lundi 4 novembre 2024

avovid uneUn groupe de 13 avocats burkinabè provenant de divers barreaux a lancé l’initiative « Avocats face au COVID » (Avovid-19) pour un audit juridique de la riposte au coronavirus au Burkina. Ce jeudi 30 avril 2020, des membres de ce Think Tank étaient face aux hommes de médias pour présenter leur rapport déjà rendu public intitulé « Initiative sur la gestion de la pandémie au Burkina Faso ». Il en ressort que le décret présidentiel du 21 mars 2020 instaurant le couvre-feu ne trouve aucun fondement juridique solide dans la législation de crise en vigueur au Burkina Faso et que la plupart des mesures prises sortent du champ d'application de l'état d'alerte sanitaire tel que prévu par le Code de santé publique.

Selon ces hommes de droit, la panique et la psychose liées à la lutte contre le coronavirus ont eu pour conséquence la prise de mesures, le plus souvent de manière hâtive et sans une analyse approfondie de toutes les implications juridiques. Nul besoin de rappeler que le Burkina Faso est un Etat de droit.

C’est pourquoi l’initiative « Avocats face au COVID » (AVOVID-19) est née. Sa mission est de mener des réflexions durant tout le temps de la crise et même après afin de proposer des idées, moyens, stratégies et actions pour faciliter la prise de décisions sur le plan strict du droit.

Dans son premier rapport, qui a consisté en un audit juridique de la gestion de la crise, 10 axes stratégiques ont été préalablement identifiés au regard des mesures prises par les pouvoirs publics. Ces axes stratégiques ont été regroupés en 4 principales rubriques qui sont : la gestion juridique de la crise, la gestion socio-économique de la crise, les répercussions politiques et intentionnelles ainsi que les questions spéciales et diverses.

avovid 2En ce qui concerne la gestion juridique de la crise, les avocats ont fait savoir que les différents actes juridiques ainsi que les mesures prises par les pouvoirs publics souffrent d'un véritable problème de fondement juridique.

« A titre d'exemple, le décret présidentiel du 21 mars 2020 instaurant le couvre-feu ne trouve aucun fondement juridique solide dans la législation de crise en vigueur au Burkina Faso. La plupart des mesures prises sortent du champ d'application de l'état d'alerte sanitaire tel que prévu par le Code de santé publique. La loi de 2019 portant règlement de l'état d'urgence et de l'état de siège ne constitue pas une base juridique suffisante pour la gestion de la pandémie…Il est nécessaire d’avoir une loi d’urgence qui tienne compte de toutes les situations de crise et fixe les compétences et pouvoirs des différentes autorités », ont-ils recommandé.

 « La loi 2019 sur l’état d’urgence concerne les situations de terrorisme. Elle est uniquement en rapport avec le terrorisme. Il fallait la modifier et étendre son champ d’application », a poursuivi Antoine Kaboré, principal animateur de la conférence.

Sur le plan du fonctionnement des services publics et des activités des entreprises, « le constat est que le principe de continuité du service public a été mis à rude épreuve à tous les niveaux. Des recommandations ont été faites à ce niveau en vue d’assurer la continuité du service public dans l’administration publique, de la justice et des entreprises ».

« Dans le rapport, nous avons présenté des options ainsi que les avantages et les inconvénients de chaque hypothèse sur les répercussions politiques et institutionnelles de la pandémie. Il appartient aux décideurs de tenir compte de toutes les considérations du moment pour pouvoir prendre l’option qui semble être la meilleure. La première hypothèse consiste en un réaménagement du calendrier électoral, non pas pour reporter les élections mais pour peut-être les tenir à bonne date mais en réaménageant le calendrier d’un mois ou deux de deux mois ce qui vous nous amener à la fin de l’année 2020 ou au plus tard en début 2021. En ce qui concerne la seconde hypothèse, qui consiste à reporter les élections d’une année, l’avantage est de tenir compte des contraintes au niveau sanitaire. Par contre d’un point de vue strictement juridique, cette hypothèse pose problème. En ce qui concerne spécifiquement le statut du président du Faso, il n’y a aucune règle constitutionnelle qui autorise la prorogation de son mandat pour des raisons liées à une situation de crise comme celle sanitaire. Ainsi, nous proposons que soit saisi d’ores et déjà le Conseil constitutionnel, si cette hypothèse doit se réaliser, pour avoir son avis sur la situation », a conclu M. Kaboré.

Aly Tinto

jnnePendant le jeûne du Ramadan, des valeurs comme le pardon et le partage sont prônées. Durant cette période, les couples se doivent soutien mutuel pour un bon déroulement du jeûne. Comment les couples biconfessionnels, en l’occurrence islamo-chrétiens, vivent-ils ce moment ? Comment se passe la cohabitation ? La famille Tarpilga a bien voulu partager avec nous son expérience.

La majorité des couples islamo-chrétiens vivent le jeûne musulman comme les couples dont les conjoints sont de même religion. Ils se soutiennent de façon mutuelle pendant cette période de privation. Le couple Tarpilga, islamo-chrétien et domicilié au quartier Karpala, est à sa troisième année de mariage. Dans ledit couple, l’époux est catholique et l’épouse musulmane. Selon Monsieur et Madame Tarpilga, même s’ils sont de confessions distinctes, c’est la compréhension qui prime dans leur relation. M. Tarpilga assiste son épouse en faisant le jeûne avec elle le premier jour du jeûne du Ramadan. « Je la réveille tous les matins à 3h du matin pour qu’elle puisse se préparer à son jeûne. Aussi, je fais tout mon possible pour être avec elle à la maison à l’heure de la rupture », précise-t-il. M Tarpilga accompagnait son épouse les années passées à la mosquée pour les prières du soir, pour la Nuit du destin et à l’occasion de la grande prière de la fête du Ramadan. « Si la nuit du destin coïncide avec un week-end, je veille avec mon épouse à la mosquée et nous rentrons ensemble à la maison au petit matin », affirme-t-il. Il jeûne aussi avec son épouse au dernier jour en guise de soutien comme le recommande sa religion. Chaque année, Dame Tarpilga, en bonne épouse, demande la permission à son mari pour faire le jeûne. jnne 2Permission que lui accorde toujours volontiers ce dernier. Mme Tarpilga, avant d’aller au service, prépare le repas de midi à son homme. Et le soir à son retour vers 17h, elle cuisine le repas du soir pour rompre avec son mari. « Je rends grâce au Tout-Puissant de m’avoir donné un mari compréhensif. Il me soutient beaucoup en cette période de jeûne du Ramadan ». Tout comme le mari accompagne son épouse durant cette période, Mme accompagne soutient son époux durant son carême. Vraisemblablement, l’harmonie règne dans ce couple biconfessionnel d’autant plus que les deux conjoints ont établi leur union sur de solides bases comme le pardon et la confiance. Si on se fie à la vie de ce couple, on peut dire que l’union mixte est bien possible.

Elza Nongana (Stagiaire)

mee uneLa plateforme « Diagnose Me » a été retenue parmi 64 candidatures dans le cadre du projet Innov_Challenge Covid 19, lancé le 4 avril 2020 par le ministère du Développement de l’économie numérique et des Postes. De quoi s’agit-il exactement ? En quoi contribuera-t-elle à lutter contre le COVID-19 ? Roland Tougma, du groupe Winner, initiateur du projet, nous en dit plus.

Radars Info Burkina s’est intéressé à la première plateforme qui a obtenu la plus forte moyenne : il s’agit de « DiagnoseMe » du groupe Winner. Selon Roland Tougma, cette plateforme permet la détection des cas suspects par une lecture automatique de la température du corps. C’est une solution de riposte « made in Burkina Faso ». D’après lui, la première étape consiste à détecter automatiquement la température du corps en fixant des caméras infrarouges dans les places publiques, lesquelles captent les températures et les affichent sur une console (ordinateur, smartphone…) que la coordination peut voir. Les températures anormales sont récupérées sur la plateforme sur un modèle stimulé à base d’intelligence artificielle, et les données reçues. « C’est là qu’intervient le centre de coordination qui a une interface, donc suit les personnes potentiellement suspectes », a-t-il indiqué. La contribution de cette plateforme à la lutte contre la pandémie de Covid-19 est sans équivoque, assure M. Tougma. En effet, avec cet outil, les agents sont en sécurité parce que les températures ne sont plus prises de personne à personne, une caméra étant prévue à cet effet. « En plus de cela, grâce à ce dispositif, la ligne d’appel sera moins saturée », a-t-il soutenu. mee 2Il y a aussi la lecture de la température. A l’en croire, les caméras seront disposées de sorte que la température lue soit vraiment la température du corps de la personne. Roland Tougma précise que ce dispositif est accessible et disponible pour tous. La plateforme tient compte du contexte qui est le nôtre actuellement, assure-t-il.

Faut-il le rappeler, l’information relative au Covid-19 au Burkina Faso a fait l’objet de nombreuses initiatives, et de nombreuses solutions digitales innovantes ont été proposées à ce sujet. Mais le manque de coordination avec les institutions officielles qui ont pour missions de collecter, traiter, analyser et partager les informations de manière cohérente à l’échelle du pays rend ces efforts vains. C’est pourquoi le ministère du Développement de l’économie numérique et des Postes, avec l’accompagnement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a lancé le projet Innov_Challenge Covid 19, le 4 avril 2020. Après examen d’un jury, 4 lauréats ont été retenus. Ils ont reçu chacun un chèque d’une valeur de 10 000 dollars le jeudi 23 avril 2020 à Ouagadougou.

 Obissa

sha uneLe Burkina Faso enregistre depuis le mois de mars des cas de contamination à la maladie à coronavirus. La gestion de la crise sanitaire née de la pandémie divise bien souvent l’opinion publique. Comment le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) apprécie-t-il la gestion de cette crise et les mesures prises par le gouvernement pour venir à bout de la maladie ? C’est ce que nous avons voulu savoir en tendant notre micro à Pissyamba Ouédraogo, secrétaire général du syndicat. 

RB : Quelle appréciation faites-vous de la gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus ?

PO : La gestion est plutôt politicienne et la riposte sur le terrain ne porte pas les fruits attendus parce que l’on ne prend pas en compte les véritables démarches que requiert la gestion d’une épidémie. En effet, lorsqu’éclate une épidémie, il faut d’abord préparer les formations sanitaires ainsi que le personnel, réunir les équipements minimums et concevoir les messages pour le public. De plus, en cas d’épidémie, la préparation des agents techniques ne suffit pas. Si vous êtes bien préparé et que la population ne connaît pas les mesures pour empêcher la transmission ou ne les observe pas, les formations sanitaires seules avec les agents ne peuvent rien. La riposte comprend donc normalement deux volets : préparer les formations sanitaires à prendre en charge les cas avérés et préparer des messages destinés au public afin de donner la conduite à tenir pour rompre la chaîne de transmission communautaire. Mais ici, vous avez vu qu’on a préféré procéder à des réquisitions. Comment voulez-vous, dans un contexte de pandémie, sélectionner quelques agents et quelques formations sanitaires pour vous en occuper ? On doit normalement préparer toutes les infrastructures sur toute l’étendue du pays pour faire face à la situation. Ce n’est que récemment que l’on a commencé la formation des agents. Même les gouverneurs qui ont été récemment reçus par le Premier ministre, on aurait dû commencer par là depuis le 09 mars. Dire aux maires, aux hauts-commissaires, aux chefs de villages qu’il y a une épidémie, donc voilà ce qu’il faut faire. On se demande si nos autorités ont de la vision et si elles ont la volonté de combattre l’épidémie, d’autant plus qu’on ne manque pas de techniciens. Alors pourquoi le gouvernement prend de telles décisions ? C’est parce que les choses sont gérées à sa guise. Moi, je pense que cette façon de faire vise aussi à bénéficier des financements en disant qu’on a des malades. Et on adopte un plan, avec un déficit de plusieurs milliards, ce sont des appels de fonds.

sha 2RB : Trouvez-vous le plan de riposte adapté ?

PO : Lorsque vous prenez le document du plan de riposte et que vous le parcourez, théoriquement vous n’y trouverez rien. Or, ce qui intéresse les populations, ce n’est pas ce qu’on a écrit mais plutôt ce qu’on fait. C’est donc la mise en œuvre, à mon avis, qui intéresse les populations. Mais sur le terrain, nous constatons que les mesures minimales qui devraient être prises le sont toujours après des critiques des populations. C’est révélateur d’un manque de logique terrible dans les mesures qu’on prend. Donc à mon avis, le pouvoir n’a pas eu pour souci premier de limiter la propagation du virus. Il prend des mesures qui ont été prises ailleurs juste par mimétisme : on ferme les marchés, après l’on se rend compte qu’il faut des mesures d’accompagnement, ensuite on ouvre le grand marché et après on se rend compte de la nécessité de la mesure de généralisation du port du masque. Or, l’ouverture du marché s’est faite avant l’institution du port obligatoire du masque. C’est illogique lorsque vous regardez de plus près.

RB : Depuis le 27 avril, le port du masque est obligatoire. Comment appréciez-vous cette mesure du gouvernement ?

PO : Elle est à la limite théorique parce que si les autorités ont décidé de rendre le port du masque obligatoire, cela veut dire que ce sont elles qui doivent doter les citoyens de masques. Malheureusement, tel n’est pas le cas ; on n’a appelé personne dans aucun quartier pour lui donner gratuitement un masque. C’est donc, vraisemblablement, aux citoyens qu’il revient d’acheter eux-mêmes leur masque, alors qu’on sait tous que le COVID a asséché les maigres ressources des populations. Procéder ainsi, c’est donc condamner ceux qui ne peuvent pas acheter de masque, qui sont d’ailleurs les plus nombreux, à contracter la maladie. D’ailleurs si vous faites un tour en ville, vous constaterez que beaucoup de citoyens ne tiennent pas compte de la mesure. Et lorsque nos dirigeants parlent de confection locale, je voudrais juste rappeler que ce sont les mêmes acteurs politiques qui ont liquidé Faso Fani. Autrement, on n’en serait pas réduit à confectionner de façon artisanale ces masques ; cela devait être fait de façon industrielle. Et forcément, l’offre ne peut les millions d’utilisateurs.

RB : Le gouvernement a annoncé la reprise des activités pédagogiques pour le 11 mai. Pensez-vous réellement que les mesures annoncées seront efficaces pour éviter la contamination des élèves et des enseignants ?

PO : Sur le plan sanitaire, je pense que si on veut éviter la contamination communautaire, il faut éviter les contacts de grands groupes. Or si on rassemble les élèves et les enseignants, forcément ils constituent de grands groupes. Quelle garantie avons-nous que tous les comportements empêcheront la contamination ? De plus, entre la santé des populations et le fait de vouloir sauver l’année scolaire, qu’est-ce qu’on choisit ? Sauver la santé des gens ou l’année scolaire avec une possibilité de risques graves de décès ? Nous ne comprenons pas, c’est vrai que là aussi, on fait juste comme la
France. Sinon nos collègues des syndicats de l’éducation ont expliqué aux gouvernements que personne n’était contre le fait que l’on rouvre les écoles et qu’on instruise les gens. Mais il faut vivre d’abord pour bénéficier d’une éducation. En tout cas la position du gouvernement, on ne la comprend pas.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo  

nez uneAu Burkina Faso, dans le cadre de la lutte contre la propagation du COVID-19, le port du masque est obligatoire, depuis le 27 avril 2020, sur toute l'étendue du territoire national. Des gens qui disent être allergiques au masque ne le portent pas. Radars Info Burkina, dans le but d'avoir des explications en la matière, a contacté le Professeur Georges Ouédraogo, pneumologue.

« Il est vrai que des personnes sont allergiques à certains masques. Il convient de distinguer allergie et irritation. Les personnes ayant une atopie sont susceptibles d’exprimer une allergie qui est le plus souvent due à des allergènes comme les additifs du caoutchouc  et d’autres composés du masque comme les dithiocarbamates. L’irritation survient lors du port prolongé. Il faut préciser  que ces allergies sont plus décrites chez les agents de santé et d’autres professions que dans la population générale. Mais souvent dans la population générale, il y a une certaine subjectivité :’’la peur de mal respirer’’ qui freine l’acceptation du port du masque. Le port de masques périmés peut aussi provoquer une allergie », a expliqué le pneumologue.

nez 2En guise de conseils, le Pr Ouédraogo invite les gens à surmonter leur peur et à supporter le port pendant une certaine durée ainsi qu’à apprendre à bien ajuster le masque et à « adapter»   sa respiration et son expression orale.

« Les personnes vraiment allergiques doivent identifier le type de masque qu'elles peuvent porter sans réaction allergique puisqu’elles ne sont pas allergiques à tous les masques. Elles doivent consulter un médecin qui saura leur donner des conseils individuels. Il faut adapter ses capacités de résilience pour se protéger et protéger les autres », a conclu le Pr Georges Ouédraogo.

A la date du lundi 27 avril 2020, le Burkina Faso enregistrait 635 cas confirmés de malades du Covid-19,  469 guérisons et 42 décès.

Aly Tinto

riod uneLe mois du jeûne musulman, débuté le vendredi 27 avril, tombe cette année sur une période où sévit la pandémie de coronavirus. Cette situation, c’est le moins qu’on puisse dire, perturbe le déroulement du ramadan. Beaucoup de fidèles musulmans sont mécontents parce qu’ils ne peuvent pas avoir accès aux mosquées pour les séances de prière. Quels sont les interdits, les consignes et les recommandations pour les fidèles musulmans dans ce contexte de coronavirus ? El hadj Mahamoudou Korogo, chargé de communication du bureau exécutif de la communauté musulmane et directeur de la radio Al-FADJR, nous donne des réponses dans cet article.

Les fidèles musulmans du monde entier et en particulier ceux du Burina Faso vivent leur mois de jeûne cette année dans des conditions particulières. La raison ? Ils ne peuvent plus se regrouper pour rompre leur jeûne, ni se rassembler dans les mosquées pour prier, contexte sanitaire oblige. Selon El Hadj Mahamoudou Korogo, chargé de communication du bureau exécutif de la communauté musulmane et directeur de la radio Al-FADJR, à chaque période de jeûne du ramadan, les prières du soir se font généralement à la mosquée. riode 2« Pour la prière de 19h, les fidèles musulmans se retrouvaient à la mosquée les années passées mais cette année, la donne a changé », fait-il remarquer.

La santé est une priorité. C’est pourquoi les fidèles musulmans essaient tant bien que mal de respecter les consignes d’hygiène et les mesures prises par le gouvernement. El Hadj Korogo ajoute qu’il y a quatre ou cinq vendredis où il n’y a pas eu de prière mais que cela ne constitue pas un péché. « Le premier jour du mois de jeûne a coïncidé avec un vendredi, mais il n’y a pas eu de prière», a-t-il dit. Rien n’a changé, le programme du jeûne reste le même et les fidèles sont invités à rester chez eux pour les prières du soir. Dans les familles qui ont des personnes qui savent guider les prières, elles peuvent prier en famille. Les fidèles musulmans doivent obligatoirement effectuer les quatre prières de la journée mais la prière du soir est facultative au regard de la situation. Le mois de jeûne du ramadan est un mois rempli de valeurs. « C’est une période de sanctification, de partage où il faut se rapprocher du Tout-Puissant. Tout le corps jeûne durant cette période : les yeux, la bouche, les oreilles, les mains et les pieds », dit-il. C’est un mois de pardon durant lequel il faut chercher les bénédictions de nos proches et où chaque individu doit abandonner ses mauvaises habitudes au profit d’un bon comportement. Les personnes malades, les femmes en règles et les voyageurs sont autorisés à rompre le jeûne à condition de rattraper ces jours après le mois de ramadan. Les femmes enceintes et les femmes qui allaitent sont libres de jeûner ou pas mais pour le reste des fidèles musulmans, jeûner est un devoir. Les fidèles musulmans sont invités à multiplier les efforts pour le respect des mesures et à multiplier le temps de prière pour l’éradication de la pandémie de coronavirus.

Elza Nongana (Stagiaire)

rmd uneLe vendredi 24 avril 2020, les fidèles musulmans ont entamé le jeûne du ramadan dans un contexte sanitaire mondial marqué par la pandémie de coronavirus. Ces trente jours de jeûne, a dit l’imam du Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI), Ismaël Tiendrébéogo, sont un moment d’évaluation spirituelle et de partage avec son prochain. Il se prononce, dans les lignes qui suivent, sur les conditions à réunir pour réussir son jeûne en ces temps de COVID-19.

De façon générale, le musulman, pour réussir son jeûne, en plus de s’abstenir de boire et de manger, doit s’interdire des propos mensongers et calomnieux, d’après l’imam Ismaël Tiendrébéogo du Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) car, a-t-il expliqué, Allah n’a nul besoin que le fidèle se prive de sa nourriture et de sa boisson. C’est dire qu’au-delà des tentations physiques, il y a une abstinence dans les organes de sens qui doit caractériser le jeûneur. « Le jeûne le plus voulu de Dieu, c’est le jeune d’élite. C’est celui qui, en plus de l’abstention et de l’éducation des sens, va orienter toute l’énergie du jeûneur vers la recherche de l’agrément divin et ce, à travers le culte et tout bien que l’on fait », a-t-il expliqué.

rmd 2Cette année, le jeûne musulman s’effectue dans un contexte difficile caractérisé par une crise sanitaire sans précédent. Selon l’imam, toutes les fois où un regroupement de musulmans sera susceptible d’entraîner une propagation du virus et d’exposer des personnes à la maladie, l’islam recommande de faire attention. Le jeûne doit se faire dans des conditions de préservation de la vie humaine parce que, à l’en croire, le principe général de l’islam est que la nécessité lève l’interdit. Chaque fois qu’il y a nécessité de préserver sa vie et celle d’autrui, l’interdit ou le devoir religieux est suspendu. Du reste, l’imam Tiendrébéogo ne manque pas de donner des conseils aux fidèles musulmans pour réussir leur jeûne malgré les difficiles conditions. « Dans toute situation, il y a une sagesse derrière. Ce contexte particulier va faire le tri des musulmans suivistes et de ceux excellents », a-t-il relevé. Il invite ses coreligionnaires à être jaloux de leur relation avec Dieu au point que quelles que soit les conditions dans lesquelles ils s’adresseront à Lui, ils ne marchandent pas leur proximité. En plus, il les appelle à ne pas être des suivistes. En effet, pour lui cette situation est un test pour la foi, pour le degré d’attachement divin. « A la sortie de cette crise sanitaire, chacun de nous pourra se poser les bonnes questions sur son rapport à Dieu », a ajouté l’imam du Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) pour clore son propos.

Obissa

water uneD’habitude au mois d’avril, la demande en eau de boisson est tellement forte que les usines d’ensachage d’eau se frottent les mains. Mais cette année, la donne a changé en raison de la pandémie de coronavirus. Comment ces unités d’ensachage s’adaptent-elles à cette situation peu reluisante ? Quelles précautions prennent-elles pour endiguer la propagation du virus à couronne ? Eléments de réponse.

Les activités des usines d’embouteillage et d’ensachage d’eau tournent au ralenti depuis la prise des mesures restrictives pour empêcher la propagation du coronavirus. Pour la plupart, la demande a considérablement baissé. Selon Jean-Marie Bakieka, gestionnaire de l’usine Eau Gloria, c’est principalement dans les établissements d’enseignement et dans les marchés qu’ils écoulent leur marchandise. « Avec la fermeture des écoles et des marchés, la commande des packs d’eau a diminué. De plus, ceux qui prenaient auparavant des packs d’une valeur de 50 000 francs CFA, par exemple, n’en prennent maintenant que la moitié », affirme-t-il. De plus, le fonctionnement de cette petite unité industrielle a changé à cause du contexte sanitaire. water 2Par exemple, tous ses employés sont tenus de porter un masque de protection lorsqu’ils arrivent, pendant de même qu’après le travail. Un lave-mains est mis à leur disposition à l’entrée. Les employés portent des chaussures désinfectées, des chapeaux ou des foulards avant d’entrer en contact avec les machines et les sachets d’eau. « Nous avons acheté des masques de protection à nos livreurs et ils sont tenus de les porter lors des livraisons », précise par ailleurs M. Bakieka.

Bien avant l’apparition des premiers cas de coronavirus au Burkina, le personnel de cette unité portait des bavettes à usage unique. Actuellement, l’usine a doté ses agents de bavettes durables. Les effectifs n’ont pas été réduits à Eau Gloria, c’est plutôt la programmation des jours de travail qui a été réaménagée. « Nous avons reprogrammé le personnel de manière à permettre à chaque employé de travailler et d’être rémunéré à la fin du mois. Les machines sont disposées à des distances d’au moins un mètre les unes des autres et, dans le but de respecter les mesures barrières. Avant, c’était une machine pour deux femmes mais actuellement, c’est une machine pour une femme».

A Eau Gloria, c’est le même constat : lavage des mains obligatoire, port de masque de protection, respect d’une distance d’au moins un mètre entre les agents, telles sont les dispositions prises.

Eau d’ébène aussi affirme que les affaires ne sont plus au rendez-vous alors qu’en temps normal, le mois d’avril est le mois où l’usine génère le plus de recettes. Si certaines entreprises ont déjà fait des dons dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, d’autres sont sur le point de le faire.


Elza Nongana (Stagiaire)

pal uneLe paludisme constitue au Burkina Faso un problème majeur de santé publique. En 2018, les formations sanitaires ont dénombré 11 970 321 cas de paludisme simple avec 4294 décès. Cette maladie est la première cause de consultation, d’hospitalisation et de mortalité dans les formations sanitaires. Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes y paient chaque année le plus lourd tribut. Selon l’Enquête sur les indicateurs du paludisme au Burkina Faso (EIPBF 2014), la prévalence parasitaire chez les enfants de moins de 5 ans est de 46%.

Les stratégies de lutte contre le paludisme au Burkina Faso  sont mises en œuvre par le ministère de la Santé à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Selon le ministère de la Santé, le Burkina Faso a enregistré une baisse progressive de la mortalité liée au paludisme ces dernières années. Celle-ci est passée de 28 pour cent mille habitants en 2015 à 20 pour cent mille habitants en 2018.

Le ministère de la Santé, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, multiplie les stratégies de lutte afin de bouter le paludisme hors du pays. Parmi les stratégies de lutte on peut citer la prévention du paludisme chez la femme enceinte par le traitement préventif intermittent (TPI) et la lutte antivectorielle par la promotion de l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides. pal 2Pour assurer une couverture universelle des ménages en moustiquaire imprégnée d’insecticides à longue durée d’action (MILDA), le pays réalise depuis 2010 une campagne de distribution gratuite des MILDA tous les trois ans. Chacune des trois premières campagnes a permis d’atteindre une couverture administrative des ménages de plus de 95%. Il y a également la Pulvérisation intra domiciliaire (PID), la Lutte anti-larvaire (LAL), la promotion de l’assainissement du cadre de vie et la gestion de la résistance aux insecticides.

Ensuite, on note la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) chez les enfants de 3-59 mois. Elle consiste à prévenir le paludisme par  l’administration de médicaments aux enfants de 3 mois à 5 ans pendant la période de haute transmission (juillet à octobre). Débutée en 2014 dans 7 districts sanitaires, la CPS couvre à ce jour 70 districts sanitaires sur l’ensemble du territoire national. Cette intervention permet de prévenir environ 75% des cas de paludisme chez les enfants de 3 à 59 mois durant cette période.

Selon le ministère de la Santé, toutes ces stratégies, non exhaustives, ont permis de réduire la létalité du paludisme de 1,2% en 2015 à 0,8% en 2018, et la prévalence parasitaire de 47,7% en 2014 à 16,9% en 2017.

Le Burkina Faso dispose d'un Centre national de recherche et de formation sur le paludisme (CNRFP) qui est spécialisé dans la recherche scientifique et la formation sur cette pathologie.

Provoqué par des parasites transmis par les piqûres de moustique, le paludisme cause d'abord une forte fièvre, des maux de tête et des courbatures, puis peut évoluer vers une anémie sévère, une détresse respiratoire et atteindre les organes ou le cerveau s'il n'est pas rapidement traité.

Aly Tinto

               

jag uneEn plus d’être humoriste, il est aussi « le vagabond de l’assainissement ». En dix ans, il compte rendre le pays des hommes intègres propre. Il vise à cet effet 25 millions de poubelles et 10 millions de lave-mains. Pour y parvenir,  il a initié le concept «  Un spectacle une ville propre ». Séverin W. Yaméogo, confiant, prédit que demain sera meilleur.

« Un spectacle une ville propre », c’est l’objectif de l’artiste humoriste W. Sévérin Yaméogo, plus connu sous le pseudonyme de « La Jaguar ». Démarré en 2019, ce projet consiste à faire des spectacles dans les universités, les institutions privées et publiques…et à tous les niveaux de la société où il est susceptible parler d’hygiène et d’assainissement, garnies de don de poubelles et lave-mains gracieusement a expliqué l’humoriste, le vagabond de l’assainissement. Dans cette optique, l’artiste confesse qu’il a dû mettre un trait sur ses droits d’auteur pendant 2 ans au Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA). C’est grâce à ce fonds, a-t-il dit, qu’il a pu démarrer. C’est pourquoi M. Yaméogo dit ceci à ses jeunes frères : « Avant d’entamer un projet, il faut t’assurer d’avoir un minimum ». Car de par son expérience, le concepteur du projet dit qu’on ne peut pas démarrer un projet sans un petit fonds. « Il faut commencer avec ses propres économies, avec le sérieux que tu y mets, les gens vont te soutenir », a-t-il renchéri. jag 2De 2019 à 2020, l’artiste confie avoir injecté près de 11 millions de francs CFA dans son projet. Avec son équipe d’environ 25 personnes, en majorité des étudiants, ils ont réussi à manufacturer 450 poubelles et 150 lave-mains qu’ils ont partagés dans 15 universités, 5 institutions étatiques, plus de 40 pharmacies de la place, 12 restaurants et 12 CSPS, sans oublier les ménages.

Désormais surnommé « le vagabond de l’assainissement », l’artiste humoriste a créé une brigade verte qu’il envisage d’installer dans tout le pays. Quelle audace ! dira-t-on. Mais le concepteur y croit dur comme fer. Il veut créer une chaîne avec le recyclage par la suite des déchets ramassés par sa brigade et les transformer dans des usines qu’il compte mettre en place. Le planning doit s’étaler sur 10 ans et à terme, devra coûter environ 17 milliards de francs CFA. D’après l’artiste humoriste, pour rendre le Burkina Faso propre, il faut 25 millions de poubelles et 10 millions de lave-mains. Le but de cette conception est d’amener les jeunes à réfléchir autrement et à montrer aux yeux du monde que les jeunes burkinabè sont entreprenants.

Malgré la pandémie, les activités de La jaguar se sont accrues et la sensibilisation à l’hygiène des mains et à l’assainissement s’enchaîne. Pour lui, le coronavirus nous rappelle que nous devons investir dans le local. « Quand la crise a commencé, si les frontières n’étaient pas fermées je suis sûr que d’aucuns seraient allés à l’étranger pour se soigner », a-t-il indiqué. Il pense que les autorités devraient en tirer leçon. Le « vagabond de l’assainissement » lance un appel à tous ceux qui peuvent les accompagner financièrement ou donner des conseils à le faire. « Les jeunes, battez-vous et arrêtez de dire que vous avez un master en ceci ou en cela. L’école nous ouvre l’esprit mais c’est notre savoir-faire qui nous fera réussir. Demain sera meilleur », a-t-il terminé.

Obissa

  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes