La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) a tenu, comme initialement prévu, un meeting ce samedi 4 juillet à Ouagadougou. Il s’est agi pour elle, au cours de cette rencontre, de réaffirmer sa volonté d’interpeller le gouvernement une fois de plus afin qu’il « se penche véritablement » sur les différentes plateformes qui lui ont été adressées par les différents syndicats pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de tous les travailleurs du Burkina Faso.
La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), lors de son meeting tenu aujourd’hui, 4 juillet 2020, a exigé la levée sans délai des sanctions infligées aux 3 travailleurs des impôts dernièrement révoqués, la restitution des salaires des autres fonctionnaires suspendus et ou coupés « illégalement », l’annulation des « mutations arbitraires » d’agents de la RTB et de Sidwaya et l’examen sérieux et diligent par le gouvernement de sa plateforme revendicative. Elle a aussi prévenu, par la voix de son secrétaire général, Bassolma Bazié, que sa posture dans les luttes à venir serait fonction de l’attitude du gouvernement.
Il serait illusoire, a martelé la CGT-B, de penser que le temps pourrait avoir raison de sa détermination dans la lutte. Ce meeting qui marque le redémarrage de la lutte syndicale « vise principalement à interpeller une fois de plus le gouvernement afin qu’il se penche véritablement sur les différentes plateformes qui lui ont été adressées par les différents syndicats. La pandémie de Covid-19 a été utilisée par le gouvernement pour tenter d’opposer les travailleurs à la population, lequel gouvernement est resté fidèle à ses manœuvres dilatoires et électoralistes au détriment de la santé du peuple » : tel a été le réquisitoire de M. Bazié. En effet, a soutenu le SG de la CGT-B, les manifestations ont été suspendues par les syndicats pour se plier aux mesures consécutives à la survenue de la Covid-19 mais le gouvernement a saisi cette opportunité pour faire passer ses mesures contre les libertés et le pouvoir d’achat des travailleurs. Dans le même temps, a-t-il ajouté, le gouvernement a eu une communication tendant à faire croire qu’il est ouvert au dialogue et que ce sont les syndicats qui ne sont pas sur la même longueur d’onde. A en croire la CGT-B, depuis la dernière grève générale du 7 mars 2020, qui a été bien suivie sur toute l’étendue du territoire national, elle n’a reçu jusqu’à ce jour aucune invitation à une quelconque rencontre de négociation avec le gouvernement. Pire, l’exécutif n’aurait répondu à aucune des correspondances que les regroupements syndicaux lui ont adressées.
L’évolution des événements ces dernières semaines montre à souhait, selon les syndicalistes, que les griefs de la CGT-B à l’endroit du gouvernement burkinabè sont fondés. La preuve, selon eux, ce sont les nombreux cas de malversations révélés par la presse. Il s’agit, a cité M. Bazié, de l’incarcération pour enrichissement illicite de l’ancien ministre de la Défense, des « frasques » du maire de la ville de Ouagadougou et des transactions de corruption dans l’attribution de marchés publics comme le montrent certains audio incriminant Adama Kanazoé, de l’acquisition de 300 ambulances par crédit-bail, entre autres. S’agissant de la fonction publique, la CGT-B dénonce le recrutement d’agents plus par le biais des mesures nouvelles que par concours directs, car des fraudes auraient lieu dans le cadre de ces recrutements dits spéciaux.
Obissa