Dans la perspective de l’élection présidentielle du 22 novembre 2020, Radars Info Burkina a tendu son micro à des citoyens dans la ville de Ouagadougou pour savoir leurs attentes du candidat qui sera élu en matière sécuritaire d’autant plus que le Burkina Faso, à l’instar de ses voisins du Sahel, est en proie à une grave crise sécuritaire qui a occasionné le déplacement massif de certaines de ses populations.
«Que ce soit le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, qui est réélu ou un nouveau président, la première des choses à faire devra être d’initier un dialogue pour parvenir à la paix. L’essentiel, ce sera de stabiliser le pays, peu importe la voie à prendre pour y parvenir », a affirmé un marchand ambulant de chaussures.
Monsieur Traoré, lui, vend des appareils électroniques. Il souhaite qu'il soit instauré un dialogue avec les groupes armés. « Il doit y avoir un dialogue avec ces terroristes qui sèment la terreur au quotidien. Sans le dialogue, le pire est à craindre. Il faut forcément un dialogue », a-t-il soutenu. A son avis, ceux qui disent qu’ils ne vont jamais dialoguer avec les groupes armés et qu’ils vont aller jusqu’au bout dans le combat seront toujours perdants.
« Il faut nécessairement des négociations pour parvenir à la paix. Nous demandons au président qui sera élu d’initier ce dialogue dès l’entame de son quinquennat », a souhaité un conducteur de camion.
Quant à M. Ilboudo, il est contre un dialogue avec les assaillants. « Il faut une grande implication des dépositaires de la tradition dans cette lutte contre le terrorisme. Des sacrifices sont indispensables. Donc il faut les associer dans cette lutte », a-t-il estimé. Il a ajouté : « Nous ne sommes pas encore indépendants. Si la France veut que le terrorisme finisse, ce sera fait. Si elle n’a pas la volonté, on restera longtemps dans ce tourbillon ».
M. Sawadogo est menuisier de formation. Comme M. Ilboudo, il est contre un dialogue avec les terroristes. « Quand quelqu’un décide de te nuire, il faut le combattre. Depuis 2016, nous ne parvenons pas à stabiliser le pays parce qu’il y a trop de non-dits dans cette guerre. Nous écoutons et lisons des témoignages des uns et des autres. Le candidat qui sera élu devra mobiliser des ressources pour accroître la puissance de feu des forces de défense et de sécurité », a-t-il avancé.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié le 7 octobre 2020 la liste provisoire des candidatures à la présidentielle du 22 novembre. Elle a retenu 14 candidats sur les 23 prétendants. Il reste au Conseil Constitutionnel d’arrêter la liste définitive des candidats.
Aly Tinto