La levée du couvre-feu la semaine dernière a été accueillie avec joie par les tenanciers de bars, de maquis, de restaurants, etc. Après plus de deux mois de fermeture desdits lieux en raison de la pandémie de Covid-19, le moins qu’on puisse dire est que les Ouagavillois ne se font pas prier pour les prendre d’assaut. Le hic, c’est le non-respect des conditions d’ouverture édictées par le ministère du Commerce. Radars Info Burkina a fait le tour de quelques troquets de la capitale, Ouagadougou, pour un constat. Lisez plutôt.
Notre immersion commence dans le bar « Compressor », sis au quartier Wayalghin. Il est précisément 18h 14 quand nous y faisons notre entrée. Notre constat : aucun dispositif de lavage des mains ni de gel hydroalcoolique. Un client attire immédiatement notre attention. Nous décidons de l’observer. Assis dans un fauteuil de deux places, il finit les quelques centilitres de sa bière qui restaient d’un trait. C’est alors qu’il invite la serveuse, d’un ton plus ou moins courtois, à lui envoyer une deuxième bibine. « Enfin, il n’y a plus de couvre-feu. Les gens peuvent boire tranquillement leur bière et rentrer dormir », souffle ce client à la serveuse qui lui apporte sa bière et qu’il a invitée à lui tenir compagnie. « Toi-même tu sais que la bière n’est pas bonne à boire sans compagnie », dit-il. Balayant ce bar du regard, nous constatons qu’aucune des mesures n’y est respectée par les clients : pas de port du cache-nez, encore moins le respect de la distanciation physique. C’est comme si la levée du couvre-feu par les autorités était synonyme de fin de la pandémie de Covid.
200 m plus loin, toujours à Wayalghin, mais cette fois au maquis « Le champion », nous finissons par tirer la conclusion que « godets » et gestes barrières pour éviter un rebond de la maladie ne font pas bon ménage dans la capitale. Clients et tenanciers foulent aux pieds les « 10 commandements » du ministère du Commerce. Il est à peine 18h 45 minutes mais « Le champion » est déjà bondé, en témoigne le nombre de motocyclettes garées dans le parking jouxtant le goudron.
Le constat est le même au « Yin Yang » à Wemtenga, où prend fin notre tournée. Là-bas non plus, il n’est pas question de respect de distanciation physique, de port systématique du masque, encore moins de prise de la température corporelle. Les quelques rares personnes qui avaient porté un cache-nez finissent par l’empocher ou à le descendre sur le menton. Un des clients nous confie d’ailleurs que dès le début du « soi-disant coronavirus », lui, il a vu clair dans le jeu de nos autorités. « Je savais que c’était de la poudre aux yeux. Cette maladie, jusqu'à preuve du contraire, je n’y crois pas », déclare-t-il. « Et puis, comment on peut boire tout en portant un cache-nez ? », s’interroge-t-il.
Obissa