Dans la matinée du vendredi 26 juin 2020, des opérateurs de kits (OPK) retenus pour l’enrôlement en vue de la révision du fichier électoral dans la perspective des élections de 2020 se sont retrouvés devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour désapprouver « une injustice » dans leur déploiement sur le terrain. Le constat de Radars Info Burkina.
Les côtés opposés de la rue passant devant le siège de la CENI étaient barricadés à l’aide de barrières de sécurité. A quelques mètres du siège, étaient regroupés des jeunes. « On a des problèmes. On s’est donc retrouvé pour constituer une délégation de quelques personnes pour rencontrer un responsable de la CENI et lui exposer la situation. Il était prévu, sur la base de l’équité, que chaque opérateur fasse trois sous-zones, le territoire étant divisé en trois grandes zones à cet effet à raison de trois sous-zones par zone. Nous sommes à la dernière grande zone et il se trouve qu’il y a certains opérateurs qui ont été déployés plusieurs fois (6 voire 7 fois), alors qu’à l’inverse il y en a qui n’ont jamais été déployés. C’est par exemple mon cas. C’est cet état des choses que nous voulons comprendre », a expliqué Dieudonné Boéna, OPK.
A l’en croire, les OPK qui sont dans cette situation sont au nombre de 200. « On avait espéré être reçu par quelqu’un de plus avisé. On a trouvé une oreille attentive qu’on a appréciée pour sa disponibilité, à savoir le chef de la sécurité. Mais on aurait préféré être reçu par quelqu’un de mieux placé que lui, qui pouvait, au-delà des questions sécuritaires, nous renseigner sur la situation dans laquelle nous sommes. Il nous a fait savoir que l’enrôlement n’est pas fini, qu’on n’avait pas à se plaindre. Selon lui, il y a des gens qui n’ont pas été retenus en raison de leurs propos dans les différents groupes WhatsApp. Pourtant lesdits groupes sont privés et les conversations également. En plus, il nous a dit que la CENI n’a aucun engagement vis-à-vis d’un opérateur. Mais demander à quelqu’un lors de son recrutement de rester disponible durant une certaine période, je trouve que c’est un engagement puisque cette personne est amenée à renoncer à certaines de ses activités. Ils nous ont dit en plus que des gens ont été affectés en tenant compte de leurs compétences. J’ai fait l’enrôlement de 2012, celui de 2014 et celui de 2015. Est-ce qu’on peut me dire que je suis moins compétent qu’un opérateur qu’on vient de recruter ?» a poursuivi M. Boéna.
Pour lui, des faveurs sont accordées injustement à certains OPK au détriment d’autres. « Ce qui est malheureux, c’est que nous avons constaté que bien que la CENI soit une institution indépendante, certains de ses membres y font les choses par affinité. Et c’est grave pour une structure supposée organiser des élections libres et transparentes », a dénoncé notre interlocuteur.
En outre, parmi les plaignants du jour il y en a qui « réclament depuis un certain temps de l’argent que la CENI leur doit » puisqu’ils ont été déployés dans des zones où ils n’ont pas pu travailler. Par contre, des « OPK qui étaient dans la même situation ont pu percevoir leur argent ».
« C’est ainsi que nous avons décidé de venir ce matin au siège de l’institution pour comprendre ce qui se passe. Ils nous ont encore dit de rentrer et de rester à l’écoute parce qu’il y a des zones rouges où les travaux n’ont pas pu se tenir et qu’il est probable que nous soyons affectés dans ces zones», a fait savoir Lucien Bationo, un autre OPK.
Des agents de sécurité près de la barrière, au milieu de la voie, nous ont refusé l’accès à l’administration de la CENI. Ils ont contacté le responsable à la communication de ladite structure tout en nous signifiant de patienter devant un kiosque à proximité. « Monsieur le responsable à la communication n’est pas disponible», nous ont informé par la suite ces agents de sécurité.
Aly Tinto