Les mariages entre deux personnes de religions différentes sont fréquents au Burkina, mais les avis des individus sur le sujet sont divergents. Si pour certains être de religions distinctes dans un couple ne pose pas de problème, d’autres par contre affirment que ce sont des unions difficiles à vivre. Radars Info Burkina a promené son micro dans la capitale burkinabè pour recueillir les impressions des citoyens sur la question.
Selon Mme Sanon, quand dans un couple les conjoints sont de religions différentes, cela ne pose pas forcément problème. Elle nous dit qu’elle est catholique et son époux musulman, mais qu’elle a reçu l’accord de celui-ci pour aller à l’Eglise quand elle le souhaite. Elle précise que le mariage entre personnes de religions différentes ne doit en principe pas poser problème « d’autant plus que nous prions le même Dieu, même si on est de confessions différentes ».
Pour M. Kam, dont l’épouse est musulmane, « la religion doit nous unir et non nous diviser ». Il faut que nous apprenions la tolérance religieuse parce que aucune religion n’est meilleure que l’autre, ni au-dessus de l’autre. Le choix de la religion ne doit pas être imposé mais libre.
M. Sawadogo abonde dans le même sens. « La religion est une affaire personnelle. On peut être d’une même famille ou habiter dans la même cour mais être de religions différentes. Si deux personnes s’engagent à vivre ensemble, la religion ne devrait pas être un obstacle à leur vie conjugale ; au contraire elle doit permettre aux deux conjoints de se découvrir davantage», affirme-t-il.
Toutefois, cette idée de couples de religions distinctes n’est pas acceptée par certains. C’est le cas de Mme Kantagba, selon qui « une femme n’a pas de religion, elle doit se conformer à la religion de son époux. C’est ainsi depuis le temps de nos ancêtres ».
« Si une femme refuse de se conformer à la religion de son époux, elle transgresse les saintes écritures ; il est dit que l’homme et la femme ne font qu’un après leur union, donc il n’y a pas de raison que dans un couple les conjoints soient de religions différentes », a déclaré un de nos interlocuteurs.
Arnold Junior Sawadogo (stagiaire)