mardi 3 décembre 2024

bambar uneJean Luc Bambara est le chef de l’entreprise culturelle qui s’est chargée de l’exécution du marché de construction de la statue géante du Capitaine Thomas Sankara, dévoilée le dimanche 17 mai 2020 à Ouagadougou. Après cet acte, l’artiste a accepté de répondre aux questions de la rédaction de Radars Info Burkina. Un entretien que nous vous proposons en intégralité.

Radars Burkina : Est-ce qu’aujourd’hui vous êtes totalement satisfait de ce qui a été refait ou êtes-vous disposé à accueillir des critiques, voire éventuellement à améliorer de nouveau la statue ?

JLB : Vous savez, une œuvre d’art n’est jamais parfaite. Dans notre jargon, on dit que dans la reproduction d’un personnage ou d’un portrait, pourvu qu’un pan de l’œuvre ressemble au personnage idéal. Les gens n’ont pas compris cela et nous ne leur en voulons pas. Nous sommes dans un contexte où les gens veulent des choses nettes, bien et tout de suite. C’est pourquoi nous avons accepté les critiques. Je suis encore prêt à les accepter, car c’est grâce à elles que nous avons pu avoir ces résultats. Parce qu’il faut savoir que cela a été très difficile.

RB : Qu’est-ce qui a rendu votre travail difficile ?

JLB : Je veux dire que psychologiquement, il y a eu des critiques qui ont touché ma famille et moi-même. Il faut être Jean Luc Bambara pour pouvoir surmonter cela. C’est pour cela que je dis que  ça a été très difficile. Mais nous avons pu travailler pour obtenir ce résultat. Je vous dis tout de suite que ces critiques ont fouetté mon orgueil. Je sais qu’il y aura des parties que je vais revenir recommencer, à un certain moment de tranquillité de ma vie et de mon boulot. 

RB : Justement, en observant le nouveau  monument, on constate que vous avez enlevé l’élément « Thom Sank » au niveau des poches. Cela fait-il partie des critiques ?

JLB : Comme je vous l’ai dit, en Afrique on adore les débats. On ne respecte pas la touche particulière de l’artiste. J’ai quand même fait l’académie ! Je ne suis donc pas un illettré. Je sais comment écrire correctement un nom. Cela, c’était ma touche personnelle car un président, même s’il est militaire, ne se promène pas avec un macaron indiquant son nom. C’était un charme que j’avais juste voulu ajouter. Cela a été incompris, je dois donc en tenir compte seul devant ma conscience, contre mon ambition, d’enlever cela pour que ce ne soit pas l’objet de polémique. Les gens voulaient à tout prix polémiquer. Pour éviter toute polémique, j’ai décidé de l’enlever. Si vous l’avez remarqué, au départ c’était un col ouvert ; aujourd’hui, le col est fermé, ce qui était cher aussi au président Thomas Sankara.

RB : Quelles autres particularités cette nouvelle statue a, comparativement à la précédente ?

JLB : La particularité est que nous avons repris le visage de la statue du président qui, à mon avis, est plus ressemblant. Nous avons rétréci certaines grosseurs. Cela dépend en fait de la photo mise à notre disposition pour réaliser cette œuvre. Mais nous sommes partis des exigences qu’on nous a données et notre imagination a fait le reste.

Propos recueillis par la rédaction de Radars Info Burkina

 

fishing uneLa production halieutique burkinabè est passée de 11 093 tonnes en 2008 à 27 803 tonnes en 2019. Quant à l’aquaculture, sa production en 2019 était de 562 t. Malgré cette croissance, le Burkina Faso importe plus de 80% de sa consommation de poisson. En 2019, l’importation de poisson a engendré une valeur économique de 10 milliards de francs CFA. Pour savoir ce qui est fait pour le développement de la production halieutique nationale, Radars Info Burkina a rencontré Philippe Sawadogo, directeur de la Pêche.

Selon Philippe Sawadogo, dans le but d’améliorer la production nationale dans ce secteur, il a été élaboré une politique assortie d’une stratégie nationale qui donne plus de précisions sur les axes d’intervention. Cette politique et cette stratégie gouvernementale ont été élaborées et adoptées en 2013.    

Le premier axe est relatif à un sous-secteur porté par des acteurs privés dynamiques qui contribuent par une gestion durable de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et au développement du secteur rural. « De grands plans d’eau ont été érigés en périmètres halieutiques d’intérêt économique. Un comité se réunit au moins une fois par an pour statuer sur les questions en lien avec la gestion de cette ressource. Actuellement, 10 plans d’eau ont ce statut. Il s’agit des barrages de Bagré, de la Kompienga, de Ziga, de Samendeni, de Yakouta, de Douna, de Toéssin, du Sourou, du lac Bam et de la Siriba », a détaillé M. Sawadogo.

Un autre mode de gestion concerne les concessions de pêche. « Les petits plans d’eau, on peut en confier la gestion à des promoteurs privés pour un contrat de 5 ans renouvelable. Le troisième mode de gestion concerne la pêche dans les aires protégées. Dans ces zones, la pêche est réglementée par un guide de pêche », a-t-il précisé.

fishing 2Le second axe porte sur l’accroissement de la production de la pêche et de l’aquaculture de 10% par an. « On veut accroître essentiellement la production par l’aquaculture, qui a un potentiel très extensible. En matière de pêche, le potentiel est un peu limité », a fait savoir le directeur de la Pêche.

La diversification des productions halieutiques fait également partie des axes. « En dehors du poisson, on a  les crevettes et les grenouilles, les crapauds ainsi que les nénuphars qui sont à  valoriser. Nous avons commandité une étude sur la valorisation des espèces halieutiques autres que le poisson », a ajouté Philippe Sawadogo.

Le quatrième axe porte sur la valorisation des productions halieutiques. Une fois que le poisson est pêché, il y a des activées postcaptures qui portent sur la conservation, la transformation.

On a en outre le renforcement des capacités des acteurs. « C’est un axe capital parce que sans renforcement des capacités, on ne peut réussir dans le développement du secteur. Plusieurs actions sont prévues telles que la formation des acteurs en technique de pêche, en technologie des engins de pêche, en gestion durable des ressources halieutiques ; l’appui en équipement, etc. », a poursuivi le premier responsable de la Pêche burkinabè.

Le dernier axe concerne la recherche-développement. « Cela est important si on veut accompagner le développement dudit secteur. Nous devons savoir quelle est la liste des espèces de poisson au Burkina Faso. C’est une problématique qui est en phase d’être résolue. Les inventaires qui datent de 1966 faisaient état de 121 espèces de poisson. Les activités de recherche permettront de savoir également les espèces menacées de disparition, de prendre des mesures et d’interdire leur capture », a conclu Philippe Sawadogo.

Aly Tinto

patnt uneEn plus de la prise en charge médicamenteuse, une alimentation adaptée aux besoins du malade est capitale pour aider l'organisme à se défendre et à récupérer plus vite. Cette alimentation, qui est fonction de l’importance de l’infection et des antécédents pathologiques du patient, devrait être composée par les bons soins d’un nutritionniste ou d’un diététicien.

L’alimentation joue un rôle capital dans le processus de guérison des personnes souffrant de coronavirus. D’où l’importance, selon Yasmine Zerbo, diététicienne, de faire intervenir les diététiciens et nutritionnistes dans la prise en charge des patients atteints de COVID-19. « Les diététiciens doivent être nécessairement impliqués dans la prise en charge des malades du Covid-19. Il est vrai que le traitement médical joue un rôle important dans le processus de guérison, mais l’alimentation aussi booste cette guérison. Si les patients ne mangent pas bien, ils risquent de souffrir de dénutrition car le traitement les affaiblit. Une implication des experts en alimentation pour assurer le soutien nutritionnel des malades afin d’éviter leur dénutrition est donc indispensable », soutient-elle. En fonction de la gravité de l’infection du malade, le diététicien saura composer le menu adapté à son état et aux autres pathologies chroniques dont il peut souffrir. patnt 2« Les repas ne doivent pas être standards, ils doivent être personnalisés et adaptés à chaque pathologie. Il y a certains patients qui sont diabétiques, d’autres sont hypertendus, dialysés, cancéreux. Ils ne peuvent donc pas manger ce que les autres malades mangent ».

Pour les malades qui présentent des troubles moins graves, la diététicienne affirme que l’on peut leur servir des repas équilibrés, variés et sains. En plus des céréales et des protéines, ils doivent consommer assez de fruits et de légumes (orange, melon, kiwi, brocolis, fraise, chou, épinards, etc.), outre les médicaments qu’ils prennent, qui vont les aider à guérir plus vite. Quant à ceux  qui souffrent de troubles respiratoires, il faut leur faire consommer des soupes hyperprotéinées et hypervitaminées. Pour les patients intubés qui ne peuvent pas s’alimenter, on peut utiliser la nutrition entérale avec un tube communiquant avec l’estomac des patients pour les nourrir. Selon les cas, il est aussi possible de nourrir certains patients par les veines (voie parentérale) lorsque leur tube digestif n’est pas fonctionnel. D’où la nécessité, selon Yasmine Zerbo, de mettre en place une stratégie de prise en charge diététique des patients atteints de COVID-19 sous la supervision des médecins nutritionnistes et diététiciens, afin d’assurer le soutien nutritionnel des malades pour lutter contre la dénutrition.

Armelle Ouédraogo

apnee uneLe ronflement est un son provenant du nez ou de la bouche qui se produit lorsque la respiration est partiellement obstruée pendant le sommeil. Il peut être normal ou constituer un signe du syndrome d’apnée du sommeil. Le syndrome d’apnée du sommeil est un ensemble de signes qui se manifestent au cours du sommeil par des arrêts ou des pauses respiratoires accompagnés souvent de ronflement ayant un impact social sur la vie de l’individu qui en souffre. Quels peuvent être les causes, les signes et les conséquences de ce mal et comment se soigne-t-il ? Le professeur Georges Ouédraogo, pneumologue au centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo, nous donne des réponses dans les lignes qui suivent.

L’apnée du sommeil se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration se produisant durant le sommeil. Pendant le sommeil il y a fermeture des voies respiratoires, donc l’air ne passe plus jusqu’aux poumons, ce qui cause la pause respiratoire avec une reprise sonore. La majeure partie des personnes atteintes d’apnée du sommeil ronflent, mais tout ronflement n’est pas pour autant forcément signe d’apnée du sommeil.  Ce trouble survient en général chez les personnes en surpoids, âgées ou qui ronflent de façon importante. Pour qu’il y ait apnée, il faut qu’il y ait pause ou arrêt respiratoire. apnee 2« Les personnes obèses au niveau supérieur (obésité androïde) sont  susceptibles d’être atteintes par l’apnée du sommeil », affirme le Pr Georges Ouédraogo. « Les individus ayant des anomalies  au niveau de la bouche et du nez sont également concernés parce que lesdites anomalies peuvent avoir des conséquences sur la liberté de circulation de l’air.  La mauvaise occlusion dentaire (mauvaise fermeture dentaire), les déformations au niveau de la face et de la tête peuvent également favoriser la survenue de l’apnée du sommeil », précise le pneumologue. L’apnée du sommeil perturbe la qualité du sommeil des personnes atteintes. Ainsi, des signes comme les ronflements, les pauses respiratoires, les réveils fréquents avec sensation d’étouffement et la soif durant la nuit peuvent être observés. Ces individus ont une somnolence diurne (au cours de la journée) excessive. « Ce sont des personnes qui s’endorment dès qu’elles ne font rien.  Elles  sont chaque fois fatiguées, ont mal à la tête,  développent malheureusement de l’hypertension  artérielle  et certaines peuvent avoir un dysfonctionnement sexuel», ajoute le toubib. L’entourage et l’obésité peuvent aider à diagnostiquer l’apnée du sommeil. Mais pour le savoir, il faut se faire enregistrer le sommeil à l’hôpital (polygraphie ventilatoire nocturne). En fonction de la sévérité de l’apnée, il y a des prises en charge suivant le nombre d’apnées (pauses) par heure. « On peut soit empêcher le patient de se coucher sur le dos, soit faire une intervention chirurgicale pour corriger les anomalies soit encore poser des appareils qui vont empêcher l’obstruction des voies respiratoires. Tout dépend de la sévérité de l’apnée », a souligné le Pr Ouédraogo.

Dès l’apparition d’un des signes susmentionnés de l’apnée, il vaut mieux se faire prendre en charge le plus rapidement possible.

Elza Nongana (Stagiaire)

briceLa coordination nationale du plan de riposte à la pandémie de Covid-19 a tenu son point de presse hebdomadaire ce vendredi 15 mai 2020 à Ouagadougou. Le résumé sur les perspectives entamées par la coordination la semaine surpassée et la semaine à venir a été fait par le Dr Brice Bicaba.

« Le point de l’évolution du coronavirus à la date du 15 mai n’est pas disponible. Un communiqué sera fait dans les heures qui suivent pour donner les détails », a informé d’entrée le coordinateur national par intérim du plan de riposte à la pandémie de coronavirus, le Dr Brice Wilfried Bicaba, ce vendredi 15 mai 2020, lors du point de presse hebdomadaire organisé à cet effet.

La situation dans les régions a évolué. « 9 régions sur 13 étaient concernées par la pandémie. A la date d’aujourd’hui, seulement 5 régions sont actives », a déclaré le médecin. Lesdites régions sont la Boucle du Mouhoun, le Centre, les Hauts-Bassins, le Plateau central et le Sahel. L’évolution au cours de la semaine au Burkina Faso laisse entrevoir une diminution du nombre de cas, car le cumul au cours de la semaine donne 20 cas, fois du coordinateur national par intérim de la riposte. Les populations les plus touchées par la pandémie, a-t-il révélé, sont celles actives dont l’âge est compris entre 30 et 44 ans, essentiellement les hommes. « La tranche d’âge la plus touchée est celle des plus de  60 ans. Plus on avance en âge, plus on court le risque d’être touché », a-t-il détaillé. A en croire le Dr Bicaba, les perspectives qui étaient prévues par la coordination il y a deux semaines ont été réalisées. A ce titre on peut citer, entre autres, le dépistage des cas contacts et des « hémodialysés » ainsi que les sorties pour constater l’état d’organisation dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins, des Cascades, du Centre-Est et du Plateau central. En plus de cela, a relevé le coordinateur national, les travaux de centre de dépistage de Pissy sont quasiment terminés et il sera probablement réceptionné jeudi prochain. Pour cette semaine, l’équipe du Dr Bicaba compte intensifier la prospection avec l’élargissement des autres groupes vulnérables. Aussi, la recherche des cas contacts sera active ainsi que la surveillance communautaire. D’après le coordinateur, pour ce faire, un réseau de volontaires sera mis en place dans les différentes régions. Ces volontaires, a-t-il dit, se chargeront d’alerter les agents de santé le cas échéant.

 Obissa

pch uneAu Burkina Faso, on constate une croissance continue de la pêche de capture. La preuve, la production est passée de 11 093 tonnes en 2008 à 27 803 tonnes en 2019. Paradoxalement, malgré cette embellie, le Burkina importe plus de 80% de sa consommation de poisson. Ainsi, comme beaucoup d’autres pays du monde, le nôtre subit actuellement de plein fouet la crise de la pandémie du coronavirus. Pour savoir l’impact du virus à couronne sur l’activité halieutique, Radars Info Burkina a rencontré Philippe Sawadogo, responsable de la Direction de la pêche.

Selon M. Sawadogo, certes l’activité de pêche se poursuivait dans certaines zones, mais il y a des impacts qui sont ressentis par des acteurs. «Ces impacts sont liés à la restriction de la circulation des personnes. Les mareyeurs ont des difficultés à s’approvisionner en poissons », a-t-il indiqué.

pch 2En outre, la mise en quarantaine des villes a également eu des effets sur l’activité de pêche. « A la frontière ivoirienne, il y a une zone de pêche où s’étaient rendus des pêcheurs pour exploitation mais avec la quarantaine, ils y sont restés bloqués. Pour faire venir le poisson en ville, c’était compliqué. Ainsi, ces personnes étaient obligées de le vendre sur place à vil prix. Mais il y a un bémol : cela dépend des sites. Au Sourou, par exemple, les produits ont continué à circuler puisque les marchés n’étaient pas fermés. pch 3Des séances de sensibilisation ont été organisées pour inciter les pêcheurs à se désinfecter les mains avant de commencer à pêcher », a poursuivi le directeur de la Pêche.    

Le couvre-feu n’est pas en reste. « Cette mesure a un impact considérable sur ceux qui font la transformation du poisson, notamment qui vendent du poisson braisé.  A cause du couvre-feu, ils n’arrivent, par exemple, plus à mener leur activité commerciale de façon convenable », a conclu Philippe Sawadogo.

Aly Tinto

podo uneSelon Wikipédia, la podologie est une science médicale ayant trait à l’étude, la prévention, le diagnostic et la prise en charge appropriée des pathologies de l'appareil locomoteur, du membre inférieur, pied et cheville inclus. Au Burkina Faso, Safiata Ouédraogo, la seule podologue, traite les plaies chroniques et suit les patients diabétiques. Qui est-elle, quel a été son parcours et que fait-elle exactement ? Des détails dans cet article.

Safiata Ouédraogo est pédicure-podologue, spécialisée dans les soins des patients diabétiques et des plaies chroniques. Mariée et mère de deux enfants, elle grandit au Burkina, obtient son baccalauréat avant d’aller à l’aventure en Allemagne. Là, elle suit une formation de trois ans en tant qu’infirmière gériatrique (Ndlr : des personnes âgées). A la fin de sa formation, elle exerce dans des maisons de retraite et des hôpitaux. Là, elle se découvre une passion pour  la podologie. « Lorsque je faisais les soins à domicile, j’ai constaté que les patients diabétiques avaient du mal à avoir un podologue. Il leur fallait entre six semaines et trois mois pour espérer voir le podologue et les soins ne pouvaient se faire à domicile », nous confie-t-elle. C’est ainsi que Dame Ouédraogo a décidé de s’intéresser à la podologie en s’y inscrivant pour une formation de deux ans. Mais avant cela, elle apprit à faire la pédicure dans le but de faciliter sa formation. podo 2« La pédicure, c’est tout autre chose que ce qu’on voit ici ; la pédicure se fait avec une machine spécialement conçue à cet effet », précise-t-elle. Lorsque Safiata Ouédraogo obtint son diplôme de podologue, elle se rendit compte que les podologues n’avaient pas le droit de  toucher aux plaies des personnes diabétiques, exception faite des thérapeutes soignant les plaies chroniques et communément  appelés « wound experts ».  Pourtant, Dame Ouédraogo ambitionnait à la fois d’offrir des soins podologiques et de soigner les plaies.

En 2017, elle décide de se spécialiser pendant deux ans en soins des plaies chroniques. C’est à l’issue de ce long cursus qu’elle est autorisée à administrer des soins préventifs aux diabétiques et à soigner les plaies diabétiques. Au vu de l’absence de pédicure-podologue dans son pays natal, Safiata Ouédraogo décide de déposer ses valises à Ouagadougou en juillet dernier. Dans son cabinet,  elle traite toutes sortes de pathologies du pied (pied d’athlètes, ongles incarnés, plaies diabétiques…). Les retours qu’elle a de ses prestations sont satisfaisants. «  J’ai réussi à soigner une plaie de quinze ans. Un monsieur qui n’arrivait pas à dormir est venu faire des soins et m’a appelée  le lendemain pour me remercier parce qu’il avait pu dormir jusqu’au petit matin », dit-elle. La podologue, prodigue également des conseils aux patients diabétiques pour leur éviter les risques d’amputation. Mme Ouédraogo est la seule podologue au Burkina et est beaucoup sollicitée dans les cliniques et hôpitaux de la place. Elle est joignable au (00226) 55 28 89 49.

Elza Nongana (Stagiaire)

bjou unePortés quotidiennement, les bijoux tels les bagues, les bracelets, les montres, les colliers ainsi que les ongles artificiels peuvent constituer de véritables nids de bactéries et de virus. En cette période de pandémie de coronavirus, il est important de savoir quel comportement adopter lorsque l’on est adepte de ces accessoires de beauté.

Le port des bijoux et des ongles artificiels peut favoriser la contamination au coronavirus. En effet, comme l’indique Ouédan Idogo, médecin, lorsqu’on a les mains souillées par le virus, toucher les bijoux que l’on porte avec lesdites mains contribue à y déposer le virus. De plus, garder ses bijoux sur soi quand on se lave les mains ne permet pas d’atteindre toute la surface de la peau et des doigts, ce qui empêche que les mains soient désinfectées en totalité. En ce qui concerne certains types de bijoux comme les alliances, que certains ne sont guère disposés à ranger ne serait-ce que le temps de l’épidémie, le médecin recommande de ne pas les toucher systématiquement et de procéder au lavage régulier des mains pour diminuer le risque de souillure. Procéder également à la désinfection permanente des bijoux avec, par exemple, de l’alcool est conseillé à ceux qui désirent continuer à les porter.

Pour le cas spécifique des agents de santé, le toubib leur recommande, une fois arrivés à leur poste de travail, de se laver soigneusement les mains, de retirer leur alliance avant de vaquer à leurs occupations, quitte à l’enfiler de nouveau quand ils auront fini.

Pour ce qui est du cas spécifique des faux ongles, le Dr Ouédan Idogo précise que les porter limite considérablement le respect de certaines mesures barrières comme le lavage des mains à l’eau ou leur désinfection  au gel hydroalcoolique. bjou 2« En les portant, vous risquez de ne pouvoir accéder à toutes les parties des doigts où le virus peut éventuellement se loger et entraîner une contamination », fait-il remarquer. C’est pourquoi il déconseille fortement le port des ongles artificiels, car ce sont des facteurs favorisants de la maladie à coronavirus, surtout chez les agents de santé. Le médecin invite plutôt les uns et les autres à avoir les ongles coupés bien court et à veiller à bien insister sur ces parties du corps quand ils se lavent les mains.

Armelle Ouédraogo

compost uneAu Burkina Faso, le secteur agricole a une place prépondérante dans l’économie nationale car il occupe 80% de la population active et contribue pour environ 35 % à la formation du PIB. Mais plusieurs obstacles naturels et humains entravent le développement de ce secteur.  Pour y faire face, des pratiques agricoles sont développées. C’est le cas de la production du compost naturel pour fertiliser le sol. Pour comprendre comment se fait le compost naturel et son importance, Radars Info Burkina a rencontré Seydou Eric Ouédraogo, producteur semencier-maraîcher et animateur-formateur à la confédération paysanne du Faso.

Selon le producteur et formateur, le compost naturel, c’est un mélange des matières premières qui sont généralement les tiges de mil, la paille, la cendre, etc. Parfois on y ajoute la bouse de vache. L’ensemble de ce mélange utilisé soit en tas ou en fosse qui est arrosé régulièrement se décompose avec le temps pour donner le compost naturel.

« Mais actuellement il y a un autre produit qu’on utilise pour renforcer la décomposition qui est compost plus. C’est un produit qui active vraiment la décomposition. quand on réunit toutes les matières premières citées ci-dessus, on creuse un trou de 3 mètres/3 et un mètre de profondeur. Quand on met une couche jusqu’à 40 cm on ajoute le compost plus. Ensuite on met encore une couche jusqu’à atteindre 1m de hauteur. Quand le trou est rempli on ajoute la couche de compost plus. compost 2Si ce n’est pas avec le compost plus,  on recouvre d’abord le sol de latérite et on ajoute de la cendre pour éviter les termites. Maintenant par couche de 40 cm  on arrose et on ajoute la cendre  jusqu’à remplir la fosse. Après cela, on contrôle la température. Au départ la température normale de la fosse est de 60°. A la fin quand les matières sont décomposées et  deviennent du compost, la température redescend à 40°. Quand on arrose, on contrôle l’humidité. Si c’est trop humide, les matières ne se décomposent pas bien », a-t-il expliqué.

La pratique existe depuis longtemps  au Burkina Faso. « La production et l’utilisation du compost sont vraiment une bonne pratique agricole. Les producteurs, à travers leurs organisations paysannes, vulgarisent la technique. Ils sont formés et informés sur l’importance du compost. Pour redonner vie à la terre, nous avons constaté que l’engrais chimique détruit le sol. C’est le compost qui est le meilleur moyen pour redonner vie à la terre », a soutenu le producteur semencier-maraîcher au Bam.

Pour finir, M. Ouédraogo regrette que les agriculteurs ne produisent pas le compost en quantité suffisante pour vraiment résoudre la question de la pauvreté des sols. « Tout le monde veut faire recours aux engrais chimiques, plus faciles à utiliser et qui ont une réaction rapide. Mais dans la durée, ce type d’engrais n’aide pas le sol à se reconstituer. Le compost, tout en étant riche en éléments nutritifs, aide la plante à résister mieux à la sécheresse que le fumier vivant des animaux et autres », a fait remarquer l’agriculteur formateur.

Aly Tinto

cfire uneDans le discours que le chef de l’Etat burkinabè a adressé à la nation le 20 mars dernier, un certain nombre de mesures ont été prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie de coronavirus. L’instauration d’un couvre-feu de 19h à 5h du matin en faisait par exemple partie. Les horaires du couvre-feu ont été réaménagés depuis le 20 avril afin de permettre à certaines activités nocturnes de survivre, et cela fera bientôt un mois que les Ouagavillois, à partir de 21h, sont obligés d’être chez eux. Mais les citoyens respectent-ils vraiment le couvre-feu ? La rédaction de Radars Info Burkina a fait le constat.

Il est 21h moins 15 à Gounghin et nous voyons de nombreux automobilistes et motocyclistes qui roulent à tombeau ouvert, dévalant les rues. Chacun est, selon toute vraisemblance, pressé de regagner son domicile, comme si l’heure d’entrée en vigueur du couvre-feu l’avait surpris. Non-respect de la limitation de vitesse et des feux tricolores, en somme, le Code de la route est royalement foulé aux pieds, avec les risques de télescopage que pareille attitude comporte Si certains sont pressés de rentrer, d’autres par contre prennent tout leur temps, comme s’ils n’étaient guère concernés par l’heure du couvre-feu. A 21h, nous voyons une boutique toujours ouverte devant laquelle des jeunes, assis, sont en train de causer. Nous demandons alors au boutiquier s’il sait qu’à pareille heure sa boutique devrait être fermée. Il répond par l’affirmative mais s’empresse d’ajouter que les clients continuent de venir, donc il ne peut pas fermer. cfire 2« Nous fermons vers 22h  parce qu’il nous faut ranger avant de fermer. Et au moment où nous voulons ranger, ce n’est pas possible parce que les clients continuent d’affluer ». Les jeunes assis devant la boutique renchérissent que les patrouilles policières ou de la gendarmerie ne commencent qu’à 22h, donc ils peuvent encore traîner un peu. Nous constatons même que beaucoup de citoyens restent assis devant leur domicile après 21h, invoquant la forte chaleur.

Lorsqu’un contrevenant au couvre-feu est interpellé, son engin est saisi et lui-même conduit au commissariat pour y passer la nuit. Le constat que nous avons fait est que les Ouagavillois, d’une manière générale, ne respectent plus le couvre-feu. Beaucoup disent en avoir marre de ce couvre-feu, instauré depuis mars, bien que cela l'ait été pour le bien de tous.

Elza Nongana (Stagiaire)

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