Au Burkina Faso, on constate une croissance continue de la pêche de capture. La preuve, la production est passée de 11 093 tonnes en 2008 à 27 803 tonnes en 2019. Paradoxalement, malgré cette embellie, le Burkina importe plus de 80% de sa consommation de poisson. Ainsi, comme beaucoup d’autres pays du monde, le nôtre subit actuellement de plein fouet la crise de la pandémie du coronavirus. Pour savoir l’impact du virus à couronne sur l’activité halieutique, Radars Info Burkina a rencontré Philippe Sawadogo, responsable de la Direction de la pêche.
Selon M. Sawadogo, certes l’activité de pêche se poursuivait dans certaines zones, mais il y a des impacts qui sont ressentis par des acteurs. «Ces impacts sont liés à la restriction de la circulation des personnes. Les mareyeurs ont des difficultés à s’approvisionner en poissons », a-t-il indiqué.
En outre, la mise en quarantaine des villes a également eu des effets sur l’activité de pêche. « A la frontière ivoirienne, il y a une zone de pêche où s’étaient rendus des pêcheurs pour exploitation mais avec la quarantaine, ils y sont restés bloqués. Pour faire venir le poisson en ville, c’était compliqué. Ainsi, ces personnes étaient obligées de le vendre sur place à vil prix. Mais il y a un bémol : cela dépend des sites. Au Sourou, par exemple, les produits ont continué à circuler puisque les marchés n’étaient pas fermés. Des séances de sensibilisation ont été organisées pour inciter les pêcheurs à se désinfecter les mains avant de commencer à pêcher », a poursuivi le directeur de la Pêche.
Le couvre-feu n’est pas en reste. « Cette mesure a un impact considérable sur ceux qui font la transformation du poisson, notamment qui vendent du poisson braisé. A cause du couvre-feu, ils n’arrivent, par exemple, plus à mener leur activité commerciale de façon convenable », a conclu Philippe Sawadogo.
Aly Tinto