Il est fortement conseillé de manger au moins cinq fruits et légumes par jour, pour leur apport nutritionnel riche en fibres, en vitamines et minéraux. Les fruits, il n’en manque pas à Ouagadougou tout comme dans les autres villes du Burkina. Certains étals de fruits donnent simplement envie d’en consommer au regard des belles couleurs qu’ils présentent. Cependant, force est de reconnaître que des produits chimiques sont utilisés par les vendeurs/euses pour accélérer le processus de mûrissement de la plupart des fruits. Cette pratique n’est pourtant pas sans effets sur la santé humaine.
Autrefois, c’est le carbure de calcium, plus connu sous l’appellation « carbure », qui était utilisé dans le processus de maturation des fruits. Aujourd’hui, il est remplacé par l'éthéphon, communément appelé Callel 480 SL. Le produit est mesuré et mélangé à de l’eau en fonction de la quantité des fruits. Le mélange ainsi obtenu est aspergé là-dessus et les fruits recouverts d’une bâche ou de pagnes pendant deux à quatre jours et le pari est gagné.
Il intervient dans le mûrissement de fruits comme la banane douce, la papaye, la mangue et l’avocat pour ne citer que ceux-ci.
Le Callel 480 SL est un régulateur de croissance de maturation, concentré soluble. Il est doté de propriétés systémiques et dérive de l'acide phosphorique.
Une jeune fille, une vacancière vendant aux côtés de sa mère, nous a confié que « certains fruits comme les mangues et les avocats arrivent non mûrs » quand nous lui avons demandé dans quel état leurs fruits sont achetés avant d’être vendus. Sans pour autant le nommer, elle a affirmé qu’un produit est utilisé dans le processus de maturation. Excepté cette jeune fille, aucune vendeuse n’a voulu s’exprimer sur le sujet.
Bien qu’indispensables à la santé, les fruits sont de plus en plus impropres à la consommation parce que leur maturité a été forcée. Leurs nutriments deviennent, dans ce cas, de moindre qualité et ils perdent de leur saveur.
En outre, même s’il est de moins en moins utilisé pour faire mûrir des fruits, le « carbure » semble encore utilisé pour accélérer la cuisson des pois de terre en vue de réduire les coûts en bois de chauffe.
Aux abords des voies publiques ou dans les quartiers, l'on constate que les pois de terre sont vendus chaque jour par les restauratrices « par terre ». Dès 6 h chez certaines et à partir de 12 h chez d’autres, cette légumineuse surnommée « journée continue », compte tenu du fait que ceux qui en consomment peuvent tenir pendant d’interminables heures, est prête au bonheur de la clientèle.
Or, dans les familles, le pois de terre est généralement préparé au-delà d'un jour pour une bonne cuisson.
Ainsi, on ne peut s’empêcher de se demander comment ces femmes arrivent à faire cuire les pois de terre pour les vendre au quotidien. Une question à laquelle nous n’avons pu obtenir de réponse adéquate.
Même si certaines vendeuses ont confié qu'elles mettent le pois de terre au feu la nuit en y ajoutant de la potasse, ce temps suffit-il pour que dès 6 h du matin il soit prêt ? À l'issue d'échanges avec une ancienne du domaine, celle-ci a révélé que pour « accélérer la cuisson, généralement c'est le carbure qui est utilisé comme potasse et en 2 h tout au plus, c’est prêt ».
Dans la foulée, une autre dame présente lors des échanges a également témoigné que lors des préparatifs d'une cérémonie de baptême, pour accélérer la cuisson de la viande, une plaquette de paracétamol a été déversée dans la marmite.
Un problème de santé public auquel les services d'hygiène et de santé doivent véritablement s’attaquer pour préserver la santé des citoyens, car ces pratiques tuent à petit feu.
Recourir aux produits chimiques pour accélérer la cuisson d’aliments ou le mûrissement de fruits est très nocif pour la santé, indique le Dr Ousmane Ouédraogo, nutritionniste. Selon lui, l’usage du carbure dans la préparation de certains repas est un danger pour la santé.
« En effet, le carbure peut provoquer une intoxication pouvant entraîner des migraines, des troubles de la concentration et de la mémoire, des vertiges et des nausées, une irritation de la peau, des lésions des muqueuses du nez et des yeux, des symptômes respiratoires et des crampes musculaires ou encore des troubles de l'humeur et une fatigue inhabituelle », a-t-il énuméré.
L'éthéphon (callel 480 SL) utilisé dans le processus de maturation forcée des fruits et légumes est également dangereux pour la santé humaine. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2022, l'éthéphon a été classé comme légèrement dangereux. « Il peut provoquer la diarrhée, des crampes d'estomac ou l'augmentation de l'appétit », a précisé le médecin qui préconise plutôt la technique biochimique pour faire mûrir les fruits, car c’est une méthode naturelle.
Le 15 juin de chaque année est célébrée la Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées. Elle est orientée sur la question de santé publique et de droits des personnes aînées. À l’occasion de cette journée, une équipe de Radars Infos Burkina a effectué une visite à l’Association nationale des retraités du Burkina (ANRB), ce jeudi 15 juin 2023, pour s’imprégner des difficultés des retraités au Burkina. Jean-Baptiste Ilboudo, secrétaire général de l’ANRB, à la retraite depuis 2009, a bien voulu nous accorder une interview.
Radars Burkina : Pouvez-vous nous donner le nombre de retraités au niveau de l’ANRB ?
SG ANRB : Nous sommes dans les 13 régions et pour l’instant nous n’avons pas l’effectif exact. Nous avons demandé aux présidents des conseils régionaux des 13 régions de faire le point pour que nous puissions connaître le nombre total de retraités. Mais de façon approximative, il y a 60 mille retraités sur l’ensemble du Burkina qui perçoivent des pensions versées par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et par la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO).
Radars Burkina : Comment vivez-vous aujourd’hui après plusieurs années de travail ? La période de retraite se passe-t-elle bien ou avez-vous des difficultés ?
SG ANRB : La retraite se prépare et je prends à mon compte ce que le Général Tiémoko Garango, qui fut ministre des Finances du Burkina Faso en 1966 ou 1967, avait dit, à savoir que « la retraite commence le premier jour où tu commences à travailler ». C’est dire que psychologiquement, le travailleur doit se préparer au fait qu’un jour, il doit partir. Il y a eu des cas malheureux où des gens qui devaient aller à la retraite ne voulaient pas partir. Il y a des cas concrets où on a été obligé de fermer, changer les serrures de leurs bureaux pour qu’ils ne viennent plus parce que même admis à la retraite, ils continuaient de venir au travail. Ce sont des gens qui ne se sont pas préparés psychologiquement, et dans le cas où le cadenas a été changé, l’intéressé n’est plus revenu. Malheureusement quelques mois après, il est décédé. Et l’autre aspect est que si vous êtes à la retraite et que vous vivez toujours en location, il y a un problème. Donc il faut vous préparer non seulement psychologiquement et matériellement à partir un jour à la retraite. Pour ma part, tout se passe bien, j’étais déjà préparé à cette nouvelle vie.
Radars Burkina : Avez-vous des difficultés par rapport à la pension que vous percevez ?
SG ANRB : Il faut dire qu’il y a des pensions qui sont vraiment très faibles et cela met les pensionnés dans une situation de précarité. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas joindre les deux bouts, ce qui est vraiment dommage pour des gens qui ont passé toute leur vie à servir le pays soit dans le public soit dans le privé, et surtout quand on sait qu’à cet âge-là il y a beaucoup de problèmes de santé (tension, diabète, etc.). Il y a des retraités qui sont vraiment dans des situations précaires. Certains ont, par exemple, une pension mensuelle de moins de 100 mille francs, ce qui ne vaut même pas le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) au Burkina lorsqu’on divise par trois. Pire, il y en a qui perçoivent moins que ça, notamment les pensions de réversion c’est-à-dire les pensions dont les veuves bénéficient de leurs maris retraités décédés.
Radars Burkina : Avez-vous des difficultés pour l’établissement du certificat de vie ?
SG ANRB : Il faut savoir que le certificat permet de vérifier si le pensionné est toujours en vie avant de reverser la pension. À la CNSS, c’est deux fois par an qu’il est demandé tandis qu’à la CARFO, c’est une fois l’an. Or l’établissement se fait soit à la mairie ou dans les préfectures. Techniquement c’est une préoccupation car ici encore en ville ça va mais dans les villages, l’on est obligé de prendre un tricycle pour aller prendre les retraités, les amener à la mairie pour établir les certificats de vie. Nous avons vu le Directeur général de la CNSS, pour poser le problème et il a promis de réfléchir sur la question.
Radars Burkina : Avez-vous à faire face aux soins sanitaires ?
SG ANRB : La pension ne permet pas, dans certains cas, de rendre visite régulièrement au médecin. C’est pourquoi l’association a demandé depuis 1999 l’établissement de la visite médicale annuelle pour les retraités pour permettre à ceux qui n’ont pas les moyens de se retrouver au moins une fois par an devant le médecin. C’est pour cela que la visite médicale gratuite qui est à sa 9e édition a été instituée pour permettre de soigner. C’est vrai que toutes les pathologies du retraité ne sont pas prises en considération ; néanmoins il y a la tension, la glycémie, les problèmes de reins et pour les femmes les lésions précancéreuses. Cependant le problème que cela pose, c’est qu’on diagnostique la maladie mais on n’aide pas le retraité à se soigner. Néanmoins nous disons que mieux vaut savoir de quoi tu souffres pour vivre en fonction de ta maladie. Il y a eu des cas où des gens ont eu l’occasion de savoir de quoi ils souffrent à l’occasion des visites médicales, des gens qui ont découvert qu’ils avaient le diabète mais ne savaient pas, des problèmes cardiaques, donc ils vivaient comme si de rien n’était or ils étaient malades. C’est aussi ça l’avantage, même si on ne peut pas te soigner on te dit de quoi tu souffres et ça te permet de vivre en fonction de ta maladie.
Radars Burkina : Y a-t-il des moments où un pensionné n’arrive pas à avoir son dû ?
SG ANRB : Une fois que tu t’es présenté et que tu as ton certificat de vie, ta pension est garantie. Mais nous sommes en train de voir un système de bancarisation, c’est-à-dire qu’au lieu qu’on transporte l’argent par les caisses, qu’on puisse virer directement via les mobiles money. Une convention a été déjà signée à cet effet entre le DG de la CNSS et Orange Burkina.
Radars Burkina : Quels souhaits avez-vous à émettre à l’endroit des autorités ?
SG ANRB : Notre souhait, c’est qu’on améliore les conditions des retraités. On profite de l’occasion pour dire à quel point on est content parce que notre appel a été entendu par rapport à la construction d’un centre gériatrique à Ouagadougou, qui va ouvrir ses portes d’ici la fin de l’année et s’occupera en particulier des personnes âgées, mais le centre de Bobo, dont la première pierre a été posée. Nous plaidons pour que dans ces centres on puisse prendre en totalité, comme dans certains pays, en charge les personnes retraités.
En outre, nous souhaitons qu’on indexe la pension au coût de la vie. C’est-à-dire lorsque le coût de la vie augmente, que la pension aussi augmente et qu’à défaut on les indexer sur les salaires lorsque ceux-ci augmentent.
Par ailleurs, pour la signature du certificat de vie, il y a un déséquilibre puisque c’est une fois par an à la CARFO et deux à la CNSS. Donc on souhaite qu’on puisse le faire une fois par an à la CNSS comme à la CARFO et trouver une formule pour le cas des gens qui ne peuvent pas se déplacer et trouver une formule en ce qui les concerne.
Souvent pratiquée chez le bébé mais aussi chez l’adulte, la circoncision, encore appelée posthectomie par les urologues, est un acte chirurgical qui consiste à enlever totalement ou partiellement le prépuce (la peau qui recouvre le gland de la verge). Elle est pratiquée parfois pour des raisons culturelles, religieuses et/ou hygiéniques soit à l’indigénat, soit dans les structures sanitaires selon le choix des parents ou de l’adulte. Quels sont les enjeux de la circoncision ? Pourquoi est-il nécessaire de la pratiquer à l’hôpital ? La non-circoncision a-t-elle des conséquences négatives pour un garçon ? Radars Info Burkina s’est intéressé au sujet.
Il n’est pas rare d’entendre certains parents soutenir l’idée selon laquelle leurs enfants seront toujours circoncis à l’indigénat au détriment de la circoncision médicale. Mais qu’est-ce qui justifie ce refus ?
Samiratou Koné, mère de trois garçons, donne ses raisons. Selon elle, la circoncision à l’hôpital ne facilite pas la guérison de la plaie et cela fatigue les enfants. « J’ai fait la circoncision de mon premier enfant à l’hôpital mais la plaie ne s’est pas vite cicatrisée (trois semaines) », a-t-elle confié. C’est pourquoi pour ses petits frères, ajoute-t-elle, « j’ai préféré le faire avec les ‘’Wazam’’ (personnes qui font la circoncision des enfants à l’indigénat) ». Interrogée sur les risques qui pouvaient découler de cette pratique, elle estime que ces « chirurgiens traditionnels » prennent les précautions nécessaires avec le matériel et les produits qui conviennent. En plus de l’aspect de guérison, c’est une question d’esthétique qu’elle relève. « Souvent à l’hôpital on ne coupe pas bien le prépuce et le sexe de l’enfant devient vilain à voir alors qu’avec les ‘’wazams’’, c’est bien taillé et beau à voir », a-t-elle indiqué.
À l’opposé de dame Koné, Clémence Bambara, elle, dit n’avoir pas confiance aux « chirurgiens traditionnels » parce que certains d’entre eux utilisent le même matériel pour faire l’opération mais aussi ne sont pas formés. « À l’hôpital, les médecins prennent les dispositions nécessaires pour circoncire parce que c’est leur travail. Il y a l’assurance avec l’opération médicale », a-t-elle expliqué. Donc pour elle, il est nécessaire de recourir à « la circoncision médicale pour éviter tout risque ». Mais quel est l’avis des professionnels de santé ?
Selon Gaston Nana, infirmier au Centre médical urbain (CMU) au secteur 15 de Ouagadougou, il est nécessaire de pratiquer la circoncision à l’hôpital car étant donné qu’il s’agit d’une intervention chirurgicale, elle nécessite l’intervention d’un personnel qui s’y connaît et un endroit approprié.
« La circoncision n’est pas une intervention chirurgicale compliquée, mais généralement elle se pratique sous anesthésie locale. C’est pourquoi il faut quelqu’un qui maîtrise les contours de l’anesthésie en vue de choisir le type d’anesthésie adapté au patient. Il faut également un endroit adapté, propre, avec le matériel et le personnel nécessaires d’où la nécessité de se faire circoncire à l’hôpital », a-t-il expliqué.
À la question de savoir quels sont les avantages de la circoncision, M. Nana répond : « Des études menées ont permis d’affirmer avec certitude que la circoncision diminuera plus les risques d’infections urinaires chez un nourrisson. Elle permet également avec bien sûr un pourcentage très bas, de diminuer le risque du cancer du pénis même si ce cancer est rare, il existe tout de même ».
En outre, l’agent de santé a précisé que la circoncision peut également contribuer à diminuer le risque d’infections sexuellement transmissibles comme le VIH, car les cellules du prépuce sont sensibles aux IST. « Toutefois, elle n'est en aucun cas une protection valable contre le sida. Ce n’est pas une barrière efficace contre les IST. Une hygiène de base suffit à se protéger des infections. Il est donc important que les hommes décalottent et lavent la face interne du prépuce tous les jours puisque c’est là effectivement que peuvent se loger certaines bactéries », a-t-il précisé.
Par ailleurs, à l’en croire, l’épaississement du revêtement cutané du gland à la suite de la circoncision pourrait réduire les problèmes d'éjaculation précoce, même si ce trouble résulte davantage de causes psychologiques que physiologiques. « On peut penser que cette opération permet de faire durer les rapports sexuels, en raison d’une petite perte de sensibilité du gland mais elle n’est en aucun cas une solution aux problèmes d’éjaculations précoces », a-t-il dit.
Au regard des avantages de la circoncision, la non-circoncision a-t-elle des conséquences négatives pour un enfant ou un adulte ?
De l’avis de Gaston Nana, ne pas être circoncis peut comporter des inconvénients. « En se basant sur les avantages de la circoncision, un enfant non circoncis pourrait courir les risques d’infections urinaires, de cancer de pénis ou encore les risques de maladies sexuellement transmissible », a-t-il affirmé.
À noter également que la circoncision est entreprise pour marquer une certaine identité culturelle ou appartenance religieuse. De ce point de vue, elle peut être un avantage ou un inconvénient si elle n’est pas faite, selon lui.
Pour finir, M. Nana a soutenu que la circoncision faite à l’indigénat est un risque parce qu’il faut un endroit adapté et propre, une consultation anesthésique au préalable, un personnel qui s’y connaît. Il faut également du matériel adapté car lorsque ce matériel est souillé et que l’opération est faite à l’indigénat, cela peut être source d’infections.
Le Burkina Faso est en proie à une crise sécuritaire sans précédent depuis près de 8 ans. Celle-ci semble avoir accouché d’une crise de confiance entre les acteurs des médias et la population en ce qui concerne la production de l’information. Sur la question, des chercheurs, des acteurs de médias et des citoyens se sont exprimés. Reportage
Dans le contexte burkinabè, l’activisme des groupes armés sur le territoire national a coulé la gloire du journalisme burkinabè débouchant sur une crise d’identité professionnel ont déclaré le 24 mai 2023 lors d’un colloque scientifique à l’Université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou en visioconférence Dr Sobzanga Edouard Sawadogo enseignant chercheur à l’Université Norbert Zongo et Hamidou Sangla doctorant en science de l’information et de la communication à l’Université Joseph Ki-Zerbo. « Le droit d’informer de manière rigoureuse et complète que l’on confère aux journalistes est critiqué par l’opinion dominante. Traités d’apatrides, les menaces et les critiques contre ces journalistes se multiplient sur les réseaux sociaux numériques avec les agissements des internautes. L’identité professionnel du journaliste est remise en cause » ont-ils indiqué.
Dr Sawadogo et M. Sangla se sont interrogés de savoir « pourquoi les médias et journalistes burkinabè sont traités d’apatrides dans ce contexte d’extrémisme violents » ? En réponse, ils estiment que l’avènement du discours conspirationniste et la remise en cause d’identité professionnel sont à l’origine du traitement du journaliste burkinabè d’apatride.
Aussi ils disent avoir cherché à comprendre l’orientation du discours des journalistes en analysant certaines productions sur l’insécurité et des raisons de la méfiance que nourrit la société mais aussi du discours des acteurs sur les réseaux sociaux numériques notamment Facebook.
« Dès le début de la crise en 2016, les médias burkinabè ont eu un langage centré sur les entrepreneurs de la violence. Lors de la survenue d’un évènement de la propagande de ces groupes armés, attentat ou incursions dans une localité du pays, les médias dans leur ensemble analysent la situation et font parfois une rétrospective des évènements similaires écoulés. Ils permettent aux citoyens à partir de la critique de mieux comprendre les facteurs de la crise. Cependant pour l’opinion publique, les médias sont les relais des groupes armés terroristes. Pour l’Etat également, ils participent plus ou moins à l’installation de la psychose chez les populations et sèment le doute sur les capacités de l’armée burkinabè à faire face à la crise et exposent donc les militaires engagés à la lutte contre l’extrémisme violent ce qui les démoralisent. » ont-ils expliqué.
Ainsi, l’Etat a donc affiché sa volonté de rester maitre de l’espace public pour contrôler la circulation de l’information. De ce fait l’avènement d’un nouveau lexique issu de la crise, a entrainé l’avènement d’une nouvelle identité des journalistes burkinabè à savoir le journalisme de communication. Or le rôle du journaliste est d’informer et non communiquer. Finalement, le journaliste burkinabè a aujourd’hui le traumatisme des évènements terroristes mais aussi de leur nouvelle identité acculée par la société « les apatrides » ont conclu Dr Sawadogo et M. Sangla.
Mais que disent les acteurs des médias et leurs lecteurs sur cette problématique ?
Selon le président du comité de pilotage du Centre de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), Inoussa Ouédraogo, il y a plutôt une incompréhension entre les journalistes et les populations. « Je ne parlerai pas de manque de confiance entre les populations et les journalistes. Je pense qu’ils sont incompris. En effet, quand il y a un manque de confiance, il y a rupture. Mais dans le cas du Burkina, je n’ai pas le sentiment que le public cherche à rompre avec les médias ou les journalistes parce que les Burkinabè continuent de consommons les informations journalistiques » a-t-il indiqué.
Cependant il y a une attente d’une partie de la population vis-à-vis des journalistes, a-t-il poursuivi. Pour lui, ces derniers voudraient que les journalistes ne parlent que de bonnes nouvelles. Ils en ont peut-être marre des informations sur la guerre et ses conséquences. C’est pour cela on a l’impression qu’on s’attaque aux journalistes.
Il a proposé aux médias et organisations professionnelles de médias de sensibiliser davantage les populations sur les rôles et fonctions du journaliste car dit-il, « certains pensent très souvent que nous nous mêlons de ce qui ne nous regarde pas ou qu’on cherche des poux sur un crâne rasé. Pourtant, le journaliste ne fait que son travail. Les populations doivent comprendre que ce qu’elles attendent de nous n’est pas le rôle du journaliste mais celui des communicateurs.
« Il y a des incompréhensions. Le rôle de l’autorité, c'est d’assurer la sécurité de tous les citoyens. C’est un droit constitutionnel. Par exemple, si je suis une autorité et qu’on me fait le point sur la prise en charge de tous les déplacés internes, je deviens comme un père de famille à qui on informe que tous les enfants ont mangé tandis que l’aide-ménagère m’interpelle sur la situation d’un enfant qui n’a pas eu à manger. L’autorité doit plutôt remercier la personne qui lui a donné l’information et prendre des dispositions pour que l’enfant puisse manger. Une mère qui entend cette information ne peut pas en vouloir à la servante elle va la remercier et chercher à manger pour son enfant. C’est de cette même façon que nos autorités doivent prendre en compte le travail du journaliste. Quand nous disons qu’il y a des insuffisances, ce n’est pas parce que nous sommes contre l’autorité. C’est parce que nous voulons que ces insuffisances soient corrigées pour améliorer leur gestion. C’est pourquoi je parle d'incompréhension », a-t-il expliqué.
Pour lui, l’objectif du journaliste n’est pas de faire du mal mais de contribuer à la guerre, à apporter des solutions aux problèmes que le pays traverse et de ce point de vue en dénonçant les insuffisances, la mal gouvernance.
« Nous sommes des patriotes au même titre que tous les autres Burkinabè. Les discours qui consistent à traiter certains de patriotes et d’autres de non patriotes ce sont des discours diviseurs. Or dans le contexte actuel du Burkina nous avons besoin de discours de rassemblement, qui unit tout le monde, qui appelle tout le monde partout où il est à être suffisamment responsable et à contribuer à sa façon à la lutte contre le terrorisme » a-t-il terminé.
Daouda Sawadogo directeur de publication du journal en ligne Éclair infos soutient qu’il y a un problème de méfiance entre les journalistes et les populations et non une crise de confiance.
Selon lui, les journalistes sont traités de tous les noms face à un certain nombre de sujets qu'ils ont à et cela ne date d’aujourd’hui. Mais qu'à cela ne tienne, ils arrivent toujours à avoir des informations auprès des citoyens qui ne tardent pas à communiquer ou à opiner sur la situation nationale quand bien même aujourd'hui, il y aurait des textes qui essaient de limiter les opinions, en l'occurrence la mobilisation générale et la mise en garde. Ceux-ci sont un peu prudents quant à leur opinion sur la situation nationale.
En outre, il se pose un problème de compréhension car selon lui, ceux qui qualifient les journalistes de non patriotes, pour la plupart, ne savent pas la fonction réelle du journaliste, les règles qui régissent la profession. Ainsi les journalistes sont traités de tout et de rien. « Ceux qui insultent les journalistes ne sont pas instruits pour la plupart ou ont un faible niveau d'instruction, ce qui ne leur permet pas de distinguer le travail du journaliste de celui du citoyen lambda. Ce sont ceux mêmes qui souhaitent s'exprimer devant les micros lors des manifestations ».
De plus, parlant des difficultés lors des collectes d’informations en cette période de crise, il estime que cela dépend du sujet que l’on traite. « Je me rappelle que lors d’une manifestation de soutien à la place de la nation lors du premier coup d'État (24 janvier 2022), lorsque le président Damiba est arrivé au pouvoir, il y a un groupuscule de personnes qui nous ont pris à partie que nous sommes des journalistes français, que pourquoi nous ne nous exprimons pas en mooré ? Avec tant de question, ils nous ont dit que nous sommes des infiltrés. Je leur ai fait comprendre que nous sommes tous Burkinabè, ce n'est pas parce que nous faisons du journalisme, nous tenons des micros que pour autant on sera qualifié d’infiltrer » a-t-il témoigné.
Pour lui, le journaliste est un citoyen d'un pays et il travaille sur la base de règles et en cas d'infractions il est interpellé par le conseil supérieur de la communication.
Donc, « que des individus opinent sur des sujets traités par les journalistes, ils ne sont pas juges et toutefois qu'un journaliste viendrait à manquer à une obligation, il sera rappelé à l'ordre par les régulateurs de l’information.
Par ailleurs, pour faire raisonner ces personnes qui pensent que les journalistes sont des apatrides, il propose de les sensibiliser sur les règles qui régissent la profession du journaliste. « Le journaliste n'est pas un ennemi de la nation. Il pratique un métier qui obéit à des règles. S'il manque à une de ses obligations (éthique et la déontologie) il peut être rappelé à l'ordre mais s'il respecte on ne peut nullement le reprocher sur son travail. Cependant, que les uns et les autres s'enflamment sur des sujets traités par les journalistes, c'est leur opinion et d'ailleurs tout travail peut être critiqué. C'est aux journalistes aussi de ne pas s'apitoyer en disant qu'ils sont victimes. Nous ne sommes pas victimes, c'est la réalité de notre profession » s’est-il exprimé.
Toujours sur cette problématique de crise de confiance entre médias et populations, Lamine Traoré, correspondant du journal VOA Afrique, tout en rappelant que les journalistes évoluent dans un contexte difficile aujourd’hui, pense que tant qu’ils sont professionnels dans le traitement de l’information, ils sont patriotes.
De ce fait, leur demander d'être patriotes sème une confusion. « Je ne sais pas ce qu'on leur demande exactement. Ce que je sais c'est qu'il faut être un journaliste professionnel. Mais si un journaliste est professionnel est-ce qu'il n'est pas patriote » s’interroge-t-il.
De sa conviction, « quand on essaie d'être professionnel, il n'y a pas plus grand patriotisme que ça. Donc les gens peuvent opiner là-dessus comme ils veulent mais il notifie que nous sommes dans une grave crise sécuritaire non maîtrisée par les forces de défense et de sécurité et c'est la même chose pour les journalistes qui essaient de s'adapter pour faire leur travail. C'est une guerre asymétrique selon les autorités, dit-il, et les journalistes doivent être davantage professionnel.
Dans cette entrevue, il n’a pas manqué de relever les difficultés actuelles pour obtenir l’information.
« C’est difficile aujourd'hui d'avoir des informations. Aujourd'hui même les sources officielles sont rares pour les journalistes non seulement pour les locaux mais aussi ceux qui travaillent à l’inter. Les espaces de liberté ont été réduits. Cela fait que les sources d'informations se tarissent. Par exemple au niveau des conseils des ministres les journalistes avaient accès pour poser certains nombres de questions. Dernièrement ils ont repris quelques points de presse du gouvernement organisés par le service de l’information mais ce n'est pas aussi régulier que ça c'est quand le gouvernement veut communiquer. Pourtant c'était un cadre organisé, institutionnel hebdomadaire à la limite, à des temps passés récents. C'est difficile également sur le terrain parce que certains pensent que les médias internationaux sont dans une mauvaise démarche dans ce contexte où à tout vent on parle d'impérialisme » » a-t-il confié.
Et d’ajouter qu’« on traite certains médias et journalistes qui travaillent à l'international d'impérialistes ».
« Cependant ce n'est pas tout le monde. On arrive parfois à expliquer notre démarche, notre façon de faire, certains le comprennent » a-t-il reconnu.
Tout compte fait, il pense que les journalistes qu'ils soient à l'International ou au plan local doivent continuer à travailler de façon professionnelle.
Dans la foulée, Sandrine Bado, journaliste à Mousso News pense qu’il y a une certaine méfiance des populations vis-à-vis des journalistes sur le terrain. « Ils se méfient au début mais quand tu trouves la façon de leur expliquer les choses, ça passe ».
Interrogé sur ce qu’il pense des médias et de leurs productions actuellement au Burkina un citoyen affirme : « A vrai dire, c'est mieux qu’on ferme tous les médias sauf la télévision et radio nationale. Après le terrorisme ils vont continuer leur travail ».
Un autre citoyen pense qu’il n'y a pas de crise entre les journalistes et les populations mais ce sont plutôt « les autorités qui ont choisi de diaboliser les journalistes et certaines composantes de la population parce qu’elles veulent maîtriser la communication sur la crise sécuritaire. Le journalisme, c'est l'information juste, ce qui n'est pas toujours du goût des dirigeants ».
L’on retiendra qu’il n’y a pas une crise de confiance entre les médias et les populations comme estiment certaines personnes, il y a plutôt un problème de compréhension, une méfiance, une méconnaissance du métier du journalisme par ces personnes.
Le mercredi 7 juin 2023, le dossier sur l’affaire « appel à incendie du palais du Mogho Naaba », impliquant le journaliste Lookman Sawadogo, l'animateur Alain Traoré dit Alain Alain et 8 acteurs de la société civile, à savoir Marcel Tankoano, Abdoul Karim Baguian dit Lota, Désiré Guinko, Pascal Zaïda, Boukaré Conombo, Boukaré Tapsoba, Oumar Sawadogo et Souleymane Bélem, a été retenu pour jugement puis renvoyé par la suite au 21 juin prochain pour « une bonne administration de la justice »
Suite à la décision du tribunal de renvoyer le procès, les conseils des mis en cause ont demandé la mise en liberté provisoire de leurs clients, soutenant qu’ils ont tous la volonté de répondre des faits qui leur sont reprochés et qu’ils ne vont jamais fuir la justice, leurs domiciles étant connus. Comme si cela ne suffisait pas, l'un des avocats a même juré que si ses clients sont mis en liberté provisoire, ils répondront chaque fois que la justice aura besoin d’eux. Un autre a proposé au tribunal de saisir leurs passeports s’il estime que les prévenus vont tenter de quitter le pays.
A la suite de cette demande formulée, le procureur a jugé que les éléments qui ont été développés par les conseils n'étaient pas suffisants pour accorder une liberté provisoire car les faits pour lesquels les détenus sont poursuivis sont graves.
A l’en croire, « jusqu'à aujourd'hui celui qui a procédé à l'enregistrement de la vidéo est toujours en fuite ». A cela, un des conseils réplique : « Il y a la possibilité que le parquet fasse appel à une dissociation. Je n’invente pas la procédure pénale. Mais à l’ordre de dissociation on peut tenir ce procès. Quand le procureur va finir d’attraper ceux qu’il veut dans la ville, qu’il cherche un autre procès pour juger ces personnes. On ne peut pas nous dire d’attendre qu’il finisse de ramasser ceux qu’il veut ».
Tout compte fait, le procureur soutient qu’accorder une liberté provisoire est un risque. « Le risque que nous prenions en libérant ses prévenus, c'est le risque de concertation frauduleuse avec les témoins. Certaines personnes peuvent supprimer certaines preuves. Pour le moment chacun ne sait pas ce que l'autre a dit pendant les enquêtes. Le ministère public veut une manifestation de la vérité donc il faut que ces prévenus soient maintenus en détention. Cette détention n'est pas excessive, des gens pourraient les rejoindre », a-t-il révélé.
Isaac Ndorimana, avocat totalisant 20 ans d’ancienneté au Barreau du Burkina, défenseur de Pascal Zaïda et Tapsoba Boukary, à sa sortie d'audience, dit être déçu de la décision du tribunal car ce refus de mise en liberté provisoire n’a rien de juridique ni de judiciaire. « Je suis totalement déçu de la décision du tribunal parce que c’est encore deux semaines à souffrir dans les lieux de la détention sans être jugés pour savoir à quelle sauce ils seront mangés », a-t-il déclaré. Pour lui, le parquet pouvait accorder cette liberté provisoire car cela n’influera pas sur la procédure du jugement en cours.
« Je pense que le tribunal pouvait quand même leur accorder la liberté provisoire car cela n’allait en aucune façon perturber la procédure en cours », a-t-il affirmé, précisant que nul ne peut s’opposer à la décision du tribunal d’un ton triste. « Comme le tribunal a le pouvoir souverain de décider, nous ne pouvons que nous incliner et profiter de ce laps de temps qui est donné pour aller approfondir la préparation de la défense de nos clients ».
A la question de savoir si c’est un procès politique, Me Ndorimana répond : Nous ne pouvons pas encore dire que c’est un procès politique. Mais on dit ‘’chasse le politique par la porte, il revient par la fenêtre. Pourquoi pas? Mais moi en tant que professionnel du droit, je m’interdis de penser que c’est un procès politique. Néanmoins, au cours des débats, nous allons souligner le fait que ces gens sont proches de la politique, font la politique depuis plusieurs régimes. La plupart d’entre eux faisaient partie des leaders d’opinion et les leaders d’opinion sont des personnes qui cherchent à établir la rigueur du pouvoir et les libertés publiques ».
Selon Maître Abdoul Latif Dabo, l'un des conseils, les arguments avancés par le procureur pour justifier le refus de la mise en liberté provisoire ne sont pas fondés. « Le procureur considère que si on laisse ces gens sortir, ils vont empêcher les témoins de dire la vérité, tenter de corrompre les témoins. Corrompre quel témoin dans la mesure où le témoin a déjà fait une déposition ? Or quelqu’un qui a déjà déposé sur PV s’il vient et qu’il se rétracte, lui-même on peut le sanctionner. Ces arguments ne peuvent pas prospérer.
De plus, Souleymane Belem, l'un des prévenus, n’a pas comparu ce mercredi 7 juin 2023 au tribunal. » Selon Me Bado, le parquet n’a pas convoqué ce dernier. « En répondant à une de nos questions visant à vérifier si cette personne a été convoquée afin qu’on l’informe que le dossier passait ce matin, on nous a fait comprendre qu’elle n’a pas été convoquée. Donc on demande de renvoyer le dossier pour faire venir quelqu’un qui est absent et à qui vous n’avez même pas dit de venir pour qu’on le juge ? Vous apprécierez. Pourquoi c’est cette seule personne qu’on laisse en liberté alors qu’on a enfermé les autres ?»
C’est également l'un des éléments sur lesquels les conseils se basent pour demander la libération provisoire des détenus. « C’est pour cela que nous avons dit que nous voulons qu’on rétablisse l’équité entre les personnes poursuivies. Soit tout le monde est dehors, soit tout le monde doit se trouver là où il doit être afin qu’on puisse le juger conformément à l’égalité et à l’équité », a-t-il pesté.
Rappelons que ces personnes mises en cause sont poursuivies pour « incitation à un attroupement armé ou non armé, mise en danger de la personne d’autrui et diffusion de fausses informations ».
En période de crise sécuritaire, chaque corps de métier essaie de contribuer à la recherche de la paix avec les moyens professionnels dont il dispose. C’est le cas des journalistes qui utilisent les médias pour informer l’opinion. Les femmes journalistes étant de cette corporation, elles se battent au quotidien pour exercer leur métier, bien qu’elles soient victimes de certains fléaux. Le Burkina Faso étant confronté au terrorisme depuis plusieurs années, quelles peuvent être les contributions des femmes journalistes à la recherche de solutions aux crises sécuritaires ? Quel est le rôle des femmes de médias dans la propagation de l’information en contexte de crise sécuritaire ? Christine Kiéma et Risnata Ouédraogo, toutes deux doctorantes en science de l’information et de la communication à l’université Joseph Ki-Zerbo, ont mené une réflexion sur ce sujet.
Selon elles, bien que les femmes des médias soient victimes de harcèlement sexuel, de préjugés et de stéréotypes de femmes aux mœurs légères, pour ne citer que cela, elles jouent un rôle déterminant dans la propagation de l’information en contexte de crise sécuritaire.
Pour elles, ces femmes se démènent pour apporter leur contribution aux recherches de solution à la crise sécuritaire en utilisant des stratégies pour avoir accès à l’information.
Les femmes journalistes sont affectées sur plusieurs plans : moral, social, intellectuel et psychologique. Ces femmes traversent ces durs moments dans la plus grande discrétion et malgré ces conditions difficiles, exercent leur métier au prix de leur vie pour mener des enquêtes en vue d’apporter des solutions à la crise qui fragilise le vivre-ensemble, disent-elles.
En effet, « dans ce contexte de crise sécuritaire, il n’existe aucun dispositif qui garantit la sécurité des journalistes, en général, particulièrement des femmes journalistes. Malgré l’absence de dispositifs de sécurité, les femmes journalistes recherchent les informations au prix de leurs vies pour réaliser des enquêtes en vue d’apporter des solutions à cette crise qui fragilise le vivre-ensemble », ont-elles indiqué.
Au regard de cela, elles estiment que les journalistes, surtout les femmes, doivent être en sécurité dans l’exercice de leur fonction. Elles doivent avoir la possibilité d’enquêter librement et d’informer le public sur les dossiers brulants. En outre, elles ont le droit de recueillir des informations sans être inquiétées ou menacées.
Ainsi, pour permettre à ces femmes de mener à bien leurs métiers, Mmes Kiéma et Ouédraogo soutiennent qu’il faut définir une politique d’information et d’accès à l’information. Elles doivent être formées à un bon usage de l’information recueillie.
De plus, pour apporter leur contribution à la recherche de solutions à la crise sécuritaire, il arrive parfois que les femmes journalistes se déguisent « conformément aux réalités du milieu pour recueillir les informations car il y a des endroits où on ne veut pas sentir les femmes. Elles tendent également leur micro aux leaders féminin afin que ces dernières partagent leurs expériences en vue de résoudre les problèmes ».
À la question de savoir quelle prise en charge psychologique pour les journalistes traumatisés suite à un reportage ces derniers étant confrontés régulièrement à des évènements traumatisants, notamment lorsqu’ils sont dépêchés sur des zones sensibles, ou lorsqu’ils traitent des sujets sensibles elles répondent : « Pour la prise en charge des journalistes confrontés à des troubles psychologiques, nous proposons la création d’une cellule psychologie au niveau de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), qui suivra les journalistes victimes de traumatisme ».
Par ailleurs, elles suggèrent la mise en place de groupes privés et des forums qui permettront aux victimes de s’exprimer sur leur situation, de partager leur vécu sur leurs histoires de traumatisme en vue de libérer l’esprit.
Interrogé sur la question de prise en charge psychologique des journalistes affectés, Casimir Zoungrana, psychologue, propose quelques stratégies. Il s‘agit, entre autres, de former et de préparer les journalistes sur les risques et les réactions psychologiques possibles auxquels ils pourraient être confrontés. En outre, il encourage ces journalistes à discuter de leurs expériences avec leurs collègues et à participer à des séances de débriefing pour parler de leurs émotions et de leurs réactions à l'événement traumatisant.
Par ailleurs, il suggère la mise à la disposition des journalistes de ressources d'information et de soutien pour les aider à comprendre les réactions psychologiques et à trouver le soutien dont ils ont besoin.
Le tribunal de grande instance de Dakar a condamné l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » le jeudi 1er juin 2023. Ce verdict, c’est le moins qu’on puisse dire, a embrasé le Sénégal. On y enregistre en effet des pertes en vie humaine et des blessés. Dans cet entretien, Dieudonné Tankoano, sociologue, enseignant et écrivain, affirme que ces tensions auraient pu être évitées si on n'était pas tombé dans l'abus de pouvoir au pays de la Teranga.
Radars Burkina : Comment avez-vous accueilli la condamnation par la justice de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko ?
Dieudonné Tankoano : La condamnation par la justice de l'opposant Sonko du Sénégal est la conséquence de son engagement ferme et infaillible en tant qu'opposant et espoir futur de la jeunesse sénégalaise. Rappelez-vous qu'il avait été condamné à 6 mois avec sursis dans le même ordre pour d'autres fait. En Afrique les opposants authentiques sont pris pour ennemis à abattre par les tenants du pouvoir. C'est regrettable. Cela résulte autrement d'ambitions dictatoriales pour les auteurs de cette haine.
Radars Burkina : Cette condamnation exclut Ousmane Sonko de la course pour les élections de 2024 car selon la loi sénégalaise, quand on est condamné à plus de trois mois de prison ferme, on devient inéligible. Êtes-vous d'avis avec ceux qui disent que ce qui arrive à Sonko est une cabale purement politique ?
Dieudonné Tankoano : "La germination de la plupart des végétaux commence par la floraison" pour vous dire que cette condamnation a pour but de de salir sa réputation, impacter son capital humain et briser sa carrière politique. Évidemment la suite c'est de l'exclure des élections prochaines pour demeurer l'unique maître du palais sans égal. Je me demande ce que vaut la démocratie pour l'Afrique. Juste une gangrène. Je veux juste dire qu’exclure Sonko des élections de 2024 est un abus politique à but ostentatoire dictatorial et malhonnête de la part des auteurs. Macky Sall vaut mieux que ça. J'ai envie de croire que le pouvoir est une drogue corruptible qui rend ivre. Ce n'est pas au Sénégal seulement. L’Afrique dans son ensemble souffre de l'application d'une réelle contradiction de position. La preuve en est que même au Burkina les gens sont contraints à tout applaudir s'ils ne veulent pas avoir le régime en place sur leur dos. L'opposition n'est pas permise en Afrique.
Radars Burkina : Quelle est votre appréciation des violentes manifestations au pays de la Teranga ?
Dieudonné Tankoano : C'est avec regret et consternation que j'observe les dernières émeutes qui ont lieu au Sénégal. On aurait pu éviter en ne tombant pas dans le complexe d'abus de pouvoir. A cette allure les acquis de l'Afrique depuis les indépendances sont sans doute remis en cause. Si Wade avait abusé de son pouvoir en enfermant Macky Sall opposant en son temps et en l'empêchant de se présenter comme candidat il ne serait point président aujourd'hui.
Radars Burkina : On parle de déjà de mort d'homme dans ces heurts. Pensez-vous que le Sénégal pourrait être au bord du précipice si les manifestations perdurent ?
Dieudonné Tankoano : Pourquoi les politiciens africains font de la gestion du pouvoir un bien privé ? J'ai des connaissances au Sénégal et je sais que cette jeunesse veut du nouveau pour garantir son avenir. Est-ce Sonko en prison aujourd’hui, le probable Messi ? Qui sait.
Même si ce qui s'y passe est regrettable sachez que l'élan de la jeunesse ne sera jamais freiné tant qu'elle n'a pas atteint son objectif, celui d'opérer le changement. Le pouvoir de Macky Sall est inquiété. Ces jeunes ne vont pas rengainer.
Radars Burkina : Quelle est votre analyse de la situation politique du Sénégal ?
Dieudonné Tankoano : Je préconise le dialogue à temps entre les deux camps pour trouver un consensus et sauver les acquis d'investissement de ce beau pays qu'est le Sénégal. Quant à la jeunesse, qu'elle use de tact et d'intelligence pour ne pas se faire du tort. Les édifices qu'elle détruit sont conséquence des efforts des générations passées. Il faut les épargner.
Le plus regrettable est que ces événements ont commencé à prendre une tournure inquiétante. Je parle de mort d'homme. Jusqu'à quand la jeunesse va arrêter de s'immoler pour des faits politiques. C'est regrettable. Ni Sonko ni Macky Sall n'est mort ni même blessé c'est la jeunesse qui est prise pour bouclier. Jeunesse africaine ouvre l'œil !
Ce jeudi 1er juin 2023, la ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire ainsi que le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi ont tenu un point de presse, respectivement sur la situation des Personnes déplacées internes (PDI) au Burkina Faso et sur la mise en place des bureaux « Bilan de compétences et d’accompagnement (BCA) » dans les universités.
Au cours de ce point de presse, la ministre de l’Action humanitaire, Nandy Somé/Diallo, a affirmé que le gouvernement de la Transition est très sensible à la situation difficile des personnes déplacées internes et des communautés qui les accueillent. C’est à cet effet que plusieurs actions ont été entreprises pour les soutenir, les soulager et les accompagner. Il s’agit de la prise en charge d’urgence en alimentation, en abris, en articles essentiels ménagers, en eau potable et en soins de santé.
Selon elle, 88% des personnes déplacées internes souhaitent retourner dans leurs localités d’origine, 11% veulent rester dans les familles et les sites d’accueil, 1% souhaite partir s’installer dans des localités autres que leurs villages d’origine et d’accueil.
A la question de savoir si le retour de 125 227 PDI affirmé par le Premier ministre était confirmé, la ministre de l’Action humanitaire répond par l’affirmative. « Je voudrais rassurer toutes les personnes qui doutent de ce chiffre qu’il est effectif. Nous avons mis un dispositif de captage de personnes déplacées internes depuis le mois d’avril 2023. On s’est rendu compte que le dispositif de cumul des PDI dont nous publions mensuellement les chiffres ne prenait pas en compte les retours. Ainsi, on a procédé à la mise en place d’un nouveau dispositif qui va nous renseigner sur cet indicateur de personnes retournées. C’est sur la base des informations collectées dans les régions avec l’implication de toutes les structures locales que cette information a été au niveau central et c’est ce que nous avons communiqué au Premier ministre Me Apollinaire Kyélem. Nous avions effectivement, à la date du 23 mai 2023, 125 227 PDI retournées dans 7 régions », a-t-elle expliqué.
La ministre Somé a confié que le gouvernement est en phase avec les personnes déplacées internes dans la dynamique de reconquête du territoire pour leur permettre de repartir se réinstaller sereinement. « L’Etat accompagne ces retours et la dynamique est enclenchée puisque nous les approchons pour évaluer leur besoin dans tous les domaines pour que l’appui aille effectivement là où le besoin est exprimé.
En sus, la prise en charge des personnes déplacées internes est évaluée à coût de milliards pour l’Etat a indiqué la ministre. « Pour l’assistance alimentaire, nous l’évaluons à 21 millions, pour les habits 630 millions de FCFA, pour les articles ménagers essentiels 402 millions de F CFA pour les transferts monétaires, 4 milliards de FCFA. En somme, près de 5 milliards FCFA ont déjà été déboursés par l’Etat pour l’accompagnement des personnes déplacées internes », a précisé Nandy Somé.
Une préoccupation a été relevée sur la prise en charge psychologique des PDI au regard des chocs que ces personnes subissent en termes de traumatisme. En réponse à cela, la ministre Somé a signifié qu’un accompagnement est fait. « Depuis l’enregistrement des PDI sur les sites ou familles d’accueil, on les accompagne déjà en collaboration avec les partenaires qui œuvrent dans ce sens », a-t-elle affirmé
Le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, pour sa part, a communiqué sur la mise en place des bureaux «Bilan de compétences et d’accompagnement (BCA) » dans les universités. Selon lui, l’objectif global de la mise en place de bureaux BCA est d’accompagner les étudiants dans la construction et la réalisation de leur projet d’insertion professionnelle ou d’emploi. Ce dispositif vient en réponse au souci du président de la Transition de trouver une alternative aux jeunes pour leur permettre d’apprendre un métier d’ici la fin de la formation et s’intégrer dignement dans le monde du travail. C’est la concrétisation des échanges qu’il a eus le 17 janvier 2023 à l’université Joseph Ki-Zerbo avec les groupes universitaires.
« Les bureaux seront présents sur l’ensemble des 14 universités publiques et il y aura des missions de l’agence nationale pour l’emploi qui vont séjourner dans les instituts et universités privés pour offrir les services aux étudiants », a indiqué le ministre Boubacar Savadogo.
Trois catégories de jeunes ont été classées : d’abord ceux qui sont qualifiés, à savoir ceux qui ont fait des études universitaires dont la majorité à la fin de leur cursus s’engagent dans des activités qui n’ont rien à voir avec leur domaine de qualification. Ensuite, il y a les jeunes moins qualifiés : une réforme entrera en vigueur à la rentrée prochaine pour leur permettre de choisir les voies de qualification de métier. La troisième catégorie concerne les jeunes en milieu rural, pour qui l’initiative sur le référent « opportunité-insertion » sera mis en place dans les 302 communes du Burkina.
Selon les dires du ministre Savadogo, le lancement a eu lieu à Fada N’Gouma, lors de la visite du président de la transition. Ainsi, le bureau de Fada sera le premier à être fonctionnel. L’installation se fera progressivement sur les autres universités. « L’accès aux bureaux est volontaire et cela se fera sur rendez-vous pour éviter les embouteillages », a précisé le ministre.
La compétition dans le cadre de la 36e édition de la coupe du Faso s’est achevée le dimanche 28 mai 2023 avec pour vainqueur l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO). Salifou Guigma, journaliste sportif, livre sa lecture de l’organisation de cette compétition et de l’avenir même du football burkinabè dans cette interview.
Radars Burkina : Quelle appréciation faites-vous de l’organisation de la coupe du président du Faso 2023 ?
Salifou Guigma : Techniquement ça a été très bien organisé parce qu’il fallait tenir compte du championnat national qui n’était pas encore arrivé à son terme (les deux compétitions se jouaient en même temps). La ligue de football professionnel qui est en charge de l’organisation s’est débrouillée malgré l’absence des infrastructures pour pouvoir tenir cette coupe jusqu’à la finale.
Au plan technique également, ça a été du succès parce que les arbitres sont venus de la Côte d'Ivoire. Il y a une convention entre la FBF et la fédération ivoirienne de football qui permet qu’à chaque finale si la coupe est organisée en Côte d’Ivoire, ce sont les arbitres burkinabè qui y vont et vice versa. C’est dans le cadre d’un partenariat et cela a beaucoup aidé parce que les fans qui ont toujours des appréhensions par rapport aux arbitres locaux, cette fois-ci pour des techniciens venus d’ailleurs, c’était quand même difficile de dire que ce n’est pas bien arbitré dans la mesure où ils ne connaissent aucune équipe.
Pour la finale, on peut s’en féliciter. D’abord sur le plan mobilisation, le stade était plein à craquer du fait sûrement de la présence effective du président de la transition qui est aujourd’hui apprécié par la jeunesse.
Aussi, l’Etoile Filante de Ouagadougou qui est le club le plus populaire de la ville et qui au regard de la dynamique surtout qu’elle a enclenché même au niveau du championnat à savoir les dernières journées a pu faire le rappel des troupes, revenir à un niveau qui a forcé l’estime de ses fans.
De plus, les prolongations ont été évitées, le match s’est déroulé en 90 mn. Au niveau du déploiement du branding ça a été l’un des jours où on a remarqué le stade par un éclat remarquable. Les organisateurs ont réussi à relever le défi jusqu’à la remise du trophée. C’est l’une des finales les plus réussies à mon sens.
Enfin, l’aspect sécuritaire qui mettait quelques doutes dans la tête de certaine personne a été également pris à bras le corps car les forces de sécurité étaient là du matin jusqu’à la fermeture du stade.
Radars Burkina : A la lumière de cette compétition, quel est le niveau actuel du football burkinabè ?
Salifou Guigma : En tant qu’observateur, le niveau est en mon sens moyen. Il n’est pas très bon mais il y a des aspects dont on peut se satisfaire. Il y a eu beaucoup de buts marqués sur coup franc, sur balle arrêtée, en attaque placée. C’est quelque chose de formidable. Il y a également eu de très bonnes aptitudes au niveau des gardiens de but. C’est un compartiment de jeux où il y avait toujours des difficultés au niveau de notre football. Il y a des gardiens de but qui se révèlent, je pense que c’est bon. Également on a remarqué depuis un certain temps, des équipes font sortir de balles assez bonnes, on ne dégage plus à l’emporte-pièce, ça met en actif la direction technique intentionnelle avec les techniciens pour arriver à une situation où il faut lancer à partir de la défense, construire le niveau du milieu et essayer de finaliser : marquer les buts. C’est peut-être à ce niveau que ça pêche toujours. À mon avis le péché mignon de notre football, c’est la finition.
En somme si c’était à noter, je dirais qu’on est au-dessus de 5. On n’a peut-être pas forcément 7 mais on a la moyenne.
Radars Burkina : L’avenir du football burkinabè est-il prometteur ?
Salifou Guigma : Toujours avec l’œil d’observateur, l’avenir du football burkinabè promet parce que, que ça soit au niveau du championnat ou de la coupe du Faso, il y a des jeunes qui s’illustre. Ce qui veut dire qu’il faut de plus en plus faire confiance en ces jeunes. Il y a du surclassement dans notre championnat, double surclassement même par moment, parce que je pense que la moyenne tourne autour de 20-21-22 ans et c’est très bien. Ça veut dire qu’on va avoir des joueurs aguerris qui auront au moins trois saisons dans les zones avant de toquer aux portes des différentes sélections.
Il y aura quand même une certaine expérience hormis les U17 où la compétition de cette catégorie n’a pas encore véritablement pris donc on ne peut pas se prononcer à ce niveau. Sinon au niveau des autres catégories je pense que c’est très bien. On peut quand même oser dire que si les acteurs restent concentrer sur l’objectif, si les techniciens restent focus sur les performances, individuelles et collectives, on devrait avoir un bon niveau d’ici là, capable de titiller le reste de l’Afrique, excepté l’Afrique du Nord qui a quand même une bonne avancée par rapport aux autres. En regardant notre championnat, je pense que nous tirons vers 90 à 95% de techniciens locaux à travers les équipes, ce sont des Burkinabè qui entraînent ces équipes or dans le temps c’était des oiseaux rares. Les entraîneurs qu’on partait chercher en Côte d’Ivoire, au Ghana, aujourd’hui je regarde au niveau de l’échiquier ils sont pratiquement tous des Burkinabè et cela veut dire qu’il y a du travail qui est fait. Ça met en relief la direction technique qui travaille à améliorer le niveau des techniciens.
Radars Burkina : Que pensez-vous de la présence du président de la Fecafoot à la finale ?
Salifou Guigma : La présence de Samuel Eto’o, la star africaine qui a fait les beaux jours du Barça et qui est aujourd’hui le président de la fédération camerounaise de football (Fecafoot) a rehaussé le niveau et a sonné la mobilisation.
Aujourd’hui, le football est transversal et a aussi atteint le niveau de mondialisation un peu comme dans les autres domaines. Vous ne pouvez pas rester dans votre carcan et espérer vous développer. Il faut compter avec les autres. Samuel Eto’o est une figure emblématique du football africain. Sa présence ici donne à respecter notre équipe. Je pense qu’il faut rééditer cela. Il faut qu’on puisse, si l’occasion se présente aller chercher d’autres figures pourquoi pas les Drogba. Mais mon cri du cœur c’est peut-être faire appel aussi à certains internationaux qui sont là et qui ont fait la pluie et le beau temps de l’équipe nationale. C’était quand même beau de voir Pitroipa et Bakary Koné, Charles Kaboré, Ziko, au stade qui peuvent parrainer certains matchs. Ça permet à la génération de faire plus connaissance avec ces joueurs locaux internationaux qui n’officient plus mais qui ont marqué l’histoire du football burkinabè.