Chaque 1er décembre est dédié à la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le VIH /SIDA. Dans cette lutte, le dépistage demeure l’unique moyen de détecter la présence du virus dans l’organisme en vue d’une prise en charge adéquate de la maladie. Cependant, bon nombre de personnes hésitent à se faire dépister. Radars Info Burkina a voulu comprendre les raisons d’un tel comportement. Lisez plutôt.
Dabo Baba Moussa, élève en maintenance industrielle en partance pour son institut, nous confie avoir fait son dernier dépistage du VIH/SIDA au mois d’octobre de l’année en cours en vue de connaître son statut sérologique. « Je manipule des objets coupants et le VIH se transmet aussi lors des rapports sexuels, alors j’ai jugé important de faire mon dépistage ».
Sawadogo Marceline, étudiante en droit, réalise son test de dépistage une fois l’an.
Gaëlle Kéré, étudiante en sociologie, quant à elle, nous dit : « Je fais mon dépistage chaque 3 mois ». De son point de vue, il est important de connaître son statut sérologique afin de ne pas infecter son entourage au cas où on serait porteur du virus. « Plus tu sais, mieux tu te protèges », argumente-t-elle.
Si M. Daba et Mlle Kéré ont eu le courage d’aller se faire dépister, ce n’est pas le cas de bon nombre de personnes qui, entre peur et stéréotypes, n’arrivent pas à se décider à se faire dépister.
C’est le cas de ce trentenaire qui n’a jamais fait de dépistage de VIH et ne veut pas en entendre parler. « Si tu es dépisté séropositif, c’est la peur qui va te tuer et non la maladie ».
Un autre abonde dans le même sens et dit être serein même s’il ne fait pas de dépistage car il pratique l’abstinence et ne voit donc pas l’intérêt à se faire un dépistage. Pour ce qui est de la contamination par un objet souillé, « Dieu m’en gardera », nous dit-il.
« La peur d’être testé positif est insoutenable, je préfère ne pas le faire. J’en mourrais si j’étais testé positif », soutient un de ses camarades présent.
La fiabilité des résultats est aussi remise en cause par certaines personnes pour ne pas effectuer leur dépistage. Et à ce propos, les anecdotes ne manquent pas. Au dire d’un jeune étudiant, une de ses connaissances aurait fait son dépistage à plusieurs reprises avec chaque fois un résultat différent du précédent. Ce dernier aurait lui-même effectué son dernier dépistage en 2015 et on lui aurait annoncé que les résultats étaient « plus ou moins négatifs ». « Comment comprendre cela ? » s’interroge-t-il.
Comment vivre avec une telle maladie ? Voilà la réalité qui effraie la majorité de la population qui se refuse à se faire dépister. Certains préfèrent vivre dans l’ignorance de leur statut sérologique et garder cette fausse sérénité de personne bien portante. La psychose autour de la maladie dissuade d’autres de se faire dépister.
Farida Elise Sawadogo (stagiaire)