mardi 3 décembre 2024

cnzo uneLe 3 mai est célébrée la Journée mondiale de la liberté de la presse. L’édition 2020 se déroule dans un contexte de pandémie de coronavirus. L’Organisation des Nations unies a placé la commémoration 2020 sous le thème : « Le journalisme sans crainte ni complaisance ». Au Burkina Faso, le thème choisi par le comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) est : « Médias, élections et insécurité : faire du journalisme sans crainte, ni complaisance ! » Cela, d’autant plus que le pays doit tenir en novembre prochain des élections présidentielle et législatives couplées. Ainsi selon le CNP-NZ, « en cette année 2020, les enjeux sont nombreux pour les journalistes, et sûrement, les risques aussi ».

Pour le comité de pilotage, la pandémie de Covid-19 fait certes l’actualité, mais elle n’est pas la seule préoccupation. « En plus du terrorisme, plusieurs pays du continent doivent organiser des élections à différentes échelles. En effet, les élections ont toujours été des facteurs d’accroissement des conditions de fragilité sur le continent, surtout pour la liberté de presse. Si l’on y ajoute le terrorisme, nous devons donc nous préparer à faire face à des moments difficiles », a soutenu le comité.

cnzo 2«En cette année 2020, les enjeux sont donc nombreux pour les journalistes, et sûrement les risques aussi. Ils seront à coup sûr au cœur de toutes les pressions. Malgré tout, ils doivent poursuivre leur travail sans complaisance ni parti pris pour telle ou telle chapelle politique », a-t-il poursuivi.

Le CNP-NZ a indiqué que le thème choisi est certes toujours d’actualité, « mais le Covid-19 s’est imposé davantage dans nos agendas ».

« Autant le traitement de l’information électorale et la couverture du terrorisme exigent à la fois une garantie de l’indépendance et une grande rigueur des professionnelles des médias, autant le Covid-19, avec les restrictions qu’il impose, nécessite des mécanismes de protection des journalistes », a expliqué le comité.

C’est ainsi que le CNP-NZ a dû « réduire au minimum les activités commémoratives de cette journée si importante dans l’agenda des médias burkinabè ».

Le Burkina Faso perd 2 places, se classant 38e sur 180 pays avec un score de 23,47 dans le classement mondial de la liberté de la presse, édition 2020, effectué par Reporters sans frontières (RSF). Le pays, qui était classé 36e en 2019, passe à la 38e place en 2020, soit une régression de 2 places.

«C’est le lieu d’interpeller les journalistes et les gouvernants sur les efforts à consentir pour sauvegarder les acquis en matière de liberté de presse », a martelé le CNP-NZ.

En outre, il salue « le courage de tous ces journalistes burkinabè qui s’investissent avec courage d’une part pour faire triompher la vérité à tous les coups en dépit des intimidations, des agressions, des calomnies et autres tentatives de corruption et d’autre part pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ».

«Nous fondons l’espoir que les autorités tireront les conséquences du recul de notre pays dans le classement mondial et prendront des dispositions pour l’amélioration de l’environnement institutionnel, économique et social des médias au Burkina Faso », a conclu le comité de pilotage.

Aly Tinto

dte uneLe mois du jeûne représente pour les fidèles musulmans un temps de prière, de pénitence et de charité et une occasion pour eux de se rapprocher d'Allah. 30 jours durant, ils se privent de manger et de boire, du lever au coucher du soleil, a la recherche de biens spirituels. Pour profiter des retombées de ce jeûne, aussi bien sur le plan spirituel que sur celui physique, il est important de savoir quoi manger avant de jeûner et comment composer son menu de rupture du jeûne.

Pour bien vivre le mois de jeûne, il est important d'adopter une alimentation saine et équilibrée. En cette période de chaleur, il ne faut pas négliger l'eau qui se révèle être un allié de choix si on veut éviter la déshydratation. Yasmine Zerbo, diététicienne, recommande de boire un verre d’eau le matin au réveil avant la nourriture de l’aube et de boire 30 mn après le repas la quantité qui vous convient pour pouvoir tenir toute la journée. En outre, boire un verre d’eau avant la rupture du jeûne permet de lubrifier l’estomac avant de manger et de boire 30 mn après le repas la quantité voulue. En ce qui concerne les menus, elle conseille aux jeûneurs de ne pas mélanger les aliments afin de ne pas souffrir d’inconfort intestinal, de reflux et de ballonnements, tout en privilégiant les fruits et légumes. Le petit déjeuner doit être  riche et consistant, source d’énergie pour toute la journée tandis que le repas du soir doit être léger afin de faciliter la digestion et le sommeil du jeûneur. Il faut éviter de se gaver pendant la rupture, sinon on peut provoquer des douleurs intestinales, des reflux gastriques, des ballonnements et des vomissements. Rompez toujours votre jeûne avec 3 dattes ou un verre de jus de fruit de naturel pour que la glycémie revienne à la normale, 2-3 dattes équivalent à une portion de fruit. Pensez également à fractionner le repas de rupture du jeûne en deux parties pour éviter de surcharger l’estomac. Baissez votre consommation de sucre, de sel et de gras, pratiquez une activité physique au quotidien », ajoute-t-elle.

 Le repas de l'aube, la diététicienne recommande de le composer d'une boisson chaude (thé, café, lait), d'aliments protéiques (viande, poisson, œufs, produits laitiers, fromage), de fruits, de produits céréaliers (pain, riz, pâtes, couscous, bouillies, etc.) sans oublier de boire suffisamment d’eau pour ne pas être déshydraté  pendant la journée. Quant au repas du soir pour la rupture, il doit être équilibré  et plus léger que celui du matin. Il peut être composé de 3 dattes ou d’un verre d’eau ou encore d’un verre de jus de fruit naturel, d'une soupe ou bouillons de légumes qui apportent des sels minéraux et des fibres, d'un aliment protéique ou d'un produit céréalier.

Armelle Ouédraogo

jjob uneC'est dans un contexte de pandémie du coronavirus que les travailleurs du Burkina Faso et du reste du monde célèbrent cette année le 1er mai. Compte tenu de cette situation, l'Unité d'action syndicale (UAS) n'a pas voulu organiser une manifestation de grande envergure à l'occasion de cette fête du Travail. Elle s'est contentée de s'adresser à ses militants et aux autorités à travers une déclaration. Pour l'UAS,  les attaques contre les libertés démocratiques et syndicales, marquées au départ par la tentative des autorités d’adopter des lois liberticides, se sont poursuivies et ont même pris un relief particulier en 2020.

 « En cette période de pandémie, il nous plaît de rendre hommage aux personnels de la santé et des autres secteurs d’activité en première ligne qui se dévouent et même se sacrifient pour sauver des vies et fournir des services essentiels aux populations », a introduit la coalition syndicale.

L’UAS a, à la date du 26 mars 2020, rédigé une déclaration dans laquelle elle a fait au gouvernement un ensemble de propositions. « Si nous pouvons nous réjouir de la prise en compte de celle relative à la suspension des factures d’eau et d’électricité, nous observons que bien d’autres propositions sont jusque-là ignorées. 

jjob 2

Il s’agit, en l’occurrence, de la suspension des loyers, de la baisse des prix des produits de première nécessité, de la mise à disposition des tests du Covid-19 et de l’augmentation de la capacité d’accueil des structures sanitaires », a tenu à rappeler l'UAS.

Selon ce mouvement syndical, outre la pandémie et ses effets, la situation nationale reste marquée par une recrudescence des attaques terroristes avec leurs lots de victimes et de déplacements des populations et par la poursuite des attaques contre les libertés démocratiques et syndicales.

jjob 3« Contre les libertés démocratiques et syndicales, marquées au début par la tentative d’adopter des lois liberticides, elles se sont poursuivies et ont pris un relief particulier en 2020 avec l’interdiction et/ou la répression de marches-meetings malgré la contestation des travailleurs, la saisine et l’avis de la commission des experts pour l’application des conventions et recommandations (CEACR) en 2014, le blocage de la révision du Code du travail, livrant les travailleurs du privé pieds et poings liés au patronat, la révision par l’Assemblée nationale du Code pénal  intégrant de nouvelles dispositions visant en fait à museler la presse et la liberté d’expression et les agressions contre les droits des travailleurs comme c’est le cas des mesures prises contre l’Alliance police nationale (APN), en violation non seulement des textes nationaux et internationaux sur la liberté syndicale mais aussi des décisions de justice prononcées par le tribunal administratif et le Conseil d’Etat », a dénoncé l'UAS.

Bien avant que la crise sanitaire liée au coronavirus ne s'installe au Burkina, le mouvement syndical avait engagé un bras de fer avec le gouvernement. « Comme l’an passé, nous réitérons notre appel aux travailleurs du public et du privé à maintenir et à développer l’unité d’action à la base autour des préoccupations communes, qui s’accumulent malheureusement », a dit l'UAS.

Dans son message à l'occasion du 1er mai, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a déclaré : « Je réaffirme l'attachement du gouvernement et sa disponibilité au dialogue avec tous les partenaires sociaux ».

Aly Tinto

 

 

tont uneSelon Wikipédia, la tontine est une association collective d’épargne qui réunit des épargnants pour investir en commun dans un actif financier ou dans un bien dont la propriété revient à une partie seulement des souscripteurs. En français facile, c’est un regroupement de plusieurs personnes qui décident d’épargner ensemble dans l’objectif de réaliser leurs projets. Au Burkina Faso, le système de tontine connaît un succès. Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Comment elle fonctionne ? Des réponses dans cet article.

De plus en plus d’individus préfèrent s’adonner au système de tontine plutôt qu’à celui d’épargne ou de crédit dans les banques et autres institutions financières classiques. Cela, parce que la tontine est accessible à toutes les couches sociales sans distinction de sexe et ne nécessite pas de taux d’intérêt. Des groupes d’amis, des voisins, des collègues peuvent décider de mettre une tontine en place. Ainsi la durée, le nombre de participants et le montant de la cotisation de chaque membre sont décidés par les acteurs. La tontine se fait généralement sur la base de la confiance. Il existe deux types de tontines : la tontine à accumulation et la tontine rotative. Celle la plus répandue au Burkina est la tontine rotative. Là, les participants s’engagent à verser un montant décidé par l’ensemble du groupe, à la fréquence déterminée par ce dernier. A la date de paiement, le total des contributions des membres est reversé à un des participants et c’est ainsi jusqu’à ce que tous les participants aient bénéficié de ces contributions.

Une secrétaire nous confie avoir initié une tontine de 25 000 francs CFA dans son service en vue de terminer la construction de sa maison. « Nous étions 10 et notre cotisation était mensuelle. A la fin du mois, la somme de 250 000 francs CFA était reversée à un des membres et c’était ainsi chaque mois jusqu’à ce que tout le monde reçoive cette somme », affirme-t-elle. Il y a des tontines pour acquérir des motos, du matériel de cuisine ou de construction, des meubles, des voitures, des vêtements, etc., bref un peu de tout. Pour nombre de personnes, la tontine permet de réaliser des projets en un temps record sans crainte de remboursement. Jessica Nimi ne dira pas le contraire, elle qui nous a confié : « J’ai participé à une tontine d’argent dans mon service et j’ai beaucoup apprécié. Les membres payaient dans les délais impartis et avec l’argent obtenu, j’ai pu me lancer dans le commerce ».

Malgré les nombreux avantages que présente le système de tontine, il a aussi de multiples inconvénients. Par exemple après avoir touché leur part, certains refusent de cotiser afin de permettre aux autres participants d’en profiter à leur tour.  Une dame nous raconte : « Un de nos collègues n’a pas été honnête avec nous. Il devait partir du service mais ne nous a rien dit. Au contraire, il a insisté pour être le premier à toucher. Après, il est parti sans crier gare et nous étions en colère et impuissants face à cette situation. » Il faudrait alors faire la tontine à nombre réduit avec des personnes dignes de confiance et qui respectent leurs engagements.

Elza Nongana (Stagiaire)

avovid uneUn groupe de 13 avocats burkinabè provenant de divers barreaux a lancé l’initiative « Avocats face au COVID » (Avovid-19) pour un audit juridique de la riposte au coronavirus au Burkina. Ce jeudi 30 avril 2020, des membres de ce Think Tank étaient face aux hommes de médias pour présenter leur rapport déjà rendu public intitulé « Initiative sur la gestion de la pandémie au Burkina Faso ». Il en ressort que le décret présidentiel du 21 mars 2020 instaurant le couvre-feu ne trouve aucun fondement juridique solide dans la législation de crise en vigueur au Burkina Faso et que la plupart des mesures prises sortent du champ d'application de l'état d'alerte sanitaire tel que prévu par le Code de santé publique.

Selon ces hommes de droit, la panique et la psychose liées à la lutte contre le coronavirus ont eu pour conséquence la prise de mesures, le plus souvent de manière hâtive et sans une analyse approfondie de toutes les implications juridiques. Nul besoin de rappeler que le Burkina Faso est un Etat de droit.

C’est pourquoi l’initiative « Avocats face au COVID » (AVOVID-19) est née. Sa mission est de mener des réflexions durant tout le temps de la crise et même après afin de proposer des idées, moyens, stratégies et actions pour faciliter la prise de décisions sur le plan strict du droit.

Dans son premier rapport, qui a consisté en un audit juridique de la gestion de la crise, 10 axes stratégiques ont été préalablement identifiés au regard des mesures prises par les pouvoirs publics. Ces axes stratégiques ont été regroupés en 4 principales rubriques qui sont : la gestion juridique de la crise, la gestion socio-économique de la crise, les répercussions politiques et intentionnelles ainsi que les questions spéciales et diverses.

avovid 2En ce qui concerne la gestion juridique de la crise, les avocats ont fait savoir que les différents actes juridiques ainsi que les mesures prises par les pouvoirs publics souffrent d'un véritable problème de fondement juridique.

« A titre d'exemple, le décret présidentiel du 21 mars 2020 instaurant le couvre-feu ne trouve aucun fondement juridique solide dans la législation de crise en vigueur au Burkina Faso. La plupart des mesures prises sortent du champ d'application de l'état d'alerte sanitaire tel que prévu par le Code de santé publique. La loi de 2019 portant règlement de l'état d'urgence et de l'état de siège ne constitue pas une base juridique suffisante pour la gestion de la pandémie…Il est nécessaire d’avoir une loi d’urgence qui tienne compte de toutes les situations de crise et fixe les compétences et pouvoirs des différentes autorités », ont-ils recommandé.

 « La loi 2019 sur l’état d’urgence concerne les situations de terrorisme. Elle est uniquement en rapport avec le terrorisme. Il fallait la modifier et étendre son champ d’application », a poursuivi Antoine Kaboré, principal animateur de la conférence.

Sur le plan du fonctionnement des services publics et des activités des entreprises, « le constat est que le principe de continuité du service public a été mis à rude épreuve à tous les niveaux. Des recommandations ont été faites à ce niveau en vue d’assurer la continuité du service public dans l’administration publique, de la justice et des entreprises ».

« Dans le rapport, nous avons présenté des options ainsi que les avantages et les inconvénients de chaque hypothèse sur les répercussions politiques et institutionnelles de la pandémie. Il appartient aux décideurs de tenir compte de toutes les considérations du moment pour pouvoir prendre l’option qui semble être la meilleure. La première hypothèse consiste en un réaménagement du calendrier électoral, non pas pour reporter les élections mais pour peut-être les tenir à bonne date mais en réaménageant le calendrier d’un mois ou deux de deux mois ce qui vous nous amener à la fin de l’année 2020 ou au plus tard en début 2021. En ce qui concerne la seconde hypothèse, qui consiste à reporter les élections d’une année, l’avantage est de tenir compte des contraintes au niveau sanitaire. Par contre d’un point de vue strictement juridique, cette hypothèse pose problème. En ce qui concerne spécifiquement le statut du président du Faso, il n’y a aucune règle constitutionnelle qui autorise la prorogation de son mandat pour des raisons liées à une situation de crise comme celle sanitaire. Ainsi, nous proposons que soit saisi d’ores et déjà le Conseil constitutionnel, si cette hypothèse doit se réaliser, pour avoir son avis sur la situation », a conclu M. Kaboré.

Aly Tinto

jnnePendant le jeûne du Ramadan, des valeurs comme le pardon et le partage sont prônées. Durant cette période, les couples se doivent soutien mutuel pour un bon déroulement du jeûne. Comment les couples biconfessionnels, en l’occurrence islamo-chrétiens, vivent-ils ce moment ? Comment se passe la cohabitation ? La famille Tarpilga a bien voulu partager avec nous son expérience.

La majorité des couples islamo-chrétiens vivent le jeûne musulman comme les couples dont les conjoints sont de même religion. Ils se soutiennent de façon mutuelle pendant cette période de privation. Le couple Tarpilga, islamo-chrétien et domicilié au quartier Karpala, est à sa troisième année de mariage. Dans ledit couple, l’époux est catholique et l’épouse musulmane. Selon Monsieur et Madame Tarpilga, même s’ils sont de confessions distinctes, c’est la compréhension qui prime dans leur relation. M. Tarpilga assiste son épouse en faisant le jeûne avec elle le premier jour du jeûne du Ramadan. « Je la réveille tous les matins à 3h du matin pour qu’elle puisse se préparer à son jeûne. Aussi, je fais tout mon possible pour être avec elle à la maison à l’heure de la rupture », précise-t-il. M Tarpilga accompagnait son épouse les années passées à la mosquée pour les prières du soir, pour la Nuit du destin et à l’occasion de la grande prière de la fête du Ramadan. « Si la nuit du destin coïncide avec un week-end, je veille avec mon épouse à la mosquée et nous rentrons ensemble à la maison au petit matin », affirme-t-il. Il jeûne aussi avec son épouse au dernier jour en guise de soutien comme le recommande sa religion. Chaque année, Dame Tarpilga, en bonne épouse, demande la permission à son mari pour faire le jeûne. jnne 2Permission que lui accorde toujours volontiers ce dernier. Mme Tarpilga, avant d’aller au service, prépare le repas de midi à son homme. Et le soir à son retour vers 17h, elle cuisine le repas du soir pour rompre avec son mari. « Je rends grâce au Tout-Puissant de m’avoir donné un mari compréhensif. Il me soutient beaucoup en cette période de jeûne du Ramadan ». Tout comme le mari accompagne son épouse durant cette période, Mme accompagne soutient son époux durant son carême. Vraisemblablement, l’harmonie règne dans ce couple biconfessionnel d’autant plus que les deux conjoints ont établi leur union sur de solides bases comme le pardon et la confiance. Si on se fie à la vie de ce couple, on peut dire que l’union mixte est bien possible.

Elza Nongana (Stagiaire)

mee uneLa plateforme « Diagnose Me » a été retenue parmi 64 candidatures dans le cadre du projet Innov_Challenge Covid 19, lancé le 4 avril 2020 par le ministère du Développement de l’économie numérique et des Postes. De quoi s’agit-il exactement ? En quoi contribuera-t-elle à lutter contre le COVID-19 ? Roland Tougma, du groupe Winner, initiateur du projet, nous en dit plus.

Radars Info Burkina s’est intéressé à la première plateforme qui a obtenu la plus forte moyenne : il s’agit de « DiagnoseMe » du groupe Winner. Selon Roland Tougma, cette plateforme permet la détection des cas suspects par une lecture automatique de la température du corps. C’est une solution de riposte « made in Burkina Faso ». D’après lui, la première étape consiste à détecter automatiquement la température du corps en fixant des caméras infrarouges dans les places publiques, lesquelles captent les températures et les affichent sur une console (ordinateur, smartphone…) que la coordination peut voir. Les températures anormales sont récupérées sur la plateforme sur un modèle stimulé à base d’intelligence artificielle, et les données reçues. « C’est là qu’intervient le centre de coordination qui a une interface, donc suit les personnes potentiellement suspectes », a-t-il indiqué. La contribution de cette plateforme à la lutte contre la pandémie de Covid-19 est sans équivoque, assure M. Tougma. En effet, avec cet outil, les agents sont en sécurité parce que les températures ne sont plus prises de personne à personne, une caméra étant prévue à cet effet. « En plus de cela, grâce à ce dispositif, la ligne d’appel sera moins saturée », a-t-il soutenu. mee 2Il y a aussi la lecture de la température. A l’en croire, les caméras seront disposées de sorte que la température lue soit vraiment la température du corps de la personne. Roland Tougma précise que ce dispositif est accessible et disponible pour tous. La plateforme tient compte du contexte qui est le nôtre actuellement, assure-t-il.

Faut-il le rappeler, l’information relative au Covid-19 au Burkina Faso a fait l’objet de nombreuses initiatives, et de nombreuses solutions digitales innovantes ont été proposées à ce sujet. Mais le manque de coordination avec les institutions officielles qui ont pour missions de collecter, traiter, analyser et partager les informations de manière cohérente à l’échelle du pays rend ces efforts vains. C’est pourquoi le ministère du Développement de l’économie numérique et des Postes, avec l’accompagnement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a lancé le projet Innov_Challenge Covid 19, le 4 avril 2020. Après examen d’un jury, 4 lauréats ont été retenus. Ils ont reçu chacun un chèque d’une valeur de 10 000 dollars le jeudi 23 avril 2020 à Ouagadougou.

 Obissa

sha uneLe Burkina Faso enregistre depuis le mois de mars des cas de contamination à la maladie à coronavirus. La gestion de la crise sanitaire née de la pandémie divise bien souvent l’opinion publique. Comment le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) apprécie-t-il la gestion de cette crise et les mesures prises par le gouvernement pour venir à bout de la maladie ? C’est ce que nous avons voulu savoir en tendant notre micro à Pissyamba Ouédraogo, secrétaire général du syndicat. 

RB : Quelle appréciation faites-vous de la gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus ?

PO : La gestion est plutôt politicienne et la riposte sur le terrain ne porte pas les fruits attendus parce que l’on ne prend pas en compte les véritables démarches que requiert la gestion d’une épidémie. En effet, lorsqu’éclate une épidémie, il faut d’abord préparer les formations sanitaires ainsi que le personnel, réunir les équipements minimums et concevoir les messages pour le public. De plus, en cas d’épidémie, la préparation des agents techniques ne suffit pas. Si vous êtes bien préparé et que la population ne connaît pas les mesures pour empêcher la transmission ou ne les observe pas, les formations sanitaires seules avec les agents ne peuvent rien. La riposte comprend donc normalement deux volets : préparer les formations sanitaires à prendre en charge les cas avérés et préparer des messages destinés au public afin de donner la conduite à tenir pour rompre la chaîne de transmission communautaire. Mais ici, vous avez vu qu’on a préféré procéder à des réquisitions. Comment voulez-vous, dans un contexte de pandémie, sélectionner quelques agents et quelques formations sanitaires pour vous en occuper ? On doit normalement préparer toutes les infrastructures sur toute l’étendue du pays pour faire face à la situation. Ce n’est que récemment que l’on a commencé la formation des agents. Même les gouverneurs qui ont été récemment reçus par le Premier ministre, on aurait dû commencer par là depuis le 09 mars. Dire aux maires, aux hauts-commissaires, aux chefs de villages qu’il y a une épidémie, donc voilà ce qu’il faut faire. On se demande si nos autorités ont de la vision et si elles ont la volonté de combattre l’épidémie, d’autant plus qu’on ne manque pas de techniciens. Alors pourquoi le gouvernement prend de telles décisions ? C’est parce que les choses sont gérées à sa guise. Moi, je pense que cette façon de faire vise aussi à bénéficier des financements en disant qu’on a des malades. Et on adopte un plan, avec un déficit de plusieurs milliards, ce sont des appels de fonds.

sha 2RB : Trouvez-vous le plan de riposte adapté ?

PO : Lorsque vous prenez le document du plan de riposte et que vous le parcourez, théoriquement vous n’y trouverez rien. Or, ce qui intéresse les populations, ce n’est pas ce qu’on a écrit mais plutôt ce qu’on fait. C’est donc la mise en œuvre, à mon avis, qui intéresse les populations. Mais sur le terrain, nous constatons que les mesures minimales qui devraient être prises le sont toujours après des critiques des populations. C’est révélateur d’un manque de logique terrible dans les mesures qu’on prend. Donc à mon avis, le pouvoir n’a pas eu pour souci premier de limiter la propagation du virus. Il prend des mesures qui ont été prises ailleurs juste par mimétisme : on ferme les marchés, après l’on se rend compte qu’il faut des mesures d’accompagnement, ensuite on ouvre le grand marché et après on se rend compte de la nécessité de la mesure de généralisation du port du masque. Or, l’ouverture du marché s’est faite avant l’institution du port obligatoire du masque. C’est illogique lorsque vous regardez de plus près.

RB : Depuis le 27 avril, le port du masque est obligatoire. Comment appréciez-vous cette mesure du gouvernement ?

PO : Elle est à la limite théorique parce que si les autorités ont décidé de rendre le port du masque obligatoire, cela veut dire que ce sont elles qui doivent doter les citoyens de masques. Malheureusement, tel n’est pas le cas ; on n’a appelé personne dans aucun quartier pour lui donner gratuitement un masque. C’est donc, vraisemblablement, aux citoyens qu’il revient d’acheter eux-mêmes leur masque, alors qu’on sait tous que le COVID a asséché les maigres ressources des populations. Procéder ainsi, c’est donc condamner ceux qui ne peuvent pas acheter de masque, qui sont d’ailleurs les plus nombreux, à contracter la maladie. D’ailleurs si vous faites un tour en ville, vous constaterez que beaucoup de citoyens ne tiennent pas compte de la mesure. Et lorsque nos dirigeants parlent de confection locale, je voudrais juste rappeler que ce sont les mêmes acteurs politiques qui ont liquidé Faso Fani. Autrement, on n’en serait pas réduit à confectionner de façon artisanale ces masques ; cela devait être fait de façon industrielle. Et forcément, l’offre ne peut les millions d’utilisateurs.

RB : Le gouvernement a annoncé la reprise des activités pédagogiques pour le 11 mai. Pensez-vous réellement que les mesures annoncées seront efficaces pour éviter la contamination des élèves et des enseignants ?

PO : Sur le plan sanitaire, je pense que si on veut éviter la contamination communautaire, il faut éviter les contacts de grands groupes. Or si on rassemble les élèves et les enseignants, forcément ils constituent de grands groupes. Quelle garantie avons-nous que tous les comportements empêcheront la contamination ? De plus, entre la santé des populations et le fait de vouloir sauver l’année scolaire, qu’est-ce qu’on choisit ? Sauver la santé des gens ou l’année scolaire avec une possibilité de risques graves de décès ? Nous ne comprenons pas, c’est vrai que là aussi, on fait juste comme la
France. Sinon nos collègues des syndicats de l’éducation ont expliqué aux gouvernements que personne n’était contre le fait que l’on rouvre les écoles et qu’on instruise les gens. Mais il faut vivre d’abord pour bénéficier d’une éducation. En tout cas la position du gouvernement, on ne la comprend pas.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo  

nez uneAu Burkina Faso, dans le cadre de la lutte contre la propagation du COVID-19, le port du masque est obligatoire, depuis le 27 avril 2020, sur toute l'étendue du territoire national. Des gens qui disent être allergiques au masque ne le portent pas. Radars Info Burkina, dans le but d'avoir des explications en la matière, a contacté le Professeur Georges Ouédraogo, pneumologue.

« Il est vrai que des personnes sont allergiques à certains masques. Il convient de distinguer allergie et irritation. Les personnes ayant une atopie sont susceptibles d’exprimer une allergie qui est le plus souvent due à des allergènes comme les additifs du caoutchouc  et d’autres composés du masque comme les dithiocarbamates. L’irritation survient lors du port prolongé. Il faut préciser  que ces allergies sont plus décrites chez les agents de santé et d’autres professions que dans la population générale. Mais souvent dans la population générale, il y a une certaine subjectivité :’’la peur de mal respirer’’ qui freine l’acceptation du port du masque. Le port de masques périmés peut aussi provoquer une allergie », a expliqué le pneumologue.

nez 2En guise de conseils, le Pr Ouédraogo invite les gens à surmonter leur peur et à supporter le port pendant une certaine durée ainsi qu’à apprendre à bien ajuster le masque et à « adapter»   sa respiration et son expression orale.

« Les personnes vraiment allergiques doivent identifier le type de masque qu'elles peuvent porter sans réaction allergique puisqu’elles ne sont pas allergiques à tous les masques. Elles doivent consulter un médecin qui saura leur donner des conseils individuels. Il faut adapter ses capacités de résilience pour se protéger et protéger les autres », a conclu le Pr Georges Ouédraogo.

A la date du lundi 27 avril 2020, le Burkina Faso enregistrait 635 cas confirmés de malades du Covid-19,  469 guérisons et 42 décès.

Aly Tinto

riod uneLe mois du jeûne musulman, débuté le vendredi 27 avril, tombe cette année sur une période où sévit la pandémie de coronavirus. Cette situation, c’est le moins qu’on puisse dire, perturbe le déroulement du ramadan. Beaucoup de fidèles musulmans sont mécontents parce qu’ils ne peuvent pas avoir accès aux mosquées pour les séances de prière. Quels sont les interdits, les consignes et les recommandations pour les fidèles musulmans dans ce contexte de coronavirus ? El hadj Mahamoudou Korogo, chargé de communication du bureau exécutif de la communauté musulmane et directeur de la radio Al-FADJR, nous donne des réponses dans cet article.

Les fidèles musulmans du monde entier et en particulier ceux du Burina Faso vivent leur mois de jeûne cette année dans des conditions particulières. La raison ? Ils ne peuvent plus se regrouper pour rompre leur jeûne, ni se rassembler dans les mosquées pour prier, contexte sanitaire oblige. Selon El Hadj Mahamoudou Korogo, chargé de communication du bureau exécutif de la communauté musulmane et directeur de la radio Al-FADJR, à chaque période de jeûne du ramadan, les prières du soir se font généralement à la mosquée. riode 2« Pour la prière de 19h, les fidèles musulmans se retrouvaient à la mosquée les années passées mais cette année, la donne a changé », fait-il remarquer.

La santé est une priorité. C’est pourquoi les fidèles musulmans essaient tant bien que mal de respecter les consignes d’hygiène et les mesures prises par le gouvernement. El Hadj Korogo ajoute qu’il y a quatre ou cinq vendredis où il n’y a pas eu de prière mais que cela ne constitue pas un péché. « Le premier jour du mois de jeûne a coïncidé avec un vendredi, mais il n’y a pas eu de prière», a-t-il dit. Rien n’a changé, le programme du jeûne reste le même et les fidèles sont invités à rester chez eux pour les prières du soir. Dans les familles qui ont des personnes qui savent guider les prières, elles peuvent prier en famille. Les fidèles musulmans doivent obligatoirement effectuer les quatre prières de la journée mais la prière du soir est facultative au regard de la situation. Le mois de jeûne du ramadan est un mois rempli de valeurs. « C’est une période de sanctification, de partage où il faut se rapprocher du Tout-Puissant. Tout le corps jeûne durant cette période : les yeux, la bouche, les oreilles, les mains et les pieds », dit-il. C’est un mois de pardon durant lequel il faut chercher les bénédictions de nos proches et où chaque individu doit abandonner ses mauvaises habitudes au profit d’un bon comportement. Les personnes malades, les femmes en règles et les voyageurs sont autorisés à rompre le jeûne à condition de rattraper ces jours après le mois de ramadan. Les femmes enceintes et les femmes qui allaitent sont libres de jeûner ou pas mais pour le reste des fidèles musulmans, jeûner est un devoir. Les fidèles musulmans sont invités à multiplier les efforts pour le respect des mesures et à multiplier le temps de prière pour l’éradication de la pandémie de coronavirus.

Elza Nongana (Stagiaire)

  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes