Agir pour la santé, c’est agir aussi pour le développement durable !
Cette vision de la Somita rappelle qu’investir dans le secteur de la santé est essentiel si nous voulons éradiquer la pauvreté, contribuer à la croissance économique et assurer la prospérité des communautés.
L’accompagnement de la Somita dans le domaine de la santé n’est plus à démontrer et se traduit notamment par la maintenance régulière des ambulances des centres médicaux de Yalgo, Taparko et Bouroum offertes gracieusement par la Somita, l’appui au district sanitaire de Tougouri et les centres médicaux dans le cadre de la lutte contre la Covid19.
En plus des interventions décrites plus haut, la Somita procèdera en cette année 2020 à la construction de salles d’hospitalisation, toutes équipées, au bénéfice des populations de la commune de Yalgo et environnantes.
En effet, le constat fait lors des échanges avec le Centre médical et la mairie de Yalgo présentait une situation sanitaire critique liée à une capacité d’accueil dépassée pour une commune dont la population est passée de 27 000 citoyens à près de 47 466 de nos jours suite à l'arrivée massive des déplacés internes en raison de la crise sécuritaire.
En sus, en termes de consultations, le centre médical reçoit près de 11 378 personnes par semestre et les naissances sont estimées à 614 enfants par semestre, soit une centaine de naissances en moyenne par mois.
En conséquence, la capacité du centre médical en matière d’accueil est limitée, d'où le besoin de réaliser de nouvelles infrastructures qui permettront de sauver des vies et réduiront les évacuations vers les villes de Dori ou Kaya, situées respectivement à 55 et 105 km.
Sensible à cette préoccupation, la Direction générale de Somita a décidé de prendre en charge le financement intégral de la construction des salles d’hospitalisation, toutes équipées, pour soulager les communautés et principalement les femmes et enfants qui souffrent le martyre lors des hospitalisations par manque de salles.
Cet accompagnement fort au secteur de la santé comme élément de croissance locale est partagé dans une des déclarations de l’ancienne Directrice générale de l'OMS Margaret Chan, et se traduit par les propos suivants : « L'amélioration de la santé fait partie des efforts pour éradiquer la pauvreté dans le monde, stimuler la croissance inclusive et favoriser l'égalité ».
Le 21 septembre 2020, Kader Pingdwendé Aziz Bamogo a soutenu avec brio une thèse de doctorat sur la production de protéines recombinantes à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Radars Info Burkina est allé à sa rencontre pour en savoir davantage sur cette technologie.
Plus jeune, Kader Pingdwendé Bamogo rêvait de faire de la biotechnologie. Ainsi, il a travaillé à construire sa carrière dans ce sens. Après un parcours en agronomie, il a d’abord fait un master en protection et amélioration des plantes. Ensuite, il est allé faire de la biologie moléculaire et du génie génétique. «J’ai mis ces deux sciences ensemble pour mieux connaître les plantes et maîtriser ce qu’on appelle l’ADN. Je suis plus particulièrement intéressé par le domaine médical parce que cette technologie peut être utilisée pour beaucoup de choses. Et moi je veux soigner les gens », a affirmé M. Bamogo.
Le scientifique explique que les protéines recombinantes sont des éléments qui revêtent un intérêt pour l’agriculture, l’industrie et la santé humaine et animale. « Une protéine recombinante est une protéine produite à partir de la technologie de la transgénèse. La transgénèse est la science qui consiste à partir d’un ADN identifié sur un organisme donné qu’on va appeler l’organisme A qui produit un produit qui nous intéresse », a-t-il ajouté.
Il a ajouté : « Par exemple dans le domaine de la santé, les vaccins des éléments qu’on injecte dans l’organisme pour entraîner nos défenses et ces éléments sont des protéines. Au lieu de vous exposer à un virus normal vivant, on peut prendre le bras ou le pied du virus qu’on produit de façon recombinante ailleurs, qu’on purifie et qu’on vous injecte. L’organisme va reconnaître ce bras ou ce pied comme le virus et s’entraîner à ça et le jour où il est exposé au vrai virus, il le détruit ».
Les protéines recombinantes utilisées dans le cadre de ses travaux de thèse sont produites de façon transitoire, c’est-à-dire qu’on fait en sorte de ne pas se retrouver avec une plante modifiée pérenne mais d’exploiter la plante pour produire la protéine et par la suite on la retire. « Dans notre cas, comme on ne va pas implémenter ça dans la plante, on pourra l’utiliser comme insecticide qu’on va pulvériser dans les champs », a-t-il souligné.
Dans le domaine industriel, les personnes diabétiques sont obligées de prendre l’insuline. « L’insuline est une protéine produite par l’organisme humain. Mais à l’aide de la technique de production de protéine recombinante, on peut trouver cette insuline chez d’autres organismes et la purifier pour soigner les personnes souffrant de diabète », a fait savoir le Dr Bamogo.
Dans le cadre des travaux de sa thèse, il a réussi à produire trois protéines différentes. D’abord une protéine d’intérêt en laboratoire a été produite. « Dans les laboratoires d’analyses médicales, il y a des consommables qui sont utilisés et parmi ceux-ci il y a ce qu’on appelle des protéases. Ce sont des protéines qui sont en mesure de réaliser des clivages », a-t-il indiqué.
Après cette protéine, en collaboration avec ses partenaires français et brésiliens, une protéine d’intérêt agronomique a été produite afin de trouver des moyens de lutte contre anthonomus grandis, un insecte qui s’attaque au coton au Brésil.
« Les chercheurs au Brésil ont tout fait pour trouver une résistance chez les plantes contre cet insecte mais sans succès. Il se trouvait que le haricot avait un gène qui codait beaucoup une résistance aux insectes. Ce gène, curieusement, n’était pas non plus efficace contre anthonomus garndis. Nos partenaires brésiliens ont utilisé la séquence qui code cette protéine et ils ont réalisé d’autres modifications génétiques sur la séquence. Donc ils ont obtenu une grande banque de variants de ce gène. Leur espoir, c’était que parmi les éléments de cette banque certains variants présentent des propriétés nouvelles ou améliorées qui seraient efficaces contre l’insecte cible chez le coton. C’est cette banque que nos partenaires brésiliens nous ont transmise et ils nous ont demandé d’évaluer tous les variants. Dans ce cadre, nous avons opté de travailler en mettant en place un système efficace de production mais aussi économique. Nous sommes ainsi arrivés à produire deux variants de cette protéine qui lors des tests de fonctionnalité se sont révélés efficaces », a-t-il détaillé.
La troisième protéine produite est une protéine à propriété vaccinale contre les leishmanioses chez le chien et chez l’homme également (plaie inguérissable après piqûre d’une mouche). Cette leishmaniose est causée par un parasite. « La recherche avait démontré que certaines protéines de ce parasite permettaient de challenger notre immunité et de la préparer contre ce parasite. Nous avons cherché la séquence de cette protéine et nous avons produit la protéine en système plante », a dit M. Bamogo.
En marge de ces trois protéines, une quatrième chose réalisée a été de développer un vecteur viral pour améliorer les rendements de production en système plantes. « Nous exploitons des virus de plantes. Nous avons opté de choisir un virus qui est endémique en Afrique et qui fait des ravages sur le riz et de modifier ce virus de sorte à en faire l’outil qui va nous permettre de contourner les mécanismes de défense de la plante et de produire la protéine en quantité abondante. Nous avons eu la chance d’avoir des résultats concluants avec ce virus modifié. Nous avons fait preuve de sa multiplication sur le riz. On l’a aussi utilisé pour améliorer les rendements de production de la protéine vaccinale contre la leishmaniose », a soutenu Kader Bamogo.
Cette technologie permet d’adresser toutes sortes de maladies. « Les maladies sont causées chez l’homme ou chez l’animal ou même chez la plante par ce qu’on appelle les micro-organismes comme les champignons, les parasites (le cas du paludisme), les virus (le cas du VIH), les bactéries. A travers cette technologie, ces micro-organismes, nous pouvons produire certaines de leurs parties et les présenter au système de défense qui va les reconnaître et se préparer pour le jour où le virus normal viendra et là il pourra le détruire », a-t-il précisé.
Pour lui, c’est une technologie qui est beaucoup attendue dans la lutte contre les cancers. «Le problème qui se pose avec les cancers, c’est l’efficacité des traitements. Cette technologie permet d’encapsuler un traitement et d’aller le délivrer spécifiquement sur la cellule cancéreuse », a relevé le Dr Bamogo.
Quand il a fait ses premiers tests sur le virus modifié, il a été contacté par Medicago, une grande firme pharmaceutique canadienne qui produit également des médicaments en système plantes. « Leur souhait, c’était de prendre notre outil développé et d’enlever le gène que nous avons mis, pour y mettre leur gène et voir s’ils arrivent aussi à bien le produire. Ils ont fait leurs essais et le retour était qu’ils avaient un gène un peu complexe et donc ça n’a pas forcément marché pour eux », a-t-il souligné.
Après les preuves de fonctionnalité de l’outil, il a pris attache avec les organismes habilités pour le breveter. Ce processus est toujours en cours.
Tout en remerciant les institutions qui ont rendu possible le projet, Kader Bamogo souhaite que les autorités universitaires ou celles de la recherche scientifique et le gouvernement aient un regard attentif sur cette technologie.
La campagne agricole humide tire vers sa fin. Dans les champs, les paysans ont commencé à récolter le niébé. Radars Info Burkina s’est rendu au siège de la Chambre nationale d’agriculture (CNA) pour savoir les bonnes pratiques à adopter par les paysans pour éviter les pertes post-récoltes, surtout en matière de stockage et de conservation des produits agricoles.
Selon Jonas Kaboré, ingénieur agronome à la CNA, les pertes post-récoltes sont l’un des soucis majeurs des producteurs. Elles sont liées à des techniques inadaptées utilisées par ces derniers. Ces pertes sont de plusieurs ordres et dépendent du type de spéculation.
Généralement, en ce qui concerne les céréales comme le sorgho, le mil et le maïs, ces pertes sont surtout constatées lors des récoltes dans les champs. « En matière de technique de récolte, dans le milieu paysan ce sont les hommes qui fauchent les tiges de mil. Quand les tiges tombent par terre, les femmes suivent pour récolter. Cette technique n’est pas appropriée parce que déjà, il y a des pertes au niveau du champ. En plus quand l’épi touche le sol, il prend des germes et au niveau de la conservation cela peut créer un autre souci », a expliqué M. Kaboré.
Pour les céréales, il a conseillé de récolter les épis pendant que les plants sont toujours sur pied. En outre au niveau du champ, parfois le taux d’humidité est élevé. « C’est nécessaire que le producteur, après la récolte, fasse un séchage des épis de céréales à la maison avant de les conserver pour éviter les pertes. Si le taux d’humidité est élevé, lors de la conservation il y aura des moisissures qui vont détruire certainement une partie des céréales », a précisé l’ingénieur agronome. Pour ce qui est du stockage en milieu paysan, ce sont les greniers qui sont utilisés et ils sont « adaptés ».
A son avis, le véritable problème, ce sont les légumineuses, surtout le niébé qui est très périssable si les conditions de stockage ne sont pas bonnes. Des producteurs utilisent des bidons, des barriques pour conserver le niébé.
« Cependant la technique qui est appropriée et qui est vulgarisée actuellement par les services techniques de l’Agriculture, c’est l’utilisation du sac triple fond qu’on appelle ‘’sac pics’’ développé par des chercheurs. C’est un sac ayant deux sachets à l’intérieur. Il est adapté à la conservation du niébé. La technique d’ensachage consiste d’abord à mettre le niébé dans le sac, ensuite à fermer hermétiquement le sachet contenu dans ledit sac sans qu’il y ait d’air à l’intérieur avant de refermer le sac lui-même», a conseillé Jonas Kaboré.
Les sacs sont disponibles. Celui de 50 kg coûte entre 1 000 et 1250 F CFA. « C’est un sac approprié ; pendant 6 mois de conservation, le niébé reste intact sans produit chimique », a-t-il dit.
Il n’a pas manqué de déplorer que des paysans utilisent un produit chimique très dangereux appelé phostoxin pour la conservation du niébé et même du sésame. Ce produit n’est conseillé que pour la conservation des semences. Cette pratiquement entraîne des intoxications alimentaires.
Toujours concernant le niébé, pour éviter les pertes post-récoltes les dispositions doivent commencer au champ. « Le niébé est une spéculation attaquée par beaucoup d’insectes ravageurs dès les champs. Nous conseillons donc aux producteurs de prendre des dispositions au niveau des champs. Pendant la floraison, il faut impérativement traiter le niébé avec un insecticide homologué et pendant la formation des gousses, il faut également le traiter. En effet, ce sont les périodes où les insectes déposent leurs œufs sur les graines de niébé. Après les récoltes si les conditions de stockage ne sont pas respectées, ces œufs vont éclore et les insectes vont proliférer et attaquer la production », a fait savoir le spécialiste.
S’agissant de la production de sésame, beaucoup de pertes sont enregistrées après les récoltes. « Si le producteur ne récolte pas au bon moment et que les capsules commencent à s’ouvrir dès le champ, c’est la porte ouverte à la prolifération des champignons, surtout avec les dernières pluies. En plus si les capsules s’ouvrent au champ pendant les récoltes, le producteur perdra beaucoup. Il est donc conseillé de récolter avant que les capsules ne commencent à s’ouvrir et à sécher au champ », a-t-il conclu.
Dans la perspective de l’élection présidentielle du 22 novembre 2020, Radars Info Burkina a tendu son micro à des citoyens dans la ville de Ouagadougou pour savoir leurs attentes du candidat qui sera élu en matière sécuritaire d’autant plus que le Burkina Faso, à l’instar de ses voisins du Sahel, est en proie à une grave crise sécuritaire qui a occasionné le déplacement massif de certaines de ses populations.
«Que ce soit le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, qui est réélu ou un nouveau président, la première des choses à faire devra être d’initier un dialogue pour parvenir à la paix. L’essentiel, ce sera de stabiliser le pays, peu importe la voie à prendre pour y parvenir », a affirmé un marchand ambulant de chaussures.
Monsieur Traoré, lui, vend des appareils électroniques. Il souhaite qu'il soit instauré un dialogue avec les groupes armés. « Il doit y avoir un dialogue avec ces terroristes qui sèment la terreur au quotidien. Sans le dialogue, le pire est à craindre. Il faut forcément un dialogue », a-t-il soutenu. A son avis, ceux qui disent qu’ils ne vont jamais dialoguer avec les groupes armés et qu’ils vont aller jusqu’au bout dans le combat seront toujours perdants.
« Il faut nécessairement des négociations pour parvenir à la paix. Nous demandons au président qui sera élu d’initier ce dialogue dès l’entame de son quinquennat », a souhaité un conducteur de camion.
Quant à M. Ilboudo, il est contre un dialogue avec les assaillants. « Il faut une grande implication des dépositaires de la tradition dans cette lutte contre le terrorisme. Des sacrifices sont indispensables. Donc il faut les associer dans cette lutte », a-t-il estimé. Il a ajouté : « Nous ne sommes pas encore indépendants. Si la France veut que le terrorisme finisse, ce sera fait. Si elle n’a pas la volonté, on restera longtemps dans ce tourbillon ».
M. Sawadogo est menuisier de formation. Comme M. Ilboudo, il est contre un dialogue avec les terroristes. « Quand quelqu’un décide de te nuire, il faut le combattre. Depuis 2016, nous ne parvenons pas à stabiliser le pays parce qu’il y a trop de non-dits dans cette guerre. Nous écoutons et lisons des témoignages des uns et des autres. Le candidat qui sera élu devra mobiliser des ressources pour accroître la puissance de feu des forces de défense et de sécurité », a-t-il avancé.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié le 7 octobre 2020 la liste provisoire des candidatures à la présidentielle du 22 novembre. Elle a retenu 14 candidats sur les 23 prétendants. Il reste au Conseil Constitutionnel d’arrêter la liste définitive des candidats.
Le général de division aérienne Ali Traoré est décédé dans la nuit du dimanche 27 septembre 2020 en Tunisie, où il avait été évacué pour des soins. Avant que l’illustre disparu ne soit conduit à sa dernière demeure au cimetière militaire de Gounghin, une cérémonie d’hommage a été organisée en son honneur à la place de la Nation ce mardi 6 octobre 2020 à Ouagadougou dans la matinée. Entre autres personnalités présentes, il y avait le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le Premier ministre, Christophe Dabiré, la haute hiérarchie militaire ainsi que la famille et des amis du défunt. Le pilote a été décoré à titre posthume de la dignité de Grand Officier de l’Ordre de l’Etalon.
La plupart des personnes présentes ce matin à la place de la Nation étaient tout de blanc vêtues à côté des militaires en treillis. Le corps du général de division aérienne est arrivé juste après l’installation du chef de l’Etat.
Selon le commandant Hervé Yé, directeur de la Communication et des Relations publiques de la gendarmerie nationale et commentateur de la cérémonie d’hommage du jour, Ali Traoré a donné sa vie et son corps aux Forces armées nationales (FAN). Il avait un sens élevé de l’écoute. L’humilité et la simplicité faisaient partie de ses qualités. « Même quand il cumulait des records, l’homme restait humble et mettait son succès au compte du travail de ses équipes », a témoigné le commandant. « Le général Ali Traoré, en recevant ses épaulettes de général de brigade aérienne le 5 octobre 2006, avait affirmé : ‘’Un chef n’est jamais seul, c’est grâce au soutien des autres qui l’entourent qu’il remporte des victoires’’ », a rappelé Hervé Yé.
Ali Traoré fut le tout premier chef d’état-major de l’armée de l’air du Burkina Faso. En outre, il a été le premier pilote à occuper au Burkina le poste de Chef d’état-major général des armées (CEMGA). « En 9 ans comme CEMGA, le général Ali Traoré, qui n’a jamais eu d’adjoint pour le seconder, aura donné de sa personne à notre armée », a relevé le commandant Yé.
Une minute de silence a été observée à la mémoire du disparu. «Feu général de division aérienne Traoré Ali, au nom du président du Faso et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous élevons à titre posthume à la dignité de Grand Officier de l'Ordre de l'Etalon », a déclaré le ministre de la Défense nationale et des Anciens Combattants, Chériff Moumina Sy, devant la dépouille mortelle posée sous une tente.
Les promotionnaires du défunt pleurent un officier supérieur qui s’est illustré par son honnêteté, sa fidélité et qui était un homme de parole de son vivant.
«En 1983 et en 1984 sous la Révolution, vous avez fait preuve de leadership exceptionnel pour conduire le personnel de la base aérienne révolutionnaire et faire taire le ressentiment de camarades révolutionnaires face à d’autres qui étaient vus comme des réactionnaires. Votre action a été saluée par tous vos hommes », s’est rappelé un aviateur. A en croire ce dernier, Ali Traoré, qui est resté à la tête de l’armée de l’air 16 ans durant, soit de 1983 à 1999, a fait d’elle un instrument fiable de la politique de défense du Burkina, et son leadership s’est encore affirmé lorsqu’il a été nommé CEMGA, fonction qu’il a occupée 9 ans durant, ce qui fait de lui le CEMGA qui a jusqu’ici duré le plus longtemps à ce poste au Burkina. « Nous, aviateurs, sommes très fiers de vous », a-t-il affirmé, s’adressant au défunt.
Les enfants Yasmina, Papi et Khaled ont déclaré que le général Traoré, leur père, leur a donné tout ce qu’un enfant peut désirer et même plus. « Cela nous a permis de devenir ce que nous sommes aujourd’hui. Ta piété, ton humilité, ton intégrité ainsi que tes valeurs professionnelles, intellectuelles et morales sont unanimement reconnues ».
Ali Traoré, né le 14 novembre 1950 à Banfora, a choisi de s’endormir pour de bon le 27 septembre de l’année en cours, jour de son anniversaire de mariage. « Notre réconfort dans cette épreuve est la certitude inébranlable que tu as rejoint ton créateur, Allah le Tout-Puissant, que tu as vénéré toute ta vie durant. Papa, tu laisses un grand vide dans nos vies, mais sache qu’il y aura toujours une place pour toi dans nos cœurs », ont affirmé les enfants du défunt.
Des aéronefs ont survolé la place de la Nation pendant qu’un dernier défilé d’hommage des FAN annonçait la fin de la cérémonie. Le corps du général a été conduit par la suite à la grande mosquée de Ouagadougou avant son inhumation.
En juin 2019, Radars Info Burkina, après s’être rendu au parc animalier de Ziniaré, avait attiré l’attention de l’opinion sur la situation alarmante des espèces animales qui y sont. Depuis l’exil de l’ex-président Blaise Compaoré en 2014 en Côte d’Ivoire, 95% des animaux ont disparu car la gestion et l’entretien étaient à l’abandon. Depuis quelques mois, une initiative portée par un jeune couple intervient pour sauver les quelques animaux qui restent dans cette aire zoologique. Radars Info Burkina s’est rendu de nouveau sur les lieux pour un constat.
Un parc verdoyant et des herbes très hautes à l’entrée, d’autant plus que c’est la période pluvieuse. Shanaz Husseini et son époux, Julin Bertoli, ainsi que leur ami Abdoulaye Ilboudo sont déjà sur les lieux ce dimanche matin. Ils sont trois à porter l’initiative « Ensemble pour les fauves de Ziniaré ». Après avoir lu un article de presse qui se consacre à la situation du parc, le couple Bertoli s’y est rendu pour la première fois le 9 févier 2020.
«On a été attristé et choqué de voir l’état des lieux, surtout de la situation très critique des lionnes. Elles étaient tous affamées, très amaigries. Si on avait mis deux à trois semaines de plus avant de venir, on en aurait certainement perdu deux des quatre. Les deux étaient dans un état catastrophique. Il y avait un couple de porcs-épics qui est mort d’ailleurs le lendemain de notre visite », a expliqué Shanaz Bertoli quand nous sommes arrivé devant l’enclos des lionnes.
3 lionnes qui ont bien repris leur forme se présentent devant nous. Pleines d’énergie, elles espèrent avoir des morceaux de viande. Heureusement, l’un des guides disposait d’un récipient rempli de viande. Dans un autre enclos, se trouve une vieille lionne aveugle. Elle a sauté sur les morceaux de viande qu’on lui a apportés. Pendant qu’elle était en train de rugir, Madame Bertoli raconte : « Cette lionne tellement affaiblie à notre arrivée avait de la peine à se lever pour se nourrir ». Chaque lionne consomme 30kg de viande par semaine. Au fur et à mesure que nous quittons un site à un autre, nous rencontrons des autruches en toute liberté.
«On a essayé de rendre la vie meilleure au peu d’animaux qui restent. Nous avons apporté le confort dans leur enclos, construit des mares. Nous essayons de leur donner une alimentation régulière et saine. Ils reçoivent également des soins vétérinaires», a indiqué Justin Bertoli.
Dans cette tâche, le couple a forcément d’aide. Ainsi, il a créé le groupe sur Facebook « Ensemble pour les fauves de Ziniaré ». Une communauté de bénévoles amoureuses des animaux qui leur vient en aide par des dons matériels et financiers. 350 000F F CFA par semaine sont dépensés uniquement pour la nourriture des animaux.
L’unique hyène qui reste dans le parc a maintenant un enclos bien élargi et une mare bien construite. Elle a repris du poids également en quelques mois.
Le couple Bertoli vient trois fois par semaine apporter tout ce qui est alimentation (farine de maïs, son, vitamines, viandes, fruits, légumes) au personnel qui s’occupe de la gestion du parc.
Un autre enclos a été bien aménagé pour des singes qui ont été récupérés. Les deux sœurs hippopotames qui se reposaient tranquillement dans leur mare consomment 40kg de nourriture par jour.
Pendant cette saison pluvieuse, le couple Bertoli a organisé des campagnes de reboisement dans le parc. 220 arbres de 26 espèces locales ont été plantés. Des activités de salubrité ont été menées également.
Il veut un refuge pour les animaux de la région ouest-africaine qui ne sont pas dans de bonnes conditions dans un zoo
«On ne veut pas faire de la reproduction. L’objectif de notre combat, ce n’était pas d’avoir un zoo pour s’occuper, mais c’était vraiment de permettre au peu d’animaux restants de finir leur vie décemment. En plus, que les visiteurs puissent profiter de voir les animaux dans de bonnes conditions. Ca fait toujours plaisir de voir des animaux en pleine forme plutôt que de les voir en train de mourir», a fait savoir le couple Bertoli.
Les initiateurs d’« Ensemble pour les fauves de Ziniaré » sont est en train de créer une association qui devrait voir le jour dans quelques semaines. Ainsi, ils pourront essayer de trouver des financements beaucoup plus stables, plus adaptés à leurs besoins.
« Le parc a besoin de plus de moyens pour pouvoir se relancer. La dernière fois que je suis venu ici, les animaux étaient très affamés et d’autres avaient de la peine à se lever ; aujourd’hui, je constate un changement réel de la situation des animaux. Seulement il n’y a pas beaucoup d’animaux comme avant », a affirmé ce visiteur pendant que sa famille est en train de prendre des photos des hippopotames.
Selon Prosper Soala, le caissier qui se trouve à l’entrée du parc, actuellement le week-end plus de 200 visiteurs sont attendus mais les autres jours, l’affluence est très timide.
«Les animaux ne sont plus nombreux, certes, mais c’est un plaisir pour les visiteurs de les voir dans de bonnes conditions actuellement. Nous souhaitons que les initiateurs aient suffisamment de moyens pour multiplier le nombre d’animaux afin que le zoo retrouve son lustre d’antan », a souhaité M. Soala.
Le parc animalier de Ziniaré, dans la région du Plateau central, est situé à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Ouagadougou. Selon le couple Bertoli, tous les dons pour le bien des animaux sont les bienvenus.
Au mois de mars, on a constaté une flambée des prix des cache-nez, des masques, du gel hydroalcoolique et des lave-mains, ces dispositifs de protection contre la pandémie de coronavirus. Par la suite, précisément le 25 mars, le ministère du Commerce a rendu public un communiqué encadrant le prix de vente au détail des gel et solution hydroalcooliques. 7 mois après, Radars Info Burkina a fait un tour pour s'enquérir du commerce de ces articles dans la ville de Ouagadougou.
Difficile d’apercevoir les petits commerces autour de la COVID-19 aux bords des routes et à côté des feux tricolores. Pourtant il y a quelques mois, c’était le foisonnement de commerces de masques, de cache-nez, de gels hydroalcooliques.
Abdou Zongo dispose de quelques cache-nez confectionnés avec le tissu Faso dan fani dans sa petite boutique installée à quelques mètres d’une rue où le trafic est dense. Au début de la pandémie il pouvait liquider 100 cache-nez par jour à raison de 500, voire 750 F CFA l’unité.
Mais actuellement, l’unité coûte 200F. « Il n’y a plus de la clientèle. Comme le port de masque ou cache-nez est obligatoire dans certains services et les hôpitaux, on continue d'avoir quelques clients », a-t-il indiqué.
Marcel est dans le commerce des lave-mains depuis 3 ans. C’est sa principale activité. Il est train d’installer quelques lave-mains au bord de la voie. Mais les affaires sont timides. « Il y avait de l’engouement au début de la pandémie. Je vendais le lave-main disposant d’un robinet à 25 000F et celui de 2 robinets a 30 000 F CFA» , a-t-il dit. Mais, nous confie-t-il, les prix varient maintenant entre 20 000 et 25 000 F CFA.
Il a en outre souligné que ce sont ceux qui se sont jetés occasionnellement dans ce commerce au début de la maladie qui ont jeté l’éponge maintenant. M. Ilboudo a l’habitude d'acheter les cache-nez et selon lui, les prix varient entre 300, 500 et 1 000 F en fonction de la qualité.
Pour M. Yankiné, qui portait un masque, il en manquait à un moment donné, ce qui avait suscité la hausse des prix. Maintenant c’est accessible. On peut se les procurer à des prix raisonnables.
« Au début de la pandémie, il y a avait des lave- mains de 100 000F, 200 000F. Sur les réseaux sociaux, j’ai vu des lave-mains qu’on vendait à 400 000F. C’était vraiment exagéré. Le prix minimum du gel hydroalcoolique était de 2500F, mais maintenant même avec 1000F on peut s’en procurer. Les prix des articles ont chuté considérablement », a affirmé M. Yankiné.
Le Burkina Faso a franchi la barre des 2000 cas il y a quelques jours et enregistre 58 décès liés à la COVID-19 depuis le mois de mars. Le nombre de cas confirmés avait drastiquement baissé mais est remonté vers fin août avec le relâchement des populations en matière de respect des mesures barrières édictées par les spécialistes de la santé.
Joint au téléphone depuis Tokyo au Japon par Radar Info Burkina, le Dr CONVOLBO, dans les lignes qui suivent, parle de la technologie mais aussi revient sur l'idée du ministre de la Fonction publique de faire contribuer la diaspora aux projets de transformation digitale au sein de son ministère.
Radar Info : Dr CONVOLBO, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Dr CONVOLBO : Je suis Wendkuuni Moïse CONVOLBO, titulaire d’un PhD en Informatique et je suis actuellement le Manager des Infrastructures Cloud et des Données chez Arm Treasure Data, une entreprise basée dans la Silicon Valley. Mes domaines de recherche sont surtout le Cloud, les Datacenters Géographiquement distribués et l’Intelligence Artificielle, domaine dans lequel j’ai des brevets d’inventions. Je suis par ailleurs Délégué au Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Étranger au Japon.
Radar Info : Vous êtes inventeur dans le domaine de l’Intelligence Artificielle ? Parlez-nous de vos derniers brevets d’invention.
Dr CONVOLBO : Je travaille sur les algorithmes inspirés du cerveau humain pour analyser et anticiper le comportement des hommes. Particulièrement, je me spécialise dans le comportement des clients pour anticiper leurs actions. Je suis parvenu à proposer une plateforme qui prédit si un client pourrait ou pas rencontrer des difficultés sur un site e-Commerce et ce, en utilisant les données historiques des clients. Cela m’a permis non seulement de prendre place dans la communauté scientifique mais aussi de me retrouver partenaire de grandes entreprises dans le domaine des services en ligne. Ensuite, j’ai utilisé les éléments du terroir national pour faire une autre plateforme appelée “BangreNaaba” (littéralement traduit : '' Le chef de la connaissance”). BangreNaaba permet de prédire si un client qui entre dans une boutique va acheter quelque chose ou pas, juste en analysant ses premières étapes dans un service en ligne. La particularité de BangreNaaba est qu’elle n’a pas besoin de beaucoup de données pour commencer à fonctionner. Donc, même sans disposer d'informations en quantité suffisante sur un client, on arrive à prédire ses intentions. Vous pouvez l’imaginer, c’est un outil très performant dans la main des marketeurs. Avec Rakuten, mon ancienne entreprise, nous avons étendu le champ d'action de BangreNaaba pour couvrir des domaines comme la détection des fraudes, les octrois de crédit en banque, la sécurité, etc. Le 16 septembre, nous avons soumis un autre brevet aux États-Unis, mais permettez-moi de ne pas parler de cela, pour le moment (rire).
Radar Info : Justement, nous vous avons connu à Rakuten, le géant du E-Commerce au Japon et maintenant vous êtes responsable des infrastructures et des données de Arm Treasure Data. C’est vrai qu’en matière de Management, le Japon est une référence. Est-ce à dire que les grandes entreprises s'arrachent les compétences burkinabè comme des petits pains ? Peut-on dire en même temps qu’on n’est pas prophète chez soi ?
Dr CONVOLBO : (Rires) Pour la première partie de la question, je peux dire que j’ai eu la chance de m'être investi très tôt dans le domaine du Cloud. En effet, c'est dès 2009 que je me suis intéressé à la recherche sur le Grid et le Cloud. Cela a été un avantage certain quand on sait que ce n’est qu’en 2010 que le Cloud est devenu un sujet d’engouement dans les conférences avec l'entrée sur le marché de Microsoft Azure. Donc ayant bénéficié de cette expérience de première heure dans le Cloud et le Big Data, j'ai pu faire des publications portant déjà sur les Datacenters géographiquement distribués. Cette combinaison est vraiment avantageuse et définit un profil très recherché de manager technique. C’est ce qui, à l'époque, avait attiré l'attention de Rakuten sur ma modeste personne. J’ai vraiment beaucoup appris à Rakuten ; j’ai également apporté une contribution dont je reste fier. Arm Treasure Data est une autre aventure ; je m'y suis retrouvé à la tête d’une équipe répartie sur plusieurs pays. Donc le challenge est plus grand pour moi. D'autant plus que nos plateformes sont très énormes et donc difficiles à gérer. Imaginez les difficultés de gestion d’une plateforme dont un seul client peut compter pas moins de 300 milliards d'entrées de données par mois. C’est un grand défi de maintenir un tel système et de rendre les données disponibles 24heures/24, pour permettre des recherches en temps réel. Au regard de tels enjeux, je dirais plutôt que les entreprises se veulent pragmatiques et objectives et sont avant tout à la recherche de ceux qui peuvent relever les défis qu’elles ont. Si donc un Burkinabé remplit leurs critères, surtout que le burkinabè est connu pour son ardeur au travail, elles mettront tout en œuvre pour l'arracher à son premier employeur. (Rires)
Pour répondre maintenant à la deuxième partie de votre question, je dois dire sans ambages que je ne me vois pas comme prophète. En outre, nos autorités savent bien, j'en suis convaincu, que la diaspora regorge de compétences sur lesquelles le pays peut compter. Par exemple, nous avons été appelés par le ministre de la Fonction publique, le Pr Mahamadou Seni OUEDRAOGO, pour contribuer à la transformation digitale de son département. C’est une bonne vision, il faut le dire. Au-delà de ma modeste personne et de celles de tous ceux qui, depuis la diaspora, apportent leurs contributions, c’est une politique de retour des compétences qui est en marche. Donc, soyez assurés que la diaspora, dont je suis, est déjà et sera de plus en plus appelée à contribuer. Par ailleurs, vous avez raison de préciser qu'en dehors du domaine de la technologie, les Japonais sont encore connus pour leur sens élevé de responsabilité et leurs qualités managériales. C’est donc dans un tel milieu que j'ai la chance de me trouver depuis quelques années maintenant. Ce qui me vaut des acquis que je mets au profit de mon pays, à chaque fois que de besoin. Le Burkina ne mérite pas moins que le meilleur de chacun de ses filles et fils.
Radar Info : Faisant partie des acteurs de la transformation digitale au Pays depuis quelques années déjà, comment appréciez-vous le progrès du Numérique au Burkina ?
Dr CONVOLBO : Le numérique est vecteur de développement. Ces dernières années, il y a de l’engouement à tous les niveaux au Burkina et c’est déjà encourageant. Mais il faut aller vers des résultats tangibles. Nous ne sommes pas bien lotis en termes d’infrastructures et de connexion à internet. En matière de collecte et d'utilisation des données, nous avons aussi des efforts à faire. Vous savez, plus de 80% des données générées au Burkina ont été faites ces 2 dernières années uniquement. Ce qui veut dire qu’il y a une certaine vélocité à prendre en compte.
Mais je crois en une chose, la jeunesse burkinabè s'intéresse au numérique et semble mieux connaître ses enjeux pour le développement. Si nous vulgarisons internet, tout en prenant soin de mettre en place un écosystème de confiance, la jeunesse pourrait elle-même se prendre en charge à travers le numérique. C'était le cas à Singapour, en Inde ou actuellement en Indonésie.
Radar Info : Vous avez votre empreinte dans l’organisation des concours de la fonction publique cette année. Quel bilan faites-vous de ce processus ?
Dr CONVOLBO : Comme je l’ai déjà dit, le ministre de la Fonction publique a eu cette idée de faire appel à des Burkinabè de la diaspora, pour soutenir les efforts de son département dans un certain nombre de projets dont les concours avec composition en ligne et correction automatique et instantanée. Il faut se dire que c’est un projet audacieux, au regard de l’instabilité de la connexion internet et de la faiblesse de la couverture au niveau national, autant de facteurs qui peuvent à tout moment rendre les choses difficiles. Mais tous les pays se sont développés en réalisant des projets audacieux et en les améliorant au fur et à mesure. Le ministre fait donc preuve d'une grande clairvoyance que nous saluons. Nous ne sommes certes pas encore à l’heure du bilan, mais mon analyse personnelle de situation est que nous avons une certaine communication à faire pour expliquer les plateformes de mise en œuvre du e-Concours et les avantages de celui-ci. Les concours directs sont toujours en cours et les corrections seront automatiques, de même que pour les concours professionnels. Nous tirerons les enseignements de cette expérience et prendront en compte les critiques constructives pour avancer.
Radar Info : Nous lisons dans la presse que celui-là même qui devait assurer le suivi de la plateforme au niveau du ministère de la Fonction publique a démissionné en guise de protestation. Cela ne constitue-t-il pas une tache noire dans le processus ?
Dr CONVOLBO : A vrai dire, je ne sais quoi vous dire sur ce point. Moi aussi, j’ai lu cela dans la presse. Je ne me souviens pas d'avoir eu des échanges avec ce cadre de la fonction publique ; encore moins, de lui avoir fait un transfert de compétence sur la plateforme. Tout au long de notre travail, le ministre nous a instruit de travailler en étroite collaboration avec les cadres de la fonction publique. Je puis vous assurer que c’est ce que nous avons fait et ils étaient vraiment disponibles. Nous avons présenté la plateforme de composition en ligne à la presse en juin en présence des cadres du ministère et des informaticiens sur place. L’article dit que ledit agent aurait démissionné en août, en guise de protestation. Je crois que s’il avait été impliqué, je m’en serais souvenu certainement. J'en conclus que la raison de sa démission pourrait être tout autre. Les compositions en ligne étaient un défi. Aujourd’hui, c’est un défi relevé et nous devons en être fiers. La rubrique 'Inscription' a connu des difficultés les premiers jours, mais tout est rentré dans l’ordre après identification et résolution du problème. J’admire la capacité du Burkinabè à interpeller à chaque fois qu’un service est en deçà de ses attentes et à demander une amélioration des choses. A chaque fois que des critiques constructives sont faites, tout le monde y gagne. Par contre, il ne faut pas se laisser aller à une critique systématique du changement, car c’est au prix de l’inconfort du changement que nous ferons ensemble bouger les lignes. Même dans les grandes entreprises, les transformations digitales ne sont pas faciles à faire. En tant que spécialiste des données, nous devons faire face, au quotidien, à des oppositions de tout genre. Cependant, on arrive à discuter et à faire avancer les choses.
Radar Info : Votre mot de la fin ?
Dr CONVOLBO : Je vous remercie pour votre initiative d’aller à la recherche de l’information juste. Pour avoir déjà conduit divers projets de transformation digitale, j'en connais bien les difficultés. Une transformation digitale, c’est certes la transformation de la technologie, des outils, des méthodes de travail, mais c'est aussi et surtout la transformation des hommes. Dans le domaine du numérique, le Burkina pourrait jouer un grand rôle, si nous mettons l’accent sur les infrastructures et la connexion internet. Quant aux défis, j'espère voir encore plus de projets audacieux dans le numérique avec des résultats concrets et des plans d’optimisation et d'amélioration.
A la suite de plusieurs plaintes portées par les victimes de cyber-escroquerie, la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) a ouvert une enquête ayant abouti au cours de la semaine passée à l’interpellation de 4 jeunes garçons (1 étudiant et 3 élèves), tous domiciliés à Saaba. Ils ont été présentés à la presse ce vendredi 18 septembre 2020.
Ces quatre malfrats se faisaient passer pour des tenanciers de boutiques de vente d’articles à des prix imbattables sur le marché via Facebook dans les différentes grandes villes du Burkina Faso.
« Les victimes n’entraient jamais en possession de leurs articles après avoir rempli toutes les conditions. Les investigations ont permis de découvrir la gestion de 7 faux profils et la gestion de 8 pages d’entreprises fictives », a expliqué Bantida Samire Yoni, commandant de cette brigade.
Les comptes de transfert mobile étaient ouverts grâce aux Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) égarées ou envoyées par des victimes.
Selon la BCLCC, le préjudice actuellement s’élève à plus de 5 millions de francs CFA. Des plaintes sont toujours enregistrées en lien avec la même affaire.
« De ce fait, il est difficile d’évaluer le préjudice global financier actuellement. En plus de ce préjudice financier évalué, il faut noter que cela constitue un frein au développement et à l’acceptation du E-commerce au Burkina Faso », a souligné Bantida Samire Yoni.
Les personnes interpellées seront présentées au parquet pour les suites judiciaires. L’enquête a permis de saisir des CNIB, des cartes SIM, des clés USB, des cartes VISA, un ordinateur portable, quatre téléphones portables de marque Iphone et cinq autres téléphones. Les arnaqueurs ont pu se procurer une moto d’une valeur de 1 300 000 Francs CFA.
De l’avis de Bag Akin Nignan, chef de la Division des enquêtes, cette enquête a été un peu plus difficile car toutes les traces que ces cybercriminels laissent aboutissent à des personnes qui sont des victimes. La brigade a reçu la première plainte liée à cette affaire au cours du mois de juin 2020.
« Lorsqu’on utilise la CNIB d’une personne pour identifier une SIM, pendant l’enquêtée nous tombons sur le propriétaire de la CNIB. Du coup il est encore plus difficile de retrouver ces malfrats. Heureusement les services de téléphonie mobile sont assez disposés à nous donner des informations assez précises. Le jour de l’interpellation, nous sommes sortis à 6h 30 mais c’est à 21h 30 que ces malfrats sont rentrés malgré qu’on ait toutes les informations possibles», a précisé M. Nignan.
A l’en croire, le Burkina est devenu un terreau fertile pour ces cybercriminels, malheureusement le pays est entré très tard dans la lutte contre la cybercriminalité puisque la BCLCC n’a été créé qu’en janvier 2020. « La plupart des pays ont une brigade spéciale contre ce phénomène. Par conséquent, étant donné qu’au Burkina on n’en disposait pas, les adeptes de ces pratiques se sont réfugiés ici. Mais nous sommes à leurs trousses », a-t-il assuré.
Daniel Tapsoba est une des victimes, car sa CNIB était utilisée par ces criminels pour se procurer des cartes SIM de transfert mobile. « Je remercie Dieu de m’avoir sorti de cette situation. Je m’étais rendu à la gendarmerie et à la police où j’ai posé mon problème. Comme il n’a pu être résolu là-bas, quand j’ai eu connaissance de l’existence de la BCLCC, j’y suis allé exposer mon problème », a-t-il confié.
Le premier responsable de la BCLCC a conseillé aux acheteurs sur Internet de n’effecteur le paiement que s’ils reçoivent la marchandise commandée. « Dans certains pays, il y a ce qu’on appelle le tiers de confiance dans le processus de E-commerce. C’est un système placé au milieu entre le client et le vendeur et qui assure la garantie que le client va recevoir ses articles. Au Burkina Faso, ce tiers de confiance n’est encore opérationnel. N’hésitez pas à dénoncer toute arnaque dans le cyberespace sur notre page Facebook, @bclcc.bf, ni à nous contacter par téléphone au 71 07 59 37 ou par mail à l’adresseCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. », a conclu le commandant Yoni.
MSF Burkina a convié des journalistes à un déjeuner de presse le mercredi 16 septembre 2020 à Ouagadougou pour mieux faire connaître l’organisation et présenter les activités qu’elle mène au Burkina Faso dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire. Il ressort de cette rencontre que de janvier à juin 2020, 36 284 cas de paludisme ont été traités et 139 interventions chirurgicales réalisées dans 4 des 5 régions les plus touchées par l’insécurité. S’agissant de l’accès humanitaire difficile dans certaines localités, Anne-Marie Boyeldieu, chef de la mission MSF Burkina, a indiqué que leur travail, c’est aussi de faire comprendre que malgré les circonstances et les conflits, la présence de MSF reste nécessaire si on veut assurer une assistance médicale humanitaire.
Médecins sans frontières (MSF) est une association à but non lucratif qui porte secours aux populations en détresse victimes de conflits armés, d’épidémies, de malnutrition, de catastrophes naturelles et aux personnes qui n’ont pas accès aux soins de santé dans plus de 70 pays. Fondée en 1971, neutre, indépendante, et impartiale, cette organisation humanitaire intervient au Burkina Faso depuis 1995.
Avec l’insécurité au Burkina, MSF fournit une assistance médicale humanitaire aux populations locales et déplacées affectées par l’insécurité dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Sahel et de l’Est.
S’agissant de ses activités sur le terrain, MSF procède à la mise en place de postes de santé avancés et veille à la santé communautaire avec des Agents de santé à base communautaire (ASBC), des accoucheuses villageoises, des cliniques mobiles. Il apporte un soutien aux centres médicaux et centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA). MSF met en place également des programmes nutritionnels et de vaccination des enfants et des femmes. Il approvisionne aussi des sites en eau potable et distribue des articles ménagers essentiels.
Les patients sont gratuitement pris en charge dans les zones d’intervention de MSF. Dans le cadre de la COVID-19, MSF a mis sur pied des centres de dépistage à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso qui ont été rétrocédés par la suite au ministère de la Santé.
De janvier à juin 2020, 109 552 patients ont été consultés, 36 284 cas de paludisme traités, 139 interventions chirurgicales réalisées, 5 748 personnes ont bénéficié de prise en charge en santé mentale, 49 831 000 litres d’eau ont été distribués et 807 employés ont été mobilisés, dont 722 recrutés localement.
Selon le Dr Issaka Zongo, coordonnateur médical à MSF, dans le contexte actuel, les équipes MSF prennent également en charge des blessés dans les unités dans lesquelles elles travaillent. «On réalise soit des pansements de plaies, soit la stabilisation de fractures », a-t-il précisé.
Le paludisme reste la principale cause de consultation, surtout en cette période de saison pluvieuse. D’autres pathologies font l’objet de consultations, notamment les maladies diarrhéiques, les cas d’infections respiratoires telles que les toux, les bronchites, les pneumonies, et il en est de même des infections dermatologiques et des cas de malnutrition.
L’accès humanitaire n’est pas sans difficultés en raison de l’insécurité. Pour parer à ces difficultés, là où les structures sanitaires fonctionnent partiellement, MSF met des moyens supplémentaires pour assurer un fonctionnement total et une continuité des soins.
En plus, quand l’accès devient de plus en plus compliqué, les agents de santé communautaires deviennent l’alternative. «MSF renforce les capacités des agents de santé communautaire afin qu’ils puissent offrir un certain nombre de services au niveau communautaire comme la prise en charge des cas de palu simples et des diarrhées », a expliqué Anne-Marie Boyeldieu.
En outre, le Dr Zongo a fait savoir que là où MSF ne peut pas installer des unités, les équipes mènent ce qu’on appelle des activités mobiles à travers des visites programmées pour offrir le paquet de soins.
«Que la zone soit accessible ou pas, la question reste l’acceptation des activités humanitaires. A quel point les populations, les chefs traditionnels, les leaders communautaires qui sont présents dans la localité acceptent que cette assistance soit là pour eux et qu’ils peuvent eux-mêmes contribuer à la faisabilité de cette assistance ? » a souligné la cheffe de la mission MSF Burkina.
Donc selon Anne-Marie Boyeldieu, le risque zéro n’existe nulle part et la notion d’acceptation est la base.
Le second travail, c’est de faire comprendre aussi comprendre que malgré les circonstances et les conflits, la présence de MSF reste nécessaire si on veut assurer une assistance médicale humanitaire.
Pour ce qui concerne le processus d’intervention, Anne-Marie Boyeldieu a fait savoir que c’est l’intensité des besoins, la proportion de vulnérabilité des groupes de personnes qui déterminent le choix d’intervention, tant pour le lieu géographique que pour l’activité à mener.
L’escalade de la violence ces dernières années au Burkina Faso et dans d’autres pays du Sahel a engendré une grave crise humanitaire. A la date du 8 août 2020, le Burkina Faso enregistrait 1 013 234 personnes déplacées internes (PDI), 294 centres de santé de même que 2 512 écoles fermées.