samedi 23 novembre 2024

arft 2C’est une longue course-poursuite qui a eu lieu entre les « Chinois » et les forces de sécurité ce 12 août 2020 dans l’après-midi au   rond-point des Martyrs à Ouagadougou, à l’occasion du 1er anniversaire de la mort d’Ange Didier Houon, dit Dj Arafat.  Radars Info Burkina a pu observer cette scène. 

Le lundi 12 août 2019, Dj Arafat décédait des suites d’un accident de moto à Abidjan. A l’occasion de l’an I de sa mort, des hommages sont rendus dans la capitale du Burkina Faso au roi du « coupé décalé ».

C’est ainsi que dans la soirée de ce mercredi, plusieurs « Chinois » (NDLR : C’est ainsi que se font appeler les adeptes d’Arafat) juchés sur des motos, certains portant un casque de protection et d’autres pas, ont pris d’assaut le rond-point des Martyrs dans le but de rendre hommage à leur idole.

«Mais à notre grande surprise, la police est arrivée et a commencé à nous disperser», a regretté un « Chinois » arborant un tee-shirt  à l’effigie du « Daïshi » que nous avons croisé.  

Quand nous sommes arrivé devant une station voisine du rond-point des Martyrs, des adolescents habillés pour la plupart en noir s’étaient regroupés à cet endroit avec leurs engins à deux roues. Les pompistes ont même dû arrêter momentanément de servir du carburant aux clients afin « de ne pas s’exposer », comme ils l’ont eux-mêmes confié.

« Je suis venu admirer les motards qui ont décidé de rendre hommage à Dj Arafat, vu que lui aussi était un motard. On est un peu déçu que la police  ait décidé d’empêcher cet hommage», a dit un fan d’Arafat.

arft 3De l’aveu de certains fans du « Yôrôbô », l’information relative au rassemblement audit lieu a été relayée sur les réseaux sociaux. 

A un moment donné, alors que nous étions toujours présent, un pick-up de policiers prit la direction de la station d’essence ; ce fut alors la débandade. Ça courait dans tous les sens au point que la circulation routière était perturbée. 

Toutefois, cette course-poursuite avec les forces de l’ordre n’a pas empêché quelques irréductibles de se livrer à des acrobaties sur la voie publique et de rouler à tombeau ouvert pendant un bout de temps.

D’autres fans d’Arafat qui étaient en voiture sur les lieux et à qui la police a intimé l’ordre de partir nous ont confié ceci : « Nous sommes des Chinois dans le cœur. Chacun d’entre nous ici aimait Dj Arafat. C’est une façon de manifester notre joie et notre douleur en même temps. C’est par passion qu’on est ici. La police est en train de faire son travail. D’autres personnes sont ici pour faire des bêtises. Cette présence de la police va permette d’éviter beaucoup d’accidents.» 

Quand nous quittions les lieux vers 18h, la course-poursuite se poursuivait. 

Aly Tinto

rlgion uneAu Burkina Faso, la religion traditionnelle est désormais prise en compte dans l’Observatoire national des faits religieux (ONAFAR), à l’issue du Conseil des ministres du jeudi 6 août 2020. Radars Info Burkina s’est penché sur une communication de Bétéo Denis Nébié, chargé de recherche à l’Institut des sciences de la société (INSS-CNRST), intitulée : «Quelle contribution des chefs coutumiers et traditionnels dans la promotion des pratiques culturelles positives pour le renforcement de la cohésion sociale ?»

 « S’il est vrai que chaque société devrait être forte sur ses propres bases, comment Kamita pourrait-elle faire pour conjuguer la tradition à la modernité ? Avec une tradition forgée depuis nos aïeux sur une vision du monde grégaire et une modernité orientée essentiellement sur l’individualisme, le mariage peut-il prendre ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord, cela me semble possible !  Premièrement parce que, même si nos ancêtres n’avaient pas subi le sort qui a été le leur, ils auraient tout de même vécu jusqu’aujourd’hui. Deuxièmement parce que la réalité de l’être humain, est de vivre dans des groupes qui se sont toujours rencontrés à un moment ou à un autre de leur histoire. La conclusion logique est que la manière dont nos ancêtres auraient réagi et se seraient adaptés, c’est à nous de le faire aujourd’hui. Même s’ils auraient eu, il est vrai, beaucoup plus de facilité à s’adapter que nous, étant leurs fils, nous pouvons également relever le défi », a indiqué le Bétéo Denis Nébié.

Comment procède-t-on quand un problème survient dans la communauté ?

Selon le chargé de recherche, quand un problème survient, il faut d’abord rechercher sa cause, sa nature, son origine, ses implications éventuelles sur la société, etc. « Pour ce faire, le chef de terre convoque les notables du village à l’endroit dit des ancêtres et leur annonce son intention de se renseigner sur ledit problème. Le lendemain, il envoie ses « fɩra » consulter. Ceux-ci savent où aller, ayant une longue expérience », a-t-il précisé.

Après le diagnostic du problème, vient la recherche de la solution. « Dans notre zone, cela se passe de la manière suivante : les notables sont avertis qu’il y a un problème qui doit être solutionné. Si cela concerne une personne, une famille, un quartier ou un groupe particulier, celle-ci ou celui-ci sort le premier pour se rendre à l’endroit où les débats vont être menés, c’est-à-dire à la place des ancêtres. Tout le reste du village sort rejoindre les premiers arrivés. Le plus ancien du village et sa suite saluent le chef de terre. Il explique ensuite qu’il a été convié à une rencontre sur un problème à résoudre. rlgion 2Le chef de terre est ensuite invité à décliner le motif de la réunion. Tour à tour, ceux-ci prennent la parole pour donner leur point de vue sur le problème, les explications du devin, ainsi que leurs avis respectifs sur les perspectives de la question à résoudre. Toutes ces interventions sont ponctuées de vœux et de souhaits formulés auprès des ancêtres, de la terre, de la forge, du marigot, de la montagne, de la brousse, etc. A la fin de leurs interventions, le chef de terre invite le détenteur du couteau, qui est en l’occurrence toujours un neveu, à faire les sacrifices indiqués par le devin. A la fin, le chef de terre et le plus ancien formulent des vœux pour l’atteinte des objectifs du sacrifice ainsi que pour la santé et la paix dans le village», a donné en guise de détails M. Nébié.

En matière de leçons à tirer de ces procédures, « la première est que pour un problème du village ou d’un de ses groupes particuliers, tout le monde est présent. Personne ne peut soutenir qu’il a été évité pour quelque raison obscure que ce soit. La procédure ayant été scrupuleusement respectée, l’adhésion ne peut être que générale. La seconde leçon qui dérive de la première est qu’il s’établit une confiance entre les membres de la communauté. Il ne viendrait alors à l’esprit de personne de ne pas respecter la suite des évènements. Une autre leçon est que tout le monde a communié à travers le produit du sacrifice en mangeant ensemble. »

Pour le chargé de recherche, l’Etat est responsable de chacun de nous, « dans notre entièreté (physiquement et spirituellement) ! ».  « Cela signifie également que tous, nous devrons accepter que si nous sommes de telle ou telle croyance, de telle ou telle confession, c’est parce que nous sommes d’abord vivants et en bonne santé.  L’Etat a donc l’obligation de contraindre, s’il le faut, chacun de nous à respecter ces vérités élémentaires. Il faudrait que notre Etat crée des structures qui obligent chacun à rester correct sur cette question », a-t-il souligné.  

Pour finir il recommande à nos dirigeants la consultation des devins. « Selon un proverbe de chez nous, les problèmes surprennent rarement celui qui fréquente les devins, car ils avertissent avant de survenir ! Il est évident que ce serait faire preuve de paranoïa que de passer tout son temps chez des devins qui, avec la mondialisation, sont pour la plupart devenus des charlatans. Mais ne serait-ce que périodiquement, il est bon de recourir à ces intermédiaires qui peuvent réellement être utiles. Je suis conscient de la réaction que les gens auront à cette proposition. Mais à un certain moment, il faut savoir assumer ses responsabilités », a-t-il conclu.

Aly Tinto

econc uneLe dépôt des dossiers pour les concours directs de la fonction publique a débuté le 30 juillet 2020 sur la plateforme e-concours. Des candidats se plaignent de la mauvaise qualité de la ̵plateforme. Le ministère de la Fonction publique, après avoir mis à la disposition des candidats des numéros des centres d’appels pour toute assistance, a prolongé jusqu’au 13 août 2020 le délai d’inscription pour les candidats de niveau supérieur ou égal au baccalauréat. A quelques jours de la fin, Radars Info Burkina a rencontré des candidats pour avoir leur appréciation de la plateforme. 

« Aux premiers instants, c’était difficile de s’inscrire. On a souffert. La plateforme n’était pas très opérationnelle. On pouvait passer plus d’une journée sans arriver à créer un compte. En outre, on a perdu beaucoup d’argent pour les données de connexion. Mais après quatre jours de tentatives, on apprécie l’amélioration de cette plateforme. J’ai pu m’inscrire et le dimanche 9 août, j’ai pu aider des amis à le faire également », a indiqué Hati Ouédraogo. 
Selon cet étudiant, il y a une différence entre la plateforme l’année précédente et celle actuelle. « L’année passée, il n’y avait pas de compte à créer. Pour 2020, une fois que tu arrives à créer le compte, c’est plus facile », a-t-il expliqué. 
econc 2Pascal Tiabondo, lui, affirme : « Au début, pour accéder à la plateforme, c’était très compliqué. On pouvait tenter de 2h jusqu’à 6h du matin sans pouvoir accéder à son compte sur la plateforme. Mes données mobiles sont finies sans que je ne puisse m’inscrire. Depuis le samedi 8 août, ils ont bien amélioré la plateforme. J’ai pu postuler et j’ai pu inscrire des camarades.»
« On a fait savoir qu’il y a une nouvelle plateforme qui a été conçue pour cette année dans le but de faciliter les choses. Mais vraiment, au départ, c’était la désolation totale. Les candidats n’arrivaient pas à s’inscrire. Pire, quand on tente l’inscription, les opérateurs de téléphonie mobile nous facturent sans toutefois valider le paiement. Pour réclamer l’argent, c’est trop protocolaire. Quand on saisit l’équipe mise en place par le ministère de la Fonction publique à cet effet, la solution tarde à venir. Moi particulièrement, j’ai fait deux paiements et jusque-là, on n’a pas validé mes inscriptions ; on ne m’a pas non plus remboursé l’argent. Mais après plusieurs interpellations, nous remarquons ces derniers temps que la plateforme est très fluide. Ils ont vraiment apporté des retouches et actuellement nous disons merci au ministère », a fini par se réjouir Gabriana Haro, étudiant en Sciences juridiques et politiques. 
econc 3Selon Eric Ouédraogo, après les différentes interpellations des candidats, l’accès à la plateforme est facile maintenant et l’inscription est devenue rapide. C’est à partir de samedi 8 août qu’il a pu postuler pour quatre concours. 
Julienne Kaboré, étudiante en 2e année d'études germaniques, déclare : « Depuis 3 jours maintenant la plateforme est accessible à tout le monde. Nous sommes satisfaits également parce que les dépôts en ligne sont plus faciles que les dépôts physiques. Le numérique, c’est ce qu’exige le monde moderne ».
«Suite aux difficultés de paiement des frais d’inscription rencontrées par certains candidats sur la plateforme www.econcours.gov.bf et dans une démarche de constante amélioration, une flexibilité dans le paiement a été introduite permettant aux candidats de postuler aux concours souhaités, sans s’acquitter dans l’immédiat des frais y relatifs», a indiqué, le ministère de la Fonction publique dans un communiqué datant du 7 août 2020.
Le ministère a en outre informé les candidats qu’un travail est en cours avec les opérateurs mobiles de transfert d’argent pour le traitement des coupures des droits d’inscription. 
Selon les statistiques du ministère, à la date du 10 août 2020 à 00 h, ce sont 456 440 candidats qui ont été enregistrés sur la plateforme. 


Aly Tinto 

oneaL’ONEA informe son aimable clientèle de la ville de Ouagadougou qu’il a opéré un retraitement à grande échelle de ses factures en vue de corriger les anomalies constatées sur les factures des mois d’avril et mai 2020.

Il faut noter que les abonnés ONEA des grandes villes comme Ouagadougou sont divisés en deux groupes de relevés.

Le premier groupe constatera un passage des agents releveurs au mois d’août et les abonnés du second groupe au mois de septembre. Les dates limites de paiement de ces factures en distribution ont été réajustées pour respecter les délais accordés aux abonnés pour leur règlement.

Les équipes de l'ONEA restent disponibles pour le traitement de toute réclamation clientèle en pour y apporter des réponses appropriées.

L'ONEA tient à assurer à tous ses clients que leurs attentes et préoccupations seront toujours prises en charge car notre défi quotidien est de travailler continuellement à améliorer le service rendu.

L’ONEA à votre service !

Département Communication

220, Avenue de l’ONEA, secteur 12 (Pissy)

01 BP 170 Ouagadougou 01 –Tél. : 00 226 25 43 19 00 à 08

tabask uneNombreux sont les fidèles musulmans qui ont bravé la pluie matinale de ce vendredi 31 juillet pour prendre part à la prière de l'Aïd el-kébir à la place de la Nation à Ouagadougou. Cette année, c’est El hadj Abdallah Ouédraogo, imam de la Patte-d'oie, qui a dirigé la prière, l'imam  Aboubacar Sana étant présentement en soins.

C'est à 9h, sous une pluie commencée quelque 3 heures plus tôt, que la prière de l’Aïd el-kébir a débuté à la place de la Nation. Si certains fidèles, grâce aux tentes dressées pour la circonstance, étaients à l'abri des gouttes qui tombaient du ciel, d'autres par contre étaient exposés à l'intempérie.

Parmi les personnalités présentes à la célébration de cette fête hautement importante pour la communauté musulmane, il y avait le président de l'Assemblée nationale burkinabè, Alassane Bala Sakandé, le ministre de l'Administration territoriale, Siméon Sawadogo, celui de la Sécurité, Ousseni Compaoré, le maire de la ville de Ouagadougou, le gouverneur de la région du Centre, le  Moogho Naaba et le cardinal Philippe Ouédraogo.

L’imam Abdallah Ouédraogo, celui-là même qui a dirigé la prière du jour, a évoqué la « nécessaire cohésion au sein de la communauté musulmane ». tabask 2L'homme de Dieu a, en outre, longuement insisté sur le vivre-ensemble, la cohésion sociale et la paix au Burkina Faso.  « Nous sommes des frères et sœurs et nous vivions ensemble dans la solidarité bien avant l'arrivée des religions. La preuve ? L'existence de plusieurs confessions dans une même famille. Nous devons donc cultiver au quotidien le vivre-ensemble. La violence n'a jamais été la solution à un problème. Ce n'est que dans le dialogue qu'on peut aplanir les divergences », a-t-il insisté.

tabasc 3Il a aussi eu une pensée pour les personnes déplacées internes. Et comme on est en pleine saison pluvieuse, l'imam a profité de l'occasion pour demander à Allah de donner à notre pays une bonne pluviométrie, non sans avoir prié, par ailleurs, pour des élections apaisées.

«Ce que les musulmans commémorent, c'est le sacrifice d'Abraham. Pour les chrétiens comme pour les musulmans, Abraham, c'est le père des croyants. Il a obéi à Dieu jusqu'à accepter de lui sacrifier son fils. C'est vraiment une grande leçon d'humilité pour les croyants du monde. Le prêche de l'imam m'a beaucoup marqué. Son message pour la paix et le vivre-ensemble était très fort. Nous souhaitons que cette fête fortifie notre union entre croyants, entre citoyens, et ensemble nous prions pour une société réconciliée dans la justice et dans la paix véritable et durable. Bonne fête à tous nos frères et sœurs musulmans », a souhaité le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou.

Aly Tinto

rec uneLa pandémie de COVID-19 a eu un grand impact sur beaucoup de secteurs au nombre desquels celui de l’éducation, où les cours de l’année scolaire 2019-2020 ont été suspendus au mois de mars. Pour combler un tant soit peu le retard accusé, des parents d’élèves font recours pendant cette période de vacances à des répétiteurs afin qu'ils effectuent à domicile des séances de rattrapage avec leurs enfants. Radars Info Burkina s'est entretenu avec Alikou Ouédraogo, instituteur adjoint certifié, qui exerce cette activité actuellement à Ouagadougou.

«Les cours dans les établissements ont été suspendus depuis le mois de mars et cette situation va inéluctablement impacter le cursus scolaire des élèves des classes intermédiaires, d'autant plus qu’ils n’ont pas pu terminer leurs programmes scolaires. C'est pourquoi certains parents qui sont très soucieux de l'instruction de leurs enfants font appel à des répétiteurs pour terminer le programme et si, possible, faire des exercices d’application afin que leurs enfants aient le niveau», a expliqué Alikou Ouédraogo.

rec 2Certains de ses collègues s’adonnent à cet exercice actuellement.  «Un enfant en classe de CP2 qui doit forcément passer avec un bon niveau en classe de CEI doit commencer à mémoriser les leçons et les restituer en classe. La classe de CEI est une classe intermédiaire compliquée. Donc certains parents nous font appel pour rehausser le niveau de leurs enfants», a poursuivi l'instituteur.

Une tâche qui n’est pas du tout aisée, à l'en croire car, précise-t-il, « il faut essayer de comprendre l’élève. Il faut d’abord constater ses acquis au cours de l’année scolaire inachevée. L’élève doit rester de 7h à 12h à la maison, concentré sur ses cahiers ou sur le tableau en présence d'un instituteur. Pourtant, certains mômes veulent profiter de leurs vacances et s'amuser ».

Pour l’année scolaire à venir, la nécessité de terminer le programme de l’année écoulée s’impose. « Par exemple pour une classe comme le CPI où en calcul on doit se limiter au nombre 20, pour un apprenant qui s’est limité au nombre 5 il faut nécessairement rattraper ce retard. Automatiquement en classe de CP2 il faut faire, si possible, une révision générale de l’année scolaire inachevée avant d’entamer le programme de l’année en cours. Il faudra donc deux à trois ans pour rattraper le retard en fonction du niveau de certaines promotions »,a conclu l’instituteur adjoint certifié.

Aly Tinto

 

rfugg uneLa tribune ci-dessous est un coup de gueule d'un citoyen parvenu à notre rédaction. L'intéressé y plaide la cause des déplacés internes et dénonce sans fioriture l'affairisme qui entoure la gestion des vivres et des tentes destinés à ceux de la région du Centre-Nord. Il invite par ailleurs les autorités compétentes à sévir contre les individus sans scrupules qui s'adonnent à cette pratique.

Depuis l’avènement de l’insécurité au Burkina Faso en général et en particulier dans la région du Centre-Nord, des villages entiers se sont vidés de leurs habitants après les massacres commis par des individus parfois armés jusqu’aux dents. Fuyant les zones de terreur, certaines populations, devenues par la force des choses des déplacés internes, ont trouvé refuge dans des localités relativement plus sûres. Mais à la lumière de certaines situations déplorables que vivent ces déplacés à Barsalogho, Foubé et Kaya, on peut se permettre d'affirmer qu'ils ne sont pas sortis de l'auberge.

En effet, l'accès aux vivres et aux tentes destinés à ces Personnes déplacées internes est problématique, car selon la plupart des bénéficiaires il y a de l'affairisme dans l’établissement des listes, dans le stockage desdits vivres ou encore sur les sites de distribution.

Tenez : cette famille de réfugiés compte 19 personnes qui dorment dans une maisonnette de 6 tôles ; à côté d’elle, vit une autre famille de 23 personnes dans une maisonnette de 12 tôles ; tous sont dans une cour dépourvue d'eau courante, de toilettes... Ces infortunés vivent dans cette cour depuis plus de 9 mois mais ils disent n'avoir jamais reçu de vivres ni autre chose bien qu'ils aient été enregistrés sur la liste des bénéficiaires. rfugg 2Au regard de cette regrettable situation, le chef de ménage, Ahmadou, supplie qu'on plaide leur cause car lui et les siens n'ont rien à manger et manquent de beaucoup de choses. Sans compter qu'en raison de leur appartenance ethnique, ils sont stigmatisés.

Outre le cas touchant de cette famille de déplacés, il y a celui non moins interpellateur de Catherine, une infirme venue de Kongoussi qui s'est retrouvée à Kaya avec ses quatre enfants en raison de la situation sécuritaire. Orpailleur, son mari est parti à la recherche du métal jaune sur elle ne sait sur quel site. Arrivée à Kaya depuis plus d’un an, elle dit être obligée de mendier pour pouvoir nourrir ses enfants. La handicapée moteur implore donc les autorités concernées de l’aider afin qu’elle puisse subsister avec ses rejetons.

rfugg 3Selon une source proche des autorités locales, les 150 tonnes de vivres offerts par le président de l'Assemblée nationales au profit des PDI de la région du Centre-Nord ont été répartis et la commune de Kaya recevra 50 tonnes pour plus de 300 000 PDI, ce qui, il faut bien l'admettre, est largement insuffisant. Quant à Foubé, en raison de son inaccessibilité, les personnes déplacées internes qui s'y trouvent n'ont plus rien à manger. Et comme c'est la saison pluvieuse, le problème d'abri se pose avec acuité pour ces pauvres hères.

Nous voudrions donc interpeller vivement les autorités concernées et attirer leur attention sur le fait qu'en dépit de leurs efforts, la situation des PDI est désespérée dans la région du Centre-Nord. Nous les exhortons à quitter un tant soit peu leurs bureaux feutrés et à se rendre sur le terrain pour s'imprégner de la situation de détresse  de ces personnes qui ont déjà tout perdu et aussi à procéder à des investigations afin de mettre hors d'état de nuire les individus peu scrupuleux qui "dealent" dans la distribution des vivres et des tentes destinés à ces infortunés.

Un citoyen mécontent

   

speak uneDans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’action local 2020, la Jeune Chambre Internationale Universitaire Ouaga Soleil (JCI UOS) a organisé les 24 et 25 juillet 2020 à Ouagadougou la 3e édition du « Speaker’s Days », une formation aux techniques de prise de parole en public, sous le thème « S’exprimer en public devrait être un plaisir ». La cérémonie officielle de clôture de cette édition a eu lieu le samedi 25 juillet dans la soirée au Cercle des arts vivants, où s'est tenue ladite formation.

Le public a été accueilli par des prestations d’artistes slameurs et humoristes lors de cette cérémonie au Cercle des arts vivants à Gounghin. Un concours d’art oratoire a été organisé à l’occasion de cette 3e édition du « Speaker’s Days ». Le jury a été présidé par l’artiste comédien GSK et le premier prix est revenu à Tahibou Sawadogo.

Samia Nikiéma, étudiante en pharmacie à l’Université Joseph Ki-Zerbo, est directrice du projet de cette édition. « Dans la journée du 24 juillet, il y a eu des formations sur comment réussir une présentation et également une formation sur la voix off. Ce jour samedi, il y a eu une formation sur le théâtre, l’improvisation et le public speaking. Nous avons eu une quarantaine de participants.  Le public cible, ce sont les étudiants, les entrepreneurs, les leaders d’association, bref toute personne qui désire améliorer sa prise de parole en public », a-t-elle expliqué.

speak 2Le moins qu'on puisse dire, c'est que la satisfaction des bénéficiaires de la formation est grande. « J’ai beaucoup appris tout au long de cette formation. Au départ, j'avais beaucoup de lacunes. Mais on m’a appris à parler avec le public, à le convaincre, à moduler ma voix. On m’a également appris à avoir confiance en moi. On m’a appris à faire du théâtre, à danser, à chanter. C'était très instructif », se réjouit en effet Augustin, étudiant en journalisme et communication, membre sympathisant  de la JCI.

«Le fait de choisir un théâtre pour venir faire votre formation déjà cela nous touche beaucoup. En effet ce sont des méthodes qui se ressemblent. Au théâtre nous avons des méthodes pour permettre aux gens de s’exprimer aisément sur scène. Je pense qu’on se complète. C’est vraiment un honneur pour moi également de parrainer cette formation. Je profite de l’occasion pour dire merci à tous les artistes qui sont venus et à tous les formateurs. Je suis très heureux de l’engagement des jeunes. Ils devront continuer dans les exercices. J’étais très content des exercices. speak 3Il ne faut jamais avoir peur d’affronter le public. Concernant la langue de Molière, il faut toujours partir du fait que ce n’est pas notre langue maternelle. Donc on ne doit pas être complexé quand on la parle», a indiqué Gérard Ouédraogo, directeur du Cercle des arts vivants.

Cette cérémonie était placée sous la présidence du sénateur Bouba Yaguibou, lequel a déclaré : « Votre organisation a été bien inspirée de concevoir le projet « Speaker’s Days ». Je loue vivement cette initiative et je vous exhorte à la réaliser chaque année au profit de vos membres et sympathisants ».

La soirée s’est terminée par une remise d’attestations aux participants à cette formation de 48h. S'agissant des perspectives, «nous souhaitons pouvoir poursuivre le projet l’année prochaine, renforcer les différents modules et trouver encore des formateurs plus éloquents», a conclu Nestor Nougtara, président exécutif de de JCI Ouaga Soleil.

Aly Tinto

 

excll uneCarol McQueen, ambassadrice du Canada au Burkina Faso, et le Pr Séni Ouédraogo, ministre de la Fonction publique, ont procédé ce 23 juillet à la remise symbolique de bourses d’excellence « Pr Kevin McCormick du Canada » à 62 étudiants des universités Pr Joseph Ki-Zerbo et Thomas Sankara de Ouagadougou et Norbert Zongo de Koudougou. Ces heureux bénéficiaires sont en fin de formation dans des filières scientifiques et littéraires. 

D’une valeur de plus de 25 millions de francs CFA, ces bourses vont permettre à ces étudiants, dont certains sont en année de doctorat et d'autres en année de spécialisation, de renforcer leurs capacités en matière de recherche. « Ce sont au total un peu plus de 25 millions FCFA qui seront distribués aux étudiants ce jour, dont un peu plus de 15 millions FCFA ont été collectés auprès de donateurs nationaux », a annoncé le Pr Séni Ouédraogo.  

Ces donateurs nationaux sont le Dr Beli Biyen, président du conseil d’administration (PCA) de Yelhy Technology Africa, et Moussa Kouanda, administrateur général d'Eco Oil.

excll 2« En plus de cette subvention financière de 300 000FCFA qui sera allouée à chaque étudiant, les étudiants auront droit à un parchemin officiel qui les aidera à poursuivre leur cursus académique. Par ailleurs, des accompagnements pour des séjours de recherche à l’extérieur seront mis en place.  Je réaffirme ma disponibilité ainsi que celles du partenaire qu'est le Pr McCormick et des généreux donateurs à accompagner les efforts que déploient notre jeunesse et nos scientifiques pour non seulement acquérir des connaissances et des compétences en vue de faire avancer la science, mais également pour une meilleure insertion des étudiants dans le tissu social et économique burkinabè »,  a poursuivi le ministre.

excll 3Selon l’ambassadrice du Canada, la promotion de l’éducation est un thème cher à son pays. « C’est une action rendue possible grâce à la générosité du Pr Kevin McCormick, champion passionné de l’éducation et humaniste canadien. Il est le président du Huntington University, spécialisée dans les études en communication, gérontologie et en étude religieuse. Notre pays est à l’avant-garde des questions d’éducation au Burkina Faso. Vous comprenez donc que cette cérémonie de remise de bourses offertes par un compatriote soit un réel motif de fierté pour moi», s’est réjouie Carol McQueen.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que ces bourses sont les bienvenues pour leurs bénéficiaires.  «Je voudrais exprimer notre gratitude et notre reconnaissance au Pr Séni Ouédraogo et au Pr McCormick qui ont bien voulu nous décerner des prix d’excellence pour encourager la recherche doctorale. C’est un apport inestimable pour la recherche, vu les conditions dans lesquelles nous travaillons ici. Vous savez sans doute que l’accès aux ressources n’est pas toujours facile », a en effet affirmé Lassiné Diomandé, doctorant en droit, qui travaille  sur les contrats de partenariat public-privé en Afrique de l’Ouest francophone.

Aly Tinto

 

entrep uneLa Tabaski 2020 sera célébrée le vendredi 31 juillet au Burkina Faso. A quelques jours de cette fête musulmane,   Tigme Zanma, manager d’artistes qui excelle aussi dans la commercialisation du bétail, met les bouchées doubles pour satisfaire la clientèle, l’engouement étant grand. Radars Info Burkina est allé à sa rencontre.  Lisez plutôt.

A Saaba, quartier périphérique de Ouagadougou, Ibrahim Nébié, plus connu sous le nom de Tigme Zanma, a fait escale au bord d’une route menant au lieu de son activité d’élevage pour acheter du fourrage pour ses bêtes. Par la suite, c’est devant un moulin qu’il marque un arrêt. Là-bas, c’est pour s’approvisionner en son de maïs.  « Pour faire ce travail, il faut de la passion, du temps et de l’amour. J’exerce cette activité depuis longtemps mais le déclic de ce business, je l'ai eu en 2016 », a-t-il expliqué.

Il précise que les difficultés, elles, ont surtout trait aux aliments et au ravitaillement. «Pour les tourteaux, il te faut un gros budget dont nous ne disposons pas. Donc il faut associer le son aux petites quantités de tourteaux. Quant au  son, il faut être à chaque fois le premier au moulin pour la réservation, puisque les petits ménages pratiquent aussi l’élevage. Pour la paille fraîche, il faut l'acheter ou aller soi-même la couper. En saison sèche, on est obligé de payer le fourrage avec les revendeurs », a précisé Tigme Zanma.

Dans la cour de Tigme Zanma, les moutons sont dans un espace bien clôturé. Après avoir déposé le son dans le magasin, il fait sortir une bâche, un couteau et un tronc d’arbre. C’est pour découper les tiges de maïs afin de les servir aux ruminants.   « Ici, je dispose d’une vingtaine de têtes de moutons. Les autres, particulièrement les plus gros, sont à Wemtenga», dit-il.

entrep 2«Par exemple ce que je suis en train de faire est un travail très difficile. Il y a un broyeur  de végétaux. Si j’avais la possibilité d’avoir cette machine, je ne souffrirais pas ainsi et la production s’accélérerait. La machine est très rapide. En plus, il y a la possibilité de broyer l'herbe et de la conserver. Actuellement, il n’y a pas beaucoup d’herbe dans la nature à cause de l’arrivée tardive des pluies. Une situation qui coïncide avec la fête de Tabaski », a indiqué le manager d’artistes et entrepreneur.    

En ce qui concerne l’écoulement, il se déroule bien. « Il y a certains de mes clients de longue date qui me sont restés fidèles en raison de la qualité de mes services. Le plus grand nombre de clients aujourd’hui, c’est grâce aux réseaux sociaux, notamment Facebook, que je les ai. Actuellement, les prix des animaux à notre disposition varient de 50 000 à 400 000 F », a fait savoir Tigme Zanma.

entrep 3«Pour la Tabaski 2020 l’engouement est déjà grand. Nous recevons beaucoup d’appels de clients pour la réservation. Notre objectif, c’est de pouvoir satisfaire notre clientèle », a-t-il relevé.

Il a en outre souligné que cette année, le ravitaillement est difficile à cause de l’insécurité. « En effet, ce sont les grandes villes du Sahel qui nous ravitaillaient. Actuellement, c’est le marché de Dori qui nous ravitaille mais les gens ont peur d’y aller à cause de l'insécurité», a regretté M. Nébié.

«Le gros problème, c’est l’accès aux fonds. Comme d’habitude, nous transformons les difficultés en opportunités. Depuis 2017, Radars Info Burkina nous accompagne. Cette visibilité que votre média nous donne a contribué à l’évolution de notre activité. Mais s’il y a la possibilité d’avoir des financements, c’est encore mieux. Au niveau des banques, l’obtention des prêts n’est pas chose aisée. Au niveau des projets et programmes étatiques pour jeunes, j’aimerais vraiment qu’on mette l’accent sur les projets méritants et non sur les militants. On ne peut pas mettre en compétition quelqu’un qui est déjà en activité et quelqu'un qui vient de commencer à exercer», a-t-il conclu.

Aly Tinto

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