La polémique consécutive aux décès de certains malades du Covid-19 ne cesse d’enfler au Burkina Faso. Elle est même au cœur des débats ces jours-ci. La controverse la plus vive, c’est celle sur la mort de la députée de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) Rose Marie Compaoré, par ailleurs 2e vice-présidente de l’Assemblée nationale burkinabè. Face à cette situation, le Dr Alain Konseybo, médecin épidémiologiste, membre du Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB), donne sa lecture de la situation.
Le décès controversé de la députée de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) Rose Marie Compaoré et les révélations qui s’en sont suivies ont contribué à exacerber le débat sur les décès à polémique, a priori causés par le coronavirus. Dr Alain Konseybo, épidémiologiste, membre du Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB), donne sa lecture de la situation en ces termes : « Dès le départ, le Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB) a attiré l’attention de l’opinion publique sur notre manque de préparation à cette pandémie. Heureusement d’ailleurs, nos sorties ont permis de recadrer certaines choses et de prendre en compte certains éléments pour avoir une réponse qui s’accepte un peu. Ce qu’on a toujours décrié, c’est que quand on manque peut-être de franchise et de vérité à un moment donné, on ne peut que se retrouver dans des situations dramatiques comme celle que nous vivons actuellement. La population n’est plus sensible et elle n’écoute plus, d’autant plus qu’elle est habituée à ce qu’on ne lui serve par la vérité. Les gens ont l’impression que cette maladie est une comédie. Toutefois, nous pouvons leur assurer, en tant que praticiens, que le Covid-19 est bien une réalité au Burkina Faso. Il y a bel et bien des contaminations. Au niveau du corps médical, nous sommes à plus de cinquante agents contaminés à ce jour, sans compter les autres corps de la santé. »
Selon le Dr Konseybo, deux constats ressortent de cette situation : il y a dans un premier temps le manque de préparation du gouvernement face à cette pandémie et, dans un second temps, il y a le fait que nos autorités ne disent pas toujours les choses telles qu’elles sont vraiment à la population, ce qui n’est pas sans conséquences.
Obissa