Dépigmentation : La gent masculine, de plus en plus, s’adonne à la pratique
Connue comme étant une pratique féminine, la dépigmentation est un phénomène qui touche de plus en plus la gent masculine. Pour, semble-t-il, paraître « beaux », certains hommes n’hésitent pas à se lancer dans cette pratique qui, jadis, était plus courante en Afrique centrale. La dépigmentation masculine prend de nos jours une ampleur inquiétante au Burkina Faso, selon les spécialistes.
Si la dépigmentation est «quasi naturelle » chez la gent féminine, elle suscite le plus souvent le dégoût lorsqu’elle est pratiquée par un homme. Reconnue comme le fort des jeunes de l’Afrique centrale, notamment la République démocratique du Congo et le Congo Kinshasa, la dépigmentation masculine est un phénomène qui a le vent en poupe au Burkina Faso. Cette thèse est corroborée par le Dr Séraphine Zéba, médecin au service de dermatologie du CMA de Pissy. En effet, à l’en croire, la dépigmentation masculine prend peu à peu de l’ampleur au Burkina.
« En effet, nous accueillons de plus en plus en consultation des hommes qui ont des soucis de peau dus aux conséquences de la dépigmentation. D’autres viennent pour d’autres raisons mais nous nous rendons compte du processus de dépigmentation sur leur peau », a-t-elle confié. Les conséquences de la dépigmentation, a-t-elle poursuivi, chez l’homme comme chez la femme, sont similaires. « Sans être exhaustif, on peut dire que les conséquences de la dépigmentation ne se limitent pas à la simple complication au niveau esthétique. L’utilisation des produits éclaircissants, vu qu’ils contiennent des substances telles que le corticoïde ou l’hydroquinone, augmente les risques d’hypertension artérielle, le diabète et le cancer de la peau, etc. », a-t-elle cité. Selon la dermatologue, cette pratique a aussi des conséquences sur le plan social. En effet, la dépigmentation est très souvent source d’exclusion sociale et de stigmatisation. Les mycoses, les brûlures, les acnés et les eczémas ne sont que la partie visible de l’iceberg.
Un autre phénomène, a côté de cela, a relevé la dermatologue, est que plusieurs personnes aussi cherchent à avoir une peau noire. « Pendant que d’autres cherchent à éclaircir leur peau, certains cherchent à faire l’inverse, c'est-à-dire désirent avoir la peau noire. Cette pratique n’est pas non plus conseillée et est très difficile à faire au Burkina Faso », a-t-elle expliqué. Elle reconnaît néanmoins les avantages d’une peau noire. « La peau noire contient beaucoup de mélanine qui protège contre les agressions extérieures, notamment le soleil. Elle est très élastique grâce au collagène qui y est présent en masse et elle est très épaisse, etc. », a-t-elle relevé.
Obissa