jeudi 21 novembre 2024

tardive uneAprès l’accouchement, vient le moment où toute mère souhaite voir son enfant faire ses premiers pas.  A quel moment une mère doit commencer à s’inquiéter quand son enfant ne marche pas ? Quelles peuvent en être les causes ? Quels peuvent être les éventuels soins à y apporter ? Pour des éléments de réponse à ces interrogations, Radars Info Burkina a rencontré le Professeur Fla Koueta, chef du département Pédiatrie au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO).

Selon le Pr Koueta, le développement psychomoteur de l’enfant est un processus continu. « Naturellement, ce processus commence dès l’âge de deux ou trois mois, où l’enfant normal doit tenir la tête. Ensuite il y a du tonus qui entre dans l’axe qui est en réalité au départ hypotonie. Les quatre membres sont en flexion alors que l’axe est hypotonie. Donc au fur et à mesure que l’enfant va grandir, le tonus va s’installer au niveau de l’axe et diminuer au niveau des segments. Cela va lui permettre d’avoir en définitive d’abord la posture assise, puis arrêtée liée au tonus de l’axe. Déjà à partir de deux ou trois mois, surtout après cinq mois, si un enfant ne tient pas la tête, il y a problème », a-t-il expliqué.  Ensuite on a la position assise qui va commencer autour de quatre mois jusqu’à six mois. 

tardive 2« L’enfant doit pouvoir, au départ, s’asseoir avec appui et ensuite sans appui. Dans ces périodes également, il commence la marche à quatre pattes. Pour la position assise, autour de quatre à six mois, surtout à huit mois, si un enfant ne peut pas s’asseoir, il y a problème.  Enfin autour de neuf mois il doit pouvoir d’abord s’arrêter avec appui et naturellement au fur et à mesure vers onze mois il peut marcher prenant les objets quotidiens pour pouvoir s’appuyer dessus. Normalement autour de 12 mois en moyenne, l’enfant doit pouvoir marcher. Mais si un enfant arrive naturellement à 18 mois sans pouvoir marcher, il y a problème », a continué le pédiatre. Les causes du retard de l’acquisition psychomotrice sont nombreuses. « Il y a généralement les causes acquises déjà dans le ventre de la mère. Toutes les pathologies que la maman va faire peuvent se ressentir sur le développement psychomoteur de l’enfant. Il y a aussi certaines anomalies génétiques. Dès la conception, un enfant peut avoir une anomalie. L’une de ces anomalies qui est de plus en plus fréquente est la trisomie », a fait savoir Fla Koueta.  


tardive 3En plus la souffrance du nouveau-né  pendant la période de naissance est l’une des causes les plus fréquentes. « Quand l’accouchement ne se fait pas bien, un enfant qui a eu des difficultés au moment de l’expulsion sort avec un  cerveau qui n’a pas bénéficié d’oxygène ni de sang pendant un certain temps. A partir de six minutes de réanimation, certaines cellules cérébrales commencent à mourir. Et plus la réanimation dure, plus le nombre de cellules qui vont mourir est élevé. Naturellement, cela va se ressentir plus tard sur le développement psychomoteur de l’enfant. Après la naissance, il y a toutes les anomalies qui peuvent survenir dans la tendre enfance. Une infection sévère du nouveau-né lorsqu’il y a une atteinte cérébrale aura par exemple des répercussions sur son développement », a précisé le chef du département Pédiatrie du CHU-YO.

En matière de soins dans cette situation, généralement c’est la rééducation qui est réalisée. « C’est pour permettre aux cellules qui ne sont pas mortes de se développer et de prendre une partie des fonctions des cellules mortes. Il faut que cette rééducation soit précoce. Mais encore faut-il que le nombre de cellules cérébrales mortes ne soit pas trop élevé pour permettre une récupération du nouveau-né», a conclu le spécialiste.

Aly Tinto  

zind uneLa reprise des cours des élèves en classe d’examen a été effective ce lundi 1er juin. A Ouagadougou, c’est en tout cas le constat qu’a fait Radars Info Burkina dans deux des plus grands établissements de la capitale burkinabè : le lycée Philippe Zinda Kaboré et le lycée Technique Aboubacar Sangoulé Lamizana (ex-LTO). Le moins que l’on puisse dire, c’est que des efforts sont faits pour minimiser les risques contagion du virus.

Au lycée technique Aboubacar Sangoulé Lamizana (ex-LTO), la reprise est tangible. Le proviseur dudit établissement secondaire a indiqué que pour pouvoir atteindre l’objectif de faire cours en respectant les mesures barrières jusqu'aux examens, il faudra travailler main dans la main.

Pour l’instant, a-t-il dit, tout se passe bien. Les enseignants des classes intermédiaires ont été réquisitionnés pour venir en appui à ceux des classes d’examen, foi de M. Millogo. « Les classes intermédiaires qui sont relativement plus grandes ont été retenues pour contenir les grands effectifs afin de respecter la mesure de distanciation physique », a-t-il précisé. S’agissant du nécessaire port du cache-nez et des dispositifs de lavage des mains, le proviseur du lycée est serein. « A ce niveau, il n’y a pas de souci ; en plus de la dotation du gouvernement, j’ai moi-même contacté l’amicale des anciens élèves du LTASL qui nous a offert 35 lave-mains, du savon, des thermomètres laser et du gel hydro-alcoolique », s’est-il réjoui.

zind 2Le message du proviseur du « noble Zinda », Alexis Kyelem, aux élèves à l’occasion de cette reprise est très clair : « Mettez-vous immédiatement au travail en respectant les mesures barrières édictées. » Il assure aux élèves dudit établissement que l’administration et les enseignants se tiennent à leur disposition pour les accompagner jusqu’aux examens. Selon M. Kyelem, chaque élève est responsable de son avenir et nul ne peut écrire l’avenir de son prochain. Il ajoute que toutes les mesures sont en train d’être prises pour que les examens se tiennent à bonne date. « J’invite donc les élèves à se départir de toutes les autres activités et à se mettre systématiquement au travail », a-t-il insisté. 

zind 3Le proviseur du Zinda invite en outre les enseignants à faire preuve de patriotisme et à privilégier l’intérêt supérieur de la Nation pour éviter qu’une génération entière d’apprenants soit sacrifiée. Richard Koné, conseiller principal d’éducation dudit lycée, a souligné que les élèves sont sensibilisés à prendre leur destin en main. « Nous, nous ne sommes là que pour les guider et les accompagner afin qu’ils arrivent à bon port », a-t-il déclaré.

Aboubacar Traoré, élève en classe de terminale, a confié être heureux de reprendre le chemin de l’école. « Pendant tout le temps passé à la maison, j’ai beaucoup révisé et les cours qui étaient diffusés sur certaines chaînes de télévision m’ont beaucoup aidé », a-t-il affirmé. Il dit croire en ses chances de réussir au baccalauréat. Même son de cloche chez Brigitte Ouédraogo, élève du lycée technique Aboubacar Sangoulé Lamizana et candidate au BEP. Elle espère que cette reprise ne connaîtra aucune interruption afin que tous les élèves en classe d’examen puissent composer.

Obissa

cohab uneLa vie en foyer implique souvent la cohabitation belle-mère/belle-fille. Cette relation n’est souvent pas facile. Qu’est-ce qui peut rendre une cohabitation tende entre belle-mère/belle-fille ? Comment apaiser les tensions quand elles surviennent ? Dans le but de trouver des réponses à ces questions, Radars Info Burkina a rencontré Jean Bosco Kaboré, psychothérapeute, conseiller conjugal.   

« La relation belle-mère/belle-fille a toujours été étiquetée parce que les gens voient toujours le conflit. Mais certaines expériences ont prouvé que les deux ont pu travailler, communiquer en synergie dans la joie, la tristesse et l’amour dans leur relation », a d’abord souligné Jean Bosco Kaboré.

Selon lui, le problème survient, par le fait que l’épouse est embarquée dans une relation avec sa belle-mère et qu’elle n’a pas été préparée. « Des fois également la belle-mère a été embarquée dans une relation avec sa belle-fille et son fils ne l’a pas préparée à connaître d’abord l’état psychologique de sa femme. Donc celui qui doit être le consolateur de la relation belle-mère/belle-fille est d’abord l’époux », a expliqué le conseiller conjugal.

Pour lui, l’homme doit initier sa femme en décrivant vraiment qui est sa mère et préparer sa femme à comprendre sa maman et à l’accepter.

« Au début, il faut de l’initiation. Cela ne peut pas totalement venir ôter le caractère intrinsèque de l’autre. Mais la bonne préparation mentale si elle n’exclut pas qu’il puisse y avoir des difficultés, elle peut donner un déclic, une prise de conscience. cohab 2L’homme doit aider les deux à être des amies en disant : je ne peux pas quitter ma femme pour toi maman, je ne peux pas quitter ma maman pour toi. Je construis mon histoire avec vous, en vous et pour vous», a soutenu Monsieur Kaboré. 

A l’en croire, dans ses activités il a rencontré plus d’une centaine de cas de relation conflictuelle entre belle-mère et belle-fille. « Des fois l’époux ou il se retire ou il prend position, ou bien il est surpris de la difficulté parce qu’il n’a pas pris conscience de préparer les deux. Soit il est en difficulté avec sa femme et il a besoin d’être consolé. Il joue à la victime et il a besoin d’être consolé par sa mère. Soit ce dernier a été le seul fils de sa mère ou orphelin de père et la maman a tenté d’être une maman trop protectrice qui a éduqué son enfant pour elle pour pouvoir impacter dans l’esprit de son enfant sa vision féminine de voir la vie », a fait savoir Jean Bosco Kaboré.

« Souvent c’est très grave. Cela a amené beaucoup de couples à se séparer. Parfois il y a des cas très extrêmes où c’est la belle-mère qui décide avec des paroles très violentes combien son fils doit donner à sa femme comme popote. Il y a également la belle-fille qui est souvent radicale parfois avec des propos comme « je ne suis pas mariée à ta mère ». Par conséquent une violence s’installe. Souvent je rentre dans cette démarche de médiation quand c’est déjà infecté. A ce moment, c’est très difficile. On parvient des fois à négocier, à faire des conciliations », a poursuivi le psychothérapeute.

En guise de conseils, il a relevé que dans la relation belle-mère/ belle-fille, il faut apprendre à accueillir les difficultés comme quelque chose de normal. « A l’homme, quand le problème s’installe il faut appeler les deux et demander pardon. Ensuite il faut leur dire que tu les aimes. Il faut les amener petit à petit à apprendre à se réconcilier », a conclu M. Kaboré.

Aly Tinto

bda uneDans un communiqué, la Direction générale du BBDA a informé ses membres que les droits de représentation directe, les droits de représentation indirecte et les instances de février, mai et septembre seraient payés du 28 mai au 26 juin 2020. Plus de 313 millions de francs CFA seront ainsi répartis aux artistes. Au premier jour de paiement, le jeudi 28, l’affluence était au rendez-vous. Radars Info Burkina en a fait le constat.

Le paiement des droits de représentation directe (séance occasionnelle), des droits de représentation indirecte (radio, télé, exécution publique, cinéma) et des instances de février, mai et septembre  a commencé le jeudi 28 mai 2020, conformément au communiqué du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA).

Il est exactement 9h12 minutes au BBDA quand nous arrivons sur les lieux. Le parking n’a plus de place pour notre motocyclette. Devant l’entrée, difficile de déterminer le nombre d’artistes, tous bords confondus, qui attendent d’entrer pour toucher leur paie. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que les choses ne se passent pas sans couac. « L’année passée, il y avait un guichet pour les personnes âgées et les handicapés. Depuis 7h on est là mais personne ne s’est occupé de nous pour le moment », déclare Souleymane Sawadogo, artiste plasticien. Il soutient qu’il n’a pas de forces pour tenir aussi longtemps.

A côté, un groupe d’artistes arborant des dreadlocks ne sont visiblement pas contents. « Qu’est-ce qui se passe ? » leur demandons-nous. « Nous ne sommes pas contents de la façon dont les choses sont organisées. Nous sommes là depuis ce matin mais rien n’évolue. Parmi nous, il y a des gens qui doivent voyager demain. S’ils n’arrivent pas à passer aujourd’hui, vu qu’on ne reçoit pas plus de 100 personnes par jour, ça  ne les arrange pas », nous explique, visiblement décontenancé, un de nos interlocuteurs.

bda 2La direction a pourtant précisé que les paiements pourraient se faire également par virement bancaire et par transfert. Cependant, les bénéficiaires désirant être payés ainsi ont été priés d’adresser avant le jeudi 25 juin 2020 une correspondance au directeur général du BBDA. Selon le communiqué, ladite correspondance doit comporter les informations suivantes : les références du compte bancaire du bénéficiaire ou son numéro de téléphone pour le paiement des droits, une copie de sa CNIB ou de son passeport à jour ainsi qu’une copie de sa carte de membre à jour.

En vue du respect des mesures sanitaires édictées dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, le BBDA a prévu de ne recevoir que 100 personnes par jour dans ses locaux, aussi bien à Ouagadougou qu’à Bobo-Dioulasso. L’accès à l’enceinte dudit bureau est conditionné au port d’un masque de protection contre le Covid-19 et au lavage des mains. Par ailleurs, il était prévu qu’un comité restreint de suivi des réclamations de droits soit constitué pour recueillir du 28 mai au 4 juin les préoccupations des bénéficiaires et/ou leur donner de plus amples informations sur le paiement des droits. Mais l’effectivité de cette disposition, nous n’avons pas pu la vérifier.

Obissa

 

trav uneLe jeudi 28 mai dans une discothèque à Ouagadougou, DJ, artistes musiciens, managers, serveuses, plongeurs, organisateurs d’événements, cinéastes, etc., se sont retrouvés pour animer une conférence de presse au cours de laquelle ils ont plaidé pour la levée du couvre-feu et la reprise de leurs activités. Radars Info Burkina a rencontré Aziz Tiemtoré, acteur du showbiz, organisateur de soirées dans des boîtes de nuit et bars climatisés, qui était l’un des principaux animateurs de la conférence, pour en savoir davantage.

« Notre demande qu'on lève le couvre-feu s’explique par le simple fait que nous sommes au chômage depuis 3 mois alors que nous avons  des charges à supporter et des familles à nourrir. Nous ne vivons que de ces activités. C’est pour cette raison que nous plaidons pour leur reprise et pour la levée du couvre-feu.   Si on lève le couvre-feu sans nous autoriser à rouvrir, ça ne nous arrange pas. Si on nous autorise également à ouvrir sans lever le couvre-feu, ça revient à la même chose parce que ces établissements ne fonctionnent que la nuit », a expliqué Aziz Tiemtoré.

Des propositions de nature à permettre l’ouverture des bars climatisés et des boîtes de nuit de Ouagadougou ne manquent pas.

« Nous sommes dans une logique sanitaire. Il y a des mesures barrières à appliquer. Nous sommes conscients de la gravité de la maladie et sommes aptes à appliquer ces mesures barrières dans nos lieux de travail. Au port du masque et à la disponibilisation des lave-mains et du gel désinfectant, nous allons adjoindre  des mesures comme la réduction du nombre de clients. Par exemple, au lieu de 10  personnes par table, on peut faire 5 », a ajouté l’acteur du showbiz.

trav 2Mais la ministre de la Santé, Claudine Lougué, a affirmé le vendredi 29 mai : « Le couvre-feu ne sera levé que lorsque le gouvernement sera assuré de la sécurité du contrôle de la transmission ».

« Ils ont permis la reprise d’autres activités. Ces activités se font normalement dans le respect des consignes. Pourquoi nous, à notre niveau, on ne veut pas nous autoriser à rependre nos activités en respectant les mêmes consignes ? La ville est plus animée de jour que de nuit. Je pense que la nuit, c’est 50% de la population qui est dehors.  Donc à mon avis, la raison invoquée  par le gouvernement ne tient pas. Je ne suis pas un expert du domaine sanitaire, mais s’il y a une autre raison au maintien du couvre-feu, qu’on nous le dise clairement », a argué Aziz Tiemtoré.

Selon lui, la conférence de presse n’était pour eux qu’une première étape dans le but de se faire entendre. « Nous disposons d’autres moyens légaux de lutte pour nous faire entendre. Après cette conférence, c’est le mémorandum que nous allons déposer auprès des structures concernées par la situation. Si on obtient gain de cause, c'est tant mieux. Dans le cas contraire,  nous disposons d’autres moyens légaux de lutte pour nous faire entendre. Si nous pouvons mener des actions de façon pacifique, nous allons le faire », a fait savoir M. Tiemtoré.

A l’en croire, d’ici le lundi 1er juin, les travailleurs de nuit vont tenter de rencontrer le ministre de la Culture et celui du Commerce ainsi que le maire de la commune de Ouagadougou afin de se faire entendre.

Aly Tinto

menc uneAu Burkina Faso, la campagne agricole humide 2020-2021 a été lancée le vendredi 22 mai 2020. Pour faire face aux effets du changement climatique et accroître le rendement agricole national, des chercheurs ont développé des semences dites améliorées.  Radars Info Burkina a tendu son micro au Dr Saïdou Bonkoungou, chargé de recherche, chef du service Production à l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA), pour en savoir davantage sur ces semences améliorées et leur politique de vulgarisation.  

« Globalement, quand on parle de semences améliorées, c’est comparativement aux semences traditionnelles. Mais dans notre jargon, la modification des semences comporte trois étapes. Dans un premier temps, nous améliorons la variété. Par exemple, si nous voulons améliorer une variété de maïs, nous procédons par la sélection ou l’introduction de nouveaux gènes dans la variété de départ. Mais si nous optons pour la création, alors nous croisons un parent mâle et un parent femelle dans le but d’améliorer la variété », a expliqué, pour commencer, le Dr Saïdou Bonkoungou.   

menc 3« Quand on parle d’amélioration, cela signifie qu’on souhaite avoir, par exemple, une variété de maïs jaune qui, à l’origine, était vulnérable par exemple à une maladie. Par ailleurs, cette variété de maïs peut avoir un goût spécial ou une valeur nutritive spéciale qui fait qu’on l’aime. On peut donc décider d’améliorer ladite variété de maïs pour avoir une nouvelle variété qui a le goût qu’on veut et qui, en plus, va résister aux nuisibles qui font qu’il y a des pertes de rendement.    Les ‘’enfants'', pour ainsi dire, issus de ce croisement sont appelés génération F1 », a-t-il poursuivi.   

Si lesdits « enfants » n’ont pas de maladies, alors on obtient une génération dite « hybride », laquelle est caractérisée par le goût de départ recherché ainsi que sa résistance aux maladies.

« Quand les graines issues du croisement  des hybrides sont semées, elles donnent une bonne production. Mais le hic est que si on les ressème, de nouveaux caractères vont apparaître, d'autant plus que la variété n’est pas stable. Si on continue le processus de sélection, ce n’est qu’à la septième génération qu’on pourra avoir des variétés fixes. A ce moment-là, on pourra toujours ressemer cette variété d’année en année sans trop en perdre  la valeur », a précisé le chargé de Recherche.  

« Le Barka (une variété précoce de maïs) n’est pas une semence qui a été améliorée mais une variété améliorée. Si on met au point la variété améliorée, il faudra maintenir la production de semences de façon  continuelle. L’institut ou le chercheur qui a mis en place cette variété améliorée peut être celui qui va maintenir la variété également. C’est ce qu’on appelle semence souche. A partir de la semence souche, on produit la semence de pré-base et l’année  suivante, on utilise celle-ci pour produire la semence de base », a ajouté le Dr Bonkoungou.

Selon lui, l’INERA produit et vend  la semence de base. La variété est ensuite améliorée. « Le paysan ne sème pas la semence de base. Dans les différentes étapes d’organisation de la production, il a été mis en place l’union nationale des producteurs semenciers et l’union des sociétés privées de semences améliorées. La semence de base produite à l’INERA est achetée par les acteurs de l’union pour produire la semence certifiée qui est vendue aux paysans. Des particuliers également qui ont été formés peuvent acheter la semence de base afin de la produire », a fait savoir M. Bonkoungou.

Si la variété est améliorée, il faut qu’elle soit inscrite dans le catalogue national des espèces et  variétés agricoles. On trouve la semence certifiée de toutes les cultures qui sont produites au Burkina.

A en croire le chercheur, si toutes les conditions sont réunies (fumier, engrais), celui qui utilise la semence améliorée obtient environ 30% d’augmentation de sa production, comparativement à celui qui  utilise la semence traditionnelle.

S'agissant de la vulgarisation des semences améliorées, le ministère de l’Agriculture,  parmi les méthodes qu’il utilise, dit que c’est une distribution de semences améliorées aux paysans pour les encourager à choisir les bonnes semences.  En plus, il y a l’organisation des foires aux semences de variétés améliorées.

Mais qu’est-ce qui explique la réticence de certains paysans à l’utilisation de ces semences améliorées ?

« La réticence peut être due au prix, à la méconnaissance, etc. En plus, lors des premières années de distribution des variétés par l’Etat, il y a eu des erreurs qui ont fait que certains paysans sont restés réticents. Dans le catalogue, il est indiqué que dans telle zone telle variété doit être produite. Au début de la distribution, des paysans du Yatenga, par exemple, se sont retrouvés avec des variétés qui étaient destinées à la région de l’Ouest. Ainsi, des paysans se sont retrouvés avec des variétés produisant au bout de quatre mois. Mais progressivement, ces erreurs ont été corrigées avec le temps », a conclu le Dr Bonkoungou.  

Aly Tinto

captLa peau possède un pigment naturel appelé mélanine, responsable de sa coloration. Son principal rôle est de nous protéger des rayons du soleil, en l’occurrence les rayons ultraviolets. La mélanine filtre les rayons ultraviolets, qui sont dangereux pour l'organisme et à l'origine du vieillissement de la peau. Nous constatons cependant que le phénomène de dépigmentation (blanchiment de la peau) prend de l’ampleur au Burkina. Quelles sont les conséquences de la dépigmentation, surtout en période de chaleur ? Des réponses dans cet article.

Devenir clair est devenu un phénomène de mode dans la capitale burkinabè. Les raisons invoquées par les femmes qui se blanchissent la peau sont diverses. Pour certaines, c’est pour plaire aux hommes qu’elles le font et pour d’autres, c’est par effet  de mode ou parce qu'elles sont  complexées d'avoir la peau noire. Une dame mariée et mère de deux enfants affirme qu’elle a commencé à se dépigmenter pour plaire à son mari. « J’ai remarqué que les hommes aiment les femmes claires donc j’ai décidé de me blanchir la peau  pour toujours être belle pour lui », nous confie-t-elle. Elle ajoute que même en cette période de chaleur, elle continue d’utiliser ses pommades éclaircissantes. Selon notre interlocutrice, la dépigmentation est  une sorte de drogue, une sorte d’addiction dont on ne peut se défaire. « Je veux rester claire, donc je suis obligée de me pommader jour et nuit, malgré la transpiration. Un jour, mon époux m’a même demandé si j’étais obligée de me pommader et j’ai répondu par l’affirmative», dit-elle.

pigm 2Un vendeur de produits de beauté déclare que les femmes qui se dépigmentent ont plusieurs choix entre savons, huiles, laits et tubes. « Il  y a des femmes qui préfèrent les savons parce qu’elles transpirent beaucoup et d’autres qui optent en revanche pour les pommades », affirme-t-il.

Une chose est sûre, les conséquences de la dépigmentation sont énormes, surtout en période de chaleur. Selon le Dr Ouedan Idogo, de nombreuses patientes sont quotidiennement reçues en consultation pour des problèmes de peau en relation avec la dépigmentation en période de chaleur. « Une des complications directes de la dépigmentation, c’est l’infection cutanée, surtout la dartre, car ceux et celles qui se dépigmentent détruisent la couche cornée de  leur peau en la rendant fragile  et en provoquant des cicatrisations lentes des blessures ». Et de préciser que l’utilisation des produits dépigmentants expose à l’apparition de vergetures très larges et d’acnés.

Selon certaines études, les produits éclaircissants peuvent avoir des effets systémiques sur l’organisme  comme l’hypertension artérielle et le diabète parce que la plupart de ces produits contiennent des corticoïdes.

Elza Nongana (Stagiaire)

ticid uneBientôt, c’est la saison des pluies. Au Burkina Faso, la campagne agricole humide 2020-2021 a été lancée le vendredi 22 mai 2020. En raison de leur volonté manifeste d’accroître leur productivité et leur production agricoles, les producteurs ont, de nos jours, presque systématiquement recours aux pesticides pour lutter contre les mauvaises herbes ou les insectes nuisibles. Pourtant, l’utilisation de ces produits chimiques a des conséquences néfastes, aussi bien pour l’homme que pour la nature. Pour trouver une alternative à l’utilisation des pesticides chimiques, le Conseil national de l’agriculture biologique (CNABIO) sensibilise et forme les producteurs à produire eux-mêmes des pesticides biologiques. Radars Info Burkina a rencontré Clémence Samba/ Lankouandé, coordonnatrice du CNABIO, pour en savoir davantage sur le sujet.

Le CNABIO a pour objectif de promouvoir l’agro-écologie et l’agriculture biologique au Burkina. « Comme nous promovons l’agro-écologie et l’agriculture biologique, nous prônons l’utilisation des produits écologiques organiques. Ainsi, nous sensibilisons les producteurs à produire eux-mêmes leurs pesticides biologiques organiques avec la matière première qu’ils peuvent trouver localement. Cette matière première (bouse de vache, feuilles de neem, etc.) est disponible dans les ménages. Il y a aussi certains acteurs qui importent les pesticides biologiques. Nos acteurs agricoles utilisent ces pesticides en lieu et place des pesticides chimiques de synthèse », a indiqué la coordonnatrice du CNABIO.

ticid 2A l’en croire, le constat est que les producteurs apprécient positivement ces pesticides biologiques, surtout si les consignes sont bien respectées. « Ceux qui respectent les consignes de production et d’utilisation  témoignent que ces pesticides  sont efficaces et moins coûteux que les autres produits chimiques de synthèse. Et l’avantage, c’est que la fertilité des sols ne fait qu’augmenter au fur et à mesure de l’utilisation des pesticides bios. En utilisant ces pesticides biologiques, on constate une grande différence avec les produits achetés sur les marchés ordinaires, où les pesticides sont en quantité élevée. Ces produits biologiques donnent un meilleur goût aux aliments», a-t-elle précisé. 

ticid 3Bientôt c’est la saison pluvieuse, et les besoins en pesticides vont s’accroître, « mais une forte sensibilisation va permettre de réduire les conséquences néfastes de l’utilisation des produits chimiques », estime Clémence Samba/ Lankouandé.

Le CNABIO veille à la certification biologique des produits agricoles à travers le label BioSPG au Burkina.

Aly Tinto

 

mtt uneLe Conseil des ministres du 27 mai 2020 a pris un ensemble de mesures afin de lever les doutes qui planaient sur l’aboutissement de l’année scolaire en cours. Il a été décidé, entre autres, la reprise des cours le 1er juin pour les élèves en classe d’examen, le passage d’office en classe supérieure des élèves de CP1, CE1 et CM1 ainsi que le choix de la plus forte moyenne des deux trimestres pour les autres élèves du primaire et du secondaire. Radars Info Burkina a tendu son micro à quelques acteurs du monde de l’éducation pour recueillir leur appréciation  de ces différentes décisions.

Ouédraogo Bila, enseignante du primaire : « Il est vrai que cette décision a été prise dans le but de préserver la santé des élèves, mais à coup sûr cela va se répercuter sur leur niveau scolaire. D’abord le 3e trimestre n’a pas eu lieu ; en ce qui concerne le 2e, ce n’est pas sûr que tout le monde ait pu faire l’essentiel, même s’il y a eu composition. Et pour éviter que cela pèse sur les élèves, il faut nécessairement, à la reprise, reprendre le programme du 3e trimestre sous forme de révision ou, au besoin, faire les leçons sinon si on saute pieds joints dans le programme de la classe supérieure, il y aura beaucoup de difficultés. Les programmes dans les différentes classes ne sont pas les mêmes et les élèves n’ont pas tous la même capacité d’assimilation ; de ce fait, ce sont les plus dégourdis qui vont s’en sortir. Pour les élèves de la ville, on peut dire que la situation est moins dramatique parce qu’il y a la télévision ainsi que des activités qui leur permettent de se ressourcer. Mais dans les villages, une fois les cours terminés, les enfants mèneront d’autres activités, oublieront souvent même l’école et cela va faire baisser le niveau scolaire. Il faut que les parents essayent de combler plus ou moins le vide en attendant la reprise. Sinon les enseignants auront beau faire, il y aura toujours des lacunes. A la rentrée prochaine si rien n’est fait pour terminer les programmes des classes antérieures, cela risque de se ressentir sur les résultats des examens de fin d’année ».

Souleymane Badiel, Secrétaire général de la F-SYNTER : « D’entrée, il faut dire qu’il existe plusieurs scénarios pour achever l’année scolaire 2019-2020, au regard à la fois de la crise sociale qui caractérise notre pays mais également de la pandémie de COVID-19. Ces scénarios comportent aussi bien des avantages que des inconvénients. Mais il y en a qui comportent plus d’inconvénients que les autres. Et la solution choisie par le gouvernement entre dans le scénario que nous avons qualifié de scénario a minima et qui comporte plus d’inconvénients liés à la qualité du système éducatif, mais également à l’équité des apprenants. Donc la décision qui est prise n’est pas, selon nous, la meilleure. Nous dirons même que c’est la pire de toutes. Elle va programmer l’échec massif des élèves pour au plus dans une année et les autres années à venir. Toutes ces générations que l’on va faire passer en classe supérieure sans qu’elles aient effectivement consolidé les acquis des classes inférieures vont aller se bloquer quelque part et ce sera un investissement inutile et pour les parents et pour l’Etat. En outre, la fermeture a concerné aussi bien les écoles que les universités. Les décisions qui viennent d’être prises n’englobent pas l’ensemble des secteurs de l’éducation et de la recherche. mtt 2Il y a aussi le contentieux des suspensions et coupures de salaires de certains personnels du monde de l’éducation qui reste sur la table. Objectivement, vous ne pouvez pas chercher les solutions dans le système de l’éducation aujourd’hui en occultant le contentieux qui existe et qui concerne la question de la motivation des personnels. Il y a des centaines de travailleurs dont les salaires ont été suspendus. Et pour quelques-uns d’entre eux on a même réglé la question, en laissant la grande majorité. Nous attendons toujours le ministre qui, depuis un mois, a promis de nous revenir ».   

Jean Paul Sompougdou, parent d’élève : « J’apprécie positivement les décisions prises par le gouvernement pour sauver l’année scolaire même si elles comportent des limites et qu’il y a des questions qui sont aussi restées en suspens. Faire passer d’office les élèves du CP1, du CE1 et du CM1, peu importent leurs moyennes, je ne sais pas ce que cela va donner dans les classes supérieures. Et pour ceux des autres classes, choisir les meilleures moyennes je ne suis pas sûr que cela reflète le vrai niveau des enfants. Sans compter le programme du 3e trimestre n’a pas été abordé. Comment le ministère compte rattraper cela, d’autant plus que la prochaine rentrée scolaire est prévue pour le 1er octobre ? On aurait pu essayer de reprendre un peu plus tôt les cours afin d’évacuer les programmes non abordés. Et puis concernant la scolarité, qu’est-ce qui est prévu pour ceux qui ont déjà tout soldé et dont les enfants ne sont pas en classe d’examen ? Va-t-on reporter le reliquat sur l’année prochaine ou bien on n’en parle plus ? Il fallait que le ministère se prononce clairement sur cet aspect pour que les responsables d’établissement et les parents d’élèves soient situés ».

Clauvis Sankara, professeur des lycées et collèges : « A mon avis, ces mesures s'apparentent beaucoup plus à des mesures politiques, vu que cela ne répond à aucun objectif pédagogique. Comment évaluer le niveau réel d'un apprenant sur la base d'un trimestre et d'une seule note du deuxième trimestre comme c'est le cas pour beaucoup de lycées et collèges ? De plus, en ce qui concerne la reprise des élèves en classe d'examen le 1er juin, les décideurs oublient que beaucoup de lycées et collèges ont un contrat qui va jusqu'en fin mai avec les enseignants vacataires. Qui prendra donc en charge leurs salaires de juin et juillet quand on sait que la plupart des établissements peinent déjà à payer leurs vacataires jusqu'en fin mai ? Cette décision est donc, à mon avis, illusoire. Autre problème, les dispositifs de lave-mains. Quand on connaît les réalités de certaines zones, je pense que beaucoup d'APE ne pourront rien faire. Il faut dire qu'il y a beaucoup de limites à ces mesures : l'accessibilité de certaines zones à partir dès premières pluies, la disponibilité des élèves eux-mêmes car beaucoup iront plutôt aider les parents au champ d'où justement on tire leurs frais de scolarité, et surtout le préalable des syndicats, notamment le remboursement intégral des salaires coupés et suspendus ».

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo

sskl uneLa reprise des cours dans les classes d’examen, prévue pour le lundi 1er juin 2020, a été confirmée lors du Conseil des ministres du mercredi 27 mai. Après deux reports de ladite reprise, élèves et enseignants reprendront en principe le chemin de l’école lundi prochain. Les élèves en classe d’examen sont enfin rassurés après deux mois et demi d’incertitude. La rédaction de Radars Info Burkina a approché quelques acteurs du système éducatif pour savoir si chacun est prêt.

Elèves, enseignants et personnel de l’administration scolaire disent tous être fin prêts pour reprendre les cours. L’intendant du lycée Marien N’Gouabi 2 déclare qu’ils ont reçu lundi dernier de leur ministère de tutelle leur dotation. « Tous les établissements de notre zone (Ndlr : l’arrondissement 6) ont été convoqués pour récupérer leur matériel au lycée municipal Vénégré. Il s’agit de savon et de bavettes à raison de deux bavettes par acteur, à savoir tout le personnel et les élèves», affirme-t-il. Il ajoute que les Associations des parents d’élèves (APE) et le Conseil de gestion  ont également joué leur partition en les dotant de lave-mains comme prévu. « Au lycée Marien N’Gouabi 2, nous sommes prêts », assure monsieur l’intendant.

Simon Tapsoba, élève en classe de terminale D, exulte car, dit-il, il était impatient de reprendre le chemin de l’école. « L’école me manquait énormément et c’est une bonne nouvelle de savoir que les cours vont reprendre.  Même si on dit que l’examen du baccalauréat aura lieu demain, je suis prêt », nous lance-t-il. sskl 3A en croire le jeune homme, il suit les cours diffusés à la télévision et n’hésite pas à solliciter ses aînés ou ses enseignants pour des explications, tout comme il continue de réviser les cours déjà faits en classe.  Ses camarades présents nous confient qu’ils étaient aussi fatigués de réviser leurs cours sans même être certains de pouvoir passer le bac. Cette confirmation de la reprise des cours est donc pour eux une nouvelle réjouissante.

sskl 2Benjamin Nacoulma, professeur de mathématiques au lycée Marien N’Gouabi 2, lui aussi, nous affirme être plus ou moins prêt pour la reprise d’autant plus que le « repos » a été particulièrement long. « C’est comme si nous étions en vacances et qu’on nous disait de reprendre les cours. Si tout est mis à notre disposition pour la reprise, nous débuterons les cours », dit-il. Et l’enseignant d’ajouter qu’à son avis, il leur faudra appuyer sur l’accélérateur pour espérer finir les programmes scolaires, certes, mais il faudra aussi que les élèves arrivent à suivre ce rythme.

Rappelons qu’avant la décision gouvernementale de suspendre les cours, les enseignants étaient en grève. A ce propos, M. Nacoulma dit souhaiter qu’un terrain d’entente soit trouvé entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation afin que la reprise s’effectue dans les conditions les meilleures.

Elza Nongana (Stagiaire)

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