Journée mondiale de la liberté de presse : « En 2020, les enjeux sont nombreux pour les journalistes, et sûrement les risques aussi », centre de presse Norbert Zongo
Le 3 mai est célébrée la Journée mondiale de la liberté de la presse. L’édition 2020 se déroule dans un contexte de pandémie de coronavirus. L’Organisation des Nations unies a placé la commémoration 2020 sous le thème : « Le journalisme sans crainte ni complaisance ». Au Burkina Faso, le thème choisi par le comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) est : « Médias, élections et insécurité : faire du journalisme sans crainte, ni complaisance ! » Cela, d’autant plus que le pays doit tenir en novembre prochain des élections présidentielle et législatives couplées. Ainsi selon le CNP-NZ, « en cette année 2020, les enjeux sont nombreux pour les journalistes, et sûrement, les risques aussi ».
Pour le comité de pilotage, la pandémie de Covid-19 fait certes l’actualité, mais elle n’est pas la seule préoccupation. « En plus du terrorisme, plusieurs pays du continent doivent organiser des élections à différentes échelles. En effet, les élections ont toujours été des facteurs d’accroissement des conditions de fragilité sur le continent, surtout pour la liberté de presse. Si l’on y ajoute le terrorisme, nous devons donc nous préparer à faire face à des moments difficiles », a soutenu le comité.
«En cette année 2020, les enjeux sont donc nombreux pour les journalistes, et sûrement les risques aussi. Ils seront à coup sûr au cœur de toutes les pressions. Malgré tout, ils doivent poursuivre leur travail sans complaisance ni parti pris pour telle ou telle chapelle politique », a-t-il poursuivi.
Le CNP-NZ a indiqué que le thème choisi est certes toujours d’actualité, « mais le Covid-19 s’est imposé davantage dans nos agendas ».
« Autant le traitement de l’information électorale et la couverture du terrorisme exigent à la fois une garantie de l’indépendance et une grande rigueur des professionnelles des médias, autant le Covid-19, avec les restrictions qu’il impose, nécessite des mécanismes de protection des journalistes », a expliqué le comité.
C’est ainsi que le CNP-NZ a dû « réduire au minimum les activités commémoratives de cette journée si importante dans l’agenda des médias burkinabè ».
Le Burkina Faso perd 2 places, se classant 38e sur 180 pays avec un score de 23,47 dans le classement mondial de la liberté de la presse, édition 2020, effectué par Reporters sans frontières (RSF). Le pays, qui était classé 36e en 2019, passe à la 38e place en 2020, soit une régression de 2 places.
«C’est le lieu d’interpeller les journalistes et les gouvernants sur les efforts à consentir pour sauvegarder les acquis en matière de liberté de presse », a martelé le CNP-NZ.
En outre, il salue « le courage de tous ces journalistes burkinabè qui s’investissent avec courage d’une part pour faire triompher la vérité à tous les coups en dépit des intimidations, des agressions, des calomnies et autres tentatives de corruption et d’autre part pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ».
«Nous fondons l’espoir que les autorités tireront les conséquences du recul de notre pays dans le classement mondial et prendront des dispositions pour l’amélioration de l’environnement institutionnel, économique et social des médias au Burkina Faso », a conclu le comité de pilotage.
Aly Tinto