C’est la saison des mangues actuellement au Burkina Faso. Radars Info Burkina a contacté Paul Ouédraogo, président de l’Association interprofessionnelle de la filière mangue du Burkina (APROMAB), pour se faire une idée de la production de la campagne 2020 de ce fruit.
« C’est une campagne marquée par deux éléments majeurs qui sont : la faiblesse de la production et la pandémie de COVID-19. Le coronavirus a entrainé la réduction du personnel en raison de la mesure de distanciation sociale instituée également dans les unités de transformations. L’arrêt des transports terrestres et aériens a rendu l’écoulement de ce fruit difficile, voire impossible, aux niveau national et international», nous a renseigné Paul Ouédraogo.
A l’en croire, un facteur suffit à expliquer la baisse de production : « Le changement climatique ! La floraison est bien entamée. La nouaison, c’est-à-dire les petits fruits également. Mais il y a eu une forte chaleur entre janvier et avril. En plus, il n’y a pas eu la pluie de mangue en février/mars cette année », a fait savoir le président de l’APROMAB.
Un avion-cargo de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines a convoyé à deux reprises des tonnes de mangue de Bobo-Dioulasso en destination de l'Europe. « Cette opération cargo est une préoccupation de longue date de l’APROMAB qui s’est concrétisée grâce à l’action du maillon commercialisation, aux autorités régionales, au ministère du Commerce et aux autorités nationales, que nous remercions vivement. Les bénéficiaires sont les exportateurs nationaux bien entendu et ceux du Mali et de la Côte d’Ivoire que nous avons associés. Encore merci aux différents acteurs qui ont permis le succès de l’opération », s’est-il réjoui.
S’agissant des perspectives pour le développement du secteur, « il faut normaliser l’aéroport de Bobo-Dioulasso pour l’exportation des produits frais. Il faut explorer les marchés régionaux et africains ainsi que les opportunités dans les pays arabes », a-t-il conclu.
Aly Tinto