Bientôt, c’est la saison des pluies. Au Burkina Faso, la campagne agricole humide 2020-2021 a été lancée le vendredi 22 mai 2020. En raison de leur volonté manifeste d’accroître leur productivité et leur production agricoles, les producteurs ont, de nos jours, presque systématiquement recours aux pesticides pour lutter contre les mauvaises herbes ou les insectes nuisibles. Pourtant, l’utilisation de ces produits chimiques a des conséquences néfastes, aussi bien pour l’homme que pour la nature. Pour trouver une alternative à l’utilisation des pesticides chimiques, le Conseil national de l’agriculture biologique (CNABIO) sensibilise et forme les producteurs à produire eux-mêmes des pesticides biologiques. Radars Info Burkina a rencontré Clémence Samba/ Lankouandé, coordonnatrice du CNABIO, pour en savoir davantage sur le sujet.
Le CNABIO a pour objectif de promouvoir l’agro-écologie et l’agriculture biologique au Burkina. « Comme nous promovons l’agro-écologie et l’agriculture biologique, nous prônons l’utilisation des produits écologiques organiques. Ainsi, nous sensibilisons les producteurs à produire eux-mêmes leurs pesticides biologiques organiques avec la matière première qu’ils peuvent trouver localement. Cette matière première (bouse de vache, feuilles de neem, etc.) est disponible dans les ménages. Il y a aussi certains acteurs qui importent les pesticides biologiques. Nos acteurs agricoles utilisent ces pesticides en lieu et place des pesticides chimiques de synthèse », a indiqué la coordonnatrice du CNABIO.
A l’en croire, le constat est que les producteurs apprécient positivement ces pesticides biologiques, surtout si les consignes sont bien respectées. « Ceux qui respectent les consignes de production et d’utilisation témoignent que ces pesticides sont efficaces et moins coûteux que les autres produits chimiques de synthèse. Et l’avantage, c’est que la fertilité des sols ne fait qu’augmenter au fur et à mesure de l’utilisation des pesticides bios. En utilisant ces pesticides biologiques, on constate une grande différence avec les produits achetés sur les marchés ordinaires, où les pesticides sont en quantité élevée. Ces produits biologiques donnent un meilleur goût aux aliments», a-t-elle précisé.
Bientôt c’est la saison pluvieuse, et les besoins en pesticides vont s’accroître, « mais une forte sensibilisation va permettre de réduire les conséquences néfastes de l’utilisation des produits chimiques », estime Clémence Samba/ Lankouandé.
Le CNABIO veille à la certification biologique des produits agricoles à travers le label BioSPG au Burkina.
Aly Tinto