D’habitude au mois d’avril, la demande en eau de boisson est tellement forte que les usines d’ensachage d’eau se frottent les mains. Mais cette année, la donne a changé en raison de la pandémie de coronavirus. Comment ces unités d’ensachage s’adaptent-elles à cette situation peu reluisante ? Quelles précautions prennent-elles pour endiguer la propagation du virus à couronne ? Eléments de réponse.
Les activités des usines d’embouteillage et d’ensachage d’eau tournent au ralenti depuis la prise des mesures restrictives pour empêcher la propagation du coronavirus. Pour la plupart, la demande a considérablement baissé. Selon Jean-Marie Bakieka, gestionnaire de l’usine Eau Gloria, c’est principalement dans les établissements d’enseignement et dans les marchés qu’ils écoulent leur marchandise. « Avec la fermeture des écoles et des marchés, la commande des packs d’eau a diminué. De plus, ceux qui prenaient auparavant des packs d’une valeur de 50 000 francs CFA, par exemple, n’en prennent maintenant que la moitié », affirme-t-il. De plus, le fonctionnement de cette petite unité industrielle a changé à cause du contexte sanitaire. Par exemple, tous ses employés sont tenus de porter un masque de protection lorsqu’ils arrivent, pendant de même qu’après le travail. Un lave-mains est mis à leur disposition à l’entrée. Les employés portent des chaussures désinfectées, des chapeaux ou des foulards avant d’entrer en contact avec les machines et les sachets d’eau. « Nous avons acheté des masques de protection à nos livreurs et ils sont tenus de les porter lors des livraisons », précise par ailleurs M. Bakieka.
Bien avant l’apparition des premiers cas de coronavirus au Burkina, le personnel de cette unité portait des bavettes à usage unique. Actuellement, l’usine a doté ses agents de bavettes durables. Les effectifs n’ont pas été réduits à Eau Gloria, c’est plutôt la programmation des jours de travail qui a été réaménagée. « Nous avons reprogrammé le personnel de manière à permettre à chaque employé de travailler et d’être rémunéré à la fin du mois. Les machines sont disposées à des distances d’au moins un mètre les unes des autres et, dans le but de respecter les mesures barrières. Avant, c’était une machine pour deux femmes mais actuellement, c’est une machine pour une femme».
A Eau Gloria, c’est le même constat : lavage des mains obligatoire, port de masque de protection, respect d’une distance d’au moins un mètre entre les agents, telles sont les dispositions prises.
Eau d’ébène aussi affirme que les affaires ne sont plus au rendez-vous alors qu’en temps normal, le mois d’avril est le mois où l’usine génère le plus de recettes. Si certaines entreprises ont déjà fait des dons dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, d’autres sont sur le point de le faire.
Elza Nongana (Stagiaire)