dimanche 24 novembre 2024

convolb une Joint au téléphone depuis Tokyo au Japon par Radar Info Burkina, le Dr CONVOLBO, dans les lignes qui suivent, parle de la technologie mais aussi revient sur l'idée du ministre de la Fonction publique de faire contribuer la diaspora aux projets de transformation digitale au sein de son ministère.

Radar Info : Dr CONVOLBO, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Dr CONVOLBO : Je suis Wendkuuni Moïse CONVOLBO, titulaire d’un PhD en Informatique et je suis actuellement le Manager des Infrastructures Cloud et des Données chez Arm Treasure Data, une entreprise basée dans la Silicon Valley. Mes domaines de recherche sont surtout le Cloud, les Datacenters Géographiquement distribués et l’Intelligence Artificielle, domaine dans lequel j’ai des brevets d’inventions. Je suis par ailleurs Délégué au Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Étranger au Japon.

Radar Info : Vous êtes inventeur dans le domaine de l’Intelligence Artificielle ? Parlez-nous de vos derniers brevets d’invention.

Dr CONVOLBO : Je travaille sur les algorithmes inspirés du cerveau humain pour analyser et anticiper le comportement des hommes. Particulièrement, je me spécialise dans le comportement des clients pour anticiper leurs actions. Je suis parvenu à proposer une plateforme qui prédit si un client pourrait ou pas rencontrer des difficultés sur un site e-Commerce et ce, en utilisant les données historiques des clients. Cela m’a permis non seulement de prendre place dans la communauté scientifique mais aussi de me retrouver partenaire de grandes entreprises dans le domaine des services en ligne. Ensuite, j’ai utilisé les éléments du terroir national pour faire une autre plateforme appelée “BangreNaaba” (littéralement traduit : '' Le chef de la connaissance”). BangreNaaba permet de prédire si un client qui entre dans une boutique va acheter quelque chose ou pas, juste en analysant ses premières étapes dans un service en ligne. La particularité de BangreNaaba est qu’elle n’a pas besoin de beaucoup de données pour commencer à fonctionner. Donc, même sans disposer d'informations en quantité suffisante sur un client, on arrive à prédire ses intentions. Vous pouvez l’imaginer, c’est un outil très performant dans la main des marketeurs. Avec Rakuten, mon ancienne entreprise, nous avons étendu le champ d'action de BangreNaaba pour couvrir des domaines comme la détection des fraudes, les octrois de crédit en banque, la sécurité, etc. Le 16 septembre, nous avons soumis un autre brevet aux États-Unis, mais permettez-moi de ne pas parler de cela, pour le moment (rire).

Radar Info : Justement, nous vous avons connu à Rakuten, le géant du E-Commerce au Japon et maintenant vous êtes responsable des infrastructures et des données de Arm Treasure Data. C’est vrai qu’en matière de Management, le Japon est une référence. Est-ce à dire que les grandes entreprises s'arrachent les compétences burkinabè comme des petits pains ? Peut-on dire en même temps qu’on n’est pas prophète chez soi ?

Dr CONVOLBO : (Rires) Pour la première partie de la question, je peux dire que j’ai eu la chance de m'être investi très tôt dans le domaine du Cloud. En effet, c'est dès 2009 que je me suis intéressé à la recherche sur le Grid et le Cloud. Cela a été un avantage certain quand on sait que ce n’est qu’en 2010 que le Cloud est devenu un sujet d’engouement dans les conférences avec l'entrée sur le marché de Microsoft Azure. Donc ayant bénéficié de cette expérience de première heure dans le Cloud et le Big Data, j'ai pu faire des publications portant déjà sur les Datacenters géographiquement distribués. Cette combinaison est vraiment avantageuse et définit un profil très recherché de manager technique. C’est ce qui, à l'époque, avait attiré l'attention de Rakuten sur ma modeste personne. J’ai vraiment beaucoup appris à Rakuten ; j’ai également apporté une contribution dont je reste fier. Arm Treasure Data est une autre aventure ; je m'y suis retrouvé à la tête d’une équipe répartie sur plusieurs pays. Donc le challenge est plus grand pour moi. D'autant plus que nos plateformes sont très énormes et donc difficiles à gérer. Imaginez les difficultés de gestion d’une plateforme dont un seul client peut compter pas moins de 300 milliards d'entrées de données par mois. C’est un grand défi de maintenir un tel système et de rendre les données disponibles 24heures/24, pour permettre des recherches en temps réel. Au regard de tels enjeux, je dirais plutôt que les entreprises se veulent pragmatiques et objectives et sont avant tout à la recherche de ceux qui peuvent relever les défis qu’elles ont. Si donc un Burkinabé remplit leurs critères, surtout que le burkinabè est connu pour son ardeur au travail, elles mettront tout en œuvre pour l'arracher à son premier employeur. (Rires)

Pour répondre maintenant à la deuxième partie de votre question, je dois dire sans ambages que je ne me vois pas comme prophète. En outre, nos autorités savent bien, j'en suis convaincu, que la diaspora regorge de compétences sur lesquelles le pays peut compter. Par exemple, nous avons été appelés par le ministre de la Fonction publique, le Pr Mahamadou Seni OUEDRAOGO, pour contribuer à la transformation digitale de son département. C’est une bonne vision, il faut le dire. Au-delà de ma modeste personne et de celles de tous ceux qui, depuis la diaspora, apportent leurs contributions, c’est une politique de retour des compétences qui est en marche. Donc, soyez assurés que la diaspora, dont je suis, est déjà et sera de plus en plus appelée à contribuer. Par ailleurs, vous avez raison de préciser qu'en dehors du domaine de la technologie, les Japonais sont encore connus pour leur sens élevé de responsabilité et leurs qualités managériales. C’est donc dans un tel milieu que j'ai la chance de me trouver depuis quelques années maintenant. Ce qui me vaut des acquis que je mets au profit de mon pays, à chaque fois que de besoin. Le Burkina ne mérite pas moins que le meilleur de chacun de ses filles et fils. 

convolb 2Radar Info : Faisant partie des acteurs de la transformation digitale au Pays depuis quelques années déjà, comment appréciez-vous le progrès du Numérique au Burkina ?

Dr CONVOLBO : Le numérique est vecteur de développement. Ces dernières années, il y a de l’engouement à tous les niveaux au Burkina et c’est déjà encourageant. Mais il faut aller vers des résultats tangibles. Nous ne sommes pas bien lotis en termes d’infrastructures et de connexion à internet. En matière de collecte et d'utilisation des données, nous avons aussi des efforts à faire. Vous savez, plus de 80% des données générées au Burkina ont été faites ces 2 dernières années uniquement. Ce qui veut dire qu’il y a une certaine vélocité à prendre en compte.

Mais je crois en une chose, la jeunesse burkinabè s'intéresse au numérique et semble mieux connaître ses enjeux pour le développement. Si nous vulgarisons internet, tout en prenant soin de mettre en place un écosystème de confiance, la jeunesse pourrait elle-même se prendre en charge à travers le numérique. C'était le cas à Singapour, en Inde ou actuellement en Indonésie.

Radar Info : Vous avez votre empreinte dans l’organisation des concours de la fonction publique cette année. Quel bilan faites-vous de ce processus ?

Dr CONVOLBO : Comme je l’ai déjà dit, le ministre de la Fonction publique a eu cette idée de faire appel à des Burkinabè de la diaspora, pour soutenir les efforts de son département dans un certain nombre de projets dont les concours avec composition en ligne et correction automatique et instantanée. Il faut se dire que c’est un projet audacieux, au regard de l’instabilité de la connexion internet et de la faiblesse de la couverture au niveau national, autant de facteurs qui peuvent à tout moment rendre les choses difficiles. Mais tous les pays se sont développés en réalisant des projets audacieux et en les améliorant au fur et à mesure. Le ministre fait donc preuve d'une grande clairvoyance que nous saluons. Nous ne sommes certes pas encore à l’heure du bilan, mais mon analyse personnelle de situation est que nous avons une certaine communication à faire pour expliquer les plateformes de mise en œuvre du e-Concours et les avantages de celui-ci. Les concours directs sont toujours en cours et les corrections seront automatiques, de même que pour les concours professionnels. Nous tirerons les enseignements de cette expérience et prendront en compte les critiques constructives pour avancer.

Radar Info : Nous lisons dans la presse que celui-là même qui devait assurer le suivi de la plateforme au niveau du ministère de la Fonction publique a démissionné en guise de protestation. Cela ne constitue-t-il pas une tache noire dans le processus ?

Dr CONVOLBO : A vrai dire, je ne sais quoi vous dire sur ce point. Moi aussi, j’ai lu cela dans la presse.  Je ne me souviens pas d'avoir eu des échanges avec ce cadre de la fonction publique ; encore moins, de lui avoir fait un transfert de compétence sur la plateforme. Tout au long de notre travail, le ministre nous a instruit de travailler en étroite collaboration avec les cadres de la fonction publique. Je puis vous assurer que c’est ce que nous avons fait et ils étaient vraiment disponibles. Nous avons présenté la plateforme de composition en ligne à la presse en juin en présence des cadres du ministère et des informaticiens sur place. L’article dit que ledit agent aurait démissionné en août, en guise de protestation. Je crois que s’il avait été impliqué, je m’en serais souvenu certainement. J'en conclus que la raison de sa démission pourrait être tout autre. Les compositions en ligne étaient un défi. Aujourd’hui, c’est un défi relevé et nous devons en être fiers. La rubrique 'Inscription' a connu des difficultés les premiers jours, mais tout est rentré dans l’ordre après identification et résolution du problème. J’admire la capacité du Burkinabè à interpeller à chaque fois qu’un service est en deçà de ses attentes et à demander une amélioration des choses. A chaque fois que des critiques constructives sont faites, tout le monde y gagne. Par contre, il ne faut pas se laisser aller à une critique systématique du changement, car c’est au prix de l’inconfort du changement que nous ferons ensemble bouger les lignes. Même dans les grandes entreprises, les transformations digitales ne sont pas faciles à faire. En tant que spécialiste des données, nous devons faire face, au quotidien, à des oppositions de tout genre. Cependant, on arrive à discuter et à faire avancer les choses.

Radar Info : Votre mot de la fin ?

Dr CONVOLBO : Je vous remercie pour votre initiative d’aller à la recherche de l’information juste.  Pour avoir déjà conduit divers projets de transformation digitale, j'en connais bien les difficultés. Une transformation digitale, c’est certes la transformation de la technologie, des outils, des méthodes de travail, mais c'est aussi et surtout la transformation des hommes. Dans le domaine du numérique, le Burkina pourrait jouer un grand rôle, si nous mettons l’accent sur les infrastructures et la connexion internet. Quant aux défis, j'espère voir encore plus de projets audacieux dans le numérique avec des résultats concrets et des plans d’optimisation et d'amélioration.

www.radarsburkina.net

cybr uneA la suite de plusieurs plaintes portées par les victimes de cyber-escroquerie, la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) a ouvert une enquête ayant abouti au cours de la semaine passée à l’interpellation de 4 jeunes garçons (1 étudiant et 3 élèves), tous domiciliés à Saaba. Ils ont été présentés à la presse ce vendredi 18 septembre 2020.

Ces quatre malfrats se faisaient passer pour des tenanciers de boutiques de vente d’articles à des prix imbattables sur le marché via Facebook  dans les différentes grandes villes du Burkina Faso.

« Les victimes n’entraient jamais en possession de leurs articles après avoir rempli toutes les conditions. Les investigations ont permis de découvrir la gestion de 7 faux profils et la gestion de 8 pages d’entreprises fictives », a expliqué Bantida Samire Yoni, commandant de cette brigade.

Les comptes de transfert mobile étaient ouverts grâce aux Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) égarées ou envoyées par des victimes.

Selon la BCLCC, le préjudice actuellement s’élève à plus de 5 millions de francs CFA. Des plaintes sont toujours enregistrées en lien avec la même affaire.

« De ce fait, il est difficile d’évaluer le préjudice global financier actuellement. En plus de ce préjudice financier évalué, il faut noter que cela constitue un frein au développement et à l’acceptation du E-commerce au Burkina Faso », a souligné Bantida Samire Yoni.

cybr 2Les personnes interpellées seront présentées  au parquet pour les suites judiciaires. L’enquête a permis de saisir des CNIB, des cartes SIM, des clés USB, des cartes VISA, un ordinateur portable, quatre téléphones portables de marque Iphone et cinq autres téléphones. Les arnaqueurs ont pu se procurer une moto d’une valeur de 1 300 000 Francs CFA.

De l’avis de Bag Akin Nignan, chef de la Division des enquêtes, cette enquête a été un peu plus difficile car  toutes les traces que ces cybercriminels laissent aboutissent à des personnes qui sont des victimes. La brigade a reçu la première plainte liée à cette affaire au cours du mois de juin 2020.

« Lorsqu’on utilise la CNIB d’une personne pour identifier une SIM, pendant l’enquêtée nous tombons sur le propriétaire de la CNIB. Du coup il est encore plus difficile de retrouver ces malfrats. Heureusement les services de téléphonie mobile sont assez disposés à nous donner des informations assez précises. Le jour de l’interpellation, nous sommes sortis à 6h 30 mais c’est à 21h 30 que ces malfrats sont rentrés malgré qu’on ait toutes les informations possibles», a précisé M. Nignan.

cybr 3A l’en croire, le Burkina est devenu un terreau  fertile pour ces cybercriminels, malheureusement le pays est entré très tard dans la lutte contre la cybercriminalité puisque la BCLCC n’a été créé qu’en janvier 2020.  « La plupart des pays ont une brigade spéciale contre ce phénomène. Par conséquent, étant donné qu’au Burkina on n’en disposait pas, les adeptes de ces pratiques se sont réfugiés ici. Mais nous sommes à leurs trousses », a-t-il assuré.

Daniel Tapsoba est une des victimes, car sa CNIB était utilisée par ces criminels pour se procurer des cartes SIM de transfert mobile. « Je remercie Dieu de m’avoir sorti de cette situation. Je m’étais rendu à la gendarmerie et à la police où j’ai  posé mon problème. Comme il n’a pu être résolu là-bas, quand j’ai eu connaissance de l’existence de la BCLCC, j’y suis allé exposer mon problème », a-t-il confié. 

Le premier responsable de la BCLCC a conseillé  aux acheteurs sur Internet de n’effecteur le paiement que s’ils reçoivent la marchandise commandée. « Dans certains pays, il y a ce qu’on appelle le tiers de confiance dans le processus de E-commerce. C’est un système placé au milieu entre le client et le vendeur et qui assure la garantie que le client va recevoir ses articles. Au Burkina Faso, ce tiers de confiance n’est encore opérationnel. N’hésitez pas à dénoncer toute arnaque dans le cyberespace sur notre page Facebook, @bclcc.bf, ni à nous contacter par téléphone au 71 07 59 37 ou par mail à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. », a conclu le commandant Yoni.

Aly Tinto

msf uneMSF Burkina a convié des journalistes à un déjeuner de presse le mercredi 16 septembre 2020 à Ouagadougou pour mieux faire connaître l’organisation et présenter les activités qu’elle mène au Burkina Faso   dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire. Il ressort de cette rencontre que de janvier à juin 2020, 36 284 cas de paludisme ont été traités et 139 interventions chirurgicales réalisées dans 4 des 5 régions les plus touchées par l’insécurité. S’agissant de l’accès humanitaire difficile dans certaines localités, Anne-Marie Boyeldieu, chef de la mission MSF Burkina, a indiqué que leur travail, c’est aussi de faire comprendre que malgré les circonstances et les conflits, la présence de MSF reste nécessaire si on veut assurer une assistance médicale humanitaire.

Médecins sans frontières (MSF) est une association à but non lucratif qui porte secours aux populations en détresse victimes de conflits armés, d’épidémies, de malnutrition, de catastrophes naturelles et aux personnes qui n’ont pas accès aux soins de santé dans plus de 70 pays. Fondée en 1971, neutre, indépendante, et impartiale, cette organisation humanitaire intervient au Burkina Faso depuis 1995.

Avec l’insécurité au Burkina, MSF fournit une assistance médicale humanitaire aux populations locales et déplacées affectées par l’insécurité dans les régions du Nord, du Centre-Nord, du Sahel et de l’Est. 

S’agissant de ses activités sur le terrain, MSF procède à la mise en place de postes de santé avancés et veille à la santé communautaire avec des Agents de santé à base communautaire (ASBC), des accoucheuses villageoises, des cliniques mobiles. Il apporte un soutien aux centres médicaux et centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA). MSF met en place également des programmes nutritionnels et de vaccination des enfants et des femmes. Il approvisionne aussi des sites en eau potable et distribue des articles ménagers essentiels.

msf 2Les patients sont gratuitement pris en charge dans les zones d’intervention de MSF. Dans le cadre de la COVID-19, MSF a mis sur pied des centres de dépistage à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso qui ont été rétrocédés par la suite au ministère de la Santé.

De janvier à juin 2020, 109 552 patients ont été consultés, 36 284 cas de paludisme  traités, 139 interventions chirurgicales réalisées, 5 748 personnes ont bénéficié de prise en charge en santé mentale, 49 831 000 litres d’eau ont été distribués et 807 employés ont été mobilisés, dont 722 recrutés localement.

Selon le Dr Issaka Zongo, coordonnateur médical à MSF, dans le contexte actuel, les équipes MSF prennent également en charge des blessés  dans les unités dans lesquelles elles travaillent. «On réalise soit des pansements de plaies, soit la stabilisation de fractures », a-t-il précisé.  

Le paludisme reste la principale cause de consultation, surtout en cette période de saison pluvieuse. D’autres pathologies font l’objet de consultations, notamment les maladies diarrhéiques, les cas d’infections respiratoires telles que les toux, les bronchites, les pneumonies, et il en est de même des infections dermatologiques et des cas de malnutrition.

L’accès humanitaire n’est pas sans difficultés en raison de l’insécurité. Pour parer à ces difficultés, là où les structures sanitaires fonctionnent partiellement, MSF met des moyens supplémentaires pour assurer un fonctionnement total et une continuité des soins.

En plus, quand l’accès devient de plus en plus compliqué, les agents de santé communautaires deviennent l’alternative. «MSF renforce les capacités des agents de santé communautaire afin  qu’ils puissent offrir un certain nombre de services au niveau communautaire comme la prise en charge des cas de palu simples et des diarrhées », a expliqué Anne-Marie Boyeldieu.

En outre, le Dr Zongo a fait savoir que là où MSF ne peut pas installer des unités, les équipes mènent ce qu’on appelle des activités mobiles à travers des visites programmées pour offrir le paquet de soins.

«Que la zone soit accessible ou pas, la question reste l’acceptation des activités humanitaires. A quel point les populations, les chefs traditionnels, les leaders communautaires qui sont présents dans la localité acceptent que cette assistance soit là pour eux et qu’ils peuvent eux-mêmes contribuer à la faisabilité de cette assistance ? » a souligné la cheffe de la mission MSF Burkina.

Donc selon Anne-Marie Boyeldieu, le risque zéro n’existe nulle part et  la notion d’acceptation est la base.

Le second travail, c’est de faire comprendre aussi comprendre que malgré les circonstances et les conflits, la présence de MSF reste nécessaire si on veut assurer une assistance médicale humanitaire.

Pour ce qui concerne le processus d’intervention, Anne-Marie Boyeldieu a fait savoir que c’est l’intensité des besoins, la proportion de vulnérabilité des groupes de personnes qui déterminent le choix d’intervention, tant pour le lieu géographique que pour l’activité à mener.

L’escalade de la violence ces dernières années au Burkina Faso et dans d’autres pays du Sahel a engendré une grave crise humanitaire.  A la date du 8 août 2020, le Burkina Faso enregistrait 1 013 234 personnes déplacées internes (PDI), 294 centres de santé de même que 2 512 écoles fermées.

Aly Tinto

gate uneLe rapport annuel Goalkeepers de la Fondation Gates montre que la COVID-19 a freiné 20 ans de progrès et appelle à une réponse mondiale pour mettre fin à la pandémie. Le rapport montre comment les dégâts économiques ont accentué les inégalités en Afrique et totalement chamboulé la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies. Il met aussi en lumière les pays qui innovent pour relever les défis.

Johannesburg, Afrique du Sud, 15 septembre 2020 -/African Media Agency (AMA)/- La Fondation Bill et Melinda Gates a publié aujourd'hui son quatrième rapport annuel Goalkeepers, qui présente de nouvelles données illustrant la façon dont les répercussions de la COVID-19 ont interrompu 20 ans de progrès au profit de la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies (objectifs mondiaux).

Le rapport fournit l'ensemble des données mondiales les plus récentes sur la manière dont la pandémie entrave les progrès réalisés pour atteindre les objectifs mondiaux. Il montre que, selon pratiquement tous les indicateurs, le monde a régressé.

L'Afrique a fait d'énormes progrès en termes de réduction de la pauvreté. Il y a eu une diminution de 28 % du nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté depuis 1990. Mais à la fin de 2020, 13 millions d'Africains devraient passer sous le seuil de pauvreté dans le meilleur des cas, et 50 millions dans le pire. Le nombre de décès dus au paludisme pourrait doubler cette année par rapport à 2018, et 80 millions d'enfants de moins d'un an pourraient être exposés à des maladies évitables à l'échelle planétaire.

Par ailleurs, les dégâts économiques causés par la première récession frappant le continent en 25 ans accentuent les inégalités. Les femmes et d'autres groupes vulnérables souffrent de manière disproportionnée ; les habitants des pays à faible revenu sont confrontés à des difficultés alimentaires et les fermetures d'écoles désavantagent injustement les enfants qui vivent dans les zones rurales.

Malgré ces énormes contraintes, les pays africains innovent pour relever ce défi, et le monde a beaucoup à apprendre de la réponse apportée par le continent. En Afrique du Sud, le gouvernement déploie des unités mobiles de dépistage ; au Nigeria, le secteur privé lève des fonds pour renforcer les ressources et en Afrique de l'Ouest, des millions de personnes bénéficient de nouveaux transferts de fonds améliorés. Au Sénégal, les scientifiques mettent au point des respirateurs artificiels de pointe à faible coût et au Kenya, des partenariats public-privé permettent aux communautés rurales et isolées de se connecter à Internet.

gate 2L'envoyé spécial de l'Union africaine, Strive Masiyiwa, a lancé, en collaboration avec les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, la plateforme africaine de fournitures médicales en juin. Celle-ci a pour objectif de veiller à ce que les pays du continent aient accès à des fournitures et équipements médicaux abordables, de grande qualité et permettant de sauver des vies, dont bon nombre sont fabriqués en Afrique. Bill et Melinda Gates estiment que la COVID-19 est un véritable test pour la communauté mondiale.

« La réponse à la pandémie de COVID-19 nous a montré certaines des meilleures facettes que l'humanité a à offrir : des innovations révolutionnaires, des actes héroïques de la part de travailleurs de première ligne et des personnes lambda qui font de leur mieux pour leurs familles, leurs voisins et leurs communautés », écrivent Bill et Melinda Gates. « Nous sommes face à une crise mondiale commune qui exige une réponse mondiale commune. »

Dans ce rapport, que Bill et Melinda Gates coécrivent chaque année, ils appellent le monde à collaborer sur le développement de diagnostics, de vaccins et de traitements, à fabriquer des tests et des doses le plus rapidement possible et à fournir ces outils de manière équitable en fonction des besoins plutôt que des capacités à payer. Il existe actuellement plusieurs stratégies viables pour aider à obtenir un résultat équitable, notamment l'Accélérateur d'accès aux outils de la COVID-19 (ACT), l'effort de collaboration le plus sérieux pour mettre fin à la pandémie, qui réunit des organisations ayant fait leurs preuves comme Gavi (l'Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation) et le Fonds mondial.

Le rapport indique clairement qu'aucun pays ne pourra relever seul ce défi. Toute tentative d'un pays de se protéger aux dépens d'autres pays ne fera que prolonger les difficultés qu'a provoquées la pandémie. Le développement et la fabrication de vaccins ne permettront pas de mettre rapidement un terme à la pandémie s'ils ne sont distribués de manière équitable.

Une modélisation de la Northeastern University indique que si les pays riches achètent les deux premiers milliards de doses de vaccins au lieu de veiller à ce qu'elles soient distribuées équitablement, le nombre de décès dus à la COVID-19 pourrait pratiquement doubler.

« Toute personne mérite d'avoir la possibilité de vivre une vie saine et productive et bien que le progrès en Afrique soit possible, il n'est pas inévitable. Un résultat équitable est nécessaire pour mettre fin au virus et veiller à ce que les revers soufferts par le développement ne deviennent pas monnaie courante », a déclaré Cheikh Oumar Seydi, directeur pour l'Afrique de la Fondation Bill et Melinda Gates. « Nous avons besoin d'une collaboration mondiale solide avec les dirigeants des gouvernements et du secteur privé pour garantir à tout un chacun d'avoir accès à un traitement sûr et efficace contre le coronavirus, sans négliger la moindre personne. »

gate 3Le Fonds monétaire international prévoit qu'en dépit des 18 000 milliards de dollars déjà dépensés pour stimuler les économies du monde entier, l'économie mondiale perdra 12 000 milliards de dollars ou plus d'ici à la fin 2021. Il existe des limites inhérentes à ce que les pays à faible et moyen revenu peuvent faire pour soutenir leurs économies, qu'elle que soit l'efficacité avec laquelle celles-ci ont été gérées. Si les pays à revenu élevé ont mobilisé 22 % de leur PIB au profit des dépenses d'urgence, ce chiffre n'est que de 3 % en Afrique subsaharienne.

Bill et Melinda Gates ont commencé à s'informer sur les enjeux de santé publique et à faire des dons à cet effet il y a plus de 20 ans, après avoir lu que des centaines de milliers d'enfants vivant dans la pauvreté mouraient de diarrhée, un problème pourtant facile à traiter aux États-Unis. Aujourd'hui, grâce à une coordination et à un engagement à l'échelle internationale, ce sont 4,5 millions denfants en moins qui meurent chaque année de maladies évitables par rapport à l'an 2000.

A propos de la Fondation Bill et Melinda Gates

Guidée par la conviction que toutes les vies humaines ont une valeur égale, la Fondation Bill & Melinda Gates a pour vocation d'aider chaque être humain à mener une vie saine et productive. Dans les pays en voie de développement, la fondation se focalise sur les actions susceptibles d'améliorer la santé des populations, et de leur donner les moyens de lutter contre la faim et l'extrême pauvreté. Aux États-Unis, elle vise à garantir que tous, particulièrement les plus démunis, aient accès aux opportunités nécessaires pour réussir à l'école, comme dans la vie. Basée à Seattle, dans l'état de Washington, la Fondation est présidée par son PDG, Mark Suzman et son coprésident William H. Gates Sr, sous l'égide de Bill et Melinda Gates et de Warren Buffett.

A propos de Goalkeepers

Goalkeepers est la campagne lancée par la fondation pour accélérer le progrès en matière de réalisation des Objectifs de Développement Durable (Objectifs Mondiaux). En partageant les récits et les données émanant des Objectifs Mondiaux au moyen d'un rapport annuel, nous espérons inspirer une nouvelle génération de dirigeants - appelés les Goalkeepers - qui vont sensibiliser le public aux progrès, demander des comptes à leur responsable et mener des initiatives pour atteindre les Objectifs Mondiaux.

Media Contact: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

mting uneLe président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a effectué une visite au Niger et au Burkina Faso, deux pays touchés par une crise humanitaire sans précédent consécutive à la spirale de la violence. Il est arrivé au Burkina Faso le samedi 12 septembre, et il s'agit là de sa 2e  visite en une année. Après s’être rendu à Kaya dimanche matin pour s’imprégner des problèmes humanitaires de la région du Centre-Nord, Peter Maurer a convié les hommes et femmes des médias à un point de presse le lundi 14 septembre 2020 à Ouagadougou. 

L’escalade de la violence ces dernières années au Burkina Faso et dans d’autres pays du Sahel a engendré une grave crise humanitaire.  A la date du 8 août 2020, le Burkina Faso enregistrait 1 013 234 personnes déplacées internes (PDI). 294 centres de santé de même que 2 512 écoles sont fermés.

Peter Maurer, principal animateur de la conférence de presse, avait à ses côtés Dominik Stillhart, directeur des opérations du CICR, Patrick Youssef, directeur des opérations pour la zone Afrique du CICR, Laurent Saugy, chef de la délégation CICR Burkina, et Denis Bakyono, président de la Croix-Rouge burkinabè (CRBF).  

Plus de 42 % de toutes les activités du CICR s’effectuent sur le continent africain. « Dans ce contexte, le Sahel est aujourd’hui une préoccupation majeure à cause de la convergence des différents développements que nous avons vus depuis longtemps mais qui se sont encore accentués et articulés ces dernières années », a affirmé le président du CICR.

mting 2Il est donc venu dans le but de mobiliser la communauté internationale afin qu'elle porte un regard plus différencié sur cette région. « Afin de ne pas la regarder seulement sous l’angle COVID-19 mais aussi de voir sa complexité et donc de répondre d’une manière généreuse à nos attentes », a-t-il avancé.

A l’issue de sa visite à Kaya, son constat est que  les besoins sont exponentiels et grandissants encore et que la possibilité de réponse ne l’est pas encore. « Malheureusement j’arrive à un constat que j’hésite à faire, mais qui est assez réaliste. Nous pensons  qu’il faudra encore probablement des semaines, des mois, voire des années de soutien à ces populations vulnérables», a déclaré le patron du CICR.

Il a pu constater également que ces populations, que ce soit au Niger ou au Burkina, sont « un modèle de solidarité et d’humanité qu’on voit rarement dans d’autres parties du monde ».

« J’ai aussi été réconforté de voir les communautés locales, en tant qu’hôtes des communautés déplacées, être les premières initiatrices  d’une action humanitaire d’envergure »,  a apprécié Peter Maurer.

Il a annoncé que le CICR a alloué, il y a quelques semaines, 9 milliards de francs CFA supplémentaires à son budget opérationnel pour la région du Sahel afin qu’on puisse agir urgemment face aux besoins.

«Une réunion de levée de fonds se tiendra le 20 octobre en Europe et je viens d’assurer aux donateurs qui l’ont convoquée, surtout les pays comme l’Allemagne et le Danemark, que le CICR y participera aussi pour demander de focaliser l’attention internationale sur les besoins humanitaires au Sahel », a ajouté M. Maurer.  

Au cours de son périple sahélien, le président du CICR a pu se rendre compte  de l’important travail fait sur la ligne de front par la Croix-Rouge du Burkina et celle du Niger qui, dans une synergie d'actions, portent assistance aux personnes vulnérables dans les domaines de la santé, de l’eau, de l’alimentation, etc. Ce fut l’occasion pour M. Maurer de les remercier pour « le travail extraordinaire».

mting 3Peter Maurer s’est entretenu avec le président du Niger, Mahamadou Issoufou, ainsi qu’avec le président du Faso,  Roch Marc Christian Kaboré, ce lundi.

« Opérer et agir dans un contexte de conflit, où il y a des groupes armés fragmentés, demandent des échanges continus structurés, ouverts et transparents du côté des autorités et surtout aussi du côté du CICR. J’ai eu l’occasion, avec les deux présidents, d’affirmer encore une fois notre intérêt à continuer à développer ces relations sur le respect du droit,  la protection des civils, des détenus, sur les personnes disparues, sur la réunification des familles, sur l’utilisation de la force, sur les arrestations en respect des principes d’humanité », a relevé le président du CICR.

A propos des accusations portées par le média français Valeurs actuelles sur le CICR au Burkina, il dira que « le CICR ne se retrouve ni dans les mots ni dans les faits tels que présentés, ni dans les accusations portées contre lui ». 

« Plus de 66 millions de personnes au monde vivent dans des territoires contrôlés par des groupes armés non étatiques. Ces populations ont des besoins. Et si un acteur neutre, impartial et indépendant ne peut pas répondre à ces besoins, elles se trouveront dans des pénuries encore plus difficiles. Encore une fois, nous connaissons la délicatesse. Nous voulons agir en toute transparence avec toutes les parties en conflit et surtout avec  les autorités d’un pays  mais nous nous joignons aussi à l’intérêt de ces autorités d’être toujours ici pour l’ensemble de leurs populations même ceux et celles qui ne sont pas sous leur contrôle. C’est ça, la fonction d’une organisation telle que le CICR », a conclu Peter Maurer.

Aly Tinto

 

appp uneLe président du CICR, Peter Maurer, est en visite au Burkina Faso depuis le 12 septembre. A sa 2e visite au pays des hommes intègres, il s’est rendu dans la ville de Kaya qui accueille 102 494 personnes déplacées internes sur les 1 013 234 que comptait le pays à la date du 8 août 2020, pour s’imprégner des problèmes humanitaires de la région. Radars Info Burkina a profité de l’occasion à Kaya pour s’entretenir tour à tour avec Dominik Stillhart, directeur des Opérations du CICR, et Patrick Youssef, directeur régional pour l'Afrique au CICR, sur le dialogue confidentiel qu’entreprend le CICR  avec chacune des parties au conflit et sur d’autres sujets d’actualité.

Selon Patrick Youssef, le dialogue et la confidentialité avec toutes les parties au conflit sont essentiels. «C'est un outil pour permettre à nos équipes d’agir en toute rapidité, voire en toute flexibilité,  pour pouvoir accéder aux populations en détresse et dans le besoin », a-t-il indiqué.

L’intérêt de ce dialogue, c'est la capacité du CICR à négocier des  accès, afin d'accéder aux populations les plus vulnérables qui habitent non seulement dans les régions contrôlées par le gouvernement mais aussi par les groupes armés non étatiques. En procédant ainsi, le CICR veut également s’assurer du respect des principes du Droit international humanitaire (DIH) par  les porteurs d’armes étatiques ou non étatiques.  

 Cette confidentialité est-elle synonyme de complaisance ?

« Bien sûr que non. Nous ne sommes qu’un acteur humanitaire. Nous ne sommes pas un acteur qui va  imposer des sanctions aux groupes armés, qui va assurer une fraternité, une amitié avec les groupes armés.

appp 3Notre rôle est, comme le monde entier le sait depuis 157 ans, de dialoguer avec toutes les parties au conflit. Notre neutralité et notre impartialité nous imposent tout simplement un dialogue, même si ce dialogue ne plaît pas à ceux qui critiquent  cette approche.  Encore une fois, nous portons la voix  des vulnérables, de ceux qui ne doivent pas être déçus par une action humanitaire, qui ne doivent pas voir seulement des acteurs humanitaires agir dans les endroits contrôlés par les armées nationales mais aussi sur l’entièreté du territoire. Il faut avouer qu’il y a dans le monde environ 60 millions de personnes qui vivent sous le contrôle des groupes armés. A travers le monde, nous dialoguons avec 465 groupes armés ; c’est notre mode opératoire», a soutenu le directeur régional pour l'Afrique au CICR.

Pour lui, le CICR tente toujours d’expliquer cette approche confidentielle et c’est un travail qui exige beaucoup de rigueur. « Lors de la  signature des Conventions de Genève le 12 août 1949, qui constituent les piliers du DIH, les guerres étaient entre Etats. Aujourd’hui, la plupart des guerres sont entre les groupes armés non étatiques et les Etats. Donc la qualité du dialogue et le pourquoi du dialogue doivent être expliqués rigoureusement à tout le monde, les populations y incluses», a expliqué Patrick Youssef.   

L’accès aux personnes vulnérables ne se fait pas sans difficultés, mais selon   Dominik Stillhart, directeur des Opérations du CICR, pour l’instant des interventions par avion sur le terrain ne sont pas envisagées.   

« Notre approche, c’est d’essayer toujours de travailler sur la base d’accords avec toutes les parties au conflit qui contrôlent le territoire. Donc nous sommes en constante négociation avec tout le monde pour avoir accès au maximum de personnes vulnérables. On essaie plutôt par voie terrestre car par avion ce n’est pas efficace et ça coûte extrêmement cher et on ne peut transporter que de petites quantités d’aide humanitaire. Donc on doit vraiment essayer de travailler sur l’accès des axes principaux comme on l’a réussi dans quelques endroits au Nord et à l’Est du pays», a-t-il confié.

Dans un article d’Emmanuel Dupuy paru en début août 2020 dans le média français Valeurs actuelles, des accusations sont portées contre le CICR au Burkina Faso. Dominik Stillhart a souligné qu’il est important de comprendre l’approche du CICR en tant qu’organisation neutre, impartiale et indépendante. «Pour avoir accès aux populations dans la détresse, on a besoin d’accords, de garanties de sécurité pour pouvoir travailler. C’est ainsi que nous cherchons, partout où nous sommes dans le monde, à mener ces négociations, mais le but de ce dialogue avec les différents groupes, c’est toujours l’accès aux populations en détresse et dans le besoin », a-t-il conclu.

Aly Tinto

cic uneLa spirale de la violence dans les pays du Sahel a provoqué une crise humanitaire sans précédent. A la date du 8 août 2020, le Burkina Faso enregistre 1 013 234 personnes déplacées internes. Pour une assistance de ces personnes, des organisations humanitaires viennent en appui à l’Etat burkinabè. C’est le cas du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui vient en aide aux personnes touchées par les conflits armés et agit pour le respect du droit international humanitaire. Peter Maurer, président du CICR, après le Niger, est venu au pays des hommes intègres le 12 septembre 2020. Le lendemain dimanche, il s'est rendu dans la région du Centre-Nord, qui accueille 416 136 déplacés internes, dont  102 494 à Kaya.

Au cours de son déplacement à Kaya le dimanche 13 septembre, Peter Maurer était accompagné de Dominik Stillhart, directeur des Opérations du CICR, de Patrick Youssef, directeur régional pour l'Afrique au CICR, et de Laurent Saugy, chef de la délégation CICR Burkina. Dans un premier temps, la délégation s’est rendue au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur 6 de Kaya, dont 80% des personnes consultées sont des personnes déplacées internes (PDI). Le CICR soutient ce centre de santé qui offre des soins gratuits aux déplacés. Les principales activités du projet d’appui au CSPS du secteur 6 de Kaya sont la réhabilitation des infrastructures et l’équipement du CSPS, l’approvisionnement régulier en médicaments, le renforcement des capacités du personnel de santé et l’appui par des formations. Ce sont 34 agents de santé qui y offrent des soins en permanence à la maternité et au dispensaire.

cic 2Peter Maurer a été chaleureusement accueilli par les autorités municipales, coutumières et sanitaires de cete ville réputée pour ses brochettes au « koura koura » ainsi que par des représentants des PDI. 

«Les séances de formation organisées par le CICR nous ont permis d’acquérir beaucoup de compétences. Nous avons reçu une formation sur les principes éthiques de fourniture de soins de santé en situation de conflit armé, une formation sur la prévention et la prise en charge de la COVID-19,  une formation qui permet aux agents de santé d’être aptes et aguerris pour prendre en charge les enfants malnutris et une autre sur la prévention et le contrôle des infections», a déclaré Issa Sawadogo, major du CSPS, entouré pour l’occasion de ses collègues.

En consultation curative, de janvier à août 2020, 38 756 personnes ont été consultées, soit une fréquentation dudit CSPS de plus de 161 personnes par jour. En matière d’accouchements, le personnel sanitaire a assisté 1304 femmes en août 2020. « C’est l’occasion pour moi de louer la bravoure, la ténacité et l’engagement des sages-femmes, qui se battent nuit et jour pour assister ces femmes. Nous avons au moins 5 accouchements par jour dans ce centre», a ajouté Issa Sawadogo.

S'agissant de la prise en charge des enfants victimes de malnutrition, le CSPS a assisté 849 enfants en 2019, et 509 enfants de janvier à août 2019. « Le CICR nous a permis de faire des campagnes de rattrapage dans les quartiers du secteur 6 pour la vaccination des enfants. Ces stratégies nous ont permis de vacciner plus de 1700 enfants en trois passages. En plus de cela, nous avons assisté 200 femmes en consultations prénatales dans les différents villages », a précisé le major du CSPS.

Le président du CICR a procédé par la suite à la visite des locaux de cette formation sanitaire pour s’imprégner des conditions de travail des infirmiers et sages-femmes. Au niveau du dispensaire, très exigu, la salle d’attente était bondée de patients de tous âges. Inoussa Sawadogo, jeune garçon, a fui Foubé, son village,  pour se réfugier à Kaya, où il vit depuis 6 mois avec sa famille. Il a amené son nourrisson en consultation, car celui-ci a de la fièvre la nuit venue.

A la maternité, certaines salles sont en pleine réfection et des infrastructures sont également en train d’être réalisées. Dans la cour du CSPS, une nouvelle ambulance tricycle est garée sous un arbre. C’est un don du CICR au CSPS. Depuis son arrivée, elle a permis d'évacuer plus de 50 personnes au Centre hospitalier régional (CHR) de Kaya. 

cic 3La délégation du CICR a visité également la salle multidimensionnelle qui sert de vaccination, de sensibilisation et d’éveil. Au niveau de la salle de mise en observation, Aïssata   Rouamba, une sexagénaire, est assise sur un lit. Elle a fui son village avec tous les membres de sa famille pour trouver refuge à Kaya. « Je remercie le CICR, car  grâce à lui nous recevons les soins gratuitement.  Nous félicitons aussi les agents de santé pour les soins reçus», a-t-elle lancé.

Peter Maurer s’est retiré par la suite dans une salle pour s’entretenir avec des agents de santé déplacés qui ont été réaffectés au district sanitaire de Kaya.

Boukari Ouédraogo, maire de la commune de Kaya, a remercié le président du CICR pour les actions humanitaires dans sa localité.  Selon lui, le secteur 6 accueille plus d’1/3 des déplacés de la commune. « Votre appui en matériel et en réfection et formation au CSPS est le bienvenu ».

L’édile a profité de l’occasion pour solliciter l’extension de la salle de consultations et la construction d’un laboratoire pour pouvoir transformer le CSPS en un Centre médical.

« Je suis venu à Kaya pour prendre connaissance des problèmes humanitaires de la région du Centre-Nord, surtout des impacts des déplacements des personnes ces dernières années,  précisément les pressions sanitaires au niveau des centres de santé, et pour voir comment le CICR et d’autres partenaires, avec les autorités de la région, ont pu réagir à ces pressions et comment maintenir ces soins de santé. J’étais très impressionné ce matin de voir ce qui a été accompli  et ce qui reste à faire dans cette région », a affirmé le président du CICR.

Selon, lui, vu le nombre de consultations auquel le centre est confronté, le CICR va  encore devoir augmenter considérablement les capacités de réponse du CSPS. Avant de prendre congé, Peter Maurer a reçu un cadeau des agents de santé.

La délégation du CICR s'est ensuite rendue sous un soleil ardent dans le village de Bisnoogo-Peuhl, dans la commune de Boussouma. Un forage y a été réalisé par le CICR pour le grand bonheur des déplacés ainsi que des populations autochtones.

Au village de Bisnoogo-Peuhl, qui enregistre 946 déplacés internes, un nombre supérieur à l'effectif total des populations hôtes, la population est sortie nombreuse témoigner sa gratitude au président du CICR.

Aly Tinto

 

cmp uneDu 5 août au 6 septembre 2020, s’est tenue dans la capitale burkinabè la 10e édition du camp vacances basket et football, initiée par Wambi Sawadogo, professeur d’Education physique et sportive (EPS) au groupe scolaire Saint-Viateur de Ouagadougou et au lycée de la Jeunesse. A cette édition ont pris part plus de 80 campeurs dont l’âge est compris entre 4 et 14 ans.  

Le promoteur de ce camp vacances, M. Sawadogo, a affirmé sans ambages sa satisfaction en ces termes : « Les campeurs ont acquis les connaissances élémentaires en basketball et en football et pendant le mois qu’a duré cet apprentissage, tout s’est bien déroulé. Tous sont contents, parents comme participants. »

S’agissant des conditions de participation, il fallait débourser la modique somme de 15 000F CFA et être âgé de 4 à 14 ans. Concernant l’encadrement, ce sont des professeurs d’EPS et autres qui ont le profil de joueurs de football et de basketball qui ont formé ces campeurs. Pandémie de COVID-19 oblige, ils se sont efforcés autant que possible, selon le promoteur, de respecter les mesures barrières.

cmp 2« Nous sommes à la 10e édition de cette activité. Nous avons formé des enfants qui, présentement, jouent en première division au basket ; d’autres jouent dans des clubs en Europe, notamment en 3e division. Ils en sont satisfaits et nous appellent fréquemment pour nous témoigner leur gratitude », a déclaré Wambi Sawadogo.  

cmp 3Pour les éditions à venir, Wambi Sawadogo souhaite avoir davantage de sponsors pour l’accompagner et, l’occasion s’y prêtant, il en a profité pour remercier ceux et celles qui ont contribué à la réussite de l’édition 2020 de ce camp.  Et la conviction de M. Sawadogo est que le basket a de l’avenir au Burkina Faso. Il nous a d’ailleurs confié, réjoui : « Nous avons des professionnels qui font la fierté du Burkina en Côte d’Ivoire. En Europe également, principalement en France, nous avons de bons basketteurs. Présentement, nous avons au moins 15 professionnels qui évoluent à l’international. »

Aly Tinto

 

agrcl uneLa campagne agricole de saison humide 2020-2021 bat son plein actuellement au Burkina Faso. Le pays enregistre des pluies diluviennes depuis mi-août. Au moins 13 personnes sont mortes et 19 ont été blessées dans des inondations provoquées par de fortes pluies.  Radars Info Burkina s’est entretenu avec des acteurs de l’agriculture pour savoir l’incidence de ces fortes précipitations sur la campagne agricole.

Selon Moussa Koné, président national de la Chambre nationale d'agriculture (CNA), il faut avant tout souligner que le début tardif de la saison agricole 2020-2021 a concerné la majeure partie du territoire national.  Des toutes premières pluies, annonçant le début de la campagne, « jusqu’à nos jours, il pleut bien, voire trop. C’est vraiment une campagne exceptionnelle parce qu’il y a très longtemps qu’on a vu pareilles grandes pluies tomber continuellement », a affirmé Seydou Eric Ouédraogo, producteur semencier-maraîcher et animateur-formateur à la confédération paysanne du Faso.

Le constat, précise-t-il, est que les paysans qui ont semé sur les terres hautes se frottent les mains actuellement, car ils auront de bonnes récoltes. Par contre, les bas-fonds sont inondés présentement. « D’abord, c’est difficile pour ces producteurs-là d’accéder à leurs champs pour en faire l’entretien. Ensuite, les plantes commencent à avoir une mauvaise physionomie.   Il y a des endroits où si les fortes précipitations s’arrêtent à partir du 13 septembre, selon une prévision de la météo nationale, les spéculations pourront bien croître. Mais il existe aussi des zones où les productions sont déjà détruites », a confié Eric Ouédraogo.

agrcl 2Et Moussa Koné de regretter cette situation qui provoquera une baisse de la production. Il a également déploré que les eaux aient emporté beaucoup d’animaux dans la Boucle du Mouhoun.

« Certains ont fait des semis précoces et leur maïs est déjà arrivé à maturité et a même commencé à sécher. Avec toutes ces précipitations, il y aura beaucoup de pertes post-récolte », a ajouté le président national de la CNA.

Quant à M. Ouédraogo, malgré ces inondations qui inquiètent beaucoup, il a une appréciation globalement positive de la campagne. A l’en croire, la Météo leur a assuré que d’ici le 13 septembre, les grandes pluies s’arrêteraient et feraient place à des petites qui vont continuer jusqu’en octobre. Par conséquent, l’espoir d’une bonne récolte est permis.

« Selon un proverbe moaga, ce que l’eau a détruit vaut mieux que ce que la sécheresse a détruit. Ceux qui font des activités de contre-saison auront suffisamment d’eau pour travailler. En plus, ceux qui vivent la crise de l’eau seront soulagés parce que la nappe phréatique sera alimentée à leur profit », a-t-il avancé pour relativiser la situation.

Le producteur semencier-maraîcher estime que si dès le début de la présente campagne agricole les services météorologiques avaient prévenu les paysans qu’il y aurait de grandes pluies de manière continuelle à une période bien définie, ceux-ci auraient anticipé cette situation d’inondation des champs en semant sur les terres hautes. « Nous avons peur de cultiver sur les terres hautes à cause de la survenue des poches de sécheresse. C’est ça aussi, la difficulté », a-t-il avoué. 

S’agissant de la gestion des inondations, il faut un aménagement des exploitations.  « Ici au Burkina, nous n’avons pas l’habitude de prévoir un drainage des eaux qui envahissent les exploitations. Les champs ne sont pas aménagés pour cela, donc c’est difficile d’évacuer l’excédent d’eau. Etant dans un pays sahélien, les producteurs que nous sommes se contentent de produire dans les bas-fonds pour profiter de l’humidité dans l’espoir de réaliser de bonnes récoltes à la fin de la saison », a fait savoir l’animateur-formateur à la confédération paysanne du Faso.

Mais l’aménagement pour drainer l’eau dans une exploitation est coûteux. Il nécessite la mobilisation de techniciens.

Aly Tinto

reentr uneNous sommes à quelques jours de la rentrée scolaire 2020-2021 au Burkina Faso. Au cours de l’année scolaire 2019-2020, les classes intermédiaires n’ont pas pu achever leurs programmes à cause de la pandémie de COVID-19. Radars Info Burkina a tendu son micro au ministre de l'Education nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, le Pr Stanislas Ouaro, pour s’enquérir des préparatifs de la rentrée qui se profile à l'horizon, cela d'autant plus que la pandémie n'est pas encore totalement derrière nous.

Selon le ministre Stanislas Ouaro, son département a même commencé les préparatifs de la rentrée scolaire 2020-2021 avant le 21 août, date à laquelle ont pris fin les examens scolaires 2020. A l’en croire, une feuille de route a été élaborée pour l’occasion. Elle répertorie 56 actions à mettre en œuvre qui sont en train de l'être. « Nous sommes à 11% de mise en œuvre de ces actions. Par exemple, du 1er octobre au 15 novembre, ce sera l’achèvement des programmes des classes intermédiaires de l’année dernière, celles-ci n'ayant pu faire le 3e trimestre. Nous sommes en train de mettre à la disposition des établissements des manuels. Nous avons encore sous la main des masques, puisque nous en avions commandé 12 millions. Aujourd’hui, nous sommes à 10 300 000 masques disponibles. Le trousseau pédagogique destiné aux enseignants à la rentrée est en cours de constitution », a assuré le Pr Ouaro.

Foi du chef du département de l’éducation nationale, d’ici fin septembre la confection des 12 millions de masques sera achevée. Sur ce total, 2 700 000 masques avaient déjà été distribués en août. Le ministre a ajouté que dans la région des Cascades, où seront organisées les festivités du 11-Décembre cette année, la rentrée administrative avait eu lieu le 1er septembre et que celle pédagogique se ferait à partir du 15 septembre.« Les établissements d’enseignement de cette région ont même commencé à recevoir les masques », a-t-il relevé. 

reentr 3Selon le Pr Stanislas Ouaro, tout devrait bien se passer pour cette reprise avec l’accompagnement des partenaires sociaux, des parents d’élèves et de l’ensemble des acteurs du système éducatif.

S’agissant de la programmation de la continuation de l'année scolaire 2019-2020 du 1er octobre au 15 novembre, M. Ouaro a assuré que la Coordination nationale des syndicats de l'Education (CNSE) a adhéré au processus et qu’il n’y a pas de problème : « La CNSE souhaite qu’on travaille à respecter le protocole d’accord. Nous sommes à 70% de mise en œuvre dudit accord. »

Dans la parution numéro 293 du journal Le Reporter, il est question d’une affaire de 29 marchés d’un montant de 6 milliards de FCFA attribués de gré à gré au ministère de l’Education nationale pour le plan de riposte à la COVID-19.

« Je n’ai pas d’explications à donner. C’est un marché dans le cadre de la COVID-19 qui est réglementé par un décret du gouvernement. Selon ce décret, tout ce qui se fait dans le cadre de la COVID-19, ce sont des marchés d’urgence. Donc je n’ai aucune explication à donner. Et je ne pense pas que le journal Le Reporter ait dit que c’était mauvais. Le journal a souligné qu’il n’a pas été associé. Je ne crois pas que quelqu’un s'en soit plaint. Ce sont des marchés réguliers qui sont disponibles. Et les médias en ont bénéficié. Cependant s’ils considèrent que cela n’est pas légal, il leur appartient de rembourser ces frais », a dit, pour conclure, le ministre Ouaro.

Aly Tinto

 

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