Certains jardins publics et espaces verts de la capitale burkinabè ont cessé de fonctionner depuis novembre 2018. En son temps, les gérants de ces lieux avaient dénoncé une augmentation exagérée du loyer des jardins et espaces verts, ainsi que leur « fermeture arbitraire » par la mairie centrale. 18 mois après, Radars Info Burkina a fait le tour de certains de ces espaces publics. Constat sur le terrain.
Le jardin de l’Amitié Ouaga-Loudun est celui situé en face du rond-point des Nations unies au centre-ville. Des fleurs ont bien poussé sur le pourtour. Un vendeur d’objets d’art a exposé ses articles à l’entrée principale du jardin. Les portes sont fermées. A l’intérieur, on aperçoit de hautes herbes et tout est verdoyant, d’autant plus qu’on est en pleine saison pluvieuse.
Nous continuons notre ronde au jardin circulaire Naaba-Koom, situé en face de la gare ferroviaire. Il est plus grand que le précédent mais présente un visage hideux. Une des portes n’est pas fermée. Nous nous introduisons alors à l’intérieur et là, ce sont des eaux stagnantes très sales que nous apercevons par endroits. Certains hangars ont perdu leur toit de chaume. Des déchets sont éparpillés çà et là. Les maisonnettes sont devenues des gîtes de margouillats.
Nous quittons les lieux, direction le quartier Patte-d’oie, où est situé le jardin 2000. Cet espace, à la différence des deux autres que nous avons précédemment visités, présente un nouveau visage après une longue période de fermeture. Il est bien aménagé et la décoration est au rendez-vous. Des clients occupent des chaises sous des arbres ou des hangars. Un des gérants nous confie que ce jardin est de nouveau fonctionnel depuis mars 2020. Pour des raisons de disponibilité, la tenancière des lieux n’a pu échanger avec nous.
Pour comprendre pourquoi la plupart de ces jardins publics sont délabrés, nous avons approché la mairie de Ouagadougou. Selon sa direction de la Communication, la mairie travaille actuellement sur un audit des jardins publics. De nouveaux cahiers des charges seront définis et par la suite il sera lancé un nouvel appel d’offres.
Vivement que cet audit rende vite ses conclusions afin de sauver ces jardins qui se meurent et de les rendre fonctionnels au grand bonheur des citadins.
Aly Tinto