dimanche 13 octobre 2024

pch uneAu Burkina Faso, on constate une croissance continue de la pêche de capture. La preuve, la production est passée de 11 093 tonnes en 2008 à 27 803 tonnes en 2019. Paradoxalement, malgré cette embellie, le Burkina importe plus de 80% de sa consommation de poisson. Ainsi, comme beaucoup d’autres pays du monde, le nôtre subit actuellement de plein fouet la crise de la pandémie du coronavirus. Pour savoir l’impact du virus à couronne sur l’activité halieutique, Radars Info Burkina a rencontré Philippe Sawadogo, responsable de la Direction de la pêche.

Selon M. Sawadogo, certes l’activité de pêche se poursuivait dans certaines zones, mais il y a des impacts qui sont ressentis par des acteurs. «Ces impacts sont liés à la restriction de la circulation des personnes. Les mareyeurs ont des difficultés à s’approvisionner en poissons », a-t-il indiqué.

pch 2En outre, la mise en quarantaine des villes a également eu des effets sur l’activité de pêche. « A la frontière ivoirienne, il y a une zone de pêche où s’étaient rendus des pêcheurs pour exploitation mais avec la quarantaine, ils y sont restés bloqués. Pour faire venir le poisson en ville, c’était compliqué. Ainsi, ces personnes étaient obligées de le vendre sur place à vil prix. Mais il y a un bémol : cela dépend des sites. Au Sourou, par exemple, les produits ont continué à circuler puisque les marchés n’étaient pas fermés. pch 3Des séances de sensibilisation ont été organisées pour inciter les pêcheurs à se désinfecter les mains avant de commencer à pêcher », a poursuivi le directeur de la Pêche.    

Le couvre-feu n’est pas en reste. « Cette mesure a un impact considérable sur ceux qui font la transformation du poisson, notamment qui vendent du poisson braisé.  A cause du couvre-feu, ils n’arrivent, par exemple, plus à mener leur activité commerciale de façon convenable », a conclu Philippe Sawadogo.

Aly Tinto

podo uneSelon Wikipédia, la podologie est une science médicale ayant trait à l’étude, la prévention, le diagnostic et la prise en charge appropriée des pathologies de l'appareil locomoteur, du membre inférieur, pied et cheville inclus. Au Burkina Faso, Safiata Ouédraogo, la seule podologue, traite les plaies chroniques et suit les patients diabétiques. Qui est-elle, quel a été son parcours et que fait-elle exactement ? Des détails dans cet article.

Safiata Ouédraogo est pédicure-podologue, spécialisée dans les soins des patients diabétiques et des plaies chroniques. Mariée et mère de deux enfants, elle grandit au Burkina, obtient son baccalauréat avant d’aller à l’aventure en Allemagne. Là, elle suit une formation de trois ans en tant qu’infirmière gériatrique (Ndlr : des personnes âgées). A la fin de sa formation, elle exerce dans des maisons de retraite et des hôpitaux. Là, elle se découvre une passion pour  la podologie. « Lorsque je faisais les soins à domicile, j’ai constaté que les patients diabétiques avaient du mal à avoir un podologue. Il leur fallait entre six semaines et trois mois pour espérer voir le podologue et les soins ne pouvaient se faire à domicile », nous confie-t-elle. C’est ainsi que Dame Ouédraogo a décidé de s’intéresser à la podologie en s’y inscrivant pour une formation de deux ans. Mais avant cela, elle apprit à faire la pédicure dans le but de faciliter sa formation. podo 2« La pédicure, c’est tout autre chose que ce qu’on voit ici ; la pédicure se fait avec une machine spécialement conçue à cet effet », précise-t-elle. Lorsque Safiata Ouédraogo obtint son diplôme de podologue, elle se rendit compte que les podologues n’avaient pas le droit de  toucher aux plaies des personnes diabétiques, exception faite des thérapeutes soignant les plaies chroniques et communément  appelés « wound experts ».  Pourtant, Dame Ouédraogo ambitionnait à la fois d’offrir des soins podologiques et de soigner les plaies.

En 2017, elle décide de se spécialiser pendant deux ans en soins des plaies chroniques. C’est à l’issue de ce long cursus qu’elle est autorisée à administrer des soins préventifs aux diabétiques et à soigner les plaies diabétiques. Au vu de l’absence de pédicure-podologue dans son pays natal, Safiata Ouédraogo décide de déposer ses valises à Ouagadougou en juillet dernier. Dans son cabinet,  elle traite toutes sortes de pathologies du pied (pied d’athlètes, ongles incarnés, plaies diabétiques…). Les retours qu’elle a de ses prestations sont satisfaisants. «  J’ai réussi à soigner une plaie de quinze ans. Un monsieur qui n’arrivait pas à dormir est venu faire des soins et m’a appelée  le lendemain pour me remercier parce qu’il avait pu dormir jusqu’au petit matin », dit-elle. La podologue, prodigue également des conseils aux patients diabétiques pour leur éviter les risques d’amputation. Mme Ouédraogo est la seule podologue au Burkina et est beaucoup sollicitée dans les cliniques et hôpitaux de la place. Elle est joignable au (00226) 55 28 89 49.

Elza Nongana (Stagiaire)

bjou unePortés quotidiennement, les bijoux tels les bagues, les bracelets, les montres, les colliers ainsi que les ongles artificiels peuvent constituer de véritables nids de bactéries et de virus. En cette période de pandémie de coronavirus, il est important de savoir quel comportement adopter lorsque l’on est adepte de ces accessoires de beauté.

Le port des bijoux et des ongles artificiels peut favoriser la contamination au coronavirus. En effet, comme l’indique Ouédan Idogo, médecin, lorsqu’on a les mains souillées par le virus, toucher les bijoux que l’on porte avec lesdites mains contribue à y déposer le virus. De plus, garder ses bijoux sur soi quand on se lave les mains ne permet pas d’atteindre toute la surface de la peau et des doigts, ce qui empêche que les mains soient désinfectées en totalité. En ce qui concerne certains types de bijoux comme les alliances, que certains ne sont guère disposés à ranger ne serait-ce que le temps de l’épidémie, le médecin recommande de ne pas les toucher systématiquement et de procéder au lavage régulier des mains pour diminuer le risque de souillure. Procéder également à la désinfection permanente des bijoux avec, par exemple, de l’alcool est conseillé à ceux qui désirent continuer à les porter.

Pour le cas spécifique des agents de santé, le toubib leur recommande, une fois arrivés à leur poste de travail, de se laver soigneusement les mains, de retirer leur alliance avant de vaquer à leurs occupations, quitte à l’enfiler de nouveau quand ils auront fini.

Pour ce qui est du cas spécifique des faux ongles, le Dr Ouédan Idogo précise que les porter limite considérablement le respect de certaines mesures barrières comme le lavage des mains à l’eau ou leur désinfection  au gel hydroalcoolique. bjou 2« En les portant, vous risquez de ne pouvoir accéder à toutes les parties des doigts où le virus peut éventuellement se loger et entraîner une contamination », fait-il remarquer. C’est pourquoi il déconseille fortement le port des ongles artificiels, car ce sont des facteurs favorisants de la maladie à coronavirus, surtout chez les agents de santé. Le médecin invite plutôt les uns et les autres à avoir les ongles coupés bien court et à veiller à bien insister sur ces parties du corps quand ils se lavent les mains.

Armelle Ouédraogo

compost uneAu Burkina Faso, le secteur agricole a une place prépondérante dans l’économie nationale car il occupe 80% de la population active et contribue pour environ 35 % à la formation du PIB. Mais plusieurs obstacles naturels et humains entravent le développement de ce secteur.  Pour y faire face, des pratiques agricoles sont développées. C’est le cas de la production du compost naturel pour fertiliser le sol. Pour comprendre comment se fait le compost naturel et son importance, Radars Info Burkina a rencontré Seydou Eric Ouédraogo, producteur semencier-maraîcher et animateur-formateur à la confédération paysanne du Faso.

Selon le producteur et formateur, le compost naturel, c’est un mélange des matières premières qui sont généralement les tiges de mil, la paille, la cendre, etc. Parfois on y ajoute la bouse de vache. L’ensemble de ce mélange utilisé soit en tas ou en fosse qui est arrosé régulièrement se décompose avec le temps pour donner le compost naturel.

« Mais actuellement il y a un autre produit qu’on utilise pour renforcer la décomposition qui est compost plus. C’est un produit qui active vraiment la décomposition. quand on réunit toutes les matières premières citées ci-dessus, on creuse un trou de 3 mètres/3 et un mètre de profondeur. Quand on met une couche jusqu’à 40 cm on ajoute le compost plus. Ensuite on met encore une couche jusqu’à atteindre 1m de hauteur. Quand le trou est rempli on ajoute la couche de compost plus. compost 2Si ce n’est pas avec le compost plus,  on recouvre d’abord le sol de latérite et on ajoute de la cendre pour éviter les termites. Maintenant par couche de 40 cm  on arrose et on ajoute la cendre  jusqu’à remplir la fosse. Après cela, on contrôle la température. Au départ la température normale de la fosse est de 60°. A la fin quand les matières sont décomposées et  deviennent du compost, la température redescend à 40°. Quand on arrose, on contrôle l’humidité. Si c’est trop humide, les matières ne se décomposent pas bien », a-t-il expliqué.

La pratique existe depuis longtemps  au Burkina Faso. « La production et l’utilisation du compost sont vraiment une bonne pratique agricole. Les producteurs, à travers leurs organisations paysannes, vulgarisent la technique. Ils sont formés et informés sur l’importance du compost. Pour redonner vie à la terre, nous avons constaté que l’engrais chimique détruit le sol. C’est le compost qui est le meilleur moyen pour redonner vie à la terre », a soutenu le producteur semencier-maraîcher au Bam.

Pour finir, M. Ouédraogo regrette que les agriculteurs ne produisent pas le compost en quantité suffisante pour vraiment résoudre la question de la pauvreté des sols. « Tout le monde veut faire recours aux engrais chimiques, plus faciles à utiliser et qui ont une réaction rapide. Mais dans la durée, ce type d’engrais n’aide pas le sol à se reconstituer. Le compost, tout en étant riche en éléments nutritifs, aide la plante à résister mieux à la sécheresse que le fumier vivant des animaux et autres », a fait remarquer l’agriculteur formateur.

Aly Tinto

cfire uneDans le discours que le chef de l’Etat burkinabè a adressé à la nation le 20 mars dernier, un certain nombre de mesures ont été prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie de coronavirus. L’instauration d’un couvre-feu de 19h à 5h du matin en faisait par exemple partie. Les horaires du couvre-feu ont été réaménagés depuis le 20 avril afin de permettre à certaines activités nocturnes de survivre, et cela fera bientôt un mois que les Ouagavillois, à partir de 21h, sont obligés d’être chez eux. Mais les citoyens respectent-ils vraiment le couvre-feu ? La rédaction de Radars Info Burkina a fait le constat.

Il est 21h moins 15 à Gounghin et nous voyons de nombreux automobilistes et motocyclistes qui roulent à tombeau ouvert, dévalant les rues. Chacun est, selon toute vraisemblance, pressé de regagner son domicile, comme si l’heure d’entrée en vigueur du couvre-feu l’avait surpris. Non-respect de la limitation de vitesse et des feux tricolores, en somme, le Code de la route est royalement foulé aux pieds, avec les risques de télescopage que pareille attitude comporte Si certains sont pressés de rentrer, d’autres par contre prennent tout leur temps, comme s’ils n’étaient guère concernés par l’heure du couvre-feu. A 21h, nous voyons une boutique toujours ouverte devant laquelle des jeunes, assis, sont en train de causer. Nous demandons alors au boutiquier s’il sait qu’à pareille heure sa boutique devrait être fermée. Il répond par l’affirmative mais s’empresse d’ajouter que les clients continuent de venir, donc il ne peut pas fermer. cfire 2« Nous fermons vers 22h  parce qu’il nous faut ranger avant de fermer. Et au moment où nous voulons ranger, ce n’est pas possible parce que les clients continuent d’affluer ». Les jeunes assis devant la boutique renchérissent que les patrouilles policières ou de la gendarmerie ne commencent qu’à 22h, donc ils peuvent encore traîner un peu. Nous constatons même que beaucoup de citoyens restent assis devant leur domicile après 21h, invoquant la forte chaleur.

Lorsqu’un contrevenant au couvre-feu est interpellé, son engin est saisi et lui-même conduit au commissariat pour y passer la nuit. Le constat que nous avons fait est que les Ouagavillois, d’une manière générale, ne respectent plus le couvre-feu. Beaucoup disent en avoir marre de ce couvre-feu, instauré depuis mars, bien que cela l'ait été pour le bien de tous.

Elza Nongana (Stagiaire)

konseyb uneLa polémique consécutive aux décès de certains malades du Covid-19 ne cesse d’enfler au Burkina Faso. Elle est même au cœur des débats ces jours-ci. La controverse la plus vive, c’est celle sur la mort de la députée de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) Rose Marie Compaoré, par ailleurs 2e vice-présidente de l’Assemblée nationale burkinabè. Face à cette situation, le Dr Alain Konseybo, médecin épidémiologiste, membre du Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB), donne sa lecture de  la situation.

Le décès controversé de la députée de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) Rose Marie Compaoré et les révélations qui s’en sont suivies ont contribué à exacerber le débat sur les décès à polémique, a priori causés par le coronavirus. Dr Alain Konseybo, épidémiologiste, membre du Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB), donne sa lecture de la situation en ces termes : « Dès le départ, le Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB) a attiré l’attention de l’opinion publique sur notre manque de préparation à cette pandémie. konseyb 2Heureusement d’ailleurs, nos sorties ont permis de recadrer certaines choses et de prendre en compte certains éléments pour avoir une réponse qui s’accepte un peu. Ce qu’on a toujours décrié, c’est que quand on manque peut-être de franchise et de vérité à un moment donné, on ne peut que se retrouver dans des situations dramatiques comme celle que nous vivons actuellement. La population n’est plus sensible et elle n’écoute plus, d’autant plus qu’elle est habituée à ce qu’on ne lui serve par la vérité. Les gens ont l’impression que cette maladie est une comédie. Toutefois, nous pouvons leur assurer, en tant que praticiens, que le Covid-19 est bien une réalité au Burkina Faso. Il y a bel et bien des contaminations. Au niveau du corps médical, nous sommes à plus de cinquante agents contaminés à ce jour, sans compter les autres corps de la santé. »

Selon le Dr Konseybo, deux constats ressortent de cette situation : il y a dans un premier temps le manque de préparation du gouvernement face à cette pandémie et, dans un second temps, il y a le fait que nos autorités ne disent pas toujours les choses telles qu’elles sont vraiment à la population, ce qui n’est pas sans conséquences.

 Obissa

incompaLe groupe sanguin comprend une lettre A, B ou O et un signe (+ ou -). Ce signe correspond au rhésus. On dit qu'une personne est de rhésus positif lorsque ses globules rouges portent à leur surface une certaine molécule, appelée molécule D ou molécule rhésus. Lorsque cette molécule est absente, on est rhésus négatif. L'incompatibilité de rhésus peut intervenir dans les cas où la mère a un rhésus négatif et le père un rhésus positif, et  l'enfant hérite du rhésus positif de son père. L’organisme de la femme produit alors des anticorps dirigés contre les globules rouges du fœtus qu’elle porte en elle.

L’incompatibilité de rhésus ne se produit que si la femme est du rhésus négatif et son conjoint du rhésus positif. Si la femme est rhésus positif et son conjoint rhésus négatif, il n'y a pas de risque. Si les deux sont du rhésus négatif ou si tous les deux sont du rhésus positif, il n'y a pas de risque non plus. Mais lorsque la mère est du rhésus négatif, le père du rhésus positif et que le fœtus hérite du rhésus paternel, ses globules rouges peuvent passer dans le sang de la maman lors de l'accouchement avec le détachement du placenta. Ainsi, ce sang rhésus positif sera considéré par le sang maternel comme un intrus car il ne reconnaît pas le facteur rhésus. Le sang de la mère va alors créer des anticorps anti-rhésus qui vont rester dans le sang maternel, et lors de la prochaine grossesse, si le fœtus est du rhésus positif, ils vont l'attaquer très tôt, ce qui peut créer un avortement ou la mort du fœtus. C’est ce qu’on appelle l’immunisation rhésus.

Afin de prévenir cette immunisation rhésus, François Xavier Kaboré, gynécologue obstétricien, recommande de faire le dépistage du groupe sanguin de la femme enceinte. Ainsi, si elle est de rhésus négatif, on doit s’assurer qu’elle n’est pas immunisée et si c’est le cas, elle doit être suivie au cours de la grossesse. « Pour prévenir l’immunisation, il est recommandé actuellement d’administrer du sérum anti D à titre de prophylaxie à partir du sixième mois de grossesse. Mais au cours de la grossesse, si elle a fait un avortement, une grossesse extra-utérine, toute situation où il peut y avoir passage des globules rouges dans son sang, on doit faire une prophylaxie en lui injectant du sérum anti D », précise-t-il. La prévention va également consister à déterminer le groupe sanguin du père. Au cas où le fœtus prendrait le rhésus positif de son père alors que sa mère est de rhésus négatif, c’est à ce niveau qu’il y a risque d’immunisation. « A la naissance, il faut systématiquement en salle d’accouchement, après la sortie du fœtus, faire un prélèvement au niveau du sang du cordon pour faire le groupage sanguin de l’enfant. S’il se trouve que le nouveau-né est du rhésus négatif, il n’y a pas lieu de faire la prévention. Mais s’il est du rhésus positif il faut, dans les 72h, administrer à la mère le sérum anti D pour prévenir l’immunisation ». Le sérum anti D permet de détruire d'éventuels anticorps qu'elle aurait créés.

Armelle Ouédraogo

 

rep uneCela fait bientôt deux mois que les établissements d’enseignement sont fermés. Une nécessité en vue de limiter la propagation de la pandémie de coronavirus. Enseignants, Elèves, parents d’élèves, etc., tous s’inquiètent de la reprise des cours. Quelles solutions envisager pour sauver l’année ? L’Union nationale des associations des parents d’élèves du post-primaire, du secondaire et du supérieur du Burkina (UNAPES-B) et quelques acteurs de l’éducation font des propositions.

A la question de savoir quelles sont les solutions envisageables pour sauver l’année, les avis sont partagés. Selon Alphonse Baziémo, secrétaire à la communication de l’UNAPE-B, la solution proposée par l’association des parents d’élèves au ministère de l’Education nationale, c’est la validation de l’année pour les classes intermédiaires. « Vu que des évaluations avaient été déjà faites et qu’un certain volume horaire du programme annuel avait déjà été enseigné, il serait bien que le ministère valide l’année». Il ajoute que pour les classes d’examen, il serait opportun de  connaître le niveau d’avancement dans chaque établissement, pour reprendre les cours  avant  d’organiser  les examens au risque de léser certains candidats. rep 2Toutes les classes d’examen n’ont pas la même progression dans toutes les matières. Et la grande difficulté se situe généralement au niveau des matières scientifiques. L’UNAPES-B craint qu’à la reprise des cours, les consignes de précaution ne soient pas respectées. Dans les établissements privés d’enseignement, les effectifs sont généralement assez élevés. Si ces derniers doivent scinder les classes en vue de respecter la distanciation sociale, cela va induire des coûts. Et pour la majorité des établissements privés, le troisième trimestre est une période où il faut éviter au maximum les imprévus. Un professeur de maths dans un établissement de la place pense que le ministère devrait plutôt reprendre dès maintenant les cours dans les classes d’examen. « Le 1er juin annoncé comme nouvelle date de reprise des cours, c’est assez loin. D’ici le mois de juin, la saison des pluies va s’installer et durant cette période il y a des localités qui sont inaccessibles. De ce fait, les classes d’examen devraient reprendre en attendant les autres », détaille-t-il. A son avis, valider l’année dans les classes intermédiaires n’est pas la solution. Et ce, parce que les classes qui sont à un pas des classes d’examen n’auront pas vu tout le programme. Conséquence, il incombera aux enseignants de tout faire pour rattraper ce retard avant d’entamer le programme de la classe d’examen. Ce ne sont, tout compte fait, que des propositions et le dernier mot revient au gouvernement.

Elza Nongana (Stagiaire)

mask u eDes Ouagavillois ont du mal à respecter la mesure relative au port obligatoire du masque imposée par le gouvernement pour faire barrage à la pandémie de Covid-19. Le constat fait par radarsburkina ce mardi 12 mai 2020 dans la ville de Ouagadougou montre un relâchement dans l’application de cette mesure barrière.

Le port obligatoire du cache-nez ou masque, une des mesures prise par le gouvernement pour stopper la propagation de la pandémie de coronavirus, n’est pas la chose la mieux partagée par les Ouagavillois. Le constat fait par radarsburkina ce mardi 12 mai 2020 confirme largement cette affirmation. Cela saute aux yeux, que ce soit en circulation ou dans les lieux publics. Certains accrochent leur cache-nez au guidon de leur moto, d’autres l’empochent. Dans les kiosques, les magasins de commerce, on voit des jeunes sans masque de protection contre le COVID-19 et qui ne respectent pas distanciation physique d’au moins un mètre préconisée.

Anita Sourabié est vendeuse de fruits au bord du goudron. Elle dit avoir un cache-nez, qu’elle a même retiré de son sac pour montrer. « Je ne peux pas le porter toute la journée sous cette chaleur surtout que je suis au bord du goudron », s’est-elle justifiée.

« Oh ! C’est de la politique, votre histoire de port obligatoire de masque. J’ai un cache-nez, je le porte lorsque je rentre dans un lieu où il y a du monde », a lancé Boureima Sanfo, un fonctionnaire à la retraite que nous avons  croisé dans une station.

mask 2Fabrice Ouédraogo, étudiant en 2e année de sociologie, lui, porte fièrement son cache-nez. Apostrophé, le futur sociologue dit qu’il le porte non pour faire plaisir à quelqu’un encore moins parce que le gouvernement a décidé cela. « Je porte le cache-nez pour me protéger et protéger mon entourage. C’est aussi simple que ça », a-t-il expliqué l’air narquois.

 A la question de savoir quelles sanctions le gouvernement peut prendre contre ceux qui refusent d’en porter, Fabrice Ouédraogo soutient que l’exécutif ne peut rien face au non-respect de cette mesure. « Je ne pense pas qu’il pourra mettre un policier derrière chaque individu. C’est une question de prise de conscience individuelle », a-t-il clamé.

Même son de cloche chez Aziz Congo, stagiaire dans une structure de la place. « Je porte mon masque parce qu’il fait partie des mesures barrières pour éviter la propagation du virus », a-t-il relevé. M. Congo invite tout un chacun au respect des mesures barrières pour éviter un rebond de la maladie au Burkina Faso.

Une chose est certaine, le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, a fait savoir lors du dernier Conseil des ministres que les autorités locales opteraient pour la sensibilisation avant d’engager des mesures répressives contre les contrevenants. Quel genre de sanctions ? L’obligation du port du masque peut être regroupée au titre des mesures d’hygiène à respecter. Car lorsque l’état d’alerte sanitaire est décrété et que des mesures d’hygiène sont prises, les contrevenants peuvent se voir infliger soit des amendes, soit des peines privatives de liberté.

 Obissa

rahm uneAprès plus d’un mois de suspension, du fait du COVID-19, les transports interurbains, périurbains et ruraux ont repris le 05 mai 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Les consignes du ministère des Transports sont respectées. C’est le constat fait par la rédaction de radarsburkina dans les compagnies de transport TCV, SBTA et Rahimo, ce lundi 11 mai 2020.

Il est 6h30 quand nous arrivons à la gare principale de la Société Bokoumbo transport de l’Agnéby (SBTA) à Gounghin. Les agents de la gare s’activent pour le premier départ, soit 7h. Un dispositif de lavage des mains est disposé à l’entrée. Nul n’entre dans la gare sans s’être lavé les mains ni sans avoir porté de cache-nez. A l’embarcation, une solution hydroalcoolique permet aux voyageurs de se désinfecter encore les mains. Le chef de gare, Benjamin Kaboré, loue la reprise des activités de transports et rappelle à ses collègues leur rôle essentiel dans la limitation de la propagation de la pandémie. Le car prêt pour le départ est de 63 places mais, a-t-il souligné, ils ne prendront que 53 voyageurs. « Cela nous permettra de respecter la mesure de distanciation physique. Pour l’instant, on n’a pas de difficulté majeure. Il y a des gens qui viennent sans cache-nez et qui négocient pour rentrer. C’est la seule difficulté», a-t-il déclaré.

rahm 2A la gare RAHIMO sise à Kalgondin, même constat. Les passagers pour le car de 9h à destination de Bobo-Dioulasso sont déjà alignés, prêts à embarquer et tous munis de cache-nez. Avant qu’ils aient accès au car, leur température corporelle est vérifiée et la dernière étape consiste pour eux à prendre leur dose de gel désinfectant. Alidou Diallo, chef de gare de RAHIMO Ouagadougou, soutient que c’est ainsi que ça se passe dans sa gare depuis la reprise le 5 mai 2020. « Ici, avant d’avoir ne serait-ce que des informations, il faut de prime abord se laver les mains. Lors de l’embarquement, en plus de toutes ces mesures, on sert du gel hydroalcoolique à tous les passagers », a-t-il détaillé. Pour lui, toutes les mesures édictées par le ministère des Transports sont respectées à la lettre par leur société.

rahm 3Autre gare, même réalité. A Transport Confort Voyageurs (TCV), pas de difficulté majeure à faire respecter les consignes, affirme le chef de gare. « En plus du respect de toutes ces mesures, nous désinfectons nos cars après chaque voyage », a-t-il dardé. Aussi, il laisse entendre que la semaine passée, toute la gare a été désinfectée. « Nous saluons nos clients qui acceptent de se plier aux réglementations sans couac », a-t-il terminé. En tout cas pour Rasmané Tarnagda, passager allant à Bobo, ces mesures sont salutaires pour éviter une contamination à grande échelle. « J’exhorte tout un chacun au respect des consignes, car il y va de la santé de tous », a-t-il terminé.

Le chef de service de la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), Zacharie Sourwema, que nous avons rencontré dans la gare RAHIMO en plein contrôle, rassure qu’ils sont dans une phase de sensibilisation. « Pour le moment, nous ne constatons pas de manquement. Les mesures sont observées. Cela peut s’expliquer par la prise de conscience de tout un chacun, mais aussi par le fait qu’il y ait moins d’affluence », a-t-il analysé. Et de prévenir que toute compagnie de transport, passé le temps de la sensibilisation, qui sera prise pour non-respect des mesures se verra non seulement infliger une amende, mais aussi sa gare sera mise sous scellés pendant un bon moment.

 Obissa

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