dimanche 8 décembre 2024

e contravention uneLa plateforme e-contravention a été lancée par le ministère de la Sécurité, le 11 juillet 2023, pour permettre aux usagers de la route au Burkina de payer rapidement leur contravention en cas d’infraction. L’objectif est de lutter contre la corruption sur la voie publique. Sur la question, le secrétaire exécutif adjoint du REN-LAC et certains citoyens ont donné leur avis à une équipe de Radars Burkina. 

Pour Omar Konaté, l'initiative est bonne, mais le mieux serait de miser sur la qualité morale de la population à travers une sensibilisation pour avoir des citoyens modèles (agents et usagers). Sinon, « même avec les meilleures méthodes on échouera tant que la volonté humaine restera mauvaise ».  

Plusieurs citoyens par contre pensent qu’il faut plutôt réduire le montant des contraventions, convaincus qu’ils sont que cette plate-forme ne « changera rien ». C’est le cas de Françoise Zoungrana, qui souligne que « tant que les contraventions seront à 6000 F et plus, l'usager préférera négocier avec 2000 F et continuer sa route ». « Il faut réduire 1000 ou 2000 F tout au plus. Là, il n'y aura pas lieu de négocier, le paiement se fera sans autres formes et tout l'argent ira où il doit aller pour une gestion et une répartition équitables », a-t-elle ajouté.

e contravention 2Pissyamba Ouédraogo, secrétaire exécutif adjoint du réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), estime que cette plate-forme s’inscrit dans le cadre d’une recommandation faite par le REN-LAC dans son rapport 2021 sur l’état de la corruption au Burkina, notamment la digitalisation d’un certain nombre d’actes dans les services dans l’optique de réduire les contacts interhumains qui créent les conditions de la corruption.

Pour lui, c’est une bonne mesure qui doit être améliorée, car elle présente des limites En effet, même si la mesure est salutaire, le fait est que le contact humain demeure, selon lui. Or, cela peut être une occasion de corruption.

C’est pourquoi, dit notre interlocuteur, « il faudrait que les gens l’estiment à sa juste valeur et ne pensent pas qu’on en a fini avec la corruption dans la circulation, car la lutte anti-corruption ne peut pas aboutir par des mesures partielles ; il faut une politique large dans tous les départements de la société ».M. Ouédraogo déplore aussi le fait que cette plate-forme laisse croire que commettre maintenant une infraction est quelque chose de banal. « C’est comme si désormais vous pouviez commettre des contraventions, payer simplement et puis continuer votre route », fait-il remarquer.

Sur la cherté de la contravention invoquée comme cause de corruption sur la route par certains citoyens, Pissyamba Ouédraogo affirme que cela pose un problème social car l’on ne devrait pas parler de cela. « On devrait plutôt discuter de comment faire pour ne pas commettre d’infractions parce que si vous grillez un feu tricolore et que vous faites un mort, l’infraction devient le problème de toute la société », a-t-il martelé.

De son point de vue, le citoyen doit aujourd’hui se ressaisir et respecter la loi. « Si elle (la loi) n’est pas bonne, on doit l’améliorer. On ne doit pas chercher à revoir à la baisse le montant des contraventions pour que les gens commettent des infractions, les paient rapidement et continuent leur route », soutient-il.

Flora Sanou

aareglementatLe gouvernement a décidé de la réglementation des interventions des agents publics de santé dans les structures sanitaires privées au Burkina. Ainsi, il ressort que ces agents ont lautorisation dintervenir dans les structures privées sur une durée de 2 ans maximum pour les spécialistes et dun an pour les autres corps de la santé au bout desquels, tous doivent choisir entre le privé et le public. Interrogés par Radars Burkina, certains acteurs donnent leurs avis sur la question.

Selon le Dr Ibrahima Karambiri, médecin spécialiste en médecine du travail, le décret portant horaires et organisation du travail dans la Fonction publique hospitalière (FPH), adopté en 2020, ne prévoyait pas de limitation dans le temps en ce qui concerne la prestation des fonctionnaires de la FPH dans les structures privées et cela posait problème au regard de l’absence des agents dans les hôpitaux publics. 

« Je suis personnellement contre l’absentéisme dans les hôpitaux publics qui est devenu actuellement l’un des plus grands maux de nos hôpitaux », soutient-il.

Cependant, il estime que l’application des textes ne sera pas sans conséquences sur le contrat des fonctionnaires de la FPH, car il « existe une injustice dans le traitement des agents de la fonction publique qui pourrait expliquer en partie la fuite des agents de santé à la recherche de complément de fin du mois ». Selon lui, pour deux médecins X et Y, avec la même formation, le même diplôme, de même catégorie P, il y a deux traitements totalement différents. C’est pourquoi, dit-il, il y a risque de perdre un grand nombre d’agents publics. Ainsi, « si l’Etat veut conserver son personnel, en ce qui concerne les médecins en tout cas, il va falloir revoir la rémunération qui témoigne de l’injustice dans le traitement des agents l’Etat ». Ce, pour soulager la population qui souffre déjà aujourd’hui pour bénéficier des prestations d’un médecin dans les hôpitaux publics.

De plus, pour une bonne résolution de ce problème, « le gouvernement se doit de doter les hôpitaux d’un plateau technique qui réponde aux compétences des agents. Il faut également une lutte énergique contre la corruption de façon générale et dans le secteur de la santé en particulier », a suggéré le Dr Karambiri.

Djamila Sawadogo, étudiante en 6e année de médecine, n’accueille pas favorablement cette décision gouvernementale. Selon elle, même si être médecin est un sacerdoce, médecins généralistes comme spécialistes ne gagnent pratiquement rien. « C’est leur intervention dans les structures sanitaires privées qui leur permet de joindre les deux bouts. Ces textes vont obliger les agents de santé à se contenter d’un revenu qui ne leur permet pas de couvrir leurs besoins essentiels », défend-elle.

Pour elle, « si chaque fois ce sont des textes d’interdiction qui sont pris, en fin de compte plus aucun étudiant ne voudra faire médecine à l’université de peur de finir ses études et de se retrouver dans cette pauvreté». « La médecine est un métier libéral, ce qui veut dire qu’on peut l'exercer dans le public comme dans le privé. Le gouvernement peut donc imposer le nombre d’heures à faire dans les structures publiques aux agents public de santé et laisser ces derniers disposer du reste de leur temps comme bon leur semble », a-t-elle souhaité.

Taïba Sebgo, étudiante également en 6e année de médecine, dit être du même avis en ce qui concerne les spécialistes parce que cela leur permettra d’être « efficaces à 100%. Sinon en voulant être sur deux terrains à la fois, on se perd ».

Tout compte fait, elle est inquiète en ce qui concerne les autres agents qui parfois, après leur intégration à la fonction publique, peuvent chômer pendant 1 an et demi mais s’occupent dans le privé en attendant leur prise de service.

Flora Sanou

luanga uneAprès 32 ans de service à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont 11 en tant que Directeur national pour le Burkina, Charles Luanga Ki-Zerbo a été admis à la retraite le 30 juin 2023. Le jeudi 6 juillet 2023 à Ouagadougou, le monde de l’économie et des finances lui a rendu hommage au cours d’une cérémonie à cet effet.

Voulue par le Gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, cette cérémonie d’hommage a été marquée par des discours de reconnaissance. Pour Adama Sankara, directeur de l’Agence principale de Ouagadougou (APO), Charles Luanga Ki-Zerbo a démontré une passion inébranlable pour le domaine financier et économique à travers la recherche permanente de l’efficacité et de l’efficience. Il a été un modèle de comportement professionnel empreint d’humanité.

« Son empathie, sa bienveillance, sa capacité à inspirer les autres, sa grande disponibilité, son attention, son sens de l’écoute permanente de l’ensemble des acteurs et le désir de transparence lui ont permis de créer un climat de confiance », a-t-il souligné.

Pour sa part, Diakarya Ouattara, président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina Faso (APBEF-B), a salué l’homme pour son don de soi dont résulte une ‘’carrière exemplaire bien accomplie’’. « Bons nombre d’entre nous se souviennent de sa patience, de sa pédagogie, de son pragmatisme et de sa dextérité dans la conduite des différents changements intervenus », a-t-il rappelé. Et de renchérir :  « Nous avons, en tout temps, pu compter sur sa disponibilité, ses précieux conseils, son soutien indéfectible et l’attention particulière dont il a toujours fait montre dans la prise en charge des difficultés et préoccupations de la profession ».

luanga 2En rappel, celui à qui les acteurs de l’économie et des finances disent au revoir a intégré l’institution financière internationale en 1991 après avoir été analyste financier de 1985 à 1989 à la société financière sénégalaise pour le développement de l’industrie et du tourisme au Sénégal. Il a gravi les échelons jusqu’au poste de Directeur national de la BECEAO pour le Burkina en 2012. En effet, il a occupé respectivement, les postes d’inspecteur à la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 1991 à 1995, de Chef du département de la supervision et des études bancaires de 1995 à 2005, de Directeur du crédit de 2006 à 2009 et de Secrétaire général de la Commission bancaire de l’UEMOA de 2009 à 2011.

luanga 3Par son leadership à la tête de la Direction nationale de la BCEAO du 12 janvier 2012 au 30 juin 2023, le Burkina Faso a pu réaliser de nombreux progrès dans le domaine bancaire avec des réformes institutionnelles majeures. À cet effet, le nombre d’acteurs du système bancaire est passé de 17 à 23 dont 16 banques, 5 établissements financiers et 2 compagnies financières en dix ans. Ainsi, le secteur bancaire burkinabè s’est positionné comme le troisième marché de l’UEMOA avec une part de marché qui est passée de 13,2 % en 2012 à 14,5% en 2021, selon le rapport annuel de la Commission bancaire de l’UEMOA.

Notons que Charles Luanga Ki-Zerbo est le 5e à avoir occupé le poste de directeur national de la BCEAO pour le Burkina.

C’est Armand Badiel, précédemment conseiller du secrétaire général de la BECEAO et administrateur délégué du Fonds de stabilité financière dans l’UEMOA, qui lui a succédé à ce haut poste depuis le 1er juillet 2023.

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badiel armand« Le souci de la mesure, quelles que soient les circonstances, la continuité et la prudence. Ce sont là des exigences minimales lorsque l’on est dépositaire de la confiance ». Tels sont les principes sur lesquels Armand Badiel, le nouveau Directeur national pour le Burkina de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), fonde sa mission. Mais qui est Armand Badiel ?

Marié et père de quatre enfants, M. Badiel est né le 5 août 1965 à Didyr dans la province du Sanguié, région du Centre-Ouest, soit 5 ans après la proclamation de l’indépendance de la République de Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso. Ses études secondaires, il les fera au Petit Séminaire Notre-Dame d’Afrique de Koudougou puis au collège de Tounouma, à Bobo-Dioulasso, où il décroche le baccalauréat. M. Armand Badiel est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques obtenue en 1992.

Que retenir de son parcours professionnel ? Le frais émoulu directeur national de la BCEAO a occupé de hautes fonctions au sein d’institutions financières comme l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la BCEAO et même le Fonds monétaire international (FMI).

Ayant fait son entrée à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest en 1985 suite à son admission à un concours externe, M. Badiel, parallèlement à ses activités professionnelles, a poursuivi des études supérieures à la faculté des sciences économiques et juridiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

L’homme pour qui les questions économiques n’ont plus de secret a été directeur des Études entre 2006 et 2008. De 2012 à 2013, il a piloté les analyses et les prévisions macro-économiques ainsi que la programmation financière qui ont servi à la formulation de la politique monétaire mise en œuvre sur ces périodes et à sa coordination avec les autres instruments de politique économique.

Il fut le coordonnateur de nombreuses réflexions analytiques et stratégiques ayant porté sur les réformes structurelles essentielles sur le plan macro-économique au sein de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Le natif du Sanguié a également travaillé avec le Fonds monétaire international (FMI) et d'autres institutions financières de financement du développement.

En sus, sa qualité de spécialiste du secteur financier lui a donné la lourde tâche de mettre en place et de rendre fonctionnel le Comité de stabilité financière, en réponse aux impératifs nés de la crise financière mondiale de 2008.

Au poste de Directeur de la Stabilité financière de 2009 à 2011, outre la finalisation des textes de la réforme institutionnelle de I'UEMOA et de la BCEAO, il a supervisé la rénovation de la réglementation bancaire, de la microfinance et des systèmes et moyens de paiement dans l'UEMOA, à l'appui d'une refondation des politiques de développement du secteur financier en général.

Il a aussi occupé le poste de Directeur général des Opérations et des activités fiduciaires entre 2014 et 2018. Durant cette période, il a donné les impulsions nécessaires à l'aboutissement de chantiers structurants qui ont permis la modernisation de la gestion des signes monétaires, la mise en place d'un cadre stratégique de renforcement des réserves de change, la reprise par la BCEAO des achats d'or auprès des sociétés minières opérant dans l'UEMOA et la mise en production des infrastructures qui ont facilité la modernisation du financement des Etats membres par émission des bons et obligations des Trésors publics sur le marché régional.

Avant sa récente nomination au poste de Directeur national de la BCEAO pour le Burkina, M. Armand Badiel a occupé cumulativement les fonctions de Conseiller du Secrétaire général de la Banque centrale, d'Administrateur délégué du Fonds de stabilité financière de l'UEMOA et de Représentant du Gouverneur de la BCEAO auprès de l'Autorité des marchés financiers de l'UEMOA.

Le tout nouveau Directeur national de la BCEAO pour le Burkina, à qui nous souhaitons plein succès dans sa mission, a pris fonction le 1er juillet 2023.

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WhatsApp Image 2024 11 14 à 07.31.30 67f57cacLe Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est passé de 30 684 FCFA à 45 000 FCFA au Burkina. Le SMIG concerne, en principe, les travailleurs du public et ceux du privé. Cependant, on a l'impression qu’il ne s’applique pas aux aides-ménagères, leur rémunération étant extrêmement faible. À Ouagadougou, la capitale, Radars Infos Burkina s’est entretenu avec quelques-unes d'entre elles. Leurs témoignages sont aussi effarants que pathétiques.

Alors que certaines sont des jeunes filles, d'autres sont des femmes mariées. Leur travail ? Faire la lessive, la vaisselle, la cuisine, s’occuper de l’entretien de la maison, des enfants… Autant de tâches qui sont accomplies dans les ménages par ces dernières. Elles, ce sont les aides-ménagères, chargées des corvées domestiques au quotidien.

Ce sont des femmes que nombre de personnes appellent vulgairement « bonnes » (NDLR : Bonnes à tout faire). À Ouagadougou, dans presque chaque ménage, on trouve une aide-ménagère qui fait pratiquement tout, moyennant une paie mensuelle généralement fixée par la « maîtresse » de maison. Mais à quel prix !

Radars Infos Burkina a pu constater que la paie des aides-ménagères variait d’une famille à l’autre.  Sur les 6 familles que nous avons répertoriées, seule une paie son aide-ménagère à 30 000 FCFA le mois. Les autres filles, dont l’âge varie de 11 à 17 ans, perçoivent entre 7 500 et 15 000 FCFA le mois. 

aamnage 2Les premières à se réveiller le matin et les dernières à se coucher la nuit, les aides-ménagères ont un quotidien chargé, voire surchargé. La plupart d’entre elles dorment chez leurs patronnes. C'est notamment le cas d’E.O., 17 ans, orpheline de père. Elle a dû arrêter ses études au Cours moyen 2e année (CM2) par manque de moyens financiers.

C'est ainsi qu'elle quitte son village, Noumousso, une commune rurale de la province du Houet située à environ 300 km de Ouagadougou.  Embauchée comme aide-ménagère dans une famille depuis maintenant 2 ans dans la capitale, elle n’y va pas du dos de la cuillère pour relater la dure réalité de son travail.

« Pendant l’année scolaire, je dois me réveiller à 4 h du matin pour apprêter les enfants avant d’enchaîner avec mon programme journalier. Pendant les vacances, je dois être sur pied dès 5 h du matin pour débuter mes travaux », déclare notre interlocutrice. Elle poursuit : « Ma patronne a 4 enfants ; je lave leurs habits tous les 3 jours. J’accomplis tout ce qui est tâches dans la maison et je fais de mon mieux mais pas un seul jour ne passe sans que l'on m’insulte. Parfois même on me frappe pour des choses que je n’ai pas faites », a-t-elle froidement raconté, la mine crispée.

À la question de savoir combien elle est payée le mois, la jeune fille répond : « Je suis payée à 10 000 F chaque mois. Mais à la demande de ma mère, c’est ma patronne qui garde l’argent ».

S.O., âgé de 16 ans, ayant le niveau CE2 et originaire de Niangoloko, province de la Comoé, à pratiquement 500 km de la capitale, explique également son calvaire d’un an et demi dans ce métier. Elle nous confie qu'elle est rémunérée à 12 500 FCFA le mois. « Avant que je ne mange, il faut que toute la maisonnée ait mangé. Même les chiens mangent avant moi », nous raconte-t-elle en larmes. À l’en croire, excepté faire la cuisine, toutes les tâches lui incombent. « Je lave même les pieds de ma patronne dans une bassine chaque week-end », précise-t-elle.

C'est dire que les droits de ces travailleuses sont foulés aux pieds au point que l'on se demande même s'il est possible de faire respecter le SMIG en ce qui concerne les aides-ménagères, cela d’autant plus que les familles n’ont aucun contrat avec l’Etat qui  les obligerait à se conformer à la loi.

C'est en vain que nous avons tenté d’entrer en contact avec l’Association pour la défense des droits des aides-ménagères (ADDAD) qui a engagé une lutte dans ce sens depuis 2022.

Flora Sanou

aaimag uneCe lundi 3 juillet est célébrée la journée mondiale sans sac plastique. Au Burkina Faso, plusieurs textes encadrent l’utilisation des sacs plastiques. Depuis le 1er janvier 2015, la loi 017-2014 interdit la production, l’importation, la commercialisation et la distribution des sachets non biodégradables. Mais encore aujourd’hui, des vendeuses de fruits aux restaurateurs de rue, en passant par les boutiques et les supermarchés, ils restent distribués partout. Pourquoi cette persistance ? Une équipe de Radars Burkina a rencontré quelques acteurs.

Le sachet plastique est tellement entré dans les habitudes qu’il parait presqu’inimaginable de s’en passer. Presque tout se vend en sachet, mais quel type de sachet ?

Visiblement sans aucune connaissance du sachet biodégradable pour différencier de celui non biodégradable, cette restauratrice dit avoir besoin seulement de quoi servir ses clients qui veulent emporter leurs repas. « Je ne connais pas la différence. Quand mon distributeur vient, je prends seulement ce que je veux pour mon travail. Les clients ne se plaignent pas des sachets donc je les utilise surtout que les ‘’kits’’ (Takeaway) sont chers », s’est-elle justifiée.

« Le Burkina ne produit pas d’emballage biodégradable en ma connaissance. Même les emballages où figurent le drapeau du Burkina sont produits au Ghana et ne sont pas suffisamment disponibles », a lâché un vendeur de sachets plastiques, avant d’ajouter qu’il ne cherche que sa pitance quotidienne à travers ce commerce.

aaimag2En outre, une ménagère confie ne pas reconnaitre un sachet biodégradable au milieu de sachets non biodégradable. Selon elle, c’est l’usage du sachet noir qui n’est pas bon pour les repas particulièrement chauds. « C’est vrai qu’on a interdit l’utilisation des sachets non biodégradables, mais personnellement je ne sais pas faire la différence entre sachet biodégradable et non biodégradable. Souvent quand on part payer la nourriture, les vendeurs mettent dans un sachet blanc avant d’emballer dans un sachet noir. Ils disent que le sachet noir n’est pas bon et que c’est le blanc qui est plus pratique pour la nourriture surtout chaude. Mais on ne cherche pas à savoir ce qui est bon ou mauvais, juste quelque chose pour mettre notre nourriture », a-t-elle souligné.

Aussi, pour faire le marché, a-t-elle déclaré, « même avec ton panier, les vendeuses vont toujours mettre dans un sachet pour te remettre et tu finis par rentrer avec beaucoup de sachet ».

Ainsi, elle propose de sensibiliser la population à faire la différence de ce qui est bien et mauvais avant d’appliquer la loi.

Selon Roger Barro, inspecteur de l’environnement, dans un entretien avant sa nomination en tant que ministre de l’environnement, avait indiqué que pour la biodégradabilité, il ne faut pas se fier à ce que l’on voit.

« Il y a des mentions qui sont faits sur les sachets biodégradables. Des certificats d’homologation sont délivrés suivis de contrôle inopiné. Si les certificats prouvent qu’une importation a été livrée, cela atteste que les marchandises comportent des emballages ou sachets plastiques biodégradables », a-t-il fait savoir avant de poursuivre que même s’il existe des sachets non biodégradables sur le marché, le ministère n’en a pas connaissance.

Même si les emballages biodégradables sont utilisés par quelques structures notamment certaines pharmacies et boulangeries au Burkina, cela n’est qu’une goutte d’eau dans la mer car la grande masse continue de se servir des sachets plastiques dont ils ignorent la qualité. Le département en charge de l’environnement doit promouvoir l’utilisation des sacs organiques, surtout réutilisables et des paniers pour au moins restreindre l’usage des sachets plastique dans le commerce. 

Flora Sanou

femmeenceinteSelon le dernier Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) du Burkina, le ratio de mortalité maternelle en 2019 était de 222,9 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes alors qu’il était de 330 décès maternels en 2015. Pour réduire davantage ce ratio de mortalité maternelle, le ministère de tutelle entend mettre en place un comité national multisectoriel de surveillance des décès maternels qui fera des investigations sur d’éventuels cas de décès maternels. Ce comité de surveillance peut-il véritablement contribuer à diminuer, voire empêcher la mortalité maternelle ? Dr Nadine Oui, gynécologue obstétricienne, donne son point de vue sur la question dans cette interview.

 

Radars Burkina : Quelles sont les causes de la mortalité maternelle au Burkina ?

Dr Nadine Oui : Les principales causes des décès maternels au Burkina Faso sont les hémorragies, les infections, la rétention placentaire, les ruptures utérines, les complications des avortements et les éclampsies. A côté de ces causes médicales, il existe de nombreux autres facteurs qui favorisent cette mortalité des mères au Burkina Faso. Il s'agit, entre autres, de la non-pratique de la Consultation prénatale (CPN), de l'insuffisance des soins obstétricaux essentiels et d'urgence et du recours à des accoucheuses villageoises incompétentes.

Radars Burkina : D’aucuns disent que c’est la négligence des agents de santé qui occasionne les décès maternels. Que répondez-vous à ces personnes ?

Dr Nadine Oui : Il est vrai que certains professionnels de santé qualifiés n’accomplissent pas leur devoir avec conscience, ce qui entraîne malheureusement des décès maternels qui auraient pu être évités. Cependant, la mortalité maternelle ne relève pas forcément de la responsabilité des agents de santé.

Radars Burkina : Ce comité de surveillance des décès peut-il vraiment contribuer à diminuer la mortalité maternelle, voire à y mettre un terme ?

Dr Nadine Oui : Il peut contribuer à la réduction de cette mortalité s’il est opérationnalisé et si le travail est bien fait. Par exemple, ce comité peut faciliter l’amélioration des équipements, notamment les lits d’accouchement qui sont parfois en mauvais état.

Radars Burkina :   En tant qu’acteur de terrain, quels sont, selon vous, les systèmes ou stratégies qui peuvent contribuer efficacement à lutter contre la mortalité maternelle ?

Pour lutter efficacement contre la mortalité maternelle au Burkina, nous pensons que le gouvernement burkinabè et ses partenaires techniques et financiers doivent travailler davantage à assurer l'accès des femmes et des filles aux services de santé dans toutes les localités du pays en vue de les rapprocher des services de planification familiale.

L'opérationnalisation de la surveillance des décès par un suivi régulier des grossesses, un accouchement assisté dans les formations sanitaires, un suivi postnatal et un recours précoce des femmes aux formations sanitaires peuvent contribuer à minimiser les décès maternels. En plus, il est possible d’éviter la plupart des décès maternels, car les soins à administrer pour prévenir ou prendre en charge les complications sont bien connus. Toutes les femmes doivent avoir accès à des soins de qualité pendant leur grossesse, au moment de leur accouchement et même après. La majorité des décès maternels peuvent être évités si toutes les femmes ont accès à des soins de qualité.

Entretien réalisé par Flora Sanou

bac 2023Les épreuves du baccalauréat 2023 au Burkina ont lieu du 20 juin au 7 juillet. En attendant la proclamation des résultats du premier tour, prévue pour le vendredi 30 juin 2023, une équipe de Radars Burkina a rencontré deux élèves qui reprennent cet examen pour la troisième fois pour lun et la deuxième fois pour lautre. Ils nous livrent leurs témoignages sur leurs années déchec. Si pour le premier, c'est le problème de niveau et le tract qui lont desservi, le second, lui, reconnaît que cest son impréparation qui lui a porté préjudice.

Marcel Ouédraogo, 22 ans, est à sa 3e tentative de décrocher le premier diplôme universitaire, série G2. Il confie n’avoir pas été à la hauteur la première année. « Les années antérieures, je n’avais pas le niveau », a-t-il admis. Et d’ajouter qu’à sa deuxième tentative, il avait des difficultés, surtout dans les matières techniques, sans compter le tract consécutif à la peur d’échouer.

La présente session, il déclare l’avoir préparée de façon rigoureuse. « L'examen de cette année, je l'ai préparé très sérieusement en ayant à cœur de l'obtenir », a-t-il indiqué. Nonobstant cela, il dit avoir été confronté à des difficultés, lors de la composition, dans des matières comme les mathématiques et la philosophie, mais il s’empresse de préciser qu’il a fait de son mieux.

Gêné que certains de ses condisciples aient réussi au Bac avant lui, Marcel admet néanmoins avoir toujours bénéficié des encouragements de ses géniteurs, contrairement à certains apprenants dont les parents menacent de ne plus payer les frais de scolarité de leurs enfants en pareille situation. S’agissant de ses chances de succès cette année, notre interlocuteur déclare : « C'est un examen et l'on ne peut pas être à 100% sûr, cela d’autant plus qu’avec certains correcteurs il faut s'attendre à tout. Je prie donc Allah qu'il touche leur cœur afin qu'ils soient tolérants », a-t-il affirmé. Pour ce candidat, les études universitaires ne sont pas à l’ordre du jour puisque, lâche-t-il, « après le Bac, j’arrêterai les études pour me ‘’chercher’’ ».

Quant à Mathieu Bouda, 24 ans, il dit passer le Bac A4 pour la deuxième fois. De son propre aveu, cela est dû à son impréparation et à son manque d'entraînement. « Pour la présente session du baccalauréat, j’ai eu des difficultés en français, en philosophie, en anglais et en mathématiques. Les sujets n’étaient pas du tout abordables », a-t-il affirmé. Toutefois, il espère que Dieu « mettra sa main » (NDLR : interviendra) pour que le succès soit enfin au rendez-vous cette année. S’il obtient le Bac, Mathieu compte opter pour la filière Transport et logistique.

Bonne chance à tous les candidats.

Flora Sanou

aapictureLe vendredi 23 juin 2023, un car de la société STAF a acheminé des poussins de Ouagadougou jusquà Bobo-Dioulasso. Une journaliste de Radars Burkina présente dans ce bus en a fait le constat. Reportage.

Il était 8h06 mn quand nous quittions la gare de l’Ouest de la Société de transport Aorêma et frères (STAF) à Ouagadougou avec comme destination Bobo-Dioulasso. Bien que le car dans lequel nous avions pris place soit destiné au transport des personnes, on pouvait y constater la présence de cartons de poussins.

Des poussins dans un des cars d'une si grande société de transport ? Cela est peut-être étonnant, mais c’est la stricte vérité. Les passagers de ce car de 8h (immatriculé 7280T1-03) ont été contraints de supporter la présence de ces poussins avec leur odeur fétide et leurs piaulements sur une distance de plus de 350 km pendant 7 heures de route avec des arrêts à n’en point finir. Nous avons approché deux passagers pour leur demander ce qu’ils pensaient de la présence de ces poussins.

« Il a fallu que je me mette du clou de girofle dans la bouche pour pouvoir tenir. J'ai eu des nausées tout au long du voyage. L'odeur des poussins m'a trop fatiguée », a lâché une passagère.

Un autre passager a confié avoir été très indisposé par cette présence aviaire et regrette cette attitude d’une grande société comme STAF. « On se serait cru dans un poulailler. Pire, on avait l’impression d’être à un concert de poussins, tant les piaulements étaient agaçants, sans compter la puanteur », a-t-il déploré.

À la suite d’échanges avec ces passagers, l’auteure de ces lignes a pu approcher l’un des assistants-chauffeurs. « Convoyeur (assistant du chauffeur), pourquoi avez-vous mis des poussins dans le car avec les passagers ? Ça sent mauvais et l’odeur nous fatigue beaucoup. » À cette interrogation, le convoyeur a répondu : « L’intéressé est monté dans le car avec ses poussins sans qu'on le sache ». « Donc vous ne connaissez pas le propriétaire des poussins ? » avons-nous insisté. Réponse du convoyeur par la négative. Et d'ajouter qu'il n'y a pas d’autre place pour mettre ces poussins. Une réponse qui laisse croire que le transport d’animaux dans les véhicules destinés au transport de personnes est normal.

Une fois à destination, les cartons de poussins ont été sortis par un autre « convoyeur » qui a affirmé que c’était une commission et que le propriétaire est resté à Ouagadougou.

Selon l’article 12 de l’arrêté interministériel N-2016-0005/MTMUSR/MDNAC/MATDSI portant obligation d’installation de dispositifs de limitation de vitesse et de contrôle des temps de conduite et de repos dans les véhicules de transport routier et interdiction du transport mixte, « le transport mixte de personnes et de marchandises est interdit sur tout le territoire national sauf autorisation expresse du ministre chargé des Transports et du ministre de la Sécurité ». L’article 13 du même arrêté dispose : « Il est interdit à tout transporteur de transporter des marchandises diverses, dans les véhicules de transport de personnes ou de voyageurs ». La société de transport STAF ignore-t-elle l’existence de ces textes ? Certainement pas. Les premiers responsables de cette société sont donc invités à veiller au respect des lois et aux bonnes conditions de voyage des clients.

F.S.

ccprcsLe procès sur l’affaire « appel à incendier le palais du Moogho Naaba » a repris aujourd’hui mercredi 21 juin 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga I. Les prévenus sont les leaders de la société civile Marcel Tankoano, Abdoul Karim Baguian dit Lotta, Désiré Guinko, Boukary Conombo, Boukary Tapsoba, Souleymane Belem, Pascal Zaïda, Karim Koné ainsi que les journalistes Alain Traoré dit Alain Alain et Lookman Sawadogo.

Au nombre de dix, ils sont tous poursuivis pour « association de malfaiteurs, divulgation de fausses informations, incitation à un attroupement armé ou non armé… » Seuls deux des prévenus ont été auditionnées par le tribunal ce jour. Il s’agit de Marcel Tankoano, accusé d’être le « cerveau » de ce projet, et de Désiré Guinko.

Devant le tribunal, le sieur Tankoano n’a reconnu aucun des faits qui lui sont reprochés. Même les déclarations qu’il a faites lors de ses interrogatoires, lues par le procureur et le président du tribunal, il dit ne pas s’en souvenir, arguant qu’il n’était pas normal : « J’avoue que je n’étais pas normal ; j’étais très malade. »

Quatre personnes ont comparu à la barre pour témoigner sur le projet d’incendie de palais du souverain. Toutes ont déclaré avoir été contactées par Marcel Tankoano pour faire l’enregistrement d’un premier audio qui devait être mis sur le dos des pro-Russes et visant à appeler les gens à aller incendier le palais du Moogho Naaba. Le second audio devait inviter la population à sortir contrer ceux qui allaient s’en prendre au palais.

Selon les deux témoins devant le parquet, aucun d’entre eux n’a exécuté la mission qui lui avait été confiée par Tankoano. C’est après la diffusion des informations sur les réseaux sociaux que Marcel Tankoano leur a transféré les audios via WhatsApp pour qu’ils les partagent en vue de mobiliser la population.

« Tout ce qui a été dit contre moi est faux, M. le président. Je ne reconnais pas avoir fait ce qui a été relaté ici. Ces déclarations sont graves », a clamé Marcel Tankoano en réponse aux déclarations des témoins. Selon lui, ce n’est ni plus ni moins qu’un complot contre sa personne.

« Interrogé sur la provenance de l’argent qu’il a partagé dans le cadre de ce projet d’incendie du palais royal, M. Tankoano a déclaré devant le procureur lors des interrogatoires préliminaires être un homme d’affaires et un entrepreneur politique », a indiqué le ministère public lors des observations.

À la barre, Désiré Guinko, le 2ᵉ prévenu à avoir comparu ce jour, dit ne pas savoir ce pour quoi il était là, car il n’a rien à se reprocher. « J’aimerais que le tribunal me dise ce que je fais ici. Je n’ai rien à me reprocher. Je ne suis lié ni de près ni de loin à cette affaire d’enregistrements d’audios qui appellent à incendier le palais du Moogho Naaba. Je ne me reconnais pas dans cette affaire gravissime », a-t-il soutenu.

Flora Sanou

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