« Suite aux perturbations des relevés des mois d’avril et mai 2020 liées aux mesures barrières internes prises dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, des anomalies sont survenues dans la facturation. Conscient de cette situation, l’ONEA procède actuellement au retraitement des factures des mois d'avril et mai 2020 comportant des anomalies », a indiqué le lundi 6 juillet 2020, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA).
«Les factures corrigées vous seront donc remises dans les meilleurs délais en remplacement des précédentes, avec de nouvelles dates limites. Les abonnés concernés, ayant déjà effectué des paiements, bénéficieront d'un avoir qui sera positionné sur leurs comptes clients », a poursuivi l’ONEA.
« Dans la dynamique de la transparence, une série de rencontres est programmée avec les associations de consommateurs pour vous rendre compte des actions correctives entreprises et mieux prendre en compte vos différentes attentes », a conclu le communiqué.
Après son meeting le samedi 4 juillet 2020, la coalition syndicale a lancé un mot d’ordre de grève générale de 48h qui a débuté aujourd’hui, 8 juillet 2020, en vue d’exiger la satisfaction de sa plate-forme revendicative. Radars Info Burkina s’est rendu dans quelques services. Lisez son constat.
Dans la cour du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO), les mouvements de personnes sont ceux habituels. Une ambulance des sapeurs-pompiers est en train de quitter le service des urgences. Au niveau de la maternité, la salle d’accouchements est fonctionnelle.
«Je suis venue pour mon pansement post-césarienne, mais on m’a fait savoir qu’il y a grève aujourd’hui et demain. Je vais donc revenir vendredi », nous confie Mme Ilboudo, tenant son bébé dans les bras. Une autre femme est assise à même le sol, adossée à un des murs du bâtiment. « Je suis venue rendre visite à une femme qui a accouché récemment. On lui a donné des examens à faire mais à cause de la grève, elle n’a pas pu les effectuer pour le moment », nous dit-elle.
Aux urgences pédiatriques, plusieurs salles sont occupées par des personnes en blouse blanche. Des soins sont administrés à des enfants et le service minimum y est assuré. Selon une source proche de la direction, la néonatalogie n’est pas concernée par la grève. Le service minimum est assuré dans les autres services.
Aux urgences traumatologiques, nous constatons qu’il y a beaucoup de monde. M. Sawadogo, qui y est avec un patient, nous confie : « Ils ont prévu de nous libérer aujourd’hui. Le major était de passage. Nous attendons le médecin mais apparemment il est pris. Le problème est qu’ils sont débordés. Les accidentés sont nombreux». Aux urgences psychiatriques nous croisons Modeste Méda, secrétaire général adjoint du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) au CHU-YO. « Nous sommes en train de faire le tour des différents services pour voir comment la grève est suivie. Nous avons mis en place un dispositif au niveau des urgences et des blocs opératoires, où le service doit se poursuivre. Nos militants y sont pour assurer le service minimum. Nous nous assurons que les agents sont présents pour le travail. Le constat est que dans les services où nous avons décidé de ne pas travailler, le mot d’ordre est respecté. C’est le même cas dans les services où nous assurons le service minimum. Mais à ce niveau, nous avons des difficultés avec nos militants puisque nous leur disons de rester travailler alors que par la suite ils sont victimes de coupures de salaire. Néanmoins nous leur avons demandé de rester travailler. Nous sommes satisfaits que les dispositions que nous avons prises soient bien respectées », a-t-il affirmé.
Après le CHU-YO, nous nous rendons au Trésor public. Dans la première salle d’accueil, tous les guichets sont fermés. Les sièges sont vides de clients. Mais un peu plus loin, nous remarquons la présence de quelques clients dans une autre partie du bâtiment. Beaucoup d’entre eux ont des chèques en main. A cette aile du bâtiment, 5 guichets sont fonctionnels.
Selon la coalition syndicale, « cette grève vise, une fois de plus, à interpeller le gouvernement sur la nécessité d’une résolution diligente et correcte de la plate-forme contenue dans le préavis de grève du 27 février 2020 ainsi que de la levée et de l’arrêt des mesures répressives contre les travailleurs en lutte ».
La ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal, a présidé ce mardi 7 juillet la cérémonie de remise officielle de bourses d’excellence au profit de 72 élèves et étudiantes et de fonds d’accompagnement à 10 associations et groupements féminins. Les élèves ont reçu chacun un chèque d’un montant de 275 000F CFA, les étudiantes un chèque d’un montant de 500 000F francs et les groupements/associations féminins un chèque d’un montant de 1 000 000 F.
Le gouvernement burkinabè bénéficie depuis 2010 de l’appui de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), à travers son Centre pour le développement du genre (CDDG), de subventions dans le but de lever les contraintes auxquelles les filles et les femmes sont confrontées dans les domaines de l’éducation et de l’entrepreneuriat.
«Au titre de l’année scolaire 2019-2020, 72 bénéficiaires, à savoir 24 étudiantes et 48 élèves, dont 2 garçons, tous issus de différents établissements d’enseignement secondaire et supérieur du pays, ont été sélectionnés. En outre, au titre de l’année budgétaire 2019, 10 associations et groupements féminins ont été sélectionnés pour bénéficier du programme entrepreneuriat. Ils l’ont été sur la base de leur dynamisme, de leur visibilité et de leur efficacité sur le terrain », a indiqué la ministre de la Femme.
Tièna Coulibaly, représentant résident de la CEDEAO au Burkina Faso, était aux côtés du ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Toussaint Tiendrébéogo, à cette cérémonie. « Convaincue que le développement souhaité ne peut se réaliser sans les femmes, qui représentent plus de la moitié de la population de notre espace, la CEDEAO a adopté une stratégie genre pour la période 2010-2020. Pour la réalisation de cette stratégie, le CCDG accompagne les Etats membres à travers divers projets et programmes prenant en compte des catégories sociales victimes d’inégalités liées au genre. Au Burkina, le CCDG accompagne trois programmes, à savoir le programme de soutien médical et financier aux femmes et filles souffrant de la fistule obstétricale, le programme d’appui aux associations et groupements féminins œuvrant dans le domaine de la transformation des produits agricoles, halieutiques et artisanaux et le programme de bourse pour les filles et garçons issus des familles défavorisées» , a déclaré M. Coulibaly.
Assiéta Ouattara fait partie des étudiantes bénéficiaires d’une bourse. Tout en saluant cette initiative, elle relève toutefois que les bénéficiaires rencontrent des difficultés dans l’utilisation de ladite bourse. « En effet, certains parents ne demandent pas notre avis avant d’utiliser l’allocation, si bien qu’elle est parfois utilisée à d’autres fins. Pour une gestion efficace et efficiente de notre bourse, nous recommandons, entre autres, au ministère de la Femme et à la CEDEAO la sensibilisation des parents à un usage à bon escient de la bourse, le suivi régulier des bénéficiaires en cours d’année scolaire, la remise de la bourse aux bénéficiaires dans les meilleurs délais pour leur permettre de payer la scolarité en début d’année et l’augmentation du montant alloué », a-t-elle souhaité.
« Ce sont des cas isolés d’immixtion des parents dans l’utilisation de la bourse, mais cela est dû au fait que ces parents vivent dans la précarité. Pour faire des études, il faut bien manger. D’où la nécessité d’avoir un accompagnement global. Ces personnes qui ont besoin d’accompagnement peuvent nous contacter et nous allons leur venir en aide au lieu d’utiliser les ressources allouées aux études de leurs enfants à d’autres fins», a réagi Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal.
Dans le cadre de la promotion du vivre-ensemble, Radars Info Burkina a effectué un déplacement au sein de la radio-télé confessionnelle Al Houda (radio et télé islamiques de Ouagadougou) pour savoir ce qui est fait en matière de culture de la tolérance et de la paix au sein de ce média.
Lassané Sanfo est chargé des programmes de la télé Al Houda. Selon lui, beaucoup d’émissions sont réalisées pour la promotion du vivre-ensemble. «Dans la majeure partie de nos émissions, la question du vivre-ensemble est abordée. Souvent, nous entrons en contact avec des personnes-ressources pour parler du renforcement de la paix et de la cohésion sociale. Les animateurs des émissions abordent le sujet de la tolérance religieuse à tout moment. A travers les émissions interactives, nous avons un écho favorable des auditeurs qui nous encouragent à aller dans ce sens », a-t-il indiqué.
Quant à Abdoul Ganio Sanfo, chef des programmes de la radio Al Houda, il affirme qu’à la radio également, beaucoup d’émissions sont consacrées à la culture de la tolérance religieuse et de la paix. «Les émissions ou les prêches que nous diffusons sont contrôlés. S’il y a un prêche dans lequel le prêcheur tient des propos de nature à porter atteinte à l’entente entre les musulmans et les non-musulmans, si nous pouvons censurer cette partie nous le faisons. Autrement, si nous trouvons que cela va dénaturer le prêche, nous ne le diffusons simplement pas. C’est, à mon avis, déjà un pas en matière de tolérance religieuse », a-t-il souligné.
Selon lui, la radio accompagne ceux qui font des activités sur le vivre-ensemble. « Par exemple, il y a le Centre culturel islamique du Burkina (CCI-B) qui travaille beaucoup pour le vivre-ensemble au Burkina Faso. C’est un centre qui regroupe la plupart du temps d’autres confessions pour beaucoup d’activités. Chaque fois que ces personnes ont une activité sur le vivre-ensemble, nous n’hésitons pas à les accompagner. Nous pensons que cela est vraiment notre rôle. En plus de cela, je peux dire qu’on a une bonne collaboration avec les autres religions, surtout les médias. Par exemple à TV Maria et Radio Ave Maria (la télé et la radio catholiques de Ouagadougou),on a des collaborateurs avec qui on travaille sans problème », a ajouté Abdoul Ganio Sanfo.
Abdoul Salam Tiendrébéogo est animateur-diffuseur à Al Houda TV. Voici ce qu’il nous a confié : «En matière religieuse, gérer des émissions, surtout celles interactives, n’est souvent pas facile. Si toutefois nous constatons que l’auditeur ou le téléspectateur veut déborder le sujet du jour, on essaie de le lui faire comprendre et on lui demande de rester sur le sujet. Si un intervenant s’obstine à ne pas rester sur le sujet donné, alors on l’interrompt. Mais la plupart de nos auditeurs et téléspectateurs sont compréhensifs. Parmi eux, il y a des musulmans mais aussi des non-musulmans».
Les étudiants de l’Institut panafricain d’études et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC) ont organisé le samedi 4 juillet 2020 au sein de cet établissement supérieur une journée dédiée aux aînés de l’ex-département de journalisme et communication de l’Université Joseph Ki-Zerbo et de l’IPERMIC. Les étudiants ont exposé leurs préoccupations aux aînés. Les échanges et le partage d’expériences ont duré des heures et ont été fortement appréciés.
Nombreux sont ceux qui ont répondu à l’invitation de leurs « petits frères » de l’IPERMIC. Au nombre des journalistes on peut citer, entre autres, Simon Gongo de la télévision nationale, Stéphanie Zongo et Aubin Guébré de la télévision BF1, Kader Traoré de L’ObservateurPaalga et Asmao Kaboré de Radio Oméga. S'agissant des communicateurs, il y avait Boureima Ouédraogo de l’Office national des télécommunications (ONATEL), Ousséni Badini de l’ONG Christoffel Blindenmission CBM (Mission chrétienne pour les aveugles), Christian Koné de la Maison de l’entreprise, Gabriel Kambou de Simisso communication, etc.
«L’IPERMIC, c’est la famille ; cette famille qui lie plusieurs générations brise les barrières et crée la convivialité entre les étudiants eux-mêmes et entre étudiants et enseignants. Cela passe d’abord par une prise de contact, la reconnaissance des efforts de nos prédécesseurs pour le travail abattu. C’est dans ce cadre que le club des étudiants en communication et journalisme de l’IPERMIC a eu l’idée d’initier cette journée spéciale des aînés. Une fois que la famille sera rassemblée, toutes les inquiétudes liées à cette famille deviendront l’affaire de tous », a indiqué Salif Zongo, président du club des étudiants de l’IPERMIC, dans son message de bienvenue.
S'agissant des préoccupations, Salif Zongo a informé leurs aînés de la difficulté pour les étudiants d'obtenir un stage et de la question de l’orientation. «C’est l’occasion pour nous de vous solliciter de nous accompagner dans l’obtention de stages et de faciliter notre insertion socioprofessionnelle », a-t-il demandé.
Dr Firmin Gouba, directeur de l'IPERMIC, dans son mot de bienvenue, a déclaré : « C’est un réel plaisir de voir tous ces invités autour de la table. Ils constituent des exemples et je souhaiterais que vous, étudiants, leur emboîtiez le pas. Ce que nous demandons aux jeunes, c’est de la rigueur et du professionnalisme dans le travail. Cette rigueur a toujours été notre credo. Les personnes autour de cette table, si elles n’avaient pas fourni un minimum d'efforts, n’auraient pas eu le courage de venir ici aujourd’hui parce qu’elles ne seraient pas des modèles. C’est un plaisir de voir qu’on a formé des cadres de ce pays. Vous, étudiants, sachez que la concurrence est aujourd’hui très rude, donc il vous faut faire l’effort de vous mettre au-dessus de la mêlée.»
Passé ces exhortations, place aux échanges directs entre les étudiants et leurs aînés. Gabriel Kambou, après plusieurs années dans le journalisme, dit s'être reconverti dans l’entrepreneuriat agricole. « Je suis retourné à la terre. Aujourd’hui, je fais de l’élevage et de l’agriculture. Ce n’est pas vraiment la recherche du profit ou de la richesse mais la quête de l’autonomie et de l’indépendance personnelle qui m’a amené à faire tout et rien à la fois. Aujourd’hui, je suis très heureux où je suis. Communicateur, je suis toujours correspondant de presse », a-t-il confié. Il a conseillé à ses jeunes frères de beaucoup lire.
« De mon point de vue, l’option est certes importante mais le principal, c’est de s’assurer d’être bien formé. C’est essentiel. Cette formation passe par un investissement personnel au-delà du diplôme. S'agissant des demandes de stages, j’en reçois énormément de l’institut et nos portes restent ouvertes », a affirmé Mikaïlou Kéré, responsable de la communication de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG).
«Je viens de lancer une plateforme en ligne qui s'appelle Repère Magazine. L’ambition, c'est justement d’aider les élèves et étudiants à choisir la filière ou l’option qui leur convient car cela est déterminant dans la suite de leur vie», a fait savoir Stéphanie Zongo.
En ce qui concerne les stages, « j’ai été déjà contacté en la matière, il y a un projet de contrat qui est en vue», a indiqué Alexis Yaméogo, responsable à la communication du Laboratoire national de santé publique (LNSP).
«Les échanges ont été très fructueux. Le parcours de certains aînés et l’abnégation avec laquelle ils ont travaillé pour arriver là où ils sont forcent l’admiration», s’est réjouie Sylvanie Thiombiano, étudiante en 3e année, option communication pour le développement, à l’IPERMIC.
Le moins qu’on puisse dire est que ces échanges, qui ont eu lieu dans une ambiance confraternelle et bon enfant, ont été très instructifs pour les journalistes et communicateurs en devenir.
La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) a tenu, comme initialement prévu, un meeting ce samedi 4 juillet à Ouagadougou. Il s’est agi pour elle, au cours de cette rencontre, de réaffirmer sa volonté d’interpeller le gouvernement une fois de plus afin qu’il « se penche véritablement » sur les différentes plateformes qui lui ont été adressées par les différents syndicats pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de tous les travailleurs du Burkina Faso.
La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), lors de son meeting tenu aujourd’hui, 4 juillet 2020, a exigé la levée sans délai des sanctions infligées aux 3 travailleurs des impôts dernièrement révoqués, la restitution des salaires des autres fonctionnaires suspendus et ou coupés « illégalement », l’annulation des « mutations arbitraires » d’agents de la RTB et de Sidwaya et l’examen sérieux et diligent par le gouvernement de sa plateforme revendicative. Elle a aussi prévenu, par la voix de son secrétaire général, Bassolma Bazié, que sa posture dans les luttes à venir serait fonction de l’attitude du gouvernement.
Il serait illusoire, a martelé la CGT-B, de penser que le temps pourrait avoir raison de sa détermination dans la lutte. Ce meeting qui marque le redémarrage de la lutte syndicale « vise principalement à interpeller une fois de plus le gouvernement afin qu’il se penche véritablement sur les différentes plateformes qui lui ont été adressées par les différents syndicats. La pandémie de Covid-19 a été utilisée par le gouvernement pour tenter d’opposer les travailleurs à la population, lequel gouvernement est resté fidèle à ses manœuvres dilatoires et électoralistes au détriment de la santé du peuple » : tel a été le réquisitoire de M. Bazié. En effet, a soutenu le SG de la CGT-B, les manifestations ont été suspendues par les syndicats pour se plier aux mesures consécutives à la survenue de la Covid-19 mais le gouvernement a saisi cette opportunité pour faire passer ses mesures contre les libertés et le pouvoir d’achat des travailleurs. Dans le même temps, a-t-il ajouté, le gouvernement a eu une communication tendant à faire croire qu’il est ouvert au dialogue et que ce sont les syndicats qui ne sont pas sur la même longueur d’onde. A en croire la CGT-B, depuis la dernière grève générale du 7 mars 2020, qui a été bien suivie sur toute l’étendue du territoire national, elle n’a reçu jusqu’à ce jour aucune invitation à une quelconque rencontre de négociation avec le gouvernement. Pire, l’exécutif n’aurait répondu à aucune des correspondances que les regroupements syndicaux lui ont adressées.
L’évolution des événements ces dernières semaines montre à souhait, selon les syndicalistes, que les griefs de la CGT-B à l’endroit du gouvernement burkinabè sont fondés. La preuve, selon eux, ce sont les nombreux cas de malversations révélés par la presse. Il s’agit, a cité M. Bazié, de l’incarcération pour enrichissement illicite de l’ancien ministre de la Défense, des « frasques » du maire de la ville de Ouagadougou et des transactions de corruption dans l’attribution de marchés publics comme le montrent certains audio incriminant Adama Kanazoé, de l’acquisition de 300 ambulances par crédit-bail, entre autres. S’agissant de la fonction publique, la CGT-B dénonce le recrutement d’agents plus par le biais des mesures nouvelles que par concours directs, car des fraudes auraient lieu dans le cadre de ces recrutements dits spéciaux.
Pour réduire les risques et permettre à l’enfant de grandir en bonne santé, il est établi un calendrier vaccinal que les mères doivent respecter. C’est un calendrier sur lequel sont programmés les différents contacts vaccinaux que l’enfant doit avoir pour être protégé contre diverses maladies. Radars Info Burkina a rencontré le Professeur Fla Kouéta, chef du département de pédiatrie du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO), pour en savoir davantage sur le calendrier vaccinal de l’enfant au Burkina Faso et les vaccins qui y figurent.
Des explications du Pr Kouéta, il ressort que la vaccination est un acte médical qui consiste à administrer des antigènes à un organisme en vue de lui permettre de se préparer à lutter contre une éventuelle maladie ultérieure. « C’est ainsi que le calendrier permet, en fonction de l’âge de l’enfant, de lui administrer ces antigènes lui permettant de se défendre contre des maladies qui seraient survenues s’il n’y avait pas eu de vaccination », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne les vaccins figurant dans ce calendrier, « les contacts commencent déjà dès la naissance avec le BCG (vaccin contre la tuberculose) et dans la première semaine on commence également la vaccination contre la poliomyélite qu’on appelle polio 0. Après ce premier contact, à partir de l’âge de deux mois, l’enfant sera revu. A ce moment, il y a jusqu’à 7 antigènes. Il y a donc beaucoup de vaccins mais les plus importants à retenir dans le penta (qui a cinq éléments) sont les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’haemophilus influenzaede typeB et l’hépatite B. Ensuite, il y a le vaccin contre le pneumocoque et également la polio 1», a énuméré le pédiatre.
Il ajoute que ce sont les mêmes vaccins qui sont administrés à l’enfant jusqu’à son 4e mois. « En outre, il y a les vaccins du 9e mois : il s’agit, en l’occurrence, de la vaccination contre la rougeole-rubéole RR1 et de celle contre la fièvre jaune. Après la première année du môme, précisément vers son 15e mois, il lui est administré la 2e dose de RR qui est le RR2. Au Burkina Faso, il a été adjoint la vaccination contre la méningite », précise le toubib.
Il souligne également qu’en dehors de ces vaccins prévus dans le Programme élargi de vaccination du (PEV) qui sont gratuits et permettent de protéger l’enfant contre beaucoup d’agents infectieux, il existe des vaccins payants qui peuvent être préconisés par les pédiatres pour aider l’organisme de l’enfant à mieux se défendre .
« Au fur et à mesure qu’on démontre l’importance de certains vaccins, les pouvoirs publics et leurs partenaires techniques et financiers les font intégrer au PEV », a indiqué Fla Kouéta.
Selon Mme Zerbo, génitrice, les périodes de vaccination sont respectées une fois que l’agent de santé lui a communiqué les différentes dates. « On ne les oublie jamais », affirme-t-elle. « Pour la santé de son enfant, on doit s’efforcer de ne pas oublier le calendrier vaccinal. Parfois, même mon époux s’implique pour le respect du calendrier vaccinal de notre tout-petit», assure pour sa part Dame Kaboré.
«Quand la maman a oublié la période de vaccination, il faut rattraper le vaccin non administré. C’est pourquoi toutes les occasions contacts avec les services de santé doivent être l’occasion pour l’agent de santé de vérifier l’état vaccinal de l’enfant. S’il y a un oubli, il le signale à la mère de l’enfant et lui indique le service qui peut faire ce vaccin sur place. Nous devons lutter pour réduire les occasions manquées de vaccination », a conclu le chef du département de pédiatrie du CHU-YO.
Le Burkina Faso célèbre en différé ce vendredi 3 juillet la Journée mondiale du donneur de sang, qui se tient sous le thème : « Du sang sécurisé pour sauver des vies ». Il s’agit pour les premiers responsables du centre de transfusion sanguine de faire une halte afin de saluer le mérite des donneurs en les distinguant par des attestations de reconnaissance, des lettres de remerciements et des décorations. Un cross populaire, un tournoi maracana et des jeux de société ont été, entre autres, organisés pour meubler cette journée.
Les donneurs bénévoles de sang sont à l’honneur ce 3 juillet. Ils seront distingués par des attestations, des lettres de remerciements ou des décorations lors d’une cérémonie officielle. Cela, à l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang, célébrée en principe le 14 juin.
Au Burkina Faso, elle est célébrée en différé cette année à cause de la crise sanitaire, à en croire le chef de service du Centre régional de transfusion sanguine de Ouagadougou, Dr Kader Koné. « Cette année, la cérémonie a été différée en raison de la crise sanitaire car les conditions n’étaient pas réunies pour la tenir le 14 juin comme prévu », a expliqué Dr Koné. Ce léger report, a-t-il poursuivi, a permis au Centre de respecter les mesures barrières édictées par le gouvernement. Selon le médecin, cette journée est mise à profit pour saluer le mérite de tous les « valeureux donneurs » qui contribuent à sauver des vies. De façon concrète, il indique qu’à l’occasion de cette cérémonie les meilleurs donneurs seront distingués à travers des attestations de reconnaissance, des lettres de remerciements, des décorations, etc. « Pour être détenteur d’une attestation de reconnaissance ou de toute autre chose de la part du centre de transfusion sanguine, il faut avoir fait au moins 25 dons. En plus de cela, nos dix meilleurs partenaires seront distingués », a-t-il précisé.
Le chef de service du centre de transfusion sanguine a ajouté que bien avant ce jour, la direction a animé sur les plateaux de quelques médias des émissions de sensibilisation pour inciter la population au don de sang. En outre, un cross populaire, un tournoi maracana et des jeux de société ont été organisés pour donner davantage de visibilité à cette journée. Le médecin a terminé en lançant un appel à la population à toujours se mobiliser pour le don de sang afin de permettre de répondre aux besoins des malades. « Avec la crise sanitaire ainsi que la période de palu et de dengue qui s’installe, la consommation de produits sanguins sera très élevée. C’est pourquoi j’invite les uns et les autres à être solidaires et à passer donner un peu de leur sang pour sauver leur prochain, car nul n’est à l’abri d’une transfusion », a-t-il conclu.
En rappel, la Journée mondiale du donneur de sang s’est tenue cette année au pays des hommes intègres sous le thème : « Du sang sécurisé pour sauver des vies ».
Le Burkina Faso est confronté ces dernières années à de nouvelles formes de violence en plus de l’incivisme. Le désœuvrement des jeunes du fait de la fermeture des écoles fait que certains d’entre eux s’adonnent à des combats de rue et d’autres à des acrobaties sur la voie publique avec leur moto, ce qui entraîne très souvent des accidents mortels. Radars Info Burkina est allé à la rencontre du Dr Ludovic Kibora, anthropologue, chercheur à l’Institut des sciences et des sociétés (ISS), pour savoir quelles sont la part de responsabilité des parents et de l’Etat et les solutions pour stopper le phénomène.
Radars Info Burkina : En quoi les parents sont-ils fautifs devant le regain de violence et d’incivisme en milieu jeune au Burkina Faso ?
Ludovic Kibora : « Le problème, c'est que les transformations sociales amènent quelques parents à démissionner. Parce que l'éducation, ce sont des valeurs qu'on ne peut inculquer qu'au sein de la famille. Mais du fait de l'occupation des parents, ils n'ont même pas le temps de dire à leur enfant ce qui est bon ou mauvais. On ne va plus dans les camps d'initiation mais à l'école. Le vide laissé par ces camps doit donc être comblé par la famille. Durant nos enquêtes dans le Sanmatenga, il y a un vieux qui nous a dit que c'est « au pied du plat de repas » qu'on attrape la main de l'enfant espiègle. C’est une façon de dire que l’éducation était diffusée à tous les moments de vie, notamment pendant les repas. Ce sont de petits gestes qui paraissent anodins mais forgent la personnalité de l’individu. De nos jours, l’école semble prendre tout le temps des apprenants. Il faut qu’il y ait un complément de ce que le maître ne peut pas dire ni faire à l’école. Les parents doivent pouvoir accompagner leurs enfants, sinon s’ils doivent tout apprendre à l’école, ils vont être des hommes incomplets.
RB : Quelle est la part de responsabilité de l’Etat face à ces épiphénomènes en milieu jeune ?
LK : A partir du moment où l’Etat même est conscient qu’avec les transformations qui sont en cours il y a des choses qui jouent sur sa stabilité, sur la cohésion sociale, il doit beaucoup s’investir d’autant plus qu’il est très facile de dire que ces phénomènes sont de la responsabilité des parents. Mais lorsque les parents ne semblent pas malgré tout s’investir, il ne faut pas que l’Etat se contente de ces incriminations et occupe les espaces privés avec son autorité publique, c’est-à-dire qu’il entre dans les salons privés. Il doit pouvoir s’investir à différents niveaux et se donner les moyens de renforcer la formation et l’éducation. A partir du moment où on parle de système éducatif et non de scolarisation seulement, il faut mettre tout ce qu’il faut pour répondre à un idéal national, en commençant à renforcer les contrôles, les mécanismes de construction de la personnalité sociale et en prenant les lieux abandonnés par les familles.
RB : Quelles sont les solutions que l’on peut envisager au niveau de tous les acteurs ?
LK : Comme je l’ai dit un peu plus haut, la solution principale, c’est d’amener les parents à être beaucoup plus responsables dans l’éducation de leurs enfants, leur faire comprendre qu’il y a un minimum qui doit être supporté en termes d’inculcation des valeurs sociétales. Il ne faudrait pas qu’ils mettent tout entre les mains d’une institution, si spécialisée soit-elle. Au niveau des jeunes, il faut insister davantage sur les formations qui incluent des éléments de civilité, de solidarité et de citoyenneté de façon générale. Cependant, il ne faut pas tout focaliser sur la répression, car quand il y a trop de répression, il y a des réactions. Personnellement, je donne cours à l’université. Et quand j’entre dans l’amphithéâtre, les étudiants se mettent naturellement debout ; souvent, il y en a même qui m’annoncent. Ce sont des réflexes qu’il faut arriver à inculquer à un certain niveau pour que les gens comprennent pourquoi cela se fait. C’est par la citoyenneté qu’on crée la Nation.