Le jeudi 28 mai dans une discothèque à Ouagadougou, DJ, artistes musiciens, managers, serveuses, plongeurs, organisateurs d’événements, cinéastes, etc., se sont retrouvés pour animer une conférence de presse au cours de laquelle ils ont plaidé pour la levée du couvre-feu et la reprise de leurs activités. Radars Info Burkina a rencontré Aziz Tiemtoré, acteur du showbiz, organisateur de soirées dans des boîtes de nuit et bars climatisés, qui était l’un des principaux animateurs de la conférence, pour en savoir davantage.
« Notre demande qu'on lève le couvre-feu s’explique par le simple fait que nous sommes au chômage depuis 3 mois alors que nous avons des charges à supporter et des familles à nourrir. Nous ne vivons que de ces activités. C’est pour cette raison que nous plaidons pour leur reprise et pour la levée du couvre-feu. Si on lève le couvre-feu sans nous autoriser à rouvrir, ça ne nous arrange pas. Si on nous autorise également à ouvrir sans lever le couvre-feu, ça revient à la même chose parce que ces établissements ne fonctionnent que la nuit », a expliqué Aziz Tiemtoré.
Des propositions de nature à permettre l’ouverture des bars climatisés et des boîtes de nuit de Ouagadougou ne manquent pas.
« Nous sommes dans une logique sanitaire. Il y a des mesures barrières à appliquer. Nous sommes conscients de la gravité de la maladie et sommes aptes à appliquer ces mesures barrières dans nos lieux de travail. Au port du masque et à la disponibilisation des lave-mains et du gel désinfectant, nous allons adjoindre des mesures comme la réduction du nombre de clients. Par exemple, au lieu de 10 personnes par table, on peut faire 5 », a ajouté l’acteur du showbiz.
Mais la ministre de la Santé, Claudine Lougué, a affirmé le vendredi 29 mai : « Le couvre-feu ne sera levé que lorsque le gouvernement sera assuré de la sécurité du contrôle de la transmission ».
« Ils ont permis la reprise d’autres activités. Ces activités se font normalement dans le respect des consignes. Pourquoi nous, à notre niveau, on ne veut pas nous autoriser à rependre nos activités en respectant les mêmes consignes ? La ville est plus animée de jour que de nuit. Je pense que la nuit, c’est 50% de la population qui est dehors. Donc à mon avis, la raison invoquée par le gouvernement ne tient pas. Je ne suis pas un expert du domaine sanitaire, mais s’il y a une autre raison au maintien du couvre-feu, qu’on nous le dise clairement », a argué Aziz Tiemtoré.
Selon lui, la conférence de presse n’était pour eux qu’une première étape dans le but de se faire entendre. « Nous disposons d’autres moyens légaux de lutte pour nous faire entendre. Après cette conférence, c’est le mémorandum que nous allons déposer auprès des structures concernées par la situation. Si on obtient gain de cause, c'est tant mieux. Dans le cas contraire, nous disposons d’autres moyens légaux de lutte pour nous faire entendre. Si nous pouvons mener des actions de façon pacifique, nous allons le faire », a fait savoir M. Tiemtoré.
A l’en croire, d’ici le lundi 1er juin, les travailleurs de nuit vont tenter de rencontrer le ministre de la Culture et celui du Commerce ainsi que le maire de la commune de Ouagadougou afin de se faire entendre.
Aly Tinto