsable de chacun de nous, « dans notre entièreté (physiquement et spirituellement) ! ».  « Cela signifie également que tous, nous devrons accepter que si nous sommes de telle ou telle croyance, de telle ou telle confession, c’est parce que nous sommes d’abord vivants et en bonne santé.  L’Etat a donc l’obligation de contraindre, s’il le faut, chacun de nous à respecter ces vérités élémentaires. Il faudrait que notre Etat crée des structures qui obligent chacun à rester correct sur cette question », a-t-il souligné.  

Pour finir il recommande à nos dirigeants la consultation des devins. « Selon un proverbe de chez nous, les problèmes surprennent rarement celui qui fréquente les devins, car ils avertissent avant de survenir ! Il est évident que ce serait faire preuve de paranoïa que de passer tout son temps chez des devins qui, avec la mondialisation, sont pour la plupart devenus des charlatans. Mais ne serait-ce que périodiquement, il est bon de recourir à ces intermédiaires qui peuvent réellement être utiles. Je suis conscient de la réaction que les gens auront à cette proposition. Mais à un certain moment, il faut savoir assumer ses responsabilités », a-t-il conclu.

Aly Tinto

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