En plus d’être humoriste, il est aussi « le vagabond de l’assainissement ». En dix ans, il compte rendre le pays des hommes intègres propre. Il vise à cet effet 25 millions de poubelles et 10 millions de lave-mains. Pour y parvenir, il a initié le concept « Un spectacle une ville propre ». Séverin W. Yaméogo, confiant, prédit que demain sera meilleur.
« Un spectacle une ville propre », c’est l’objectif de l’artiste humoriste W. Sévérin Yaméogo, plus connu sous le pseudonyme de « La Jaguar ». Démarré en 2019, ce projet consiste à faire des spectacles dans les universités, les institutions privées et publiques…et à tous les niveaux de la société où il est susceptible parler d’hygiène et d’assainissement, garnies de don de poubelles et lave-mains gracieusement a expliqué l’humoriste, le vagabond de l’assainissement. Dans cette optique, l’artiste confesse qu’il a dû mettre un trait sur ses droits d’auteur pendant 2 ans au Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA). C’est grâce à ce fonds, a-t-il dit, qu’il a pu démarrer. C’est pourquoi M. Yaméogo dit ceci à ses jeunes frères : « Avant d’entamer un projet, il faut t’assurer d’avoir un minimum ». Car de par son expérience, le concepteur du projet dit qu’on ne peut pas démarrer un projet sans un petit fonds. « Il faut commencer avec ses propres économies, avec le sérieux que tu y mets, les gens vont te soutenir », a-t-il renchéri. De 2019 à 2020, l’artiste confie avoir injecté près de 11 millions de francs CFA dans son projet. Avec son équipe d’environ 25 personnes, en majorité des étudiants, ils ont réussi à manufacturer 450 poubelles et 150 lave-mains qu’ils ont partagés dans 15 universités, 5 institutions étatiques, plus de 40 pharmacies de la place, 12 restaurants et 12 CSPS, sans oublier les ménages.
Désormais surnommé « le vagabond de l’assainissement », l’artiste humoriste a créé une brigade verte qu’il envisage d’installer dans tout le pays. Quelle audace ! dira-t-on. Mais le concepteur y croit dur comme fer. Il veut créer une chaîne avec le recyclage par la suite des déchets ramassés par sa brigade et les transformer dans des usines qu’il compte mettre en place. Le planning doit s’étaler sur 10 ans et à terme, devra coûter environ 17 milliards de francs CFA. D’après l’artiste humoriste, pour rendre le Burkina Faso propre, il faut 25 millions de poubelles et 10 millions de lave-mains. Le but de cette conception est d’amener les jeunes à réfléchir autrement et à montrer aux yeux du monde que les jeunes burkinabè sont entreprenants.
Malgré la pandémie, les activités de La jaguar se sont accrues et la sensibilisation à l’hygiène des mains et à l’assainissement s’enchaîne. Pour lui, le coronavirus nous rappelle que nous devons investir dans le local. « Quand la crise a commencé, si les frontières n’étaient pas fermées je suis sûr que d’aucuns seraient allés à l’étranger pour se soigner », a-t-il indiqué. Il pense que les autorités devraient en tirer leçon. Le « vagabond de l’assainissement » lance un appel à tous ceux qui peuvent les accompagner financièrement ou donner des conseils à le faire. « Les jeunes, battez-vous et arrêtez de dire que vous avez un master en ceci ou en cela. L’école nous ouvre l’esprit mais c’est notre savoir-faire qui nous fera réussir. Demain sera meilleur », a-t-il terminé.
Obissa