Plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition (PRSPV) de 2020 : Les actions sont multiples, allant de l’apport de nourriture aux plus vulnérables à la vente à prix social des vivres
Le 3 juin 2020, le Conseil des ministres, au titre du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, a adopté un rapport relatif au Plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition (PRSPV) de 2020. L’analyse de la vulnérabilité alimentaire fait ressortir en situation projetée (juin à août 2020), 16 provinces qui seraient en phase 2 (sous pression) et 12 provinces en phase 3 (crise). Au cours de cette période, 2 151 970 personnes réparties dans toutes les régions seront en insécurité alimentaire sévère et 137 175 personnes dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun pourraient tomber en situation d’urgence alimentaire. Pour comprendre en quoi consiste concrètement la mise en œuvre de ce plan, Radars Info Burkina a rencontré le Dr Léopold Nanéma, chef du département de la gouvernance institutionnelle au Secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (SE-CNSA).
Selon le Dr Nanéma, depuis 2012, lorsque le dispositif national de sécurité alimentaire arrive en fin de campagne, il élabore un plan de réponse pour faire face à l’insécurité alimentaire probable. « Cela en tenant compte du programme de validation des résultats de la campagne agricole, à savoir en octobre pour des résultats prévisionnels et en mars pour les résultats définitifs. En fonction de ces deux périodes, un plan de réponse est élaboré en octobre et actualisé en mars pour permettre de prendre en charge les personnes vulnérables durant la période de consommation », a-t-il précisé.
Il a fait savoir que ce plan de réponse est simplement un document d’orientation en matière de sécurité alimentaire validé par le comité technique du CNSA avant d’arriver sur la table du Conseil des ministres. Ce comité comprend l’ensemble des partenaires techniques et financiers, les acteurs de la société civile ainsi que les structures techniques étatiques. La mise en œuvre de ce plan est confiée à l’ensemble de ces structures. Chacune, selon son domaine d’expertise, contribue par des actions concrètes à répondre à cette situation élaborée.
«Il y a un certain nombre d’actions variées qui sont prévues dans ce plan de réponse. Si nous prenons le cas de l’appui alimentaire, qui relève d’un certain nombre de structures dont le SE-CNSA, il vise à apporter de la nourriture à ceux qui en ont le plus besoin. En plus de ça, dans certains états de vulnérabilité, l’appui alimentaire ne suffit pas. Il faut l’accompagner donc par des ressources financières qui permettent aux ménages de s’approvisionner en éléments essentiels pour un complément aux vivres qu’ils auraient reçus. Nous avons également la résilience des ménages pauvres à travers l’appui en petits ruminants ou en volaille. En début de campagne, tous ces ménages doivent bénéficier de l’appui en intrants agricoles pour faire face à la campagne. En plus, il y a les enfants en situation de malnutrition qui deviennent de plus en plus nombreux. Cet appui consiste en la prise en charge de ceux qui sont déjà dans un cas sévère. Il y a, par exemple, des actions de prévention à travers des jardins nutritifs et la réhabilitation des forages pour permettre d’améliorer l’état nutritionnel par l’eau potable. Enfin, on peut citer la vente à prix social des vivres pour ceux qui sont dans une situation d’insécurité alimentaire modérée », a longuement développé le chef du département de la gouvernance institutionnelle au SE-CNSA, Léopold Nanéma.
Aly Tinto