jeudi 21 novembre 2024

smenc uneDepuis quelques jours, certaines localités du Burkina Faso ont reçu leurs premières pluies, signe de l’installation de la saison agricole. Après avoir labouré son champ, le paysan a le choix entre les semences améliorées et celles traditionnelles pour effectuer les semis. Suite à l’article sur les semences améliorées,  Radars Info Burkina a approché l’Association pour la protection de la nature au Sahel (APN-Sahel), qui lutte pour la sauvegarde des semences traditionnelles. Selon Richard Minougou, coordonnateur de l’APN-Sahel, la semence relève de la souveraineté du paysan et il n’y a pas de sécurité semencière ni alimentaire quand on est dépendant d’une source extérieure.

« Pour nous, acteurs de l’agroécologie paysanne, les semences paysannes comprennent à la fois les semences traditionnelles et celles locales ainsi que les nouvelles semences développées par les paysans à travers la sélection ou d'autres méthodes de sélection et qui sont adaptées, cultivées et entretenues localement. Ce sont les paysans qui ont le pouvoir et le contrôle sur la production, l'épargne, la réutilisation et l'échange libre de ces semences paysannes », a expliqué dans un premier temps Richard Minougou.

Selon lui, plus de 85% des agriculteurs en Afrique utilisent les semences paysannes. Depuis une trentaine d’années, APN-Sahel travaille avec les communautés et d’autres acteurs à la sauvegarde et à la valorisation des semences paysannes. smenc 2La raison principale en est que « les semences paysannes sont aujourd’hui menacées par les politiques agricoles nationales qui privilégient le système semencier formel (semences améliorées, hybrides et OGM), la biopiraterie, qui est l’une des pires formes de menaces pour les variétés traditionnelles de semences, et le changement climatique », a soutenu le coordonnateur de l’APN-Sahel.

Mais ceux qui prônent l’utilisation des variétés hybrides F1 attestent qu’elles sont  une réponse à l’insécurité alimentaire due au changement climatique.

«Les semences séculaires sont résilientes et se sont toujours adaptées à leurs contextes agroécologiques depuis des millénaires. Elles répondent au mieux aux besoins des communautés qui en sont les propriétaires et libres d’échange. Si vous n’avez pas d’argent, vous ne pouvez pas accéder aux variétés hybrides, et si les conditions climatiques changent vous devez aussi changer de variétés. Dans certains cas, vous devez toujours retourner à la boutique pour acquérir ces semences. Il n’y a pas de sécurité semencière ni alimentaire si on est dépendant d’une source extérieure. Nous allons plus loin, car la semence relève de la souveraineté du paysan», a répondu M. Minougou à ce propos.

smenc 3Les actions menées par l’APN-Sahel en vue de la sauvegarde des semences paysannes sont, entre autres, le développement de solutions de conservation in situ desdites semences (sur le site de production) grâce à la construction de banques de gènes et de banques de semences gérées de manière communautaire, la réalisation des évaluations participatives de la sécurité semencière dans différentes régions du Burkina  avec les villages partenaires, la  mise en œuvre, entre 2010 et 2020, dans quatre régions du  Burkina, du programme de rayonnement de l’approche SOS (semences de la survie) en partenariat avec l’ONG canadienne USC Canada (devenue Seed Change). Enfin, sur le plan politique, l’APN-Sahel a contribué au plaidoyer pour la révision de la loi sur les ressources phylogénétiques du Burkina, notamment pour la reconnaissance des systèmes semenciers paysans, la prise en compte du droit des paysans de disposer et d’échanger librement leurs semences, etc.

Aly Tinto

 

hvernage uneLa saison pluvieuse s'installe progressivement au Burkina Faso et la problématique d'évacuation des eaux pluviales se pose encore avec acuité. Il n’est un secret pour personne que l’une des principales causes des inondations est l'obstruction des caniveaux, voire leur absence. De Wemtenga à Ouagarinter en passant par Koulouba, la majeure partie des caniveaux sont bouchés par des ordures de toutes sortes, si bien que le pire est à craindre en cas d’averses.

Les caniveaux de la capitale du Burkina Faso ne respirent pas la pleine forme. C’est le moins qu’on puisse dire après avoir fait le tour de quelques canaux de drainage des eaux alors que la saison pluvieuse 2020 s'est installée. Ouagadougou a commencé en effet à recevoir ses premières pluies. Les risques d’inondation sont prévisibles. D’ailleurs, le gouvernement, à travers un communiqué du ministère de l'Action humanitaire, a prévenu que les risques d'inondation seraient élevés pendant cette période pluvieuse.

Sur la « circulaire », les travaux de voirie ne sont pas sans conséquences pour les riverains. Ils ont, du reste, commencé à se plaindre après la première pluie. Déjà, les caniveaux de la ville sont pour la plupart bouchés. C'est le cas du caniveau de Kwame Nkrumah, l'une des plus belles avenues de la capitale, où toutes sortes de déchets solides (assiettes jetables, sachets d'eau...) sont déversés. hvernage 2Le plus grand canal de Wemtenga a, lui aussi, des allures de décharge publique à ciel ouvert. Difficile de distinguer les déchets qui prédominent malgré sa grande taille. Le canal est visiblement rempli d’ordures ménagères qui y sont déversées. A Ouagarinter, difficile de déterminer les limites du caniveau, car il est déjà rempli et les déchets plastiques affleurent.

Joint au téléphone, le responsable à l'assainissement de la ville de Ouagadougou, Saïdou Nassouri, soutient que la commune est déjà sur le terrain pour curer les caniveaux et permettre à la capitale d’être prête à recevoir de fortes précipitations. hvernage 3Cette semaine, explique-t-il, les équipes d'assainissement sont sur deux axes : celui de Kalgondin et celui de Samandin. A la question de savoir pourquoi le service d'assainissement ne change pas son fusil d'épaule, c’est-à-dire pourquoi outre les sensibilisations il ne procède pas à des sanctions contre les contrevenants, M. Nassouri répond que la réflexion est en train d’être menée dans ce sens. Des propositions, annonce-t-il, seront faites aux autorités à ce propos.

Une chose est certaine, la tâche ne sera pas facile, vu le comportement peu civique de certains citoyens. A l'en croire, nombreux sont les riverains qui considèrent les caniveaux comme des dépotoirs. Cela fait que nous sommes chaque fois dans un perpétuel recommencement alors que selon les services météorologiques du pays, on aura de fortes précipitations, a conclu M. Nassouri.

Obissa

repz uneLa reprise des cours des élèves en classe d’examen a été effective le lundi 1er juin dans un contexte de pandémie du coronavirus. Une semaine après la reprise, Radars Info Burkina a fait la ronde de deux grands lycées de la ville de Ouagadougou pour s’enquérir du respect des mesures barrières et du déroulement des activités pédagogiques.

C’est l’heure de la pause au lycée Nelson-Mandela. La cour de l’école n’est pas animée comme elle l’était habitude avant COVID-19. Quelques élèves sans masque assis devant un kiosque sont en train de deviser. Moussa Zagré, élève de terminale, déclare : « En ce qui concerne les mesures de distanciation, on est toujours assis comme avant l’apparition de la maladie. Des tables-bancs sont même occupés par trois personnes. Les lave-mains à l’intérieur de la classe ne contiennent pas d’eau. Souvent, il y a des élèves en classe qui ne portent pas de cache-nez. Le professeur est obligé, en pareil cas, d’inviter ces derniers à en porter ».

Selon Victorien Bamon, proviseur du lycée Nelson-Mandela, les cours se déroulent normalement dans son établissement. « En ce qui concerne les mesures barrières, nous essayons de les faire respecter. Nous avons mis à la disposition des élèves, des enseignants et du personnel administratif des cache-nez. Je n’ai pas encore été saisi d’une difficulté relative à un quelconque non-respect du port du masque. Des lave-mains sont disposés dans les classes. Nous essayons également, dans les classes, de respecter la distanciation physique. Il y a quelques cas où ça pose problème mais nous n’avons pas le choix », a-t-il indiqué.

repz 2C’est le moment de la reprise du cours après la pause dans une classe de 3e. Un dispositif de lavage des mains est installé à l’intérieur, les élèves portent chacun un masque mais la distanciation physique n’est pas respectée.  Noël Tougma est un des élèves de cette classe : « Les cours se déroulent bien. Les professeurs appuient sur l’accélérateur pour pouvoir rattraper le retard. Les mesures barrières sont respectées dans l’ensemble. Mais s’agissant de la distanciation, ce n’est pas le cas. Les tables-bancs ne sont pas en nombre suffisant pour que soit respecté l’écart d’1 mètre.» M. Béogo est le professeur d’histoire-géo de cette classe de 3e. Il nous confie : « Nous faisons preuve de rigueur pour que les élèves respectent les mesures barrières car ils ont tendance à les négliger ces mesures. Certains disent que quand ils portent le masque, ils étouffent. On sait qu’il sera difficile de terminer le programme, vu le temps qui nous reste. Mais on souhaite faire le maximum. Nous ne savons pas les questions qui vont être posées à l’examen, donc on essaie de voir toutes les leçons du programme ».

repz 3Après « le Nelson », nous mettons le cap sur le lycée Philippe Zinda Kaboré. Dans la salle des professeurs, se trouvent Oumar Savadogo, Professeur de philosophie, et quelques-uns de ses collègues. Selon lui, les mesures ne sont pas respectées. « Il se trouve que les élèves ont des difficultés à respirer en portant les masques si bien qu’ils ne les portent pas. Le fait de mettre en avant la difficulté de respirer peut être un prétexte mais au fond, cette situation doit être liée à une banalisation de la maladie. Je tiens une classe de terminale A où les élèves sont au nombre de 60 mais il se trouve que si on veut respecter la mesure de distanciation physique d’1 mètre c’est difficile. Normalement, j’ai 6 heures de séance par semaine avec les élèves mais j’ai dû en ajouter 2, ce qui fait 8 heures, pour espérer pouvoir progresser dans les leçons et également réviser avec eux à travers des exercices », a souligné M. Savadogo.

Au niveau du corps professoral, le port du masque n’est pas systématique non plus. « Cela fait mal aux oreilles à un certain moment. En plus, quand on s’exprime les élèves disent qu’ils ont du mal à nous entendre. J’ai la chance d’avoir une voix qui porte loin. D’autres enseignants, par contre, doivent pratiquement hurler pour se faire entendre», a relevé Elisabeth Thiombiano, professeur de français.

Selon Oumar Savadogo, lors d’une assemblée générale, les professeurs ont échangé sur le non-respect des mesures barrières « pour voir quelle position adopter » pour y remédier.

Aly Tinto

levv uneLa levée du couvre-feu la semaine dernière a été accueillie avec joie par les tenanciers de bars, de maquis, de restaurants, etc. Après plus de deux mois de fermeture desdits lieux en raison de la pandémie de Covid-19, le moins qu’on puisse dire est que les Ouagavillois ne se font pas prier pour les prendre d’assaut. Le hic, c’est le non-respect des conditions d’ouverture édictées par le ministère du Commerce. Radars Info Burkina a fait le tour de quelques troquets de la capitale, Ouagadougou, pour un constat. Lisez plutôt.

Notre immersion commence dans le bar « Compressor », sis au quartier Wayalghin. Il est précisément 18h 14 quand nous y faisons notre entrée. Notre constat : aucun dispositif de lavage des mains ni de gel hydroalcoolique. Un client attire immédiatement notre attention. Nous décidons de l’observer. Assis dans un fauteuil de deux places, il finit les quelques centilitres de sa bière qui restaient d’un trait. C’est alors qu’il invite la serveuse, d’un ton plus ou moins courtois, à lui envoyer une deuxième bibine. « Enfin, il n’y a plus de couvre-feu. Les gens peuvent boire tranquillement leur bière et rentrer dormir », souffle ce client à la serveuse qui lui apporte sa bière et qu’il a invitée à lui tenir compagnie. « Toi-même tu sais que la bière n’est pas bonne à boire sans compagnie », dit-il. Balayant ce bar du regard, nous constatons qu’aucune des mesures n’y est respectée par les clients : pas de port du cache-nez, encore moins le respect de la distanciation physique. C’est comme si la levée du couvre-feu par les autorités était synonyme de fin de la pandémie de Covid.

levv 2200 m plus loin, toujours à Wayalghin, mais cette fois au maquis « Le champion », nous finissons par tirer la conclusion que « godets » et gestes barrières pour éviter un rebond de la maladie ne font pas bon ménage dans la capitale. Clients et tenanciers foulent aux pieds les « 10 commandements » du ministère du Commerce. Il est à peine 18h 45 minutes mais « Le champion » est déjà bondé, en témoigne le nombre de motocyclettes garées dans le parking jouxtant le goudron. 

Le constat est le même au « Yin Yang » à Wemtenga, où prend fin notre tournée. Là-bas non plus, il n’est pas question de respect de distanciation physique, de port systématique du masque, encore moins de prise de la température corporelle. Les quelques rares personnes qui avaient porté un cache-nez finissent par l’empocher ou à le descendre sur le menton. Un des clients nous confie d’ailleurs  que dès le début du « soi-disant coronavirus », lui, il a vu clair dans le jeu de nos autorités. « Je savais que c’était de la poudre aux yeux. Cette maladie, jusqu'à preuve du contraire, je n’y crois pas », déclare-t-il. « Et puis, comment on peut boire tout en portant un cache-nez ? », s’interroge-t-il.

Obissa

pigm uneConnue comme étant une pratique féminine, la dépigmentation est un phénomène qui touche de plus en plus la gent masculine. Pour, semble-t-il, paraître « beaux », certains hommes n’hésitent pas à se lancer dans cette pratique qui, jadis, était plus courante en Afrique centrale. La dépigmentation masculine prend de nos jours une ampleur inquiétante au Burkina Faso, selon les spécialistes.

Si la dépigmentation est «quasi naturelle » chez la gent féminine, elle suscite le plus souvent le dégoût lorsqu’elle est pratiquée par un homme. Reconnue comme le fort des jeunes de l’Afrique centrale, notamment la République démocratique du Congo et le Congo Kinshasa, la dépigmentation masculine est un phénomène qui a le vent en poupe au Burkina Faso. Cette thèse est corroborée par le Dr Séraphine Zéba, médecin au service de dermatologie du CMA de Pissy. En effet, à l’en croire, la dépigmentation masculine prend peu à peu de l’ampleur au Burkina.

pigm 2« En effet, nous accueillons de plus en plus en consultation des hommes qui ont des soucis de peau dus aux conséquences de la dépigmentation. D’autres viennent pour d’autres raisons mais nous nous rendons compte du processus de dépigmentation sur leur peau », a-t-elle confié. Les conséquences de la dépigmentation, a-t-elle poursuivi, chez l’homme comme chez la femme, sont similaires. « Sans être exhaustif, on peut dire que les conséquences de la dépigmentation ne se limitent pas à la simple complication au niveau esthétique. L’utilisation des produits éclaircissants, vu qu’ils contiennent des substances telles que le corticoïde ou l’hydroquinone, augmente les risques d’hypertension artérielle, le diabète et le cancer de la peau, etc. », a-t-elle cité. Selon la dermatologue, cette pratique a aussi des conséquences sur le plan social. En effet, la dépigmentation est très souvent source d’exclusion sociale et de stigmatisation. Les mycoses, les brûlures, les acnés et les eczémas ne sont que la partie visible de l’iceberg.

Un autre phénomène, a côté de cela, a relevé la dermatologue, est que plusieurs personnes aussi cherchent à avoir une peau noire. « Pendant que d’autres cherchent à éclaircir leur peau, certains cherchent à faire l’inverse, c'est-à-dire désirent avoir la peau noire. Cette pratique n’est pas non plus conseillée et est très difficile à faire au Burkina Faso », a-t-elle expliqué. Elle reconnaît néanmoins les avantages d’une peau noire. « La peau noire contient beaucoup de mélanine qui protège contre les agressions extérieures, notamment le soleil. Elle est très élastique grâce au collagène qui y est présent en masse et elle est très épaisse, etc. », a-t-elle relevé.

Obissa

oab une

Ils sont artistes mais également journalistes burkinabè. L’un fait du slam et l’autre de la variété. Ils ont en commun deux passions et ils n’entendent pas léser une au détriment de l’autre. Il s’agit de Raïssa Compaoré et de Hamtusin, à l’état civil Mahamad Sangaré. La plume et le micro sont leurs outils préférés.

Le journalisme et la vie d’artiste semblent faire bon ménage. Ce n’est pas Hamtusin, à l’état civil Mahamad Sangaré, qui dira le contraire. En effet, Hamtusin est journaliste sportif dans une télé de la place. Depuis peu, il s’est lancé dans le slam sans beaucoup de difficulté. « C’est une passion qui sommeillait en moi », a-t-il confié. « Messages de mes Sages », c’est le titre de son premier opus. Mon premier album était basé sur la cohésion sociale. Il s’intitule « Message de mes sages ». « On voulait ramener la population burkinabè vers nos valeurs ancestrales », a-t-il dit. L’objectif, a-t-il souligné, était pour lui de se faire un nom et une image dans le paysage du showbiz burkinabè en général et du slam en particulier. oab 2Il ajoute qu’aucune passion ne prime sur l’autre. « Je dirais que pour le moment, c’est moitié-moitié. Le temps que je consacre au journalisme est à peu près le même que celui que je dédie à la musique. Pour le moment rien ne prédomine véritablement sur l’autre. Aujourd’hui de par le monde, c’est ce qui se fait. Les gens ont deux, voire trois casquettes, à la fois ; ce qui permet d’arrondir les fins de mois. Cela permet aussi d’explorer nos talents cachés pour ne pas mourir avec », a-t-il répondu. Tout, à l’en croire, dépendrait d’une bonne organisation.  « Quand il y a des prestations dans la journée, je m’arrange avec la hiérarchie pour y aller », a-t-il ajouté. Il précise tout de même qu’il a le soutien des premiers responsables de la télévision dans laquelle il exerce en tant que journaliste.

oab 3Raïssa Compaoré, elle, fait de la musique depuis une quinzaine d’années. Passionnée de culture, elle ne boude pas les occasions de se rendre sur les sites touristiques du Burkina. Elle est aussi très engagée socialement pour avoir mené des activités en faveur de personnes indigentes. Elle indique que son métier de journaliste occupe la majeure partie de son temps, vu qu’elle est chargée des médias à l’Assemblée nationale. « L’information y est très dynamique », a-t-elle relevé. Tout n’a pas été rose dès les premiers moments. Dans d’autres organes où elle est passée, elle dit avoir fait des pieds et des mains pour poursuivre le journalisme et la musique. « Je me rappelle qu’une fois je suis allée à un reportage où je devais prester. J’ai fait mes images, suis ensuite montée sur la scène prester et après cela j’ai fait mes interviews. Cela a étonné beaucoup de gens », s’est-elle rappelée. Et d’ajouter : « Dans d’autres coins où j’ai également travaillé on me disait : ‘’Fais ton travail ; ce que tu feras après, ce n’est pas un problème.’’ » « Les gens ne viendront pas forcément vers toi pour te dire qu’ils te soutiennent mais quand tu as une activité culturelle, ils ne t’empêchent pas de t’y consacrer», ajoute Raïssa Compaoré. Qu’à cela ne tienne, à l’AN, où elle travaille, elle affirme avoir le soutien non dissimulé de sa hiérarchie.

Obissa

 

JME UNECe jour 5 juin est la Journée mondiale de l'environnement (JME). Le thème mondial de 2020 est : « La biodiversité, une source de préoccupation à la fois urgente et existentielle ». Au Burkina Faso, cette JME est célébrée cette année dans la ville de Banfora, chef-lieu de la Région des Cascades, sous le thème national « Tous unis pour la préservation de la biodiversité, source de vie ». Radars Info Burkina a contacté la Direction générale des eaux et forêts (DGEF) pour savoir la situation des différentes aires protégées du Burkina Faso, la diversité biologique ainsi que les principales difficultés rencontrées dans la gestion de ces espaces dans ce contexte d’insécurité. 

« Une analyse de l’état de l’environnement au Burkina Faso a permis de mettre en exergue les problèmes majeurs d’environnement tels que la dégradation des terres, la dégradation du potentiel des ressources en eau, les changements climatiques, la prolifération des déchets, le caractère non durable du système énergétique et la perte de la biodiversité. Pourtant, l’existence d’un lien assez solide entre la santé et l’environnement est indéniable », a indiqué Batio Nestor Bassière, ministre de l’Environnement, de l’Economie verte
et du Changement climatique, à l’occasion de cette journée.

JME 2Selon la Direction générale des eaux et forêts (DGEF), le Burkina Faso compte 79 aires protégées d’une superficie estimée à 3 915 794 hectares, à savoir 55 forêts classées pour une superficie de 745 097 h, 5 forêts classées concédées en zone cynégétique, 3 parcs nationaux, une forêt classée gérée en parc national, 5 forêts classées et réserves partielles de faune, 2 réserves partielles de faune, une réserve totale, une forêt classée et un ranch de gibier, 4 zones de chasse concédées par décision ainsi qu’une réserve sylvo-pastorale du Sahel.

En matière de diversité biologique, on y dénombre 128 espèces de mammifères, 520 espèces d’oiseaux, 60 espèces de reptiles et 1015 espèces de plantes.

JME 3Les espèces menacées de disparition au Burkina Faso sont, entre autres, le lycaon, le damalisque, la gazelle, le guépard, le lion, le léopard et le vautour.

Selon Lamoussa Hébié, inspecteur des Eaux et forêts et premier responsable de la DGEF, peuvent être cités comme difficultés l’occupation de ces aires protégées comme refuges par les groupes terroristes, les attaques perpétrées contre certains postes forestiers, la recrudescence de la pression anthropique sur lesdites aires à travers le braconnage, l’orpaillage, le pâturage illégal et l’exploitation du bois.

Il faut noter que plusieurs agents forestiers sont tombés sous les balles assassines d’individus armés non identifiés dans cette situation d’insécurité au Burkina Faso.

Aly Tinto

 

dlune uneBeaucoup de terres agricoles au Sahel sont affectées par la désertification. Cette dégradation des sols impacte grandement les rendements agricoles.  Pour faire face à cette situation, des techniques culturales sont développées.  C’est le cas de la culture en demi-lunes. Pour connaître davantage cette pratique agricole, Radars Info Burkina a pris langue avec Seydou Eric Ouédraogo, producteur semencier-maraîcher et animateur-formateur à la confédération paysanne du Faso.

« La demi-lune est une pratique qui ressemble au zaï mais dans le but de récupérer les terres fortement dégradées. Elle ne pas être réalisée dans les bas-fonds et sur des terrains sablonneux. Là où il y a beaucoup de passage d’eau, sa réalisation pose des difficultés. Il faut l’associer avec des ouvrages antiérosifs comme les diguettes ou les cordons pierreux pour renfoncer son existence. La demi-lune est faite pour équilibrer la circulation de l’eau  et permettre de garder l’eau pour l’infiltration afin de renforcer l’humidité du sol. Généralement les sols inclinés n’ont plus d’éléments nutritifs. Donc il faut faire la demi-lune pour apporter les éléments de la terre arable. D’abord on creuse des trous et on barre l’eau pour homogénéiser la circulation de l’eau. Par la suite,  on met du compost dans le trou. On sème dans les parties creusées et les autres parties bloquent l’eau », a expliqué le producteur semencier-maraîcher.

dlune 2« Un appareil qui a été fabriqué par la recherche détermine le rond et on le découpe en deux. On utilise également une corde pour que les trous soient vraiment alignés et pour qu’on puisse respecter le système. Quand l’eau circule dans le champ de demi-lunes, elle est très homogène », a ajouté Seydou Eric Ouédraogo.

A l’en croire, le travail est pénible. « C’est une pratique culturale qui requiert un effort soutenu parce qu’il faut creuser les parties à semer. Elle est plus difficile que le zaï. Il faut préparer le terrain, creuser et avoir du compost pour le verser dans les trous avant l’hivernage », a précisé M. Ouédraogo.

Selon lui, au bout de trois ans on peut récupérer la terre dégradée. « En plus, elle donne un bon rendement.  Le rendement à l’hectare est vraiment satisfaisant. On entretient moyennement et on récolte bien», a poursuivi l’animateur-formateur à la confédération paysanne du Faso.

« Cette pratique est à accompagner avec d’autres ouvrages comme les diguettes et les digues filtrantes pour aider à mobiliser l’eau.  C’est une bonne pratique agricole que nous conseillons aux producteurs qui ont des terres dégradées parce qu’il est difficile de  trouver de nouveaux terrains   à défricher, surtout dans la région du Nord », a conclu le producteur.

Aly Tinto

inera uneDe l’avis de plusieurs chercheurs de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), la contribution des semences améliorées à la sécurité alimentaire n’est plus à démontrer, surtout dans un contexte sanitaire et sécuritaire burkinabè délétère. Radars Info Burkina a recueilli quelques avis de ces derniers à l’occasion des journées portes ouvertes de l’INERA, débutées ce jeudi 4 juin à Ouagadougou.

L’une des raisons qui empêchent les exploitants d’améliorer leurs rendements, c’est la réutilisation traditionnelle de semences des mêmes variétés à faible rendement et en qualité nutritionnelle approximative, ont expliqué les spécialistes de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), à l’occasion de leur journée portes ouvertes ce jeudi 4 juin à Ouagadougou.

Le chef du service scientifique et technique de la station INERA à Koudougou, Grégoire Palé, dit présenter plusieurs semences améliorées de différentes spéculations. Ces variétés, a-t-il cité, sont le sorgho, le maïs, le mil, l’arachide, le riz, le sésame et le soja. « Une des particularités de ces semences améliorées est leur précocité et leur rendement plus élevé. En plus, elles résistent à certains parasites et préservent l’environnement», a-t-il souligné. inera 2Pour lui, il n’y a pas de doute que l’utilisation de ces semences est la voie royale si le Burkina Faso doit veut non seulement améliorer la vie de ses populations rurales mais aussi atteindre la sécurité alimentaire dans un contexte sanitaire et sécuritaire délétère.

Pour le chercheur au département environnement et forêt de l’INERA, le Dr Ambroise Kakambèga, en plus de l’utilisation des semences améliorées pour l’atteinte de la sécurité alimentaire, le Burkina Faso gagnerait à planter beaucoup d’espèces de plantes locales comme le karité, le néré et le baobab. A l’en croire, le couvert végétal du pays des hommes intègres est en permanente dégradation et ces plantes permettront de le régénérer.  inera 3Car pour lui, le défi est d’aider à restaurer le couvert végétal. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, nous présentons des variétés d’espèces de plantes locales qui sont adaptées à nos milieux tropicaux.

D’après le chef de service de la station Banfora de l’INERA, Sébastien Kiéma, l’artémisia Anua, d’origine chinoise, joue le même rôle que la chloroquine car il contient du plasmodium. « Elle est très efficace contre le paludisme », a-t-il affirmé. Pour sa part, la part contributive des semences améliorées à l’atteinte de la sécurité alimentaire n’est plus à démontrer. « Ces semences permettront aux agriculteurs (grands, moyens et petits) d’accroître et d’améliorer leurs rendements parce qu’elles sont précoces et adaptées à notre climat », a-t-il précisé. Les autorités burkinabè ont d’ailleurs bien compris cela en mettant un accent particulier sur la recherche concernant ces semences.

Obissa

youth uneDe plus en plus de jeunes ont des cheveux blancs. Si le blanchissement de notre chevelure peut être dû aux difficultés de la vie, il n’en demeure pas moins que d’autres facteurs comme notre héritage génétique ou des maladies génétiques et métaboliques peuvent aussi en être la cause. Radars Info Burkina est allé à la rencontre d’une spécialiste de la question. Le Dr Séraphine Zéba du service de dermatologie du CMA de Pissy nous en dit plus sur le sujet.

Le cheveu est un élément de pilosité qui joue un rôle important dans la virilité ou la féminité. Son absence ou la présence de cheveux de qualité non satisfaisante, c’est-à-dire blancs, gris ou fragiles, peut impacter la vie d’un individu. Selon le Dr Séraphine Zéba, l’apparition de cheveux blancs signifie l’absence, voire la diminution, de la coloration de ces cheveux par un pigment appelé mélanine. L’apparition de cheveux blancs entre naturellement dans le processus de vieillissement de l’être humain. « Lorsque les cheveux blancs apparaissent, cela sous-entend un vieillissement sous-jacent dans le cours normal de l’évolution de chaque individu », a-t-elle souligné.

Cependant, plusieurs facteurs peuvent aussi déclencher le processus de blanchissement des cheveux. En effet, à en croire la dermatologue, le premier facteur, qui est d’ailleurs la principale cause, c’est le vieillissement. youth 2« Lorsque nous avançons en âge, les cellules chargées de produire la mélanine, qui donne aux cheveux leur coloration, commencent à se raréfier, voire à disparaître. On ne produit alors plus cette mélanine qui colore les cheveux et ils deviennent blancs », a affirmé le Dr Zéba.

Le blanchissement des cheveux peut être aussi un héritage génétique. En effet, une personne née dans une famille où les parents ont eu des cheveux blancs très jeunes a de très fortes chances aussi d’avoir des cheveux blancs alors qu’elle est encore jeune. 

« Outre l’hérédité, nous pouvons citer un certain nombre de maladies génétiques telles que l’albinisme, qui est une absence totale de production de mélanine chez la personne malade aussi bien pour la peau, les yeux que les cheveux. Ce qui fait que les albinos, tout petits, ont des cheveux blancs. Il y a bien sûr d’autres maladies génétiques qui peuvent être à l’origine du blanchissement prématuré des cheveux », a-t-elle signifié.

 La doctoresse ajoute que les maladies métaboliques, qui sont l’absence ou l’insuffisance de certains nutriments, peuvent entraîner aussi l’apparition de cheveux blancs. Ce sont, a-t-elle cité, certaines anémies (manque de vitamine B12), les perturbations des hormones thyroïdiennes, etc.

Est-ce que l’apparition de cheveux blancs a des conséquences sur la santé ? A cette question la dermatologue répond qu’en dehors du vieillissement et de l’hérédité, les causes métaboliques ou liées à des déficits de certains nutriments doivent nécessairement être corrigées.

« Naître et mourir sans cheveux blancs  sous-entend qu’il n’y a pas eu de processus de vieillissement. Sinon si un individu évolue normalement, avec l’augmentation de son âge le processus d’apparition de cheveux blancs est inévitable», a dit, pour terminer, le Dr Séraphine Zéba à la question de savoir si on peut naître et mourir sans avoir eu de cheveux blancs.

Obissa

 

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