A un moment donné, les vidéoclubs ont poussé comme des champignons dans les quartiers de Ouagadougou, eu égard à l’engouement qu'ils suscitaient. Et le moins qu’on puisse dire est que la clientèle était au rendez-vous. Mais quelle est la situation de ces espaces de loisirs aujourd’hui avec la vulgarisation des Technologies de l'information et de la communication (TIC) ? Radars Info Burkina a fait le tour de quelques vidéoclubs de Ouaga. Lisez son constat.
M. Domba tient un vidéoclub dans le quartier Kalgondin. Des films sont au programme cette soirée. Des jeunes garçons préparent du thé à la devanture dudit lieu pendant que quelques clients suivent un film à l’intérieur. Il gère ce vidéoclub depuis plus de 10 ans et nous confie qu’il y a quelques années, il tirait beaucoup de bénéfices de cette activité. Mais, s’empresse-t-il d'ajouter, actuellement la situation est compliquée. « Le marché est devenu très morose. Avec les Smartphones et l’amélioration de la connexion Internet, beaucoup ont accès facilement aux films. Je peux passer toute une journée sans encaisser plus de 1000 francs CFA », nous a-t-il avoué.
Néanmoins, il continue d’exercer cette activité tout en cherchant des débouchés. Son vidéoclub est devenu un lieu de retrouvailles et de distraction pour les jeunes du quartier, ce qui lui permet d’avoir parfois des clients.M. Domba nous informe qu'il y a 2 mois, il a ajouté un service Canal + de diffusion en direct des matchs, surtout européens, à son offre de services.
Ailleurs, la situation est pire. M. Gouem et un de ses amis, assis devant un petit écran, s’adonnent à un jeu au bord de la voie. Un rapide coup d’œil nous permet de constater que son vidéoclub est vide. Pas d’affiche, pas de programme. Le poste téléviseur est recouvert d’une nappe poussiéreuse.
« J’ai fait sortir ce petit écran pour le jeu. On paye 100F pour jouer », a indiqué M. Gouem.
Pour lui, la situation a commencé à être difficile il y a trois ans. « D’abord il y a le fait que les lecteurs DVD sont à la portée de tous. Ensuite avec les TIC, les gens préfèrent télécharger les films sur leur téléphone ou ordinateur pour les suivre », nous a-t-il dit à propos des raisons du déclin de l’activité des vidéoclubs.
Pour suivre un film dans un vidéoclub, le client est invité à débourser 50 F CFA. « L’activité était rentable et nourrissait son homme. On arrivait à subvenir aux charges fonctionnelles et à payer le Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA) pour la projection des films », a-t-il avancé.
Il faut souligner que beaucoup de vidéoclubs fonctionnent sans autorisation d’exploitation. En plus, tous les films sont accessibles à toutes les tranches d’âge au mépris du respect de la signalétique. S’ils sont mal situés ou mal construits, ces vidéoclubs constituent de véritables problèmes pour le voisinage avec les nuisances sonores qu'ils occasionnent.
En ce mois de décembre, les marchés de légumes sont inondés de haricot vert au Burkina, surtout à Ouagadougou, la capitale. Si aujourd’hui la demande est essentiellement au niveau national, il faut relever que dans les années 80 le haricot vert faisait la fierté du Burkina Faso hors de ses frontières, précisément sur le continent européen. Radars Info Burkina a pris langue avec Seydou Eric Ouédraogo, producteur semencier-maraîcher et animateur-formateur à la Confédération paysanne du Faso (CPF), pour connaître la technique de production de cette culture et l’état de la filière.
Awa Kaboré est vendeuse de légumes au bord d’une artère de la ville de Ouagadougou. Sous son hangar, plusieurs plats contiennent du haricoter vert. Elle s’approvisionne dans les marchés. Elle a acheté deux sacs de haricot vert la veille à 12 500F l’unité. Mais les prix varient selon l’abondance du produit. Pour la vente au détail, le kilogramme du haricot qui commence à se faner coûte 250F tandis que le haricot bien frais coûte 350F le kilogramme.
La culture du haricot vert au Burkina date des années 1920. « Avant, le haricot était exporté à 100%. Ce qui était trié était destiné aux animaux», a indiqué Seydou Eric Ouédraogo. Les Burkinabè n’avaient pas intégré cette culture dans leurs habitudes alimentaires.
Selon lui, les premières coopératives qui ont commencé à produire le haricot vert sont l’UCABO et la Société de coopérative du Lac Bam (La SCOO-BAM).
Ces coopératives livraient leurs productions à l'Union voltaïque des coopératives agricoles et maraîchères (UVOCAM) pour l’exportation vers l’Europe. UVOCAM, qui s’est lancée dans la production et l’exportation des fruits et légumes depuis 1968, est devenue par la suite Union des coopératives et maraîchers du Burkina (UCOBAM) pendant la Révolution. Par la suite, des coopératives se sont créées à Kaya, Ouahigouya, Bourzanga et Kongoussi. «Toutes ces coopératives livraient directement leurs productions à l’UCOBAM. Il y avait un planning exceptionnel. Les semis et la vente étaient planifiés. Les contrats étaient biens signés avec les partenaires européens », a expliqué le producteur semencier.
Pour lui, en décembre le haricot vert est beaucoup demandé. Dans le mois de janvier le marché est saturé. La deuxième phase très intéressante est comprise entre mars et avril.
« Le Burkina était le premier producteur de haricot vert en Afrique dans les années 80. La SCOO-BAM à l’époque produisait 1000 tonnes par an pour l’exportation en Europe », a-t-il fait savoir.
La filière haricot vert prospérait. L’UCOBAM amassait des milliards de francs CFA et les coopératives obtenaient des centaines de millions. « Malheureusement c’est à ce moment-là que les vautours se sont invités dans la filière. Ce sont des gens qui sont venus créer un marché noir. Ils sont allés en France négocier des marchés de vente pourtant qu’ils ne disposent pas de périmètres qui produisent le haricot vert », a-t-il regretté.
Ce faisant, ces personnes partaient acheter la production à travers les coopératives qui vendaient leurs productions à UCOBAM.
Par conséquent, le planning de vente d’UCOBAM a été bouleversé. « Quand on dit au client qu’on va lui livrer 100 tonnes en décembre, 50 en janvier, 100 en mars, on se retrouve dans l’impossibilité d’honorer cet engagement dans une telle situation », a précisé l’animateur-formateur à la CPF.
Les exportations commencent alors à stagner. Ce qui suscite la « mort de la filière ». « Mais sous la Révolution, Thomas Sankara incitait les populations à consommer le haricot vert. Il aimait dire ‘’consommons ce que nous produisons. Si les gens ne viennent pas acheter nos produits, nous devons les consommer’’ », a-t-il souligné.
C’est ainsi que le haricot vert est entré dans les habitudes alimentaires des populations, surtout pendant les fêtes de fin d’année.
Donc les producteurs cultivent le haricot vert maintenant pour la consommation au niveau national et la demande devient de plus en plus forte. Les principales zones de production du haricot vert sont Kongoussi, le Sourou, Ouahigouya et Kaya.
« C’était une filière porteuse du Burkina avant, et qui a commencé à revivre », a soutenu Seydou Eric Ouédraogo. On continue d’exporter le haricot vert mais en très faible quantité. L’exportation se fait encore avec une société de la place.
En matière de techniques de production, le haricot vert est cultivable dans toutes les zones où la culture maraîchère est pratiquée. Il n’est pas adapté en saison pluvieuse. Donc l’irrigation est le système adapté. Il faut 13 planches de 100 mètres sur un hectare.
« On doit arroser le 13e jour après les semis. Le 14e jour on doit sarcler. Le 35e jour on doit faire le buttage (surélévation de terre autour du pied d’une plante). Le 45e jour on commence à récolter. Sa production est très rapide et on peut faire 12 récoltes », a détaillé M. Ouédraogo
C’est une plante très productive. Sur un 1 hectare de production, on peut avoir un rendement de 9 tonnes.
Le haricot vert est un légume riche en micronutriments protecteurs dont la consommation est source de nombreux bénéfices pour l’organisme. Il compte parmi les légumes les mieux pourvus en protéines et sa teneur en eau dépasse 90 %. Le haricot vert apporte au consommateur de la vitamine C, de la vitamine B5 qui intervient dans la performance cognitive, l’énergie, la réduction de la fatigue, un peu de provitamines A, ainsi que de la vitamine E. Il contient aussi des sels minéraux tels le potassium, le calcium et le magnésium, en concentration assez importante. On relève également la présence de nombreux oligo-éléments comme le manganèse, le zinc, le cuivre et le sélénium. En consommant régulièrement du haricot vert, il est possible de traiter naturellement le diabète de type 2 grâce à sa forte teneur en fibres et en protéines.
Le Burkina Faso compte une cinquantaine de radios communautaires. La communication est un élément central au succès du développement et de la démocratie. Radars Info Burkina a cherché à savoir l’apport des radios communautaires au développement local.
Dans le livre intitulé « Qu’est-ce que la radio communautaire ? », il est indiqué que le terme « communauté» désigne un groupe de personnes ou une collectivité partagent des caractéristiques et/ou des intérêts communs. Le terme « communauté » renvoie donc à un groupe de personnes ayant une appartenance géographique particulière et/ou un groupe social ou une section du public qui partage des intérêts communs ou particuliers.
Jean-Baptiste Ilboudo, dans son livre « Comment produire des programmes d’une radio associative ? », affirme qu’une radio communautaire appartient à une communauté. Il peut s’agir d’une communauté professionnelle (les agriculteurs), d’une entité sociale (les femmes ou les jeunes d’une localité).
La radio Gambidi est logée au sein de l’Espace culturel Gambidi (promotion des arts) à Ouagadougou. Elle est communautaire. Bouriema Brayak Sawadogo est le directeur des programmes. Selon lui, la radio est axée sur la culture.
« On monte des pièces radiophoniques sur la sensibilisation. Par exemple avec l’apparition de la COVID-19, nous avons monté des pièces théâtrales radio qu’on a diffusées. On a également beaucoup d’émissions de sensibilisation en langues nationales (mooré, fulfuldé, bissa) sur les violences faites aux femmes, la coexistence religieuse, sur la paix et la tolérance, des contes. Nous allons vers ceux qui détiennent la tradition pour éduquer les populations sur certains aspects de la vie. Ces émissions sont très écoutées », a-t-il soutenu.
La radio communautaire peut servir de plateforme de débat, d’échanges d’idées et de réactions vis-à-vis de divers projets.
Elle peut jouer un rôle vital dans le cadre du développement et de la démocratisation en permettant aux communautés de parler de leurs expériences et de porter un regard critique sur les questions, les processus et les politiques qui affectent leur vie et en éduquant et en mobilisant les communautés autour d’initiatives et de stratégies de développement qui se traduiront par une vie meilleure pour les auditeurs (éducation des électeurs, SIDA, gouvernance locale, questions de parité des sexes, édification d’une société pacifique, problèmes de l’environnement, etc.).
Mais ces radios communautaires ne fonctionnent pas sans difficultés. « Ces radios doivent être animées par des bénévoles. Actuellement, il est difficile de trouver des bénévoles à Ouagadougou pour animer une radio. Ensuite les radios communautaires ont les mêmes charges de fonctionnement que les autres radios. Ce qui fait que souvent certaines radios communautaires se retrouvent sur le terrain avec des radios commerciales pour les mêmes marchés », a souligné M. Sawadogo.
Ces difficultés impactent plus ou moins la gestion de la grille des programmes. « En province généralement, les radios communautaires bénéficient beaucoup de l’accompagnement des ONG et projets de développement. Pourtant à Ouagadougou ce n’est pas évident et il faut avoir une grille des programmes attractive dans cette concurrence avec une vingtaine de radios », a-t-il relevé.
En marge de la 15e édition de ses Journées nationales du refus de la corruption (JNRC), tenues sur le thème « Transparence et recevabilité dans la gestion des ressources minières au Burkina Faso », le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a organisé ce mercredi 9 décembre à Ouagadougou un panel d’experts sur ledit thème. La communication du Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, directeur exécutif de l’institut Free Afrik, a porté sur le sous-thème « Ressources minières : Que gagne le Burkina ? Que perd le Burkina ? » Selon cet économiste-chercheur, le Burkina Faso profite très peu du métal jaune alors qu’il paie un lourd tribut à l’exploitation artisanale et industrielle de l’or aujourd’hui.
« A la faveur de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, il y a eu dans notre pays des réformes fondamentales dont nous jouissions des bénéfices qui ne sont pas encore aussi amples mais qui vont l’être je l’espère », a d’abord relevé le Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo. Il s’agit du Code minier de 2015 qui permet au Burkina d’avoir une fiscalité de 27,5% désormais sur le bénéfice des sociétés industrielles. Un Code minier qui permet de prélever désormais 1% du chiffre d’affaires de toutes les sociétés minières (17 mines industrielles à ce jour) pour servir le financement de l’investissement local à travers le Fonds minier de développent local.
En outre, il y a la loi anti-corruption qui est « la meilleure en Afrique ». « Il faut saluer le mérite du REN-LAC qui, depuis, permet d’éveiller les consciences contre la corruption dans notre pays et de renfoncer l’arsenal juridique à travers cette loi qui est son œuvre majeure», a-t-il souligné.
Pour lui, le secteur des ressources minières peut être décisif pour notre trajectoire économique dans le bon sens comme dans le mauvais. Le bénéfice national tiré de cet secteur qui est en essor depuis au moins 12 ans est extrêmement faible.
Pour ce qui est de la création de richesse que peut engendrer l’exploitation d’une ressource minière, dans notre pays nous avons une situation dans laquelle la valeur ajoutée tirée de ce secteur était de l’ordre de de 6 % en 2018. « La croissance économique de notre pays n’a pas changé depuis que nous exploitons les mines. Cela veut dire que si les mines ont pris de l’essor, c’est peut-être et possiblement au détriment d’autres secteurs. L’essentiel des biens et services achetés par les sociétés minières n’est pas acheté, n’est pas fabriqué, n’est pas commandé au tissu économique national et en conséquence la valeur ajoutée est faible », a expliqué l’économiste-chercheur.
Au niveau des emplois, les sociétés industrielles minières créent des emplois (autour de 16 000) au Burkina aujourd’hui. « L’effet sur des emplois décents est très faible », a-t-il dit.
En ce qui concerne les recettes fiscales, elles sont tirées au 6e du secteur minier. Les mines rapportent moins aux recettes de l’Etat que la TVA. « Parce que nous avons une fiscalité régressive. Notre fiscalité favorise les autres à notre détriment », a-t-il poursuivi.
L’Etat du Burkina n’est actionnaire qu’à 10% dans les sociétés minières en termes de bénéfices commerciaux.
En plus, le Burkina a un faible bénéfice sur l’arrimage aux centres de formation, aux universités de l’activité de prospection et d’exploitation.
Nous exportons notre potentiel de développement par le fait que nous n’avons pas d’ambitions d’avoir une économie industrielle minière réelle, selon le Dr Ouédraogo.
Au niveau local, il y a la réalisation d’infrastructures socioprioritaires au bénéfice des populations mais de l’avis du directeur exécutif de Free Afrik, il faut qu’on organise la mise en œuvre ambitieuse du Fonds miner de développement local car un des grands problèmes, c’est qu’il y a eu marchandage dans l’application de ce fonds, si bien qu’il n’a pas reçu l’essentiel de ce qu’il devrait recevoir.
S’agissant de l’évaluation des pertes, d’abord les dégâts environnementaux sont incommensurables tant par l’exploitation artisanale que par celle industrielle de l’or. « Toutes les sociétés minières n’approvisionnent pas le fonds de réhabilitation environnementale. Quand elles payent, la réparation n’est pas immédiate », a-t-il regretté.
Sur le plan de la gouvernance, toujours selon le Dr Ouédraogo, des interférences politiques au plus haut de l’appareil d’Etat ont indiqué à des sociétés minières très explicitement à qui elles devaient donner la fourniture minière sur aucune base de compétitivité de l’entreprise locale. «Ce qui est très dangereux pour le pays », a-t-il indiqué.
Le développement d’une économie de rente comme dans les mines peut induire une sorte de délaissement des autres secteurs. « Là où il y a l’orpaillage, il y a moins d’éducation. C’est très grave».
Les pertes doivent également être évaluées au niveau de l’insécurité. A l’en croire, aujourd’hui par exemple à l’est du Burkina, l’or alimente le financement du terrorisme.
Ainsi donc, « notre pays profite mais très peu et il paie un lourd tribut à l’exploitation artisanale et industrielle de l’or aujourd’hui », a soutenu le Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo.
Le principal bénéficiaire, c’est l’investisseur étranger. « Le deuxième plus gros bénéficiaire, ce sont les élites politiques, administratives et économiques capturées (économiquement, idéologiquement et culturellement) par ces investisseurs étrangers. Ces élites sont rentrées dans l’industrie de la fraude avec les investisseurs étrangers dans les mines », a-t-il détaillé.
Il a fait savoir que cette sous-performance n’est pas liée à la faiblesse de l’expertise nationale. L’expertise nationale n’est pas suffisante mais jusqu’aujourd’hui encore l’essentiel de l’exploration minière est fondée sur l’héritage du travail de la première génération des géologues. Aujourd’hui, le Burkina dispose suffisamment de compétences aux niveaux public et privé pour avoir une appropriation nationale du secteur des mines.
Pour maximiser le bénéfice du secteur, l’enjeu, c’est de savoir si la propriété capitalistique est nationale ? Est-ce qu’il y a une stratégie d’industrialisation et comment on partage l’ensemble des bénéfices ? Enfin, quelle est la qualité de la gouvernance du secteur ?
« J’appelle à la construction d’une coalition patriotique pour l’appropriation nationale du secteur minier. Nous pouvons le faire en faisant en sorte qu’il y ait une loi très claire pour bannir de façon explicite le conflit d’intérêt dans le secteur. Le conflit d’intérêt est le principal poison du secteur », a conclu l’économiste-chercheur.
Parmi les vêtements qui inondent les boutiques et les lieux de vente de friperie pendant cette période de froid, figurent en bonne place les pull-overs et les blousons. En effet, pour se protéger du froid, beaucoup font recours aux pullovers. Radars Info Burkina a fait le tour de quelques lieux de vente de ces vêtements dans la ville de Ouagadougou.
Pour lutter contre le froid, bien se couvrir est primordial. Ainsi, c’est la foire aux pull-overs dans les commerces de friperie à Ouagadougou. Femmes, hommes, enfants et jeunes peuvent trouver leur compte en ces lieux.
Hamadé est vendeur de friperie au bord d’une artère. La clientèle est timide en cette matinée. Les pull-overs occupent une place de choix dans ses articles. Pour les adultes, le prix unitaire va de 1000 à 2 000 FCFA. Pour les enfants, le prix des articles est compris entre 750 et 1000 F.
Sur un autre site, un jeune garçon a disposé en tas des pull-overs. Depuis le mois de novembre, son commerce est axé sur la vente des vêtements contre le froid. Le prix est de 2000 F pour les adultes tandis que pour les enfants, il est de 1000F. Selon lui, l’affluence de la clientèle varie selon les jours.
Nous nous rendons ensuite au quartier Kalgondin, dans un yaar spécialisé dans la vente de friperie. Beaucoup de femmes y exercent cette activité. Les clients s’y succèdent. Awa Guébré vend essentiellement des pull-overs pour enfants dont les prix varient entre 500 et 1000 F. Mais de son propre aveu, elle n’arrive pas à écouler rapidement sa marchandise comme l’année dernière.
Mme Ilboudo est venue acheter des pull-overs pour ses 5 enfants. « Les vêtements sont chers. J’ai dépensé 15 000 F pour avoir quelques habits pour ma progéniture».
Pour éviter les conséquences que ces habits de la friperie pourraient avoir sur leur santé, les populations doivent prendre des mesures préventives avant de les utiliser. Avant de les porter par exemple, on doit au préalable les laver correctement ou les désinfecter.
La médecine traditionnelle est toujours d’actualité sur le continent africain en général et singulièrement au Burkina Faso. Le président de l’association des tradipraticiens de notre pays, dans les lignes qui suivent, évoque les causes des difficultés d’écoulement de leurs produits.
La médecine traditionnelle existe depuis toujours en Afrique, mais elle connaît un certain recul ces dernières années. Cela est dû à de nombreux facteurs parmi lesquels ceux d’ordres social et économique.
Selon Mahamadi Sawadogo, président de l’association des tradipraticiens du Burkina, le manque de confiance de la population en la médecine traditionnelle tient au fait que celle-ci a été de nombreuses fois victime des mauvais produits des vendeurs illégaux. Lesdits vendeurs, dans la plupart des cas, n’ont reçu aucune formation dans ce domaine. « Nous sommes en train de combattre le commerce des produits traditionnels dans les rues et, depuis quelques années, nous remarquons que ces produits ne sont plus vendus conditionnés dans du papier ; ils sont désormais bien conditionnés dans des récipients afin de respecter les normes en matière d’hygiène », a précisé Mahamadi Sawadogo.
Le fait que beaucoup de personnes ignorent les vertus thérapeutiques de la médecine traditionnelle rend l’écoulement des produits de cette médecine difficile. En outre, il est difficile aux tradithérapeutes de se fournir en matière première, notamment d’acquérir certaines plantes médicinales, ce qui est de nature à leur rendre la tâche compliquée et a pour conséquence rendre chers certains de leurs produits.
Il y a comme autre problème les mauvais dosages que font certains tradipraticiens qui ne s’y connaissent pas en la matière car n’ayant reçu aucune formation.
« La médecine traditionnelle a également des limites et quand elle n’arrive pas à guérir un malade, nous lui recommandons la médecine moderne et vice versa », a ajouté M. Sawadogo qui a exhorté la population à ne pas sous-estimer ni délaisser les produits de la médecine traditionnelle au Burkina Faso car cette dernière est bien structurée et travaille en collaboration avec le ministère de la Santé.
La pastèque fait partie des fruits qui inondent les marchés et yaars à travers le Burkina au sortir de la saison humide. Radars Info Burkina s’est penché sur la technique de production de ce fruit ainsi que sa culture à l'échelle nationale.
La pastèque, fruit au goût sucré et à la saveur rafraîchissante, a pour vrai nom citrullusnatus. Orodara (région des Hauts-Bassins), Kompienga (région de l’Est), Diapaga (région de l’Est) d’autres localités de la région du Centre-Nord en sont les principales zones de production au Burkina Faso. S’il y a la maîtrise d’eau, on peut la produire à tout moment de l’année. La pastèque a besoin de beaucoup d’eau pour grossir et bien se développer, surtout en cas de chaleur et/ou de sécheresse prolongée.
S’agissant des variétés, il existe les fruits ronds à chair rouge (Sugardoll - Sugar belle - Rubin - Sugar baby - Panonia – Bégo), les fruits à chair jaune (Uranus – New Hope). Il existe aussi des variétés à fruits allongés, à fruits striés (vert clair zébré de blanc) et à fruits sans pépins (Artemis).
Un gramme de semences contient environ 5 à 6 graines. Il faut 250 grammes de semences pour produire 1000 plants qui occupent 1000 m2 au champ.
Le semis peut être réalisé par repiquage après la phase pépinière ou par semis direct. Le sol doit être bien drainé, bien ameubli. Faire des trous de 20 cm de rayon et 80 à 100 cm entre les lignes de plantation, 60 cm à 80 cm sur la ligne. Il faut 8 000 à 12 000 plants/ha à raison de 2 à 3 graines par trou, à démarier une semaine après levée (quand la plante aura 2 à 4 feuilles).
Le sarclage, le démariage et l’éclaircissement (la réduction des fruits) constituent les principales activités d’entretien de la culture. Pratiquer des sarclages à la demande afin de maintenir la culture propre. Il est conseillé de faire un paillage si possible avant que les plants ne rampent.
Les principaux ravageurs de ce délicieux fruit sont les pucerons (dankono) et les chenilles. En matière de rendement, la quantité de fruits produite sur un hectare est fonction du type de variété et du cas d’espacement. Le temps du semis à la récolte varie également selon les variétés. Pour le « Sugar baby », la récolte est comprise entre 75 et 80 jours. Pour apprécier la maturité des fruits, les producteurs procèdent par plusieurs systèmes. En tapotant sur le fruit (plus le fruit est léger plus il est mûr) ; en observant les rayures qui sont sur le fruit (quand les rayures deviennent plus claires le fruit est mûr).
Ramata vend des fruits au bord de la voie à quelques mètres de l’aéroport de Ouagadougou. Actuellement, son commerce est plus axé sur la vente au détail de la pastèque produite localement. Selon elle, la production nationale a commencé à être mise sur le marché à partir du mois d’octobre. Mais elle vendait les pastèques importées du Ghana qui sont plus grosses et plus coûteuses que celles locales. Elle s’approvisionne à Kompienga et à Bagré (Centre-Est). Le prix de l’unité varie entre 1000 FCFA, 1500F et 2000F et notre interlocutrice dit ne pas rencontrer de difficultés d’écoulement.
Très peu calorique, la pastèque renferme un nombre important de vitamines et de composés antioxydants, ce qui rend sa consommation bénéfique à l’organisme.
13 décembre 1998 - 13 décembre 2020. Cela fera 22 ans que le journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses trois compagnons ont été assassinés sur la route de Sapouy, dans la région du Centre-Ouest, au Burkina Faso. En prélude à cet anniversaire, le Centre national de presse Norbert-Zongo (CNP-NZ), pour son 3e numéro du club de la presse, a invité Harouna Yoda, procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I, pour un exposé sur l’état des lieux du dossier Norbert Zongo en justice 22 ans après.
Le procureur Yoda, avant de rendre compte de l’évolution procédurale du dossier Norbert Zongo tout au long des 22 années, a informé les hommes de médias que le dossier étant toujours en cours, « le sacro-saint principe du secret de l’instruction fait qu’on ne peut pas aller au-delà de certaines limites ».
Le 13 décembre 1998, Norbert Zongo, Ernest Zongo, Blaise Ilboudo et Abdoulaye Nikiéma sont retrouvés morts dans un véhicule de marque Toyota de type Land Cruiser en feu.
Le 31 décembre de la même année, le juge d’instruction du TGI de Ouagadougou est saisi d’un réquisitoire introductif du procureur du Faso près ledit tribunal pour « recherche des causes de la mort ». Le juge d’instruction procède à des auditions, à la commission d’un certain nombre d’experts en incendie et aboutit à des indices graves et concordants pouvant laisser penser que la mort des occupants de ce véhicule n’était pas accidentelle.
Le 6 janvier 1999, les avocats des ayants droit des victimes déposent une plainte avec constitution de partie civile au cabinet du juge d’instruction pour « assassinat ».
Dès les premiers moments du drame de Sapouy, il a été créé une Commission d’enquête indépendante (CEI) qui a déposé son rapport en avril 1999. Ledit rapport concluait à « l’assassinat » des occupants du véhicule 4X4.
Le 21 mai 1999, le procureur du Faso près le TGI de Ouagadougou ouvre une information judiciaire contre X pour assassinat. Le 2 février 2001, Marcel Kafando est inculpé par le juge d’instruction pour « assassinat et destruction de biens mobiliers».
L’instruction a suivi son cours et abouti le 18 juillet 2006 à une ordonnance de « non-lieu » rendue par le juge d’instruction. Cette ordonnance a immédiatement été attaquée par les avocats des ayants droit des victimes devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Ouagadougou, qui a confirmé l’ordonnance du juge d’instruction le 18 août 2006. Le dossier est classé pour non-lieu.
Dans une décision rendue le 28 mars 2014, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) avait déjà déclaré que l'Etat burkinabé avait "failli à ses obligations" en ne traduisant pas en justice les meurtriers de Zongo.
Le 5 juin 2015, la CADHP ordonne à l’Etat burkinabè de « reprendre » l’enquête sur les meurtres de Norbert Zongo et de ses trois compagnons. Elle lui ordonne également de verser 25 millions de francs FCFA à chacun des conjoints, 15 millions à chacun des enfants et 10 millions à chacun des mères et pères de Zongo et de ses compagnons d'infortune.
« Puis est survenue l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Dès lors, la donne change. Le dossier étant déposé au greffe, il n’y a que des charges nouvelles qui peuvent entraîner sa réouverture », a déclaré le procureur.
Le 16 décembre 2014, les avocats des ayants droit des victimes adressent au procureur du Faso de Ouagadougou une requête aux fins de réouverture d’information. Cette requête des avocats était fondée essentiellement sur des documents trouvés au domicile de François Compaoré qui seraient de nature à incriminer ce dernier.
Le 7 avril 2015, l’information a donc été rouverte par une ordonnance rendue par le juge d’instruction en charge du cabinet N°4 du TGI de Ouagadougou. Des dizaines de personnes ont été entendues comme témoins et beaucoup d’actes d’instruction ont été posés. Ce qui a abouti à la mise en examen de quatre (4) personnes dont Yaro Banagoulo, Kombasséré Christophe et Nacoulma Wempasba pour des faits d’assassinat et de destruction volontaire de biens le 9 décembre 2015 et Compaoré François faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis le 5 mai 2017 pour infraction d’incitation à la commission d’une infraction, en l’occurrence l’assassinat.
Le juge d’instruction rédige une demande d’extradition de François Compaoré à l’adresse des autorités compétentes de la France. Le frère cadet de l'ancien président Blaise Compaoré est ainsi interpellé le 29 octobre 2017 à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle à Paris et par la suite placé sous contrôle judiciaire.
La première audience concernant l’extradition de François Compaoré a commencé le 13 décembre 2017. En 2018, la Cour d’appel de Paris autorise son extradition vers le Burkina Faso.
Par la suite, la Cour de cassation française a rejeté le pourvoi en cassation formulé par les avocats de François Compaoré.
« C’était le terme de la course justice judiciaire de la procédure. Ce qui permettait à l’autorité exécutive française de prendre sa décision de permettre l’extradition de François Compaoré », a relevé le procureur.
En mars 2020, le gouvernement français signe un décret portant extradition de François Compaoré au Burkina.
« Les avocats de ce dernier ont décidé d’attaquer cette décision devant le Conseil d’Etat de la France. Nous attendons que le Conseil d’Etat vide son contentieux», a affirmé M. Yoda
Pour Harouna Yoda, une procédure judiciaire n’est pas un long fleuve tranquille. « Nous sommes pour le moment en train de suivre le cours de ce dossier. La question fondamentale aujourd’hui, c’est comment faire pour que le dossier avance et aboutisse à un jugement. Il est suffisamment avancé et cela doit permettre d’espérer une issue favorable », a soutenu l’homme de droit.
Est-il possible de juger les autres accusés sans François Compaoré ? Le jugement par contumace est-il possible dans l’affaire Norbert Zongo ? Ce sont les deux principales questions sur lesquelles les journalistes sont restés sur leur soif. « Des voix plus autorisées que la mienne se sont déjà prononcées sur cette question », a dit en guise de réponse le procureur du Faso près le TGI Ouaga I.
Samira Sawadogo, plus connue sous le nom d’« inspectrice Mouna », présidente de la fondation Don de soi, a offert un arbre de Noël aux enfants qui vivent avec leurs mères détenues à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) ce vendredi 4 décembre dans la matinée. Cette activité entrant dans le cadre de la 5e édition des 48h du don de soi a débuté le jeudi matin par un don de vivres à l’hôtel maternel à la Patte-d’oie.
Comme à l’accoutumée, pour cette édition des 48h de Don de soi, la 5e du genre, la fondation éponyme, structure humanitaire dirigée par l’ « inspectrice Mouna » (NDLR : Samira Sawadogo à l’état civil), s’est rendue à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) pour offrir un arbre de Noël aux enfants qui y vivent avec leurs mères détenues. Et les tout-petits étaient nombreux à accueillir le père Noël dans une ambiance bon enfant qui, les mains chargées de cadeaux, a mis de la joie dans le cœur de ces « petits anges ».
« C’est la période des fêtes. Il ne faudrait pas laisser ces enfants en marge de la fête de Noël. C’est pourquoi nous sommes là ce matin pour permettre à ces enfants de passer les fêtes de fin d’année dans la joie », a expliqué cette bienfaitrice qui fut actrice de la série burkinabè à succès Commissariat de Tampy, tout en souhaitant beaucoup de courage à ces femmes détenues dont la situation, on l'imagine aisément, n'est pas des plus faciles.
Pour cette 5e édition de son initiative, la fondation Don de soi bénéficie de l’accompagnement de l’Université de l’unité africaine (UUA), ex-IAM. « Les étudiants de l’IAM nous aident dans l’organisation en tant que bénévoles. C’est une très grande avancée sous le parrainage de Kady Zagré de la société SOCOZAF, qui n’a ménagé aucun effort pour qu’on puisse collecter des dons. Cette année est celle où on a le plus collecté de dons », a précisé Samira Sawadogo.
Alexis Paré, inspecteur de sécurité pénitentiaire et directeur adjoint de la MACO, a déclaré qu’il est très important de faire bénéficier à ces enfants de ces instants. Il a également remercié la responsable de Don de soi. « Ces enfants ne devraient pas être ici. Nous lançons un appel à tous ceux qui peuvent faire un geste pour eux de leur venir en aide », a-t-il ajouté.
Avant de prendre congé des enfants, le père Noël les a égayés en dansant avec eux. Des aires de jeu ont été mises en place à cette occasion au profit des mômes. Dans l’après-midi, Don de soi a procédé à un don de vivres suivi d’un match de gala entre les femmes artistes et celles détenues à la MACO.
En rappel, la fondation don de soi, dont le slogan est « Donner sans se souvenir et recevoir sans oublier », a pour activité principale l’organisation annuelle de ses 48h, qui consistent à collecter des dons pour venir en aide aux plus démunis. Demain samedi 5 décembre, elle organise une collecte de sang en collaboration avec les étudiants de l’UUA au profit du Centre national de transfusion sanguine (CNTS).
Dans un contexte sanitaire marqué par la maladie à coronavirus, la contribution des différents acteurs, notamment ceux du monde associatif, était attendue. Dans cette lutte pour freiner la propagation de la COVID-19, l’apport des associations a été substantiel.
L’Association development by young people (ADYP) figure au nombre des acteurs du monde associatif ayant apporté leur contribution à la lutte contre la maladie à coronavirus. Ce groupe de jeunes de moins de 35 ans a pour objectif principal de contribuer à l’édification d’une jeunesse techniquement compétente et politiquement consciente, encline à la paix et résolument engagée dans le développement du Burkina Faso.
L’ADYP innove dans sa lutte contre la pandémie en menant une campagne digitale de sensibilisation des jeunes aux comportements à risque et aux mesures barrières à travers des capsules vidéo.
Ladite association a également fait don de gel hydroalcoolique et de masques. Et le centre Delwendé de Sakoula en a été l’un des bénéficiaires.
Dans le cadre de cette lutte également, des débats sur les implications et l’impact négatif de la maladie à coronavirus sur l’emploi et l’éducation de la jeunesse et sur les mesures palliatives à prendre. En outre, la contribution de la jeunesse dans le cadre de la lutte contre cette pandémie a été un sujet évoqué durant ces débats en ligne menés par l’ADYP.