Le vendredi 24 avril 2020, les fidèles musulmans ont entamé le jeûne du ramadan dans un contexte sanitaire mondial marqué par la pandémie de coronavirus. Ces trente jours de jeûne, a dit l’imam du Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI), Ismaël Tiendrébéogo, sont un moment d’évaluation spirituelle et de partage avec son prochain. Il se prononce, dans les lignes qui suivent, sur les conditions à réunir pour réussir son jeûne en ces temps de COVID-19.
De façon générale, le musulman, pour réussir son jeûne, en plus de s’abstenir de boire et de manger, doit s’interdire des propos mensongers et calomnieux, d’après l’imam Ismaël Tiendrébéogo du Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) car, a-t-il expliqué, Allah n’a nul besoin que le fidèle se prive de sa nourriture et de sa boisson. C’est dire qu’au-delà des tentations physiques, il y a une abstinence dans les organes de sens qui doit caractériser le jeûneur. « Le jeûne le plus voulu de Dieu, c’est le jeune d’élite. C’est celui qui, en plus de l’abstention et de l’éducation des sens, va orienter toute l’énergie du jeûneur vers la recherche de l’agrément divin et ce, à travers le culte et tout bien que l’on fait », a-t-il expliqué.
Cette année, le jeûne musulman s’effectue dans un contexte difficile caractérisé par une crise sanitaire sans précédent. Selon l’imam, toutes les fois où un regroupement de musulmans sera susceptible d’entraîner une propagation du virus et d’exposer des personnes à la maladie, l’islam recommande de faire attention. Le jeûne doit se faire dans des conditions de préservation de la vie humaine parce que, à l’en croire, le principe général de l’islam est que la nécessité lève l’interdit. Chaque fois qu’il y a nécessité de préserver sa vie et celle d’autrui, l’interdit ou le devoir religieux est suspendu. Du reste, l’imam Tiendrébéogo ne manque pas de donner des conseils aux fidèles musulmans pour réussir leur jeûne malgré les difficiles conditions. « Dans toute situation, il y a une sagesse derrière. Ce contexte particulier va faire le tri des musulmans suivistes et de ceux excellents », a-t-il relevé. Il invite ses coreligionnaires à être jaloux de leur relation avec Dieu au point que quelles que soit les conditions dans lesquelles ils s’adresseront à Lui, ils ne marchandent pas leur proximité. En plus, il les appelle à ne pas être des suivistes. En effet, pour lui cette situation est un test pour la foi, pour le degré d’attachement divin. « A la sortie de cette crise sanitaire, chacun de nous pourra se poser les bonnes questions sur son rapport à Dieu », a ajouté l’imam du Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) pour clore son propos.
Obissa