jeudi 21 novembre 2024

zak uneZacharia Zongo est un jeune mécanicien propriétaire d’un garage au quartier Pissy, à Ouagadougou. Très apprécié pour son travail bien fait, son secret, c’est sa passion de la mécanique. Son talent parle de lui-même à tel point que des personnes viennent des provinces de l’intérieur du pays pour y faire réparer leur engin. Le secret de ce passionné de mécanique moto dans cet article.

Agé de 35 ans, marié et père d’un enfant, Zacharia Zongo a 15 ans d’expérience en mécanique moto. Il est né et a grandi en Côte d’Ivoire, où il fit ses études dans une école franco-arabe. Alors qu’il devait se rendre en Arabie Saoudite pour poursuivre ses études, la guerre en Côte d’Ivoire l’obligea à renter au Burkina Faso, sa patrie. Là, il fut hébergé par un de ses oncles qui avait beaucoup de monde à sa charge. « Lorsque nous mangions à midi, il nous fallait attendre le lendemain à midi encore pour espérer avoir à manger », nous confie-t-il.  Les difficiles conditions de vie du jeune homme le poussent à apprendre la mécanique pour pouvoir joindre rapidement les deux bouts. « Je ne supportais pas la faim et ça me faisait énormément souffrir. Aussi, je n’arrivais plus à suivre les cours », affirme-t-il. Il commence alors à apprendre à réparer des engins auprès d’amis expérimentés puis ouvre son propre atelier de mécanique en 2010.

Lorsqu’un client arrive dans son atelier et signale une panne, Zacharia fait d’abord le diagnostic pour détecter lui-même la panne avant toute réparation. Pour lui, cela est très important parce que le client peut se tromper sur la panne. « Il faut soi-même faire le diagnostic pour ne pas créer d’autres pannes. Et lorsque le client veut nous forcer à réparer où il veut, nous refusons, à moins qu’il n’ait raison après notre diagnostic», dit le mécano. mécanoIl répare les petites et les grosses cylindrées et affirme qu’il continue de se former auprès de ses devanciers et collègues mécaniciens. Il ajoute que lorsqu’une nouvelle marque de moto fait son apparition sur le marché, il fait tout son possible pour connaître son système de fonctionnement et savoir comment la réparer, car « nul n’a le monopole de la connaissance, donc je continue d’apprendre pour toujours être le meilleur dans ce que je fais ». Zacharia Zongo a six apprentis à son service qu’il paye quotidiennement. Mais pour ceux qui sont en bas âge, il leur paye du savon et du matériel d’hygiène.  Et ce parce qu’à son avis, les enfants ne doivent pas être exposés à l’argent. Son objectif est de former ses apprentis pour qu’à leur tour ils soient meilleurs que lui et qu’ils deviennent leur propre patron et il encourage ceux qui travaillent bien et réprimande ceux qui ne s’appliquent pas. Il exige aussi qu’au moins un des parents proches ou lointains de chaque apprenant vienne une fois par mois pour s’enquérir de ses progrès dans l’apprentissage.  L’escroquerie n’est pas tolérée au garage de Zacharia Zongo car, dit-il, il tient à sa réputation, à fidéliser sa clientèle et à donner le bon exemple à ses apprentis. M. Kaboré, fidèle client depuis une année, apprécie les services du mécano Zongo en ces termes : « Il répare bien et aussi, lui et ses apprentis sont très respectueux. Je répare ma moto et celles des membres de ma famille ici». Et nombreux sont ceux qui témoignent de la qualité des prestations du mécanicien.  

Zacharia Zongo, qui assure arriver à tirer son épingle du jeu, est une référence pour nombre de personnes. Ses secrets, c’est sa passion pour la mécanique, le respect de ses clients et sa rigueur.

Elza Nongana (Stagiaire)

hmid uneLa campagne agricole humide 2020-2021 a été lancée le vendredi 22 mai 2020 à Boussouma, dans la commune de Koubri, région du Centre, par le ministre burkinabè de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo. « Campagne agricole de saison humide 2020-2021 : quelles stratégies d’adaptation pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle dans un contexte de pandémie du Covid-19 ? », c’est le thème de la présente campagne agricole humide qui, selon le ministre Salifou Ouédraogo, est une invite à trouver les voies et moyens de maintenir, voire d’améliorer, le niveau de production agricole malgré ce contexte de pandémie.

De prime abord, le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, a indiqué que pour assurer le succès de la présente campagne agricole, les producteurs doivent appliquer les conseils de leurs organisations faîtières et des services techniques en charge de l’Agriculture. Il a confié qu’une stratégie d’adaptation du secteur agricole au contexte sanitaire actuel a été élaborée et que sa mise en œuvre a débuté. La réalisation de ces objectifs de production devrait permettre de réduire l’incidence de la pauvreté en milieu rural de 13 points.

S’agissant des objectifs de production de la campagne agricole humide 2020-2021, 5 670 000 tonnes de céréales, 1 585 000 tonnes de cultures de rente et 941 000 tonnes d’autres cultures vivrières sont attendues. A cet effet, le gouvernement burkinabè mettra à la disposition des producteurs, à des prix fortement subventionnés, 39 659 tonnes d’engrais minéraux, 14 126 tonnes de semences améliorées, 400 tracteurs équipés, 132 motoculteurs avec accessoires, 4 000 charrues, 200 semoirs et 1 020 animaux de trait. hmid 2En outre, 300 nouveaux modèles d’exploitation agricole performants et résilients seront implantés afin de booster la production agricole. Pour faire face aux attaques des ravageurs de cultures tels que la chenille légionnaire, 24 000 litres de pesticides seront mis à la disposition du monde agricole. Le ministre Salifou Ouédraogo a précisé que ces intrants et matériel agricoles seraient disponibilisés aux producteurs à travers un mécanisme de distribution électronique dénommé « agri-Voucher ». Par ailleurs, 4 813 outils de vulgarisation agricole seront mis en place et un accent particulier sera mis sur la e-vulgarisation des bonnes pratiques agricoles pour accompagner plus efficacement les producteurs agricoles.

Le Premier ministre, Christophe Marie Joseph Dabiré, devant la représentation nationale le 19 mai 2020, a annoncé qu’au cours de l’année 2019, le département de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles a mis à la disposition des producteurs 35 149 tonnes d’engrais, 59 313 litres de pesticides et 5 615 tonnes de semences améliorées à des prix subventionnés. A cela s’ajoute l’appui à la mécanisation agricole. Cela aurait permis, à l’en croire, de doter les producteurs de 150 000 équipements à traction animale et de 505 tracteurs sur l’ensemble du territoire national. Pour ladite campagne, la dotation gouvernementale en engrais, semences améliorées, etc., est plus importante comparativement à celle de 2019.

La question qu’on se pose, c’est celle de savoir si les régions touchées par le terrorisme sont prises en compte pour l’atteinte des objectifs fixes. Comme il a l’habitude de le faire, le ministère de l’Agriculture n’a pas effectué les prévisions par zone. La région de l’Est par exemple, bien arrosée, aurait indéniablement tiré parti de cette campagne agricole si elle n’était autant minée par le terrorisme. Certaines populations de ladite localité ont même dû fuir leur patelin. Les régions du Nord et du Sahel, bien qu’ayant une pluviométrie capricieuse, auraient aussi sans doute contribué à l’atteinte des prévisions gouvernementales en termes de rendements si les habitants de ces localités n’étaient en difficulté.

Obissa

msf uneAprès le Centre hospitalier universitaire de Tengandogo (CHU-T) et le Centre hospitalier universitaire Souro-Sanon (CHUSS) de Bobo-Dioulasso, le Burkina Faso a désormais un troisième centre de traitement du COVID-19. En effet ce mardi 26 mai à Ouagadougou, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a procédé à l’ouverture d’un centre de traitement COVID-19 au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy, dans le district sanitaire de Boulmiougou. D’une capacité de 62 lits, ledit centre a coûté 210 millions de francs CFA.

La situation épidémiologique de la maladie à coronavirus au Burkina Faso donne, à la date de ce mardi 26 mai, un cumul de 841 cas confirmés avec 690 guérisons, 52 décès et 99 cas actifs. «84% des cas notifiés sont suivis et pris en charge au CHU de Tengandogo, dont la capacité d’accueil reste insuffisante. C’est donc avec un immense soulagement et une joie non dissimulée que nous procédons aujourd’hui à l’ouverture de ce Centre de traitement COVID-19 du CMA de Pissy. Il est le fruit de la collaboration entre le ministère de la Santé et l’ONG MSF. Ce nouveau centre vient à point nommé et nous permettra de renforcer notre capacité de prise en charge des patients dans la région du Centre et, partant, dans tout le pays», s’est réjoui Wilfried Ouédraogo, Secrétaire général du ministère de la Santé, qui représentait la ministre de la Santé à cette cérémonie.

msf 2L’occasion s’y prêtant, il a remercié l’ensemble des partenaires techniques et financiers qui accompagnent au quotidien le ministère depuis l’apparition de la pandémie et « tout particulièrement MSF pour cette belle contribution ».

Selon le Dr Ousséni Tiemtoré, responsable du centre de traitement COVID-19 de MSF, l’ONG intervient beaucoup plus auprès des populations en détresse suite aux conflits liés aux hommes, aux catastrophes naturelles ou aux épidémies. « A l’occasion de cette épidémie au Burkina, nous avons proposé notre soutien au ministère de la santé. Dans cette collaboration, le ministère nous a demandé de réhabiliter le centre de traitement des épidémies en un centre de traitement du COVID-19 pour augmenter les capacités de  prise en charge de la région du Centre, zone la plus touchée par la maladie au Burkina », a-t-il expliqué.

msf 3Ce centre comprend 62 lits, dont 9 pour les soins intensifs. Près de 70 spécialistes, y compris des médecins, des infirmiers et des logisticiens, ont été mobilisés pour assurer une prise en charge gratuite et de qualité des patients. La réalisation de ce centre a coûté 210 millions de FCFA. En outre, à Bobo-Dioulasso, MSF a mis en place un centre de traitement COVID-19 avec 40 lits d’hospitalisation.

MSF, en tant qu’ONG médicale et humanitaire, a été créée en 1971. Elle a reçu en 1999 le prix Nobel de la paix. L’ONG est présente au Burkina depuis 1995.

Aly Tinto

hpatL'hépatite B est une infection virale qui s'attaque au foie et touche quelque 250 millions de personnes dans le monde. Pour les femmes enceintes porteuses de la maladie, il existe, selon l’importance de la charge virale, un risque de transmettre cette infection à leur bébé pendant la grossesse ou au cours de l’accouchement.

Le test de dépistage de l’hépatite B fait partie des examens médicaux recommandés aux femmes en grossesse. En effet, les résultats qui en découlent permettent au médecin de surveiller l’état de santé de la mère et de protéger le bébé d'une possible infection à sa naissance. Car si la mère, au cours de sa grossesse, a une charge virale élevée et qu’aucune disposition n’est prise, le risque qu’au moment de l’accouchement son enfant soit contaminé est de l’ordre de 99%. Celui-ci pourrait, de ce fait, être un porteur chronique et courir le risque de développer au cours de sa vie une cirrhose ou un cancer du foie.

Afin d’éviter une éventuelle transmission du virus de la mère à son enfant, surtout lorsque la charge virale de celle-ci est élevée, la femme enceinte est soumise à un traitement à base de Ténofovir, traitement qui commence au troisième trimestre de sa grossesse et ne prend fin que le 3e mois suivant l’accouchement. Ce traitement permet de diminuer, voire de négativer, très rapidement la charge virale du virus B, augmentant les chances de l’enfant de naître sain et sauf. A la naissance, on procède à la sérovaccination du nouveau-né, qui consiste en une injection d'Immunoglobulines contre l’hépatite B pour éviter la contamination. Au moment de l’accouchement, il faut également veiller à ce que la peau de l’enfant ne soit pas blessée. Et pour les mères infectées qui souhaitent allaiter leur bébé, l'allaitement maternel n'est pas un facteur de risque de transmission du VHB, en particulier lorsque le nouveau-né est correctement sérovacciné, même si le virus est détecté dans le lait maternel. Toutefois, souligne Moussa Bambara, gynécologue obstétricien, « si la femme a, par exemple, des lésions, des plaies sur le sein, son enfant pourrait être contaminé à travers son sang ».

Armelle Ouédraogo

elmPour la cuisine, certaines céréales et certains condiments ont besoin d’être moulus. Ainsi, les ménages qui ne disposent pas d’un mixeur ont le plus souvent recours aux meuniers. Condiments, céréales, tout est réduit en poudre par les moulins de ces derniers. Mais tout le monde ne faisant pas moudre la même chose, il se pose souvent un problème d’hygiène. Qu’en est-il de l’entretien des moulins, des lieux et de l’hygiène des employés eux-mêmes ? Des réponses dans cet article.

Un couple gérant un moulin depuis quatre ans dans la capitale burkinabè essaie de le garder en bon état et de maintenir les lieux propres. Selon la femme du meunier, lorsqu’elle arrive le matin, elle balaie les lieux et nettoie le moulin en attendant la venue des premiers clients. « Avant d’écraser la pâte d’arachide, je nettoie le moulin au savon et je le rince bien. Et après avoir écrasé les grains d’une cliente, je refais le même exercice avant de moudre autre chose», nous assure-t-elle. Elle précise qu’elle balaie les lieux chaque fois que de l’eau s’écoule ou que des débris jonchent le sol. Le meunier et son épouse affirment par ailleurs qu’ils veillent eux-mêmes à être propres avant de manipuler la farine ou les condiments à moudre.

Si ce couple tente d’appliquer les règles d’hygiène, c’est carrément le contraire au moulin voisin, géré par des hommes. Dès l’entrée, on aperçoit des sachets et les déchets des condiments écrasés par terre. Sur une des machines, pullulent des mouches. Et ce n’est pas tout : la farine et les débris des céréales qui jonchent le sol ne sont pas balayés. moutur 2Le gérant nous affirme pourtant qu’ils ont mis en place un système d’évacuation d’eau. Un système qui ne fonctionne pas bien, selon toute vraisemblance, vu que l’eau stagne. « Nous balayons le moulin chaque matin et essuyons les machines avant de commencer à travailler. Pour les jus, nous rinçons à l’eau simple après avoir écrasé pour une autre cliente », prétend-il. Mais le constat est que les lieux ne sont pas propres.

Une dame venue faire moudre du grain concède que la gestion d’un moulin est difficile, surtout lorsqu’il y a beaucoup de clients. « Je fais écraser mes céréales et autres ici depuis quelque temps et je suis satisfaite de leur prestation », nous confie-t-elle.  

De façon générale, nous avons fait le constat que la majorité des moulins au Burkina Faso sont insalubres. Une insalubrité due au manque d’entretien des locaux, des machines et au laisser-aller du personnel.  

Elza Nongana (Stagiaire)

hypo uneLe ministère de l’Education nationale a organisé le vendredi 22 mai 2020 un conseil de cabinet extraordinaire pour discuter de la reprise des activités pédagogiques et d’achèvement de l’année scolaire 2019-2020. Il en ressort que si la reprise des cours est toujours fixée au 1er juin pour les élèves en classe d’examen, la dotation des élèves des classes intermédiaires en masques, elle, ne sera par contre pas possible avant le mois de septembre. Les participants audit conseil avaient la tâche de faire des propositions de modalités d’évaluation et de validation de l’année scolaire 2019-2020 pour les classes intermédiaires. Dans l’hypothèse d’une validation de l’année scolaire 2019-2020 sur la base des évaluations des deux trimestres écoulés, Radars Info Burkina a recueilli l’avis de quelques élèves.

Abdoul Rasmané, élève en classe de 4e : « Je trouve que prendre les deux moyennes des deux trimestres pour valider l’année scolaire n’est pas normal. Me concernant, les 2 premiers trimestres ont été passables. Par contre, il y a des élèves qui comptaient sur le 3e trimestre pour se rattraper. Donc il faut que selon la progression de la maladie à coronavirus, on fasse d’autres propositions que celle-là. » 

Adama, élève de 5e, est contre cette proposition : « Par exemple si tu n’as pas eu la moyenne au 1er trimestre et qu’on doit valider l’année scolaire en tenant compte des évaluations des trimestres écoulés, ce n’est pas intéressant. Au contraire une troisième composition te permettrait de passer en classe supérieure. »

hypo 2Mais pour Alain, élève de 4e, c’est mieux de ne s’en tenir qu’aux évaluations des deux trimestres puisque actuellement, « on n’a pas la motivation de reprendre les cours ».

« J’ai été élève et je sais que le 3e trimestre compte pour beaucoup, car il aide les élèves des classes intermédiaires. Beaucoup d’élèves comptent se rattraper au 3e trimestre, qui est considéré comme facile par beaucoup d’élèves puisqu’il y a des exposés à faire et les élèves sont motivés à travailler pour passer en classe supérieure. Donc je suis contre cette proposition. Il faut tout faire pour terminer l’année. On pourrait soumettre les élèves à une évaluation dans chacune des matières et calculer la moyenne du 3e trimestre sur la base desdites notes », propose un étudiant. Par contre, un de ses camarades adhère à la proposition de valider l’année scolaire en tenant seulement compte des évaluations des deux  trimestres. « Ce serait compliqué de faire un troisième trimestre d’autant plus que l’Etat à trop à faire dans un contexte d’insécurité et de crise sanitaire. Mais on pourrait racheter les élèves qui ont une moyenne supérieure à 7 sur 20», a-t-il suggéré.

Aly Tinto

 

gall uneLa Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), dans un communiqué, a retenu le dimanche 24 mai pour la fête de l’Aïd El Fitr. La journée du samedi est donc mise à profit par les fidèles musulmans pour se procurer de quoi faire bouillir la marmite le jour de la fête de Ramadan. La rédaction de Radars Info Burkina a fait le tour du marché à bétail de Tanghin et de quelques vendeurs de volaille. L’affluence n’est pas au rendez-vous, au grand dam des commerçants.

Romaric Zongo est vendeur d’ovins, de caprins et de bovins au marché à bétail de Tanghin. Assis sur un banc, c’est avec insistance qu’il accepte de répondre à nos questions. « Mon frère, je n’ai pas besoin de te dire que le marché est morose », a-t-il lancé la mine renfrognée. Les années précédentes, a-t-il dit, au moins à la veille de fête, j’avais au moins vendu quelques animaux. « Mais j’espère qu’à leur descente du travail, les gens passeront payer », a-t-il temporisé.

A quelques mètres de lui, la chance semble sourire à Souleymane Diarra. Il vient de vendre deux béliers sous nos yeux. « Le marché, c’est un peu un peu », a-t-il déclaré dans un sourire. Les deux béliers que je viens de vendre, a-t-il poursuivi, sont les premiers depuis une semaine. gall 2M. Diarra dit ne pas être surpris de la morosité du marché. « Avec cette pandémie de coronavirus, on ne pouvait pas espérer mieux », a-t-il justifié.

Gédéon Paré est venu payer un mouton, non pas pour la fête de l’Aïd El Fitr mais plutôt pour le baptême de son enfant prévu pour le mardi 26 mai 2020. « Je viens chercher un mouton pour le baptême de mon enfant. Celui que j’ai choisi semble cher. S’il refuse de diminuer, je préférerai revenir après la fête », a-t-il confié.

Moussa Sawadogo se frotte les mains. Il est vendeur de poulets locaux. Son stock est presque fini. A notre arrivée, il ne lui restait plus que quelques gallinacés à écouler. « Grâce à Dieu le marché ça va. On ne se plaint pas», a-t-il affirmé. Et d’ajouter qu’il a amené une cinquantaine de poulets ce matin. M. Sawadogo vend ses poulets entre 3000 et 3500 francs l’unité. Selon lui, les gens préfèrent payer les poulets d’autant plus que ce n’est pas la fête de Tabaski. A l’en croire, même pour la fête de Tabaski, en plus du mouton, ceux qui en ont les moyens achètent quelques poulets.

Obissa

wps uneCoiffure, pose de faux cils, de faux ongles et utilisation de henné, tels sont les habitudes des femmes pour se rendre belles la veille des fêtes. Dans le cadre de la célébration de l'Aïd El fitr, la rédaction de Radars Info Burkina a fait le tour de quelques marchés pour faire le constat de l'engouement de l’autre moitié du ciel pour la fête.

 Les femmes, qui ont pour habitude de se rendre belles pour la fête de Ramadan, ne manifestent pas le même entrain cette année. Au marché de Paglayiri, une dame spécialisée dans la pose de faux ongles et de cils confie que la clientèle n'est pas au rendez vous.<<D'habitude, les femmes sont nombreuses à venir pour la pose des faux cils, l’extension des sourcils et la pose du henné, communément appelé djabi. Mais cette année, je n'ai pas eu beaucoup de clientes>>. Pour elle, le Covid-19 a ralenti beaucoup de secteurs d'activités et les gens n'ont pas d'argent. La peur de contracter la maladie pourrait être aussi la raison du manque de clients. wps 2Awa, une jeune fille venue se rendre belle pour la fête, affirme que la peur n'est pas le motif du manque d'affluence dans les lieux de beauté.<< Nous  n'avons pas d'argent pour fêter, a fortiori pour nous rendre belles. Nous sommes en vie et en bonne santé, c'est l'essentiel. Le reste est facultatif>>, dit-elle.

Au marché de Pissy, c'est le même constat. Chez les coiffeuses,  ce sont les enfants qui sont privilégiés. L'engouement pour la fête de Ramadan, d'une manière générale, n'est pas au rendez-vous cette année.

Elza Nongana (Stagiaire)

ven uneLe vendredi 22 mai 2020 était le dernier du jeûne du mois de Ramadan. A la grande mosquée de  Ouagadougou, les fidèles musulmans ont participé nombreux à la prière. Ce vendredi était le deuxième après l’autorisation de réouverture des lieux de culte.  Quelles recommandations ont été faites aux fidèles de cette confession dans le cadre de la célébration de l’Aïd El Fitr ? Quelle est la bonne date de célébration de la fête du Ramadan ? Des réponses dans cet article avec El Hadj Mahamoudou Korogo, directeur de la radio El Fadjr et chargé de communication de la communauté musulmane du Burkina Faso.

La prière du dernier vendredi du mois de Ramadan à la grande mosquée de Ouagadougou a débuté vers 12h30. Avant la prière tant attendue par les fidèles musulmans, place au prêche. Pour accéder à l’intérieur de la mosquée, le port d’un cache-nez est exigé. Les agents de sécurité présents à chaque entrée y veillent, tout comme ils s’assurent du respect du lavage des mains et du style vestimentaire. Pas question pour les femmes d’entrer sans foulard dans la mosquée. Cette prière fut une occasion de sensibiliser les fidèles musulmans au respect des mesures barrières édictées dans la lutte contre le Covid-19 et de leur faire des recommandations sur la manière singulière dont la fête de Ramadan devra être célébrée cette année, contexte sanitaire oblige.

ven 2Selon El Hadj Mahamoudou Korogo, chargé de communication de la communauté musulmane du Burkina Faso, la sensibilisation des fidèles a commencé depuis 4 jours à travers les différents canaux de communication. « Nous avons recommandé aux fidèles musulmans de respecter les mesures barrières lorsqu’ils se rendront à la prière le jour de la fête. En outre, nous leur avons demandé de se rendre propres avant d’aller au lieu de la prière, de laver préalablement leur tapis de prière, d’éviter de se serrer la main et de respecter la distanciation sociale d’au moins un mètre », a-t-il précisé. Il ajoute qu’en raison du contexte sanitaire actuel du pays, ils ont exhorté leurs coreligionnaires à limiter les visites aux parents, amis et connaissances le jour de la fête.

S’agissant de la détermination du jour de l’Aïd El Fitr, l’homme de Dieu confie qu’une commission siégera ce vendredi même pour observer la lune. « Nous avons des commissions dans les 45 provinces du Burkina qui nous diront si elles ont vu la lune au cas où la commission de Ouaga ne la verrait pas. Si aucune commission ne voit la lune vendredi, la fête sera célébrée dimanche », dit-il. La paix, la stabilité, la santé et la cohésion sociale, tels sont les vœux que formule El Hadj Mahamoudou Korogo pour la nation burkinabè à l’occasion de l’Aïd El Fitr.

Elza Nongana (Stagiaire)

rice uneDans le but d’accroître la capacité des petits producteurs de riz dans les bas-fonds face aux effets du changement climatique, le projet « CSA-Burkina » a mis en place la technologie Smart Valley.  Pour Savoir en quoi consiste concrètement cette technologie, Radars Info Burkina a rencontré le Dr Bama Nati Aïssata Delphine, chargée de recherche en hydraulique à l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) et coordonnatrice dudit projet « CSA-Burkina ».

« Au Burkina Faso, du fait de la variabilité climatique avec les poches de sécheresse d’une année à l’autre, on ne maîtrise pas la pluviométrie. La gestion du peu d’eau qui tombe du ciel n’est pas uniforme au cours de la saison des pluies. Pourtant dès qu’on démarre la compagne, en fonction de chaque stade de leur développement, les plantes ont besoin d’une certaine quantité d’eau. C’est pourquoi l’aménagement s’impose. Il consiste à voir comment faire pour retenir l’eau qui tombe afin de la gérer et de juguler ces poches de sécheresse. En outre, quand il y a un excédent d’eau en début de campagne, si on n’arrive pas à l’évacuer rapidement il survient une inondation qui peut porter préjudice aux cultures », a expliqué le Dr Bama Nati quant à la raison d’être de Smart Valley.

rice 2En plus, il n’est pas évident que les riziculteurs dans ces bas-fonds aient les moyens d’investir 500 000 à 3 000 000 F CFA par hectare. « En outre, les bas-fonds, ce n’est pas une écologie qui est sécurisée comme au niveau des plaines irriguées. C’est ainsi que l’Allemagne a financé ‘’Africa Rice’’ pour qu’on voie si on peut implémenter cette technologie ici au Burkina », a ajouté la coordonnatrice. 

En fonction des bas-fonds, les riziculteurs confectionnent des diguettes qui permettent de retenir les eaux de ruissellement. « Ainsi, on conserve l’eau dans le bas-fond, ce qui favorise l’infiltration. Ce faisant, même s’il y a des poches de sécheresse, il y a une humidité résiduelle qui reste et qui permet aux cultures de résister aux poches de sécheresse », a-t-elle précisé.

«Nous leur disons que s’ils s’unissent, ils peuvent aménager leurs bas-fonds avec du matériel local en attendant que l’Etat ou de grands projets leur viennent en aide. Nous les accompagnons par la suite dans l’aménagement. Lors de cette phase, tout ce que nous leur fournissons, ce sont des pioches et des brouettes s’ils en ont besoin pour ramasser des agrégats. Nous leur offrons également le repas communautaire pendant ces travaux », a poursuivi la chargée de recherche en hydraulique.

rice 3A l’en croire, avec Smart Valley le projet a pu aménager des bas-fonds pour un coût moyen de 200 000 F l’hectare. «Nous avons pu réaliser cette technologie dans quatre bas-fonds de quatre régions du Burkina : les Cascades, les Hauts-Bassins, le Plateau central et le Centre-Est. Dans ces bas-fonds où les rendements de riz étaient de moins d’une tonne à l’hectare, on s’est retrouvé pendant la récolte avec les rendements de 4 à 5 tonnes à l’hectare. En plus, on essaie de joindre à l’aménagement des variétés de riz assez performantes », a fait savoir le Dr Bama Nati.

Smart Valley est testée depuis 2017 et c’est maintenant l’heure du bilan. « Nous nous sommes rendu compte que c’était vraiment une technologie prometteuse. Nous sommes à présent en train de passer à la phase de vulgarisation. Celle-ci va se faire avec le ministère de l’Agriculture ainsi que les partenaires techniques et financiers », a conclu la coordonnatrice du projet « CSA-Burkina ».

Aly Tinto

 

  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes