mardi 18 novembre 2025

senegaleuropeLe chef de l’État, président de la république du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a reçu en audience ce lundi 22 avril 2024, le Président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Dakar. Les échanges ont porté sur la coopération variée entre le Sénégal et l’Union européenne.

 

Selon la présidence du Sénégal, le Président du Conseil européen, Charles Michel a exposé sa vision d’une collaboration approfondie entre le Sénégal, l’Europe et la communauté internationale en général.  Il aspire à un partenariat repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste, reflétant les réalités du monde actuel.

« Un partenariat adapté aux mutations et capable de soutenir la dynamique novatrice que nous voulons insuffler à nos relations. Je lui ai donc notifié que les amis et partenaires du Sénégal sont invités à nous accompagner dans la réalisation de notre programme pour un Sénégal souverain, juste et prospère dans une Afrique en progrès », a déclaré le chef de l’État sénégalais au cours de l’audience.

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a également abordé avec le Président Michel les priorités du Sénégal, axées sur un modèle économique endogène d’industrialisation, avec le secteur primaire comme point de départ. « J’ai évoqué avec le président Michel nos priorités qui s’articulent autour d’un modèle économique endogène et d’industrialisation avec comme rampe de lancement le secteur primaire », a-t-il laissé entendre.

En définitive, « nous avons convenu d’œuvrer ensemble au renforcement de notre coopération par une démarche repensée et apte à soutenir nos objectifs. Ensemble, nous voulons faire plus et mieux dans la relation euro-sénégalaise », soutient le président Bassirou Diomaye Faye.

Radarsburkina.net

mamadoulamineLe peuple sénégalais s'est rendu aux urnes le samedi 24 mars 2024 pour choisir le cinquième président de la république. Dès la soirée du dimanche, les tendances révélaient le candidat de l'opposition Bassirou Diomaye Faye comme vainqueur du scrutin avec 56,13% des voix. En attendant les résultats officiels de la commission électorale, Radars Info Burkina a contacté  Mamadou Lamine BA, journaliste sénégalais, consultant en médias et communication, pour qu'il donne sa lecture sur cette actualité politique. Diplômé du Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (Cesti) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il a travaillé dans plusieurs médias sénégalais et étrangers, dont la radio internationale allemande, la Deutsche Welle, et est présentement, rédacteur dans un journal privé et consultant en médias et communication.

 

Radars Info Burkina : Quelle perception avez-vous des tendances des résultats provisoires en attendant les résultats officiels de la commission électorale ?

Mamadou Lamine BA: D’abord, je me félicite de la tenue de cette élection qui a charrié tant de tension, de pression et de stress collectif. A un moment, il y a eu des incertitudes qui ont inquiété plus d’un citoyen sénégalais. Il y a eu finalement élection et à la fermeture de bureaux, une tendance s’est dégagée entre un candidat de l’opposition et le candidat de la mouvance présidentielle. Tard dans la nuit du 24 mars 2024, cette tendance indiquait une nette avance du candidat Bassirou Diomaye Faye sur ses concurrents. Lundi, en début d’après-midi, le candidat Amadou BA a appelé et félicité le jeune vainqueur pour sa victoire dès le premier tour.  A sa suite, Macky Sall a félicité Bassirou Diomaye Faye, concédant ainsi la défaite du camp du pouvoir sortant. C’est un soulagement général dans le pays et c’est tant mieux.

Radars Info Burkina : Bassirou Diomaye Faye a été libéré de la prison le 14 mars 2024, après y avoir passé 11 mois pour outrage à magistrat, diffamation et diffusion de fausses nouvelles, peut-on parler d'un retour de Nelson Mandela à la Sénégalaise ?

Mamadou Lamine BA:  Oui, symboliquement, on peut l’estimer ainsi. Lui-même ne l’a jamais imaginé ainsi. C’est également dire que les secrets du Seigneur sont insondables.

Radars Info Burkina : De votre point de vue, le candidat du Pastef Bassirou Diomaye Faye, annoncé comme probable Vainqueur, peut-il être l'homme de la situation du Sénégal ?

Mamadou Lamine BA: Je ne crois pas à un messie à la tête d’un pays. Maintenant, c’est lui qui est élu, c’est lui le nouveau Chef de l’Etat qui va devoir prouver qu’il a les épaules assez larges pour supporter la charge de Président de la République parce que le poste de Président  de la République est très sérieux. C’est des décisions parfois difficiles à prendre, c’est des arbitrages, c’est des conciliations, c’est la diplomatie, c’est la transparence dans la gestion des affaires publiques avec des acteurs parfois plus enclin à œuvrer pour leurs propres intérêts que pour l’intérêt général. La situation du Sénégal n’est pas si critique que certains veulent la présenter mais il y a des défis à relever et il n’aura pas de période de grâce, tant les attentes sont nombreuses, les défis sont majeurs et les sénégalais sont devenus hyper exigeants, notamment les jeunes. Son parti a beaucoup mis de la pression sur le régime sortant, il y aura forcément un retour du bâton. S’il s’entoure des hommes qu’il faut et qu’il fasse preuve d’attention et d’ouverture, il peut avancer sans grands obstacles.  Mais il lui faudra beaucoup de courage, d’énergie, de tolérance et de patience pour diriger le Sénégal.

Radars Info Burkina : Lors de sa campagne, il parlait d'un régime présidentiel moins fort, où l'accent serait mis sur un régime parlementaire, selon vous est-ce une bonne idée ?

 

Mamadou Lamine BA: C'est l'expression d'un souhait parce qu'effectivement au Sénégal, on constate un pouvoir presidentialiste hyper fort. Le Président de la République a trop de pouvoirs au Sénégal. Il a droit sur tout, il a beaucoup de pouvoir entre ses mains. Il décide quasiment seul dans des domaines divers et sur plusieurs dossiers. Certains estiment qu’il faut les réduire, d’autres pensent que c’est parfois nécessaire dans un contexte africain où certains citoyens abusent de la démocratie, telle qu’elle est importée de l’Occident. Il me parait utile d’encadrer ces pouvoirs par des contrepouvoirs institutionnalisés.

Dans la réalité on ne sait pas ce que ça va donner mais d'ores et déjà, il ne peut pas d'un coup de baguette magique balayer, ce qu'il a trouvé comme système institutionnel et remplacer par un nouveau système. Il va falloir qu'il propose une loi à l'assemblée nationale pour ajouter le poste de vice-président dans la nomenclature des institutions de la république. Sinon il ne peut pas se lever un bon jour, prendre un décret pour l'imposer, ce n'est pas possible.

Je souhaite par exemple, que pour choisir certaines personnes pour diriger certaines institutions du pays, que ce soit un appel d’offre.

Je souhaite que les rapports d’enquête de l’Inspection Général de l’Etat soient directement transmis directement au Procureur de la République et non mis à la disposition du Président de la République qui,   selon que les gestionnaires épinglés sont des proches, des parents ou amis, peut les classer sans suite ou les transmettre à la justice.

C’est une exigence du peuple sénégalais qui ne comprend pas que les voleurs de poulets soient punis et que les voleurs de milliards soient épargnés. Maintenant, je ne vois pas comment il va instaurer un régime parlementaire sans un projet de Loi voté à l’assemblée nationale. Encore que rien n’assure que cette Loi passe avec la composition actuelle du parlement. Je peux également comprendre qu’il mette à ses côtés quelqu’un comme Ousmane Sonko et des gens expérimentés qui l’assistent mais je ne crois pas au partage du pouvoir, dans un contexte africain. Dans notre socio-culture, quand on arrive à une instance de décision, surtout celle de Président de la République, c’est perçu comme une opportunité de s’enrichir par les parents, la communauté, les collègues et les amis.  Pire, les engrenages du pouvoirs sont étroits et les désirs individuels peuvent parfois prendre le dessus sur l’intérêt général ou même les accords politiques. Je peux citer l’exemple de l’actuel président Gambien, Adama Barrow. En 2016, il avait conclu avec Oussainou Darboe que s’il était élu, il ferait trois ans au pouvoir et il démissionnerait. La suite, on la connait. Aujourd’hui, il est à son deuxième mandant. C’est dire, comme le disait Jacques Chirac, que les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent. Mieux, Abdoulaye Wade disait, dans le même ordre d’idées, que les promesses politiques n'engagent que ceux qui y croient. Je crains qu’il y ait des malentendus dans les rangs du nouveau parti au pouvoir parce qu’il y aura forcément des gens qui se sont battus et qui vont réclamer des dividendes politiques de leurs efforts.  Et c’est là où les premiers clashs vont éclater entre eux.

Radars Info Burkina : L'on sait que Faye a été désigné comme candidat de substitution par Ousmane Sonko lui-même, si toutefois celui-ci remporte la victoire des urnes, pensez-vous que Sonko aura une influence ?

Mamadou Lamine BA: Ousmane Sonko aura forcément une influence sur le Président FAYE. Ils ont cheminé ensemble depuis des années. Ousmane était le maitre à penser du Pastef et Bassirou est réputé être un des plus fidèles à Ousmane Sonko.  Pendant la campagne, les sénégalais ont constaté qu’il a beaucoup de limites dans son raisonnement et dans sa manière de s’exprimer. Il a un langage corporel à parfaire et une présentation physique à améliorer pour correspondre au statut de Chef de l’Etat. La République, c’est l’élégance et ses premières sorties en tant que Président de la République, lundi soir, ont déçu de nombreux concitoyens. Il a effectivement besoin d’être coaché et assisté et Ousmane Sonko va devoir jouer un rôle à ses côtés pour l’aider à porter le lourd fardeau du manteau de Président de la République. Maintenant, s’ils ne font pas attention, ça risque de créer une dualité à la tête du pays, comme on en a connu entre Abdoulaye Wade et son ancien Premier ministre,  Idrissa Seck mais également entre Macky Sall et son ancien ministre des Affaires étrangères, Alioune Badara Cissé. C’est une complémentarité qui nécessitera beaucoup d’habileté et d’humilité.

Radars Info Burkina : Aux termes du mandat de Bassirou Faye si toutefois il remporte les élections, est-ce que Sonko voudrait éventuellement se présenter comme candidat malgré les charges qui pèsent contre lui en justice et qui ont prévalues à son incarcération ?

Mamadou Lamine BA: Je pense que Diomaye ne va pas terminer son mandant. Le schéma que je vois, c’est qu’il va dissoudre l’Assemblée Nationale et organiser des nouvelles élections législatives. Et si Ousmane Sonko passe comme président de cette institution, Diomaye démissionne de la présidence de la République et ce dernier le remplace, comme le dispose la Loi constitutionnelle. Si ce schéma se confirme, Diomaye ne sera donc pas candidat en 2029. C’est Plutôt Ousmane Sonko, en tant que Chef de l’Etat, qui va se représenter.  C’est cette éventualité qui me parait vraisemblable.

Propos recueillis par Flora SANOU

mlg uneDans cette interview qu’il a accordée à Radarsburkina.net, le diplomate et Dr en sciences politiques, par ailleurs ancien président de l’Assemblée nationale du Burkina, Mélégué Maurice Traoré, donne sa lecture de certains points saillants des conclusions du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenu le 24 février 2024 à Abuja.

 

Radars Info Burkina : La CEDEAO a levé les sanctions contre le Niger. N’est-ce pas la menace des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de se retirer de l'organisation communautaire qui a contraint cette dernière à lever ces sanctions ?

 

Mélégué Traoré : C’est possible, bien que, personnellement, je ne croie pas à cette thèse. De toute façon, ils se sont déjà retirés. Même si la procédure n'est pas encore arrivée à son terme, il n’y a plus de pression.  Je pense que la CEDEAO n'aurait pas pu continuer avec ces sanctions. Celles-ci ont été une erreur dès le départ.

Radars Info Burkina : Pourquoi une erreur ?

Mélégué Traoré : Parce que la situation terroriste est complexe et qu'il ne faut pas trop simplifier les solutions. Le fait d'avoir pris des sanctions n'était pas raisonnable.

Il ne revient pas à la CEDEAO de gérer la politique intérieure des États. Les États se sont regroupés dans l'optique de la coopération régionale et, si possible, de l'intégration régionale parce que ce sont deux choses différentes ; ça ne veut pas dire qu'ils ont perdu leur autonomie institutionnelle, politique, leur indépendance et leur souveraineté ! Si vous prenez des sanctions et que l'État contre lequel vous les avez prises n'obtempère pas, qu'allez-vous faire ? Quand c'est comme ça, on aboutit toujours à l'impasse et c'est ce qui s'est passé.

La CEDEAO est dans son rôle en suivant les textes qu'elle-même s'est donnés et qui ont été signés par tous les pays membres, dont ceux de l’AES. Mais, même l'application des textes doit être faite avec beaucoup d'intelligence. En matière internationale, ce n'est pas un domaine où tout est bon ou mauvais. Il y a toujours un espace entre les deux qui permet aux différents acteurs, c'est-à-dire la CEDEAO et les trois États, spécifiquement le Niger, de trouver des points de concordance.

L'organisation, d'après ce que je sais, s'est aperçue que sa position était difficilement explicable, tenable à l'égard des populations, surtout s'agissant d'un domaine comme le terrorisme où personne ne sait quelle voie prendre.

Les populations souffrent énormément, de même que les gouvernements. Même les organisations internationales, y compris les Nations unies, ne savent que faire.

mlg 2Celui qui a été le théoricien, le maître du terrorisme au XVIIIIe siècle en Europe, Netchaïev, avait une devise incroyable : "À toute vapeur à travers la boue, détruisez tout. Il ne restera debout que ce qui est fondamentalement bon". Ça veut dire : "Allez-y sans peur, détruisez tout. Si quelque chose tient, c'est que c'était bon". Des gens qui raisonnent de la sorte, que pouvez-vous faire contre eux ? Donc pratiquement tout le monde est désarmé devant le terrorisme.

Je pense que c'est à cause de cela que la CEDEAO est revenue à de meilleurs sentiments. Elle a certainement compris qu'il fallait rectifier le dilemme, parce que même ça, ça ne résout pas entièrement le problème. Et nous, les trois Etats concernés, ce n'est pas parce qu'on quitte la CEDEAO que le terrorisme va finir, mais bien le contraire.

Radars Info Burkina : La CEDEAO veut échanger avec l'Union africaine, l'UEMOA, l'ONU et d'autres organisations internationales, ainsi qu'avec les partenaires bilatéraux, sur le départ du Burkina, du Mali et du Niger en vue de convaincre ces 3 pays de rester dans la Communauté. Cette main tendue ne traduit-elle pas une faiblesse de l’organisation ?

Mélégué Traoré : Non, la CEDEAO réagit comme n'importe quel organisme international qui évalue son action régulièrement. Si elle fait une bonne évaluation de cette situation, je crois que c'est ce qui est en train de se passer, elle ne pouvait que prendre cette décision.

Je ne crois pas qu'elle aurait pu agir autrement. C'est une occasion de discuter. Tout le monde reconnaît que ce n'est pas facile pour l'institution mais en même temps elle ne peut pas abandonner ses principes.

Donc elle est prise entre deux feux. Mais ce qu'on doit toujours regarder, c'est quel est l'objectif qu'on vise quand on prend des décisions. Est-ce qu'il y a des chances que les décisions qu'on prend aboutissent à l'objectif visé ? C'est pour cette raison que ce n'est pas une faiblesse pour moi. C'est dans l'ordre normal des choses.

Radars Info Burkina : Le Burkina, le Mali et le Niger vont-ils accepter de revenir sur leur décision comme le souhaite la CEDEAO ?

Mélégué Traoré : Personne ne peut préjuger. Les décisions de cette nature ne sont pas prises une fois pour toutes. On ne peut pas se passer de la CEDEAO. À mon avis, tôt ou tard, on reviendra à la CEDEAO.

Je vois mal comment nous, qui sommes au cœur de l'Afrique de l'Ouest, pouvons être coupés du reste de la sous-région, sans compter que la CEDEAO a été créée en grande partie pour aider les pays sahéliens. Les pays côtiers ont beaucoup de possibilités, avec des ports, des richesses ; ils n'ont pas de problème de pluviométrie. La seule ville d'Abuja est plus riche que tout le Burkina et même toute l’AES. Les Sahéliens ont beaucoup lutté pour la création de la CEDEAO. Tout le monde s'organise par région et c'est nous seuls qui allons nous fractionner ? Cela sert à quoi ?

Sans la CEDEAO, personne ne nous écoute à l'ONU. Lorsque nous avons un problème au niveau des Nations unies, c'est par la CEDEAO qu'on passe pour se faire entendre parce que tous les pays se réunissent pour parler. En Afrique de l'Ouest, l'ONU n'écoute que le Ghana, le Nigeria, le Sénégal et la Côte d'Ivoire. La création de cette institution a été un grand progrès dans le processus d'intégration de l'Afrique et de l’unité africaine. Mais cela ne veut pas dire qu'il faut tout accepter. En relations internationales, il faut toujours jouer intelligemment et habilement. C’est pourquoi je dis qu’on pourrait très bien revenir dans la CEDEAO. S'il est vrai qu'un gouvernement peut décider de quitter la CEDEAO tout à fait souverainement, un autre gouvernement peut décider, tout aussi souverainement, de retourner à la CEDEAO.

 La manière dont on a usé pour décider de quitter la CEDEAO, de la même manière, on pourrait décider d’y revenir, ça ne pose pas problème. Je ne vois pas l'intérêt qu'on a à être hors de la CEDEAO pendant longtemps. Si on le fait, c'est nous qui serons perdants et non l'organisation.

C’est l’une des raisons pour lesquelles beaucoup pensent qu’il vaut mieux impliquer la population dans la prise des décisions sous forme de référendum, par exemple.

 C’est vrai que les conditions ne sont pas bien réunies actuellement, puisqu’on est en situation spéciale. Mais en situation normale, on n’aurait pas pu quitter l’organisation de cette façon, par la décision du seul gouvernement, ça n’allait pas être possible surtout qu’on n’a même pas entendu l’Assemblée législative de transition, qui représente la population, sur cettequestion.

Radars Info Burkina : C’est vrai qu’on est dans une situation particulière, mais lorsqu’on observe les réactions de la plupart des citoyens, on a l’impression que ces derniers sont d’accord avec la décision. Certains pensent même que ces Etats ont trop tardé à se retirer.

Mélégué Traoré : Qui vous a dit ça ? Ce sont les citoyens qui s’expriment sur les réseaux sociaux ! Vous croyez sincèrement que le paysan de Kankalaba chez moi, ou le cultivateur de Yéguéresso, ou celui de Matiacoali, de Garango ou encore celui de Zorgho, savent de quoi il s’agit ? La plupart ne savent pas de quoi il s’agit. A part les intellectuels, ils ne connaissent pas les enjeux qu’il y a derrière cette décision.

Aujourd’hui, l’information et l’influence qu’on exerce sur l’individu, c’est le jeu de l’ambiance. Quand l’ambiance est favorable à un point, tout le monde va là-bas ; si elle n’est pas très favorable, tout le monde se retire. C’est ce qui est en train de se passer actuellement.

 La plupart, y compris même les intellectuels, ne sont pas capables de vous citer deux articles du traité de la CEDEAO. Comment vous pouvez apprécier quelque chose que vous ne connaissez pas ? Les gens ne voient pas tous les enjeux ! Rien que pour les préférences communautaires, un ancien haut cadre très compétent du Burkina m’a expliqué que chaque jour qui passe, les trois pays engrangent trois milliards de francs CFA grâce au traitement préférentiel au sein de la CEDEAO. La population n’a pas cette information ! Elle voit seulement que la CEDEAO n’a rien envoyé comme nourriture, comme arme, etc. Je n’ai pas beaucoup d’inquiétudes sur ce plan. Si demain on décide de revenir, croyez-moi, la même population va applaudir.

Radars Info Burkina : Pensez-vous que ces gouvernements de transition vont accepter ce retour ?

Mélégué Traoré : Je ne désespère pas. Ce qu’il faut trouver actuellement avec la CEDEAO, ce sont des mécanismes de coopération parce qu’on aurait pu très bien créer l’AES et la faire vivre de façon dynamique sans avoir besoin, pour autant, de quitter la CEDEAO. La preuve : l’UEMOA, le Conseil de l’entente, le Liptako Gourma, etc., sont dans la CEDEAO. Ça ne les empêche pas de vivre librement.

Tout compte fait, deux choses sont importantes. Il faut applaudir les chefs d'État des trois pays parce qu'ils sont entrés dans un processus de coopération étroite entre les pays, la coopération régionale, ce que nous n'avons jamais fait jusqu'à présent. Le seul problème, c'est qu'on a voulu faire en sorte que ce soit à l'encontre de l'espace communautaire. Sinon, on devrait applaudir que ces trois pays soient arrivés à l'idée d'une Confédération, ce qui a toujours fait débat au Burkina particulièrement.

Le Mali et le Burkina se sont fait la guerre à deux reprises. Et si ces pays arrivent aujourd'hui à s'unifier, il faut applaudir ! Néanmoins, c'est le cadre qui devrait, tôt ou tard, être corrigé à mon avis.

Quant à ceux qui disent que ce retrait est définitif, que c'est une décision de non-retour, quelqu'un qui dit ça n'a jamais touché aux affaires, il ne sait même pas comment le gouvernement fonctionne.

Il n'y a pas de non-retour pour un État. Surtout en diplomatie, en politique étrangère, tout est toujours possible. La décision qu'on prend aujourd'hui, demain on peut très bien revenir là-dessus et trouver les arguments pour l'expliquer.

Si d'aventure on change, vous verrez les arguments qui vont être utilisés pour convaincre la population, et la même population va applaudir encore, c'est comme ça.

mlg 3Radars Info Burkina : Selon le communiqué, le retrait de l'AES pourrait conduire à un isolement diplomatique et politique sur la scène internationale. Qu'en pensez-vous ?

Mélégué Traoré : Bien sûr ! Le Mali, le Burkina et le Niger sont des pays très faibles. La force de la diplomatie ouest-africaine, quand on prend chaque pays individuellement, vient en grande partie de la CEDEAO et de l'UEMOA. A l'ONU, par exempe, si le Burkina veut prendre une position, il se concerte avec les 14 autres pays de l'organisation pour que ces derniers le soutiennent. Si donc on n'est pas à la CEDEAO, on fait quoi à l’ONU ? Ça sera très difficile.

Bien sûr, le terme "isolement" est peut-être trop fort. Il est clair que ces pays vont continuer à avoir leurs diplomaties, leurs relations bilatérales, etc., mais ils ne pourront pas maintenir leur capacité qu'ils ont actuellement. Cet isolement ne nous fera pas du bien et j'espère qu'on ne va pas en arriver là.

Radars Info Burkina : Est-ce à dire que ces trois pays seront affaiblis si la situation perdure ?

Mélégué Traoré : Bien sûr, sur le plan des relations internationales, ils seront affaiblis. Regardez dans le monde entier, l'ancien secrétaire général de l'ONU Javier Perez de Cuellar disait que le monde d’aujourd’hui est un monde de fusion, mais pas un monde de fission. Les pays ont tendance à se retrouver. Il n’y a plus aucune partie du monde où des pays se coupent du reste. La tendance générale aujourd’hui, quand on est dans une situation donnée, c’est d’aller à la fusion, au rapprochement, pas l’inverse. C’est pourquoi je pense que la situation n’est pas désespérée.

Radars Info Burkina : A entendre la CEDEAO, ce retrait aura une incidence sur les citoyens des 3 pays partants en matière d'immigration, puisqu'ils devront peut-être obtenir un visa pour pouvoir voyager dans la région. De plus, ces pays cesseront d'utiliser le passeport, la carte d'identité nationale biométrique de la CEDEAO et l'assurance automobile. Par ailleurs, les citoyens des pays de l’AES pourraient ne plus bénéficier du droit de résidence ou de création d'entreprises, prévus par les accords de la CEDEAO. Ces affirmations sont-elles une forme de sanctions contre ces pays ? Ou est-ce simplement une manière de leur mettre la pression pour qu’ils renoncent à leur retrait de la CEDEAO ?

Mélégué Traoré : La CEDEAO va trop loin. Tout ce qu’elle dit, il faut le placer dans l’ensemble du corpus, parce que pour des pays comme le Burkina, le Mali et le Niger, une bonne partie de leur population vit sur la côte. Regardez les millions de Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire ; supposez un seul instant que ce pays décide de renvoyer tous les Burkinabè, vous croyez que quel gouvernement va résister ? Il va tomber et c’est pareil pour le Niger ainsi que le Mali.

Or les migrations de ces pays du Sahel vers le Sud Côtier se font toujours dans les mêmes pays : Côte d'Ivoire, Ghana, Bénin, Togo, Sénégal. En termes de travail, de revenus, il est impossible pour ces pays de se couper de la CEDEAO. Ça ne marchera pas. Même si ça marchait au niveau des gouvernements, les populations, même ceux qui applaudissent, continueraient d’aller en Côte d’Ivoire, au Nigeria ou au Ghana ; ça, il n’y a rien à faire ! C’est pourquoi je crois que tous les points qui ont été cités par la CEDEAO sont sensibles. Mais pour le moment, il ne s'agit pas de sanctions. C'est plutôt une forme de menaces.  Et la mise en œuvre de telles sanctions serait difficile

En plus, chaque pays est souverain. Si la CEDEAO dit que les Burkinabè ne peuvent plus aller dans les autres pays de la région ou si un pays côtier décide, par les accords bilatéraux, de recevoir les ressortissants burkinabè, qu'est-ce que la CEDEAO peut faire ? Dans les accords de l'organisation, il y a toujours cette dimension. Donc, il y a des choses qu'on ne peut plus faire, une fois qu'on a enterré les accords de la CEDEAO. Je crois qu’on n’en arrivera pas là.

Pour moi, la diplomatie dans ces trois pays devrait consister à monter de véritables mécanismes et des groupes de contacts avec la CEDEAO comme institution, mais avec les pays pris individuellement et qui sont dans la CEDEAO.

Par exemple, un pays comme le Togo est très souple sur ces questions, parce qu’il a très vite compris la situation et ne raisonne pas de façon tranchée. Ainsi, je pense qu’il faut que les trois pays rejoignent de nouveau la CEDEAO de manière plénière. C'est une autre forme de diplomatie que les trois pays devraient réinventer, au niveau des orientations mais aussi du personnel diplomatique.

Ils doivent constituer de véritables corps de négociateurs. Ce n'est pas encore le cas, mais je pense qu'il faudra le faire, c'est-à-dire trouver des diplomates qui s'occuperont de ce volet, qui seraient très sensibles et qui connaissent bien ces questions. Il y en a dans les trois pays ; il faut juste les sélectionner.

Radars Info Burkina : La CEDEAO a réaffirmé l’urgence d’accélérer l'opérationnalisation de la force en attente pour lutter contre le terrorisme dans la région. Une telle décision est-elle tardive, vu que depuis 10 ans les pays du Sahel font face au terrorisme ?

Mélégué Traoré : Il n'y a jamais de décision tardive dans ce domaine. L'essentiel est que la force puisse être véritablement opérationnelle. C'est cela, le plus important. De toute façon, ce n'est pas pleurnicher sur le fait qu'on est en retard. Qu'est-ce qu'on y peut ? Il faut chercher maintenant à combler le retard qu'on a pris. Et ça, c'est possible. C'est maintenant qu'on va s'apercevoir que si on opérationnalise les mécanismes de la CEDEAO et s'ils sont bien appliqués, ils peuvent être bénéfiques à tous les Etats.

Face au terrorisme, c'est vraiment un des points clés. J'étais inquiet dans cette situation que nous traversons avec l'institution par le fait qu'elle ne trouvait pas des armes pour nous aider mais tout d'un coup, ils prennent des armes contre le Niger. C'était contradictoire. C'est la volonté politique. C'est vrai que la question du terrorisme n'est pas facile, mais s'il y a la volonté politique, ça peut soulager les États.

Par ailleurs, il faut savoir que ce ne sont pas les trois pays seulement qui sont victimes du terrorisme. D'autres pays sont aussi en proie à ce phénomène et ça donne plutôt de l'espoir que la CEDEAO se remue.

Propos recueillis par Flora Sanou

chuteblaiso30 et 31 octobre 2014 - 30 et 31 octobre 2023, voilà exactement 9 ans que le désormais ex-président du Faso Blaise Compaoré a été contraint de libérer le fauteuil présidentiel, après 27 ans de présidence, suite à un mouvement insurrectionnel. Retour sur les faits ayant conduit à sa chute.

Tout commence le 12 décembre 2013. Blaise Compaoré, après avoir été réélu le 21 novembre 2010 pour un second et dernier mandat présidentiel, évoque l'idée d'un référendum pour modifier l’article 37 de la Constitution qui limitait à deux le nombre de mandats présidentiels, et cela, afin de pouvoir être candidat à sa propre succession en 2015.

Des voix s’élèvent alors pour dénoncer ce qu’elles qualifient de « forfaiture ». Le 28 octobre 2014, des centaines de milliers de Burkinabè prennent d’assaut les rues pour protester contre le projet de révision de la Constitution qui aurait permis le maintien au pouvoir du président Compaoré. Des affrontements opposent les frondeurs aux forces de l'ordre.

Le 30 octobre 2014, la pression commence à monter dans la capitale burkinabè et d’autres villes du pays. L'Assemblée nationale est incendiée et la télévision nationale du Burkina (la RTB) est prise d'assaut, ce qui oblige le gouvernement d’alors à annuler le vote de la révision constitutionnelle.

Le 31 octobre 2014, les événements s’accélèrent. Les populations des différentes villes du Burkina descendent massivement dans les rues pour dire « non à la modification de l’article 37 ». Ainsi, dans la nuit du 31 octobre 2014, Blaise Compaoré s’adresse en ces termes à la nation pour annoncer la fin de son pouvoir :

chuteblaiso2« Peuple du Burkina Faso, au regard de la situation sociopolitique fortement dégradée et caractérisée par la persistance des troubles à l’ordre public, les pillages des biens publics et privés, les menaces de division de notre Armée nationale et dans le souci de préserver les acquis démocratiques ainsi que la paix sociale dans notre pays, j’ai décidé de mettre en œuvre l’article 43 de notre Constitution. Je déclare la vacance du pouvoir en vue de permettre la mise en place immédiate d’une transition devant aboutir à des élections libres et transparentes dans le délai légal maximal de 90 jours. J’appelle l’ensemble des citoyens au calme, les acteurs politiques et la société civile à plus de responsabilité pour l’arrêt des troubles qui ne peuvent que retarder notre marche vers le développement. Pour ma part, je pense avoir accompli mon devoir en ayant pour seul souci l’intérêt supérieur de la nation. »

Après cette démission officielle du désormais ex-président Compaoré après 27 années de présidence, ce dernier s’exile en république de Côte d’Ivoire. Il y vit d’ailleurs à ce jour.

Bien qu'il ait été condamné par contumace à la perpétuité pour sa participation à l'assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara en 1987, Blaise Compaoré revient le 7 juillet 2023 au Burkina Faso, après 8 ans d’exil, pour prendre part à un sommet d’anciens chefs d’Etat initié par le président d’alors, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, dans le cadre de la réconciliation nationale.

Le 26 juillet 2023, une délégation venue de Côte d’Ivoire, dont faisait partie Djamila Compaoré, la fille de l’ancien président, transmet une missive adressée à l’alors chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, dans laquelle l’ex-président Blaise Compaoré demande pardon aux Burkinabè et en particulier à la famille Sankara.

« Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre pendant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël Sankara. J’assume et déplore, du fond du cœur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les familles durant mes mandats à la tête du pays et [leur] demande de m’accorder leur pardon », indique le courrier de l’ex-président Blaise Compaoré, lu par le porte-parole du gouvernement d'alors, Lionel Bilgo, en présence de l’intéressé.

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aacdp uneDe jeunes militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont tenu une conférence de presse le jeudi 22 décembre 2022 à Ouagadougou. L’objectif, selon les conférenciers, c’était  d’exprimer leur mécontentement concernant la décision du ministère de l’Administration territoriale de délivrer le récépissé dudit parti à Eddie Komboïgo.

Selon leurs explications, des correspondances avaient été adressées au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS) par Achille Tapsoba pour souligner les irrégularités ayant émaillé l’organisation du « contesté 8e congrès ». C’est ainsi que le MATDS leur recommandera d’aller en justice pour régler leur différend afin de lui permettre d’examiner objectivement le dossier.

Cette recommandation a été exécutée et le dossier est en attente de la décision judiciaire. Donc, c’est un étonnement pour cette partie du CDP de voir le même MATDS attribuer le récépissé du parti à Eddie Komboïgo.

Les jeunes de « l’aile historique » disent donc s’y opposer farouchement car pour eux, l’attribution s’est faite en violation des principes de séparation des pouvoirs et du principe de la continuité de l’Administration. Pour eux, le  MATDS a outrepassé son rôle ; l’Administration a usurpé le pouvoir de la justice.

aacdp 2Ainsi, ces jeunes se réclamant « militants engagés du CDP restés loyaux à Blaise Compaoré » entendent initier dans les plus brefs délais une pétition accompagnée d’une plainte collective qui sera déposée auprès de la Haute Cour de Justice pour sanctionner, disent-ils, « cette faute  politique du ministre en charge des libertés publiques ».

Par ailleurs, une des questions de la presse était de savoir ce que la partie Achille Tapsoba ferait si la justice tranchait en faveur d’Eddie Komboïgo. À cette question, les orateurs répondent : « Si la justice donne raison à Eddie Komboïgo, nous sommes des démocrates et nous allons nous plier à cette décision. Mais tant que la justice n’aura pas rendu son verdict, nous ne reconnaitrons pas le récépissé délivré à Eddie Komboïgo ».

aacdp 3A la question de savoir s’ils avaient eu l’accord d’Eddie Komboïgo pour tenir la conférence, ils déclarent : « Nous sommes des militants engagés et convaincus du CDP de Blaise Compaoré. Nous voulons suivre la vérité. C’est Blaise Compaoré le fondateur du parti ; tout ce qui se passe au CDP doit être amendé par ce dernier. Nous tenons cette conférence sur la base du 7e congrès. Le récépissé d’Eddie Komboïgo est illégal, donc il ne peut pas nous empêcher de tenir des activités relatives au parti ».

Flora Sanou

kafandYves Kafando, président de la Commission des finances et du budget (COMFIB) sous la 2e législature de transition (mars-septembre 2022), chargé des travaux de la commission ad hoc de rédaction du règlement sous les 2e et 3e législatures de transition, a démissionné officiellement de l’Assemblée législative de Transition (ALT) le samedi 17 décembre 2022. Mais quelques jours avant cette date, plusieurs médias faisaient déjà cas de cette démission et nombreux sont ceux qui s’interrogeaient sur ses raisons. Radars Info Burkina est entré en contact avec l'intéressé pour avoir de plus amples informations sur son départ de l’hémicycle.

D’après l'ex-député Yves Kafando, c’est depuis le 30 novembre 2022 qu’il avait adressé sa lettre de démission au président du groupe parlementaire constitué des forces de défense et de sécurité à l’ALT et ce départ, il l'a fait pour convenances personnelles.

« Il n’y a pas de raison particulière ;  c’est une démission pour des raisons personnelles. Il n’y a pas de problème. Comme vous le savez, peu importe où on est, on peut apporter sa contribution à la lutte contre le terrorisme », a-t-il déclaré. « Je ne dis pas qu’en quittant l’Assemblée législative de Transition (ALT) je pars à la retraite ; je ne serai pas à la retraite. Je suis toujours dans la dynamique de la quête de la sécurité.  J’aspire toujours à accompagner le pays dans la recherche de la sécurité et la paix», a-t-il affirmé. Et d’insister : « Je n’ai pas démissionné de l’hémicycle parce qu’il y avait un problème ».

L’on se souvient que quelques jours avant la démission de l’intéressé, il avait publié ceci sur son mur Facebook : « La diffamation et la calomnie, il faut vous en éloigner ». Lorsqu’on lui demande si cela avait un lien avec sa démission rendue officielle le samedi 17 décembre et à l’annonce de laquelle un hommage lui a été rendu par ses pairs députés, M. Kafando a répondu par la négative.

L’ex-député a conclu son propos en ces termes : « Même si dans les prochains jours on me demande éventuellement de venir répondre de certaines choses, je le ferai sans problème. »

Flora Sanou

aaachilletapsCe jeudi 10 novembre 2022, la tendance du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dirigée par Achille Tapsoba a tenu une conférence de presse à Ouagadougou. Objectif : communiquer sur le verdict du procès en référé après la saisine de la justice par Eddie W. Komboïgo le 27 juillet 2022 contre Achille Marie Joseph Tapsoba.

 Selon les conférenciers du jour, après la décision de la justice, Eddie Komboïgo a perdu le procès et la présidence échoit à Achille Tapsoba.

« Après moult reports la sentence est tombée le 17 octobre 2022 avec une condamnation du camarade Eddie W. Komboïgo aux dépens et confirmant ainsi de manière légale le camarade Achille Marie Joseph Tapsoba en sa qualité de président par intérim du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) », a déclaré Achille Tapsoba.

Et de renchérir : « À l'issue de la décision de la justice, Eddie Komboïgo ne peut plus se prévaloir du titre de représentant légal du CDP, ni de celui de chef de file de l'opposition politique. Nous avons gagné ce procès, c'est pourquoi nous n'avons pas fait appel comme Eddie Komboïgo ».

Il est en outre revenu sur les motifs du procès en expliquant : « Eddie Komboïgo nous a assignés en justice pour demander au juge de reconnaître que son congrès a été légal, de reconnaître qu’il a été élu président du parti par ce congrès, de reconnaître qu’il est le seul président en exercice du parti, de m’interdire dans ces conditions de me réclamer président par intérim du parti, de m’interdire d’utiliser le sigle et le logo du parti pour faire mes déclarations, mes rencontres et mes activités et de me condamner à 10 millions et 1 million 500 mille francs par jour de retard de paiement. »

Mais que retenir de la décision rendue par le juge ? A ce propos, nous vous proposons un extrait de l’ordonnance de référé no108-2 du 17 octobre 2022 du tribunal de grande instance Ouaga 1 :

« Statuant en matière de référé, contradictoirement, en matière civile et en premier ressort :

- Rejetons les exceptions de nullité de l'acte d'assignation comme étant mal fondées ;

 - Déclarons le Congrès pour la démocratie et le progrès représenté par monsieur Eddie W. Constance Hyacinthe recevable en sa demande ;

- Déclarons irrecevable en son intervention volontaire le Congrès pour la démocratie et le progrès représenté par Achille Marie Joseph Tapsoba ;

- Déclarons les nommés Sawadogo Salfou, Kouldiati Jean, Topan Sanné Mohamed, Sawadogo/Ouédraogo Marie Blandine, Segda Gérard, Sawadogo Blaise et Zoungrana Yahaya recevables en leur intervention ;

- Disons qu'il n'y a pas lieu à ordonner les mesures sollicitées telles présentées à notre juridiction ;

- Disons qu'il n'y a pas lieu à condamner au paiement des frais irrépétibles ;

Condamnons le Congrès pour la démocratie et le progrès représenté par monsieur Eddie W.C. Hyacinthe aux dépens ».

Achille Tapsoba précise qu’Eddie a saisi la Cour d’appel et que le délibéré est attendu pour le 17 novembre prochain.

Mais en attendant, le président du CDP représenté par Achille Tapsoba estime qu’à l’issue de tout cela, l’ordre reviendra dans le parti. « Aujourd’hui, nous espérons qu’après le temps de la justice, la politique va reprendre ses droits au sein de notre parti », a-t-il souligné.

Sur la question de la lutte contre le terrorisme, Achille Tapsoba appelle à taire les divergences politiques, reléguer au second plan les intérêts partisans et s’unir. « Aujourd’hui, face à l’hydre terroriste nous devons taire nos divergences politico-idéologiques et reléguer au second plan nos intérêts partisans car l’heure est à l’union et à la réconciliation nationale », a-t-il souhaité. A ce propos, il a tenu à préciser qu’il s’agit de l’échiquier politique national et au rapport entre les partis et les formations politiques sur le plan national.

Flora Sanou

mmine uneSimon Pierre Boussim a été installé dans ses fonctions de ministre de l'Energie, des Mines et Carrières le jeudi 27 octobre 2022 par le Secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres, Jacques Sosthène Dingara. Selon le nouveau patron de l'Energie et des Mines du Burkina, pour le développement d'une nation, le patriotisme doit l’emporter sur l'intellectualité. C'est ce à quoi il a d’ailleurs invité ses collaborateurs.

Après le rappel de l'invitation du chef de l'Etat à remplacer désormais le "je" par le "nous" pour le bien de la Nation, fait par le secrétaire général Jacques Sosthène Dingara, le ministre entrant de l’Energie, Simon Pierre Boussim, a déclaré, s’adressant à ses collaborateurs : « La difficulté de la tâche qui nous attend n’implique pas une politique de table rase, qui consiste à jeter le bébé avec l’eau du bain. Il s’agira donc pour nous de perpétuer les bonnes pratiques déjà existantes et de réformer les mauvaises ». Pour lui, le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières constitue un segment de ces institutions politico-administratives au cœur de nombreux questionnements en lien avec la qualité des prestations fournies ou attendues. Il a ajouté que ces questionnements imposent au gouvernement, particulièrement à son ministère, des réponses avec comme seule finalité la satisfaction de l’intérêt général. mmine 2« C’est la raison pour laquelle nous n’hésiterons pas à entreprendre des réformes fortes et adéquates pour non seulement renforcer la solidité de ce ministère mais surtout pour qu’elles puissent servir à augmenter sa contribution à la lutte contre l’insécurité et au développement socio-économique du pays », a-t-il renchéri.

D’autre part, le nouveau ministre a exhorté ses collaborateurs au patriotisme en ces termes : « Pour moi, le Burkina Faso a plus besoin de ses patriotes que de ses intellectuels car si un intellectuel n’est pas en même temps patriote, il tue l’économie, le social, ses compatriotes et est assimilable à un terroriste qui défend juste ses intérêts égoïstes ». Le désormais titulaire du maroquin des Mines a conclu en ces termes : « Chers collaborateurs, je sais pouvoir compter sur chacun de vous pour prouver à ceux qui nous ont fait confiance qu’ils ne se sont trompés ni de personnes ni de combat. »

Etienne Lankoandé

bougmabernardMe Apollinaire Kyélem, après sa nomination comme chef du gouvernement de la transition le vendredi 21 octobre 2022, a effectué sa première sortie médiatique sur les antennes d’Oméga Média le dimanche 23 octobre 2022. Lors de cet entretien, le Premier ministre Kyélem a donné la ligne directrice des actions de la transition. Ce lundi 24 octobre 2022, Radars Info Burkina a tendu son micro à Bernard Bougouma, chef du desk politique de la radio Wat Fm et de la télévision 3tv, chroniqueur et analyste politique. Pour lui, certaines intentions affichées par le PM ne sont pas surprenantes mais sur la question de la diminution du prix du carburant, c’est un risque pour ce dernier de l’avoir dit.

Après la première sortie du Premier ministre Me Apollinaire Kyélem de Tambèla, les questions qu’on pourrait se poser sont les suivantes : Est-ce du populisme ? Etait-ce vraiment opportun ?

Selon le journaliste Bernard Bougouma, le tout nouveau PM est allé trop vite en besogne car certains se posent la question de l’opportunité de son interview accordée à chaud. « Pour quelqu’un qui vient dans ces conditions pour commencer un boulot où ce qui est plus attendu ce sont les résultats, les actions, plutôt que des paroles ou des promesses, nous l’avons écouté avec intérêt mais nous nous posons la question de savoir si c’était nécessaire », ajoute-t-il.

« Concernant la question de la réduction des salaires des membres du gouvernement, je ne suis pas étonné que Me Apollinaire Kyélem de Tambèla veuille le faire. D’abord, c’est quelqu’un qui a un style de vie austère, à la limite ascétique. Ce n’est pas surprenant. Il avait même, en son temps, trouvé qu’un ministre comme Bassolma Bazié pour être cohérent avec les valeurs qu’il défend, avec ses principes de vie, aurait dû démissionner », explique Bernard Bougouma. Et d’ajouter : « C’est quelqu’un qui a de l’admiration pour Thomas Sankara. Si vous cherchez quelqu’un qui se réclame de Thomas Sankara dans les faits et gestes, c’est lui ; donc d’un point de vue du choix, le chef de l’Etat a été cohérent. Mais est-ce que le Premier ministre va pouvoir faire du Sankara à la place de Sankara ? La question reste posée. »

« Concernant la question du nombre de ministres, depuis 1987 ou 1990 au Burkina, il y a un texte qui ébauche les grandes lignes du développement du Burkina. Quand on prend les grandes tendances, sur ce point, il peut rapidement dégager les profils ministériels qui sont au nombre de 14 ou 15 (les grandes lignes du développement du Burkina). Si l’on doit suivre ce schéma, c’est possible qu’effectivement une quinzaine puisse faire l’affaire, même si ça va être lourd pour un pays comme le Burkina, qui est en voie de développement. Plus on a de ministres, plus ça demande d’argent. Donc diminuer le nombre de ministres en abrogeant le décret actuel fixant les salaires va participer à la réduction du train de vie de l’Etat. Mais est-ce que réduire le nombre de ministres va forcément réduire le train de vie de l’Etat si le peu de membres du gouvernement qu’on prendra viennent pour piller les ressources de l’Etat ? » s’interroge notre interlocuteur.

Selon Bernard Bougouma, même l’augmentation de leur salaire n’a pu empêcher que les ministres puissent dissiper de l’argent car la question des petites pistes qui permettent aux ministres d’avoir à côté de l’argent avec la complicité de ceux qui sont autour d’eux n’a pas été réglée. Conséquence, les autres agents qui sont dans l’administration et qui savent comment ça fonctionne en haut lieu savent que non seulement ils ont augmenté les salaires, mais aussi les circuits qui leur permettent d’avoir une entrée d’argent parallèle n’ont pas été vérouillés. Donc ce n’est pas la solution en soi, selon M. Bougouma, pour qui il faut revaloriser la fonction ministérielle en revalorisant le salaire des ministres tout en faisant de sorte que ceux-ci fassent convenablement leur boulot sans chercher des à-côtés.

A son avis, même si le Premier ministre abroge le décret actuel portant rémunération des membres du gouvernement, ça ne changera pas grand-chose si les autres canaux d’enrichissement ne sont pas taris.

Concernant la question du carburant, le PM a déclaré que le gouvernement verrait comment en réduire le coût. Sur ce point, Bernard Bougouma estime qu’au Burkina, quand on dit qu’on verra, c’est qu’on va le faire.

« Il y a un système de régulation et d’ajustement des prix logé à la primature, où un comité interministériel qui siège tous les trois mois regarde en fonction de l’évolution du cours du baril au niveau mondial s’il faut augmenter ou diminuer les prix. Mais comme la commission de fixation du prix ne siège que tous les trois mois, il y a des moments où le prix du baril augmente sur le plan international et au Burkina on n’augmente pas le prix du carburant ou au moment où le comité siège, le cours a diminué. Ainsi, quand vous affirmez sans ambages que vous allez voir comment réduire le prix, c’est risqué. C’est mieux d’évaluer la situation avec toute la sérénité qu’il faut afin d’ajuster le plus possible les prix. Quand ça ne dépend pas de vous, vous n’y pouvez rien. Il faut reconnaître que nous n’avons de pétrole au Burkina ; c’est un hydrocarbure qu’on importe, donc il faut être réaliste sur ces questions et dire la vérité aux Burkinabè pour qu’ils comprennent mieux », dixit Bougouma.

Pour l’atteinte des objectifs de la Transition, Bernard Bougouma pense qu’il faut savoir mobiliser les Burkinabè avec intelligence au-delà de toute considération ethnique, religieuse ou sociale, être juste et équitable dans la gestion de la chose publique. Il faut enfin, toujours selon lui, faire en sorte que chaque tendance puisse y trouver son compte.

Flora Sanou

cequiarriveaumppLe Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) de Bala Sakandé se meurt, avec les démissions en cascade que le parti enregistre depuis sa chute. C’est le sort du CDP en 2014-2015 qui revient au MPP mais bien pire, mettant à nu les casseroles que traînent les partis au pouvoir au Burkina Faso. Qu’est-ce qui reste encore du MPP ? » S’interroge le journaliste Boukary Ouoba, rédacteur en chef de « Le Reporter » et analyste politique. Dans cette interview qu’il a bien voulu accorder à notre rédaction, le journaliste fait des révélations sur les mobiles de ces départs en masse.

Radars Info Burkina : Le MPP, ex-parti au pouvoir, connaît une vague de démissions sans précédent. D’abord en fin mars 2022 puis en septembre de la même année. Quelle lecture faites-vous de ces démissions ?

Ce qui arrive au MPP est ce qu'il y a de plus logique. Le parti s'est disloqué de la même manière qu'il s'était constitué en janvier 2014. Un parti politique, un vrai, se construit autour de valeurs et d'un idéal. Le MPP n'avait aucun idéal, aucune valeur, à part conquérir le pouvoir et en profiter. Je ne dis pas que tous ceux qui y étaient sont animés de cet esprit, mais c'est quand même l’impression dominante. Ce qui a été encore plus dramatique pour le MPP, c'est la disparition de Salif Diallo. Les Burkinabè ne le savent peut-être pas mais au sein du MPP et de ses amis et alliés, il y a des gens qui ont célébré la mort de Salif Diallo. Il était quand même celui qui semblait tenir la ligne du parti et qui pouvait imposer un minimum de rigueur aux camarades. Au décès de Salif Diallo, j'ai eu à dire à certaines personnes qui étaient proches du MPP ceci : « Je préfère le MPP mille fois avec Salif Diallo que le MPP sans Salif ». En réalité ce que nous voyons aujourd'hui, la décadence du MPP tout comme la décadence du pays, c'est la conséquence logique du MPP mais surtout d'un MPP sans Salif.

Radars Info Burkina : On se rappelle que le CDP avait subi le même sort après avoir perdu le pouvoir en 2014. Qu’est-ce cela révèle des partis qui ont été au pouvoir au Burkina Faso ? 

Evidemment le MPP connaît, à quelques exceptions près, le même sort que le CDP. Le MPP a été fait d'une cote du CDP et c'est compréhensible qu'il y a une similitude entre ce qui arrive au MPP après la perte du pouvoir comme on l'a vu en 2014-2015 avec le CDP. La seule différence qui fait que le CDP a fait preuve de plus de résilience, c'est que le CDP avait plus d'enracinement au regard de son âge. Le MPP n'a pas atteint l'ancienneté que le CDP avait avant de perdre le pouvoir. L'autre chose qui explique que le CDP ait mieux résisté, c'est que l'image de Blaise fait plus autorité que l'image de Roch. En dépit du fait que Blaise est totalement diminué, et ça encore ce n'est que dernièrement que beaucoup de gens s'en sont rendus compte véritablement, beaucoup de gens croyaient encore à la capacité de rebondir du CDP à cause de Blaise. Mais le MPP on a vite compris qu'il ne pouvait pas trop se reposer sur Roch puisque vous auriez remarqué que même étant au pouvoir, Roch semblait faire plus confiance aux individualités qu'au parti. D'ailleurs c'est l’une des raisons de l'affaiblissement du MPP puisque certains camarades de Roch lui en voulaient de faire la promotion d'amis à lui au détriment même des camarades du parti.

Radars Info Burkina : S’il y avait des problèmes, pourquoi ces démissionnaires ne l’ont-ils pas relevé au début au lieu d’attendre que le parti perde le pouvoir avant de partir ?

En fait il n'y avait pas de problème ou plutôt le problème, c'était juste la forme de constitution du parti. Les gens adhèrent aux partis pour avoir des avantages et naturellement quand le parti perd le pouvoir, il n'y a plus d'avantages et c'est donc tout naturellement que les gens s'en vont. Quand la raison d'être n'est plus, il ne reste plus rien.

Radars Info Burkina : Que retenir de la classe ou des hommes politiques burkinabè au regard de cette situation et même de celles qui ont prévalu dans d’autres partis politiques ?

 On va s'abstenir de donner des leçons de morale aux autres. C'est peut-être à chaque burkinabè d'avoir sa propre appréciation de la conduite de nos hommes politiques. Si je peux me le permettre, pour ce qui me concerne personnellement, c'est beaucoup de déception. Notre classe politique, nos hommes politiques sont eux-mêmes, certains, un danger pour notre démocratie. Vous avez remarqué l'attitude de certains au lendemain du coup d'Etat du MPSR ? Beaucoup avaient commencé à féliciter les militaires et à leur faire la cour. C'est indécent. Notre chance c'est que le MPSR même était très méfiant vis-à-vis de ces partis et n'a pas répondu aux appels de phares. Aujourd'hui, bien que les intentions des militaires soient claires sur la restauration d'un ancien ordre, que la situation indique clairement que les militaires ne sont pas à la hauteur de la situation sécuritaire, nos hommes et partis politiques sont aphones et atones. Sur cet aspect particulièrement, il y a des pays qui se distinguent positivement par rapport au nôtre. Regardez au Tchad, c'est aussi des militaires, des généraux qui sont au pouvoir et pourtant regardez comment ils sont malmenés par le jeune Succès Mara. Dans un pays où des partis politiques acceptent de se mettre en berne parce que des militaires ont pris le pouvoir par des voies non constitutionnelles, c'est dangereux, ces partis ne sont pas dignes de se revendiquer acteurs de la démocratie.

Radars Info Burkina : Le bureau politique du MPP a adopté une résolution qui consacre la dissolution du parti. Quel avenir voyez-vous pour ce parti ?

Je vois ça comme une mesure conservatoire pour sauver la face du bureau. Dans tous les cas, la saignée qui a commencé n'allait pas s'arrêter jusqu'à ce que le parti se vide totalement. C'est pour stopper ces départs que le bureau a pris cette décision. Mais je ne sais plus exactement ce qui reste de ce parti après la dernière démission de la centaine de militants parce que dans tous les cas, les démissionnaires de fait étaient les plus nombreux. Pour démissionner d'un parti on n'a pas besoin de faire une lettre de démission encore moins de la rendre publique comme les gens le font comme s'ils nous avaient consultés avant d'adhérer au parti. Le simple fait de s'abstenir de participer aux activités du parti, de ne plus cotiser pour le parti, ça équivaut à démissionner.

Radars Info Burkina : Est-ce que le directoire qui sera mis auprès de Roch et de Simon pourra sauver la situation ?

Je ne me pose véritablement la question si c'est vrai que la relance va se faire autour de Roch Kaboré et/ou Simon Compaoré. Moi, j'attends de voir sinon j'ai des doutes parce que cela n'a même pas de sens. Bala a pris le parti de force des mains de Simon Compaoré avec l'aide de Roch Kaboré. Cela a aussi contribué à fragiliser le parti et a même facilité le coup d'Etat sans résistance aucune. Comment vous pouvez penser que pour relancer le parti on veuille le faire avec Simon Compaoré, lui qu'on a pratiquement humilié ? Entre Roch et Simon, ce qui s'est passé a tout l'air d'une trahison même.

Interview réalisée par Etienne Lankoandé

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