Le Front patriotique, ce regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile ayant récemment vu le jour, a tenu une conférence de presse ce 9 août à Ouagadougou. Objectifs : situer, d’une part, l'opinion publique nationale et celle internationale sur l'incident survenu le 4 août 2022 lors de la cérémonie de signature de sa charte et, d’autre part, dénoncer la naissance de « milices armées » visant à restreindre les libertés individuelles et collectives.
D’entrée, les conférenciers se sont prononcés sur les faits survenus le 4 août 2022. Ils disent avoir constaté ce jour-là la « présence frauduleuse » dans la salle où se tenait leur cérémonie d’Auguste Mohamed Koumsongo, député de l’Assemblée législative de transition (ALT) burkinabè, et de certains de ses acolytes, tous d’un «gabarit impressionnant» et organisés en bande. Ayant été identifiés comme des personnes venues pour semer le trouble et le désordre, ils ont été priés de sortir de la salle, d’après les conférenciers. C’est ainsi que mécontents d’avoir été mis dehors, les indésirables ont ramassé des cailloux dont ils comptaient se servir, toujours selon les conférenciers. A en croire ces derniers, ils s’en sont même pris physiquement à l’ancien président de l’Assemblée nationale Alassane Bala Sakandé, exerçant sur lui et sa garde des faits de violence dans le but d’attenter à leur intégrité.
Face à cette situation, le Front patriotique dit avoir fait recours à la police pour intervenir afin d’éviter que la situation dégénère. Cependant, celle-ci «a refusé de jouer un rôle préventif et s’est plutôt préparée à intervenir, comme si elle était bien informée du projet de sabotage de la cérémonie».
Les conférenciers disent avoir porté plainte contre Auguste Koumsongo et autres. « Les actes posés par Auguste Mohamed Koumsongo et sa bande sont constitutifs de faits d’injures publiques, de violence et voie de fait, de menaces sous conditions et d’empêchement de l’exercice de droits civiques, fait prévus et punis par les articles 323-1, 524-2 et 524-6 du Code pénal… De ce fait, nous avons porté plainte contre M. Auguste Koumsongo et autres et nous attendons la suite qui sera donnée à notre plainte», ont-ils précisé.
D’autre part, le Front patriotique dit condamner ce qu’il a qualifié de comportement trouble d’Auguste Koumsongo. Il exige sa destitution de l'Assemblée législative de Transition (ALT) sans délai car, selon lui, celui-ci n’est pas à son premier forfait. «Il nous revient par ailleurs que le sieur Auguste Koumsongo n'est pas à son premier forfait. Le 30 juillet 2022, il aurait aussi mis fin à une conférence de Yéli Monique Kam au mémorial Thomas-Sankara », ont affirmé les conférenciers.
C’est pourquoi le Front patriotique dit mettre l’ALT face à sa propre honorabilité : «Si des voyous créent la terreur et font l’apologie de la violence, il revient à l’ALT de donner la preuve qu’elle ne tolère pas des voyous en son sein.»
A la question de savoir si le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) était responsable de cet incident, voici la réponse du conseiller juridique du Front patriotique, Me Ambroise Farama : «A ce stade, nous n’allons pas attribuer la paternité de l’incident au régime du MPSR. Mais le constat que nous faisons, c’est que le patron de cette bande est membre de l’ALT.»
Toutefois, ce regroupement hétéroclite de partis politiques et d’acteurs de la société civile burkinabè «interpelle le gouvernement de la Transition sur sa responsabilité à garantir au peuple le respect des libertés individuelles et collectives et le tient responsable de toute atteinte à l’intégrité physique de ses membres, militants et sympathisants».
Après le coup d’Etat du MPSR en janvier 2022, dès mars on assiste à des vagues de démission au sein du MPP, l’ancien parti au pouvoir. Un groupe de démissionnaires va même jusqu’à créer son parti. La formation politique de Roch Marc Christian est alors secoué par des troubles. N’y a-t-il pas des risques de voir se former deux clans au sein de ce parti si les tensions perdurent ? Pour l’analyste politique Siaka Coulibaly, tous les partis politiques sont susceptibles de subir des bouleversements, c’est donc normal que le MPP connaisse aussi des dissensions internes.
Des militants du MPP sont mécontents de la gestion du parti par le président Bala Sakandé. Il lui reprochent de n’avoir pas été actif pour mobiliser une résistance populaire face au coup d’Etat du 24 janvier. Ceux-ci exigent donc la démission de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Faut-il craindre la formation de deux camps au sein de ce parti ?
Pour l’analyste politique Siaka Coulibaly, les turbulences internes au MPP sont chose normale, après la perte du pouvoir en janvier par ce dernier. « Les divisions et contradictions expriment l’existence de courants politiques à l’intérieur du parti », explique-t-il.
Lors de la première session de l’année 2022 du bureau politique national, Bala Sakandé a reconnu ses erreurs et demandé pardon aux militants du parti. Mais même après son mea culpa, les démissions continuent au sein du parti.
« Il s’agit seulement d’attendre pour évaluer l’ampleur des démissions qui se font régulièrement. De toute façon, il y a une recomposition de la classe politique nationale en cours actuellement et elle va s’accélérer au fur et à mesure qu’on va s’approcher des élections », indique Siaka Coulibaly.
Cet analyste politique estime que tous les partis politiques sont susceptibles de subir des bouleversements. C’est donc normal que le MPP connaisse aussi des dissensions internes.
Joint par Radars Info Burkina, le Secrétaire général du Mouvement pour la libération totale et la reconstruction de l’Afrique (MOLTRA), Komla Kpogli, a donné sa lecture de la situation géopolitique et sécuritaire en Afrique de l’Ouest. C’est sans langue de bois que le géostratège togolais a fait des révélations sur le rôle de l’Occident dans l’avènement et la prolifération du terrorisme en Afrique subsaharienne qui n’a pour but que des intérêts géopolitiques. Interview
Radarsburkina.net : Quelles sont les causes exactes du terrorisme en Afrique de l'Ouest ?
Komla Kpogli : La destruction de la Libye, planifiée et exécutée par les Occidentaux, est la cause directe de ce qui se passe aujourd’hui dans cette sous-région. C’était prévisible. Mais ce serait vraiment une faute terriblement naïve de penser qu’il s’agissait là d’une erreur des Occidentaux. Ceux-ci ont prémédité cette destruction en ayant calculé ses conséquences, à savoir une prolifération des groupes terroristes dans ces espaces sans État. Là où il n’y a pas d’État capable d’assurer le minimum d’organisation, d’encadrement et de réponses aux besoins des populations, tous les crimes prospèrent. Ceux-ci, adossés à un fanatisme religieux, conduisent facilement au terrorisme. À force de conserver les soi-disant États africains que nous autres nous appelons « enclos coloniaux » car ce ne sont pas des États, les Africains sont rattrapés par le terrorisme. Nos populations vont payer très cher cette indifférence et ce laxisme collectifs vis-à-vis des « enclos coloniaux » dans lesquels nous jouons aux petits nationalistes coloniaux teintés de régionalisme et de tribalisme saupoudrés de religions importées. Dans ce contexte, ce terrorisme est un élément important sur lequel les Occidentaux fondent et entendent fonder leur présence en vue de contenir la puissance toujours grandissante de la Chine dans ces régions immensément riches. En réalité, ce sont les Occidentaux qui génèrent, laissent prospérer et alimentent ces groupes pour justifier leur présence militaire et stratégique dans ces régions pour mieux y surveiller et contrôler tous les mouvements des autres puissances (Russie et surtout Chine).
Considérant les pays africains comme des « pays de merde », Donald Trump, président des États-Unis d’Amérique de 2017 à 2021, savait qu’une partie importante de la rivalité entre son pays et la Chine se jouait et se jouerait en Afrique. Énervés par l'omniprésence de Pékin sur le continent africain et de la perte d'influence économique de Washington sur ce gigantesque terrain minier et de consommation qu’est l’Afrique, les conseillers de l'administration Trump, sous la direction du guerrier John Bolton, alors conseiller à la sécurité nationale, ont concocté depuis fin 2018 une stratégie de reconquête susceptible de contrer la Chine en Afrique. L'axe principal de ce repositionnement américain sur l'échiquier africain est bâti sur la lutte contre le terrorisme. Il s'agit donc de prétendre la lutte contre Daech, l'État islamique, pour saper progressivement la présence chinoise en Afrique. Voilà pourquoi les États-Unis d'Amérique, à la tête d'une "coalition contre Daech" regroupant désormais 83 pays et organisations lors d'une visioconférence que les américains ont organisée le 15 novembre 2020 avec le Niger, le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et la Guinée, conférence au cours de laquelle les USA ont annoncé "étendre les opérations sur le continent, à commencer par l'Afrique de l'Ouest".
En septembre 2020 déjà, sur la Télé CBS News, le futur Secrétaire d'État, Anthony Blinken, expliquait : « Je pense que Joe Biden vous dirait que nous devons commencer par nous mettre en position de force afin que la relation avec les Chinois progresse davantage selon nos conditions que selon les leurs ». L’État américain et ses cousins européens ont déjà fabriqué et alimenté des terroristes contre leur rival, la Russie (à l’époque l’URSS). C’était en Afghanistan dans les années 1980. Ils avaient facilité la fondation d’Al Qaeda qu’ils appelaient même des « Combattants de la Liberté » contre l’URSS. Ils avaient formé, équipé et conseillé Al Qaeda jusqu’à ce qu’il se tourne contre eux en 2001. Nous assistons donc à une stratégie identique dans cette Afrique où des « enclos coloniaux » font office d’Etats sous des tyrans et des dictateurs qui n’ont d’autres préoccupations que leur trône prétendument présidentiel.
Aujourd'hui les conditions sociopolitiques et économiques ont favorisé l'avènement de régimes militaires dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. Est-ce que ce sont les mêmes conditions qui ont amené les militaires au pouvoir au Mali, au Burkina et en Guinée ?
Oui, absolument. Mais, il faut réaliser que ces conditions économiques et sociopolitiques ne sont pas des causes, mais plutôt des conséquences. Elles sont les conséquences de l’absence totale d’États en Afrique. Ce qu’on appelle abusivement États en Afrique, ce sont des « enclos coloniaux » dessinés à l’équerre et au compas par les Occidentaux à la conférence de Berlin en fin 1884 et début 1885, puis ces dessins ont été concrétisés par des guerres coloniales conclues par des accords de partage territorial sur le sol africain entre puissances coloniales.
Tant que ces « enclos coloniaux », ces sortes de carcasse militaro-policière répressive soutenue par une administration paperassière et tracassière, ne vont pas être démantelés par des masses populaires africaines organisées sous la forme d’un tsunami populaire, c’est-à-dire une marrée humaine suffisamment puissante pour détruire tout ce cliquetis colonial sur son passage pour entamer la reconstruction de l’Afrique, nos peuples continueront à tourner en rond entre des périodes de coups d’État militaires et des fraudes électorales sanglantes. Il nous faudra triompher de la peur, de la désorganisation totale et de l’espérance sans initiative dans lesquelles nous baignons pour arriver à cela.
Quelles différences existe-t-il entre ces trois régimes ?
Seuls les militaires au pouvoir au Mali semblent avoir vraiment compris les enjeux qui font face à notre peuple. Au Burkina Faso et en Guinée, on sent que les militaires au pouvoir croient qu’ils peuvent jouer à un jeu qui composent avec le système qu’ils prétendent avoir renversé. Ils n’iront nulle part.
Lequel de ces trois pays a le plus de défis ou plus de poids sur les épaules, selon vous ?
Tous les « enclos coloniaux » ont des défis similaires : sortir complètement de la colonisation pour se reconstruire en vue d’échapper ainsi aux griffes de la domination. Pour le MOLTRA, c’est une responsabilité qui repose sur les épaules des peuples qui doivent impérativement s’organiser pour reprendre la maîtrise de l’espace géographique africain. Des militaires patriotes peuvent aider à cette tâche mais compter exclusivement sur les armées africaines qui ont perdu leur virginité politique pour avoir été jusqu’ici la colonne vertébrale de l’État « enclos colonial » africain, c’est se suicider. Le MOLTRA dit qu’il revient à notre peuple et à lui seul d’accomplir l’œuvre de sa libération et de sa reconstruction. Cela passe par la repossession de son pouvoir de décision confisqué.
De plus en plus de voix s'élèvent pour demander que la France parte au profit de la Russie, est-ce la meilleure solution ?
Les Africains doivent savoir qu’un peuple doit d’abord régler ses problèmes de désorganisation et de faiblesses internes puis construire un agenda national sous la houlette des dirigeants patriotes avant de se lancer dans la recherche d’un allié extérieur. Si tel n’est pas le cas, ce peuple quitte un maître pour un nouveau maître. Ses douleurs peuvent, peut-être, être amoindries sous la direction du nouveau maître mais cela ne soigne pas pour autant ses blessures. Voilà pourquoi le défi premier et actuel, c’est notre organisation interne pour faire tomber le système colonial actuel, ses structures et ses hommes. Les Africains doivent savoir qu’ils ont toutes les capacités pour réaliser cette révolution. Après cela, nous pourrons aller chercher des alliés. Les peuples affaiblis, désorganisés et qui ne fournissent pas les efforts nécessaires pour se redresser n’ont pas d’alliés mais des maîtres. Personne ne fait d’alliance avec les faibles. Les faibles, on les domine, on les vassalise. Telle est la loi de la politique internationale. La Russie ne fera pas entorse à cette loi. Rappelons-nous que la Russie a laissé les Occidentaux détruire la Côte d’Ivoire de Gbagbo et la Libye de Mouammar Kadhafi. Les Africains doivent comprendre que c’est uniquement eux qui ont intérêt à la libération et à la reconstruction de leurs terres. Pas les autres qui aspirent à les posséder dans le but de garder et de consolider leur position dominante sur la scène internationale qui n’est pas un endroit où on s’échange des cadeaux mais de compétition féroce des intérêts opposés. Le monde des bisounours est depuis longtemps dans les dessins animés, mais pas encore dans la vie réelle.
Mais est-ce que la Russie peut au moins constituer l'alternative aux solutions tant recherchées ?
Ce n’est pas aux Russes de vaincre nos dominateurs pour nous. La Russie joue pour ses propres intérêts comme tout pays qui se respecte dans ce monde. Chaque pays, chaque peuple doit affronter ses défis en devenant adulte après avoir fourni tous les efforts et sacrifices pour vaincre tout ce qui l’a maintenu dans la position d’enfant jusqu’alors. Les Africains ne doivent pas oublier qu’ils sont le peuple premier sur cette terre et qu’ils ne peuvent accepter éternellement être relégués au rang de petits enfants pleurnicheurs attendant un sauveur qui ne viendra pas. Seule la lutte du peuple libère le peuple. Rien d’autre. Plus vite nous comprendrons cela, mieux ce sera pour nous.
Voyez-vous un espoir avec notre jeunesse d'aujourd'hui par rapport au défis du moment ?
L’espoir est permis, car nous n’imaginons pas notre peuple finir au cimetière de l’Histoire comme d’autres peuples éteints et disparus pour n’avoir pas pu lutter comme il fallait. Mais si cet espoir est permis, il est conditionnel. Dès lors qu’il identifie ses problèmes et met en place un plan pour les régler, tout peuple peut espérer.
L’Afrique reviendra grand si et seulement si ses peuples décident de s’organiser pour mener le combat libérateur et entamer la reconstruction de l’Afrique sur la base des valeurs intrinsèques africaines revues sans complaisance à l’aune de notre parcours historique dans cette vallée humaine. Le but de ce combat, c’est de bâtir l’État capable de moderniser industriellement l’Afrique pour que notre peuple se maintienne comme un peuple libre avec une capacité de participation pleine et entière au commandement du monde. C’est un défi d’une gravité exceptionnelle. Est-ce que beaucoup le comprennent ? Pas du tout. Voilà pourquoi nous devons continuer, de toutes nos forces, à secouer l’Africain pour le sortir de son état de coma profond.
Face au terrorisme, quelle est la solution pour l'Afrique de l'Ouest ?
Il ne faut rien attendre de l’État « enclos colonial » africain dont la puissance se limite à la répression des populations aux mains nues qui s’opposent à ses crimes. Partant de là, il faut à court terme une mobilisation des Africains pour faire échec à la prolifération de ces groupes de criminels. Cela nous ramène encore à la question de l’organisation. Tous les villages doivent s’organiser, se lever et défendre leurs terres et leurs habitants. Nous sommes des descendants de grands combattants qui ont su organiser la résistance contre la terreur coloniale française, britannique, portugaise…Il ne doit pas être question de se résigner et capituler face à ces groupes. Il ne doit pas être question d’assister à l’égorgement massif et continu de nos enfants, de nos femmes et de nos parents. Il faut donc une reconnexion spirituelle et matérielle avec notre espace géographique pour y puiser des outils de cette guerre. La guerre contre ce terrorisme, c’est d’abord une question de maîtrise de l’espace. Et ce sont les populations qui habitent ces territoires qui doivent, avec leurs connaissances approfondies des lieux, s’y organiser afin de se défendre tout en gardant à l’esprit qu’il n’y a pas d’État africain capable de les protéger et les défendre véritablement.
À long terme, ce terrorisme ne sera vaincu que si les Africains construisent des Etats véritables, pourvus de tous les attributs et ayant pour mission première et permanente de protéger et sécuriser la vie des populations. Cela passe par l’organisation d’un tsunami populaire pour casser, détruire et enterrer définitivement les « enclos coloniaux » et leurs dirigeants qui s’appellent pompeusement des chefs d’État ou des élites dirigeantes. Déjà que les États véritables ont du mal à résoudre certains de leurs problèmes, comme celui du terrorisme sur leur territoire, rendons-nous compte que les anomalies territoriales, abusivement appelées États africains, « enclos coloniaux », garde-barrières entre les peuples, n’ont aucune capacité ne serait-ce que pour éradiquer les moustiques qui continuent de faire ravagent en Afrique. Les peuples sans États forts et bien organisés sous la conduite de dirigeants patriotes et avisés seront confrontés à des souffrances atroces en cette fin du 21e siècle et dans les siècles à venir. Si nous continuons à nous amuser et à ne pas penser le futur avec gravité et sérieux, nous sommes foutus.
La rencontre prévue entre l’actuel chef de la transition burkinabè, Paul Henri Sandaogo Damiba, et les anciens présidents du Faso ne s’est pas passée comme prévu. En effet, sur 5 ex-chefs d’Etat invités, seuls 2 ont répondu à l’appel, les autres ayant invoqué diverses raisons pour justifier leur absence. L’entrevue a tout de même eu lieu et l’écrivain journaliste Serge AtianaOulon estime que cela sonne comme un désaveu, un échec par rapport à ce qui avait été annoncé. Pour lui, le président de la transition a pu constater que les Burkinabè ne sont pas d’accord avec ce format de réconciliation, mais plutôt une réconciliation basée sur la vérité et la justice.
D’après le journaliste-écrivain Serge AtianaOulon, il y a eu de l’amateurisme, de l’impréparation dans l’organisation de cette réunion. « Cela sonne comme un fiasco, un échec dans la mesure où on ne peut pas imaginer qu’à ce haut niveau, on organise une rencontre et qu’on se retrouve avec des gens qui font défection. On peut se demander comment on peut produire un communiqué pour annoncer une rencontre à quelque 72h sans avoir pris les précautions pour que les questions de santé ou celles administratives ne constituent pas des obstacles», a-t-il affirmé.
Le journaliste écrivain ajoute que cette rencontre a conduit à amplifier les divergences entre Burkinabè. Ceux-ci se retrouvent plus que jamais divisés et cela ne favorise pas le processus de la réconciliation. « Il y a comme une confrontation en perspective des différentes forces sociales, politiques qui s’organisent puisqu’avec ce format, on a vu les sorties médiatiques des différentes composantes de la société, notamment dans le milieu syndical, de certaines Organisations de la société civile comme le MBDHP. Au niveau des partis politiques aussi, on a vu la réaction des uns et des autres, donc on peut dire qu’on s’achemine vers une sorte de bras de fer, voire d’opposition entre différents blocs et cela n’est pas de nature à permettre d’atteindre l’objectif de réconciliation », a-t-il précisé.
« Réconciliation ne signifie pas impunité »
Pour ce qui est de la réconciliation nationale, Serge AtianaOulon affirme que « la façon de conduire a toujours posé problème depuis plus de 20 ans puisqu’on n’est pas à la première expérience d’une réconciliation au Burkina. Il faut se rappeler la Journée nationale de pardon organisée en 2001 mais qui n’a pas permis d’apaiser les cœurs ».
C’est ce format que le président Damiba tente d’appliquer, selon le journaliste d’investigation et écrivain, et on assiste dans les autres composantes à « une organisation pour s’opposer à cette forme de réconciliation que le président Damiba tente de faire passer ».
Pour une réconciliation véritable, Serge AtianaOulon déclare qu’il n’y a pas de recette magique et tous les acteurs sont d’accord qu’on ne peut pas enjamber l’étape de la vérité et de la justice pour aller à la réconciliation. « Le schéma tracé par le ministère de la Réconciliation sous Roch Kaboré précise que ce ne sont pas des questions d’arrangements entre hommes politiques, mais c’était une vision beaucoup plus holistique, globale pour que tout le monde puisse se retrouver, parler, avouer les fautes afin que les victimes puissent pardonner », a-t-il poursuivi.
Il fait remarquer que c’est un travail de longue haleine parce qu’il ne s’agit pas de faire un passage en force ni d’imposer les choses d’autant plus que le pardon ne se force pas. « L’Etat crée les conditions afin que les différentes parties se regardent, puissent discuter. Ce processus ne doit pas être comme un passage en force avec un agenda caché », a-t-il conclu.
Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, le Dr Seglaro Abel Somé, a présenté le 30 juin 2022 à l’Assemblée législative de transition (ALT) le Document de présentation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2023-2025 dans le cadre du Débat d’orientation budgétaire (DOB). Il était en compagnie d’une délégation gouvernementale et des techniciens du département des finances.
La présentation du ministre s’est articulée autour de 4 points, à savoir la situation d’exécution du budget 2022 à la date du 31 mars 2022, les priorités et choix stratégiques du budget 2023, une projection budgétaire couvrant la période 2023-2025 et enfin les risques budgétaires potentiels, tout en proposant des mesures d’atténuation.
Les recettes mobilisées par l’État pour l’exercice 2022 à la date du 31 mars 2022 sont estimées à 497,79 milliards FCFA sur une prévision de 659,08 milliards FCFA, soit un taux de recouvrement de 20,33% et un crédit de paiement ajusté de 2919,15 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 22,58%. Pour les perspectives du budget exercice 2023, en tablant sur le scénario de base, les recettes budgétaires totales seraient de 2 552,8 milliards FCFA.
Les priorités du budget de 2023 découlent essentiellement du Plan d’action de la transition (PAT), à savoir la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité du territoire, la gestion de la crise humanitaire, la refondation de l’État, l’amélioration de la gouvernance ainsi que la réconciliation nationale.
Ainsi, les allocations budgétaires en faveur des secteurs de la sécurité et de la défense nationale connaîtront une forte augmentation, selon le ministre Somé. 280 milliards sont destinés au renforcement de la sécurité et de la défense nationale en 2023, soit un taux de 55,5%. A cet effet, la part du budget de l’État allouée à ce secteur est passée de 20,3% en 2022 à 27,5% en 2023. Elle s’établira à 628,3 milliards FCFA en 2023 contre 440,2 milliards FCFA en 2022, soit une variation de 42,7%.
Par ailleurs, 98,8 milliards FCFA sont destinés aux secteurs sociaux de base, 70,3 milliards FCFA au secteur de la gouvernance, 33,3 milliards FCFA au secteur de soutien à la production et enfin 22,6 milliards FCFA à celui de la production.
En se basant sur les projections budgétaires issues du DPBEP 2023-2025, les recettes budgétaires totales seront de 2 552,8 milliards FCFA en 2023, de 2 633,8 milliards de FCFA en 2024 et de 2 813,1 milliards de FCFA en 2025, soit un accroissement annuel moyen de 5,0%.
Les perspectives de croissance étant faites sur la base d’hypothèses, l’atteinte des principaux résultats pourrait être affectée par la survenance d’un certain nombre de risques.
De ce fait, en vue de minimiser l’impact de ces risques sur l’atteinte des résultats budgétaires escomptés, des mesures d’atténuation ont été identifiées, notamment le renforcement des réformes en vue d’une mobilisation optimale des recettes et la rationalisation des dépenses de l’État.
Ainsi, sur le plan environnemental, il sera mis en place et/ou renforcé le mécanisme de gestion des risques agricoles, notamment de la sécheresse, au profit des producteurs, la stratégie nationale de warrantage et l’assurance agricole indicielle.
Au niveau des démembrements de l’État, il s’agit du recours aux prêts rétrocédés sous forme de subvention pour éviter le retard ou le défaut de paiement, c’est-à-dire l’endettement de ces démembrements que sont les sociétés d’État, les collectivités territoriales et les organismes de prévoyance sociale.
Cette présentation du ministre des Finances a donné lieu à des échanges à travers des questions auxquelles celui-ci a donné des éléments de réponse. Les députés ont fait des critiques et proposé des pistes en matière de mobilisation et d’orientation des ressources.
Pour le député Harouna Louré, le gouvernement n'est pas assez ambitieux au regard de ce qui a été présenté. Il estime que c’est la continuité de l’ancien fonctionnement. Les raisons avancées par celui-ci c’est qu’initialement un taux de croissance de 13% était prévu au niveau des recettes fiscales tandis que le nouveau rapport prévoit un taux de 17%. Il a été reproché aux anciens régimes de ne pas faire assez de recouvrements parce qu’il y avait la fraude fiscale, l’évasion fiscale, la corruption, a-t-il ajouté. Ainsi, pour un régime de transition, il faut un meilleur recouvrement. « Si nous disons que nous sommes un régime de transition, nous devrons être assez ambitieux. Nous devons lutter contre la fraude fiscale et la corruption et nous devons aller au-delà des 17% », a-t-il déclaré.
En rappel, le Document de présentation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2023-2025 a été adopté en Conseil des ministres le mercredi 25 mai 2022. Tout projet de loi de finances pour l’élaboration et l’exécution du budget de l’État est fait en se référant à ce document conformément à la loi organique n°073-2015/CNT du 6 novembre 2015 relative aux lois de finances.
L’aile dite historique du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a tenu ce mercredi 29 juin 2022 à Ouagadougou une conférence de presse. Ce fut l’occasion pour elle de donner sa lecture de la situation nationale et de la crise qui secoue le parti de l’Epi et de la daba.
Tout en appréciant positivement la récente rencontre entre Jean Baptiste Ouédraogo, Roch Marc Christian Kaboré et le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, Achille Tapsoba, président de l’aile dite historique du CDP, invite l’actuel président du Faso à créer les conditions propices à la participation de l’ex-président Blaise Compaoré au 8e congrès qui se profile à l’horizon. Il appelle aussi au retour des exilés politiques au bercail et à la libération des prisonniers politiques car pour lui, ceux-ci ont leur part contributive à apporter en matière de réconciliation nationale.
Concernant la question sécuritaire, notamment la création de zones d’intérêt militaire à l’Est et au Sahel, l’aile historique dit apprécier positivement cette initiative. Elle invite par ailleurs le gouvernement de la transition à prendre les mesures humanitaires et de solidarité idoines pour accompagner les futurs déplacés internes qui le seront du fait de cette mesure.
S’agissant de la crise qui divise le parti, Achille Tapsoba dit ne pas considérer son groupe comme une aile mais plutôt comme le parti. «Nous ne sommes pas une aile, nous sommes le parti. Nous sommes le CDP…Nous nous opposons à Eddie Komboïgo et à sa lignée sur la base du manque de respect des dispositions statutaires du parti. Nous ne sommes pas dans le subjectivisme plat parce que nous fonctionnons avec le souci de faire en sorte que le CDP fonctionne dans le respect de ses textes. Il n’y a pas d’aile historique, il n’y a pas d’aile futuriste ; c’est un groupe qui s’est trompé», a tenu à clarifier M. Tapsoba.
Sur la question d’une éventuelle réconciliation des deux groupes, voici la réponse d’Achille Tapsoba : «Seule la capacité du camarade Eddie et de son groupe à revenir auprès de la direction du parti, à faire leur autocritique et à s’engager à ne plus aller à l’encontre des textes pourrait nous amener à nous mettre ensemble.»
Or, la mesure de sortie de crise proposée par le président d’honneur Blaise Compaoré, selon Achille Tapsoba, est la tenue du 8e congrès qui sera une occasion de rassembler tous les militants. «En raison de la difficulté à concilier les positions, j’ai décidé, en application de mes prérogatives statutaires définies au congrès de mai 2018, de la convocation prochaine du 8e congrès ordinaire du CDP. Le congrès sera l’occasion de rassembler tous les militants actifs et tous ceux qui se sont mis en réserve afin de relancer les activités du parti», a déclaré Achille Tapsoba, qui a ajouté que le président d’honneur a invité tous les militants à se mobiliser pour faire du congrès un grand moment de cohésion pour un nouveau départ.
Achille Tapsoba serait-il donc en train de désobéir au président d’honneur, cela d’autant plus que dans sa déclaration du 9 juin 2022 il disait : « Pour notre part, nous nous en remettons à la décision que viendrait à prendre le président d’honneur…»
Les anciens chefs d'Etat Roch Marc Christian Kaboré et Jean Baptiste Ouédraogo ont été reçus en audience ce mardi 21 juin 2022 à Kosyam par l’actuel président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.
Les échanges entre les trois personnalités ont porté sur les questions sécuritaires, la conduite de la Transition et d'autres sujets d'intérêt national.
Cette rencontre est illustrative de la volonté du président de la transition de mettre à contribution la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la solidarité dans la lutte contre le terrorisme.
Le traditionnel Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 1er juin 2022 au palais de Kosyam sous la présidence du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, président du Faso. A l’issue de cette rencontre hebdomadaire, le ministre porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, accompagné de son collègue du Commerce, Abdoulaye Tall, en a fait le point avec les hommes de médias. Parmi les sujets évoqués figurent la sanction disciplinaire contre certains agents de la fonction publique et l’augmentation des prix des produits de première nécessité.
Comme tous les consommateurs le constatent, les prix de presque tous les produits connaissent une hausse. Le pain, dont le prix reste inchangé, est devenu chétif. Cette hausse de prix est une situation mondiale, selon le ministre du Développement industriel, du Commerce, de l'Artisanat et des Petites et moyennes entreprises, Abdoulaye Tall. Face à cette situation, le gouvernement burkinabè a mis en place un comité interministériel avec à sa tête le Premier ministre lui-même. Ce comité a déjà rencontré les différents acteurs du commerce pour tenter de trouver une solution à cette flambée des prix.
« Les pistes de solution, c’est de voir comment chacun peut faire des efforts, c’est-à-dire l’Etat à travers un accompagnement et les acteurs eux-mêmes à travers l’acceptation de réduction des marges. Un sous-comité a été mis en place qui comprend les différents services du ministère des Finances, notamment, la douane, les impôts, le Trésor, le budget, les services du ministère du commerce, notamment les structures de contrôle et du guichet unique des importations et des investissements et les différents acteurs ; bref, chaque segment des acteurs », explique Abdoulaye Tall.
A en croire le ministre du Commerce, « avant la fin de cette semaine, on devrait pouvoir sortir quelque chose pour aider à tirer les prix vers le bas ». Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt ; aucun produit fabriqué au Burkina ne peut couvrir les besoins de nos consommateurs. C’est pourquoi il nous faut travailler à réduire notre dépendance des importations. Mais cette question ne peut pas être réglée en une année, selon le ministre. Le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, a quant à lui informé que le Conseil a adopté un rapport annuel 2021 sur le fonctionnement des conseils de discipline, des institutions et départements ministériels. Et il ressort de ce rapport que 25 institutions et départements ministériels sur une quarantaine, selon l’ancienne nomenclature des ministères, ont transmis chacun son rapport 2021.
« Au cours de la tenue des sessions des conseils de discipline, 15 dossiers ont été examinés et des agents ont écopé de diverses sanctions, à savoir un abaissement d’un échelon, un abaissement de deux échelons, un retard d’avancement, une rétrogradation, le remboursement des salaires indument perçus. Trois agents n’ont pas été sanctionnés après la saisine des conseils de discipline. Le report a fait ressortir également des difficultés rencontrées par les conseils de discipline dans leur fonctionnement et formulé des recommandations. Il s’agit, entre autres, de la sensibilisation des supérieurs hiérarchiques immédiats, pour l’appropriation du guide de procédure disciplinaire au sein de l’Administration, de la vulgarisation dudit guide, de sanctions contre des supérieurs hiérarchiques complaisants et laxistes, de la célérité dans la prise des sanctions administratives, du renforcement du dispositif de suivi de la mise en œuvre des décisions », a-t-il déclaré.
En rappel, le conseil de discipline est l’un des organes consultatifs de la fonction publique institué au sein de chaque département ministériel et institution.
Le traditionnel Conseil des ministres s'est tenu ce mercredi 25 mai au palais de Kosyam sous la présidence du chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Comme à l’accoutumée, c’est le ministre porte-parole du gouvernement qui en a fait le point aux hommes de médias. La situation de Houndé et l'augmentation unilatérale du prix de la baguette de pain par les boulangers ont été les principaux sujets d'échanges.
La décision des acteurs de la filière pain de faire passer le prix de la baguette de 150 F à 200 n'a pas été du goût du ministre du Commerce, Abdoulaye Tall, et c’est le moins qu’on puisse dire. "Vous comprenez que dans cette situation on ne peut être que frustré de constater que pendant qu'on se bat pour trouver des solutions, il y a une sorte de passage en force. C'est une situation de fait accompli", a-t-il déclaré après le Conseil des ministres de ce mercredi 25 mai.
Le ministre Tall reconnaît que la cherté des produits est liée au contexte international, marqué par la crise ukrainienne. Cependant, la décision prise par les boulangers n'est pas une bonne solution. "Pourquoi c'est une mauvaise solution ? Parce que nous avons des produits dont les prix sont réglementés. Les prix sont fixés d'accord parties entre le gouvernement, les acteurs de la filière en question, les acteurs du secteur privé, les consommateurs et les syndicats. À ce titre, nous avons toujours diverses réunions. Nous avons discuté de diverses questions. Sur le prix de l'huile il y a eu un compromis, sur le prix du savon il y a eu un compromis, sur le prix du sucre il y a eu un compromis, sur le prix du transport des ports vers nos villes il y a eu un compromis, mais sur le prix du pain nous n'avons pas eu de compromis. À la limite les autres acteurs étaient inanimes, mais les boulangers insistaient", a-t-il expliqué. Selon le ministre Tall, les boulangers et assimilés n’auraient pas dû prendre de façon unilatérale la décision d’augmenter le prix d'un produit comme le pain, car tout est régi par des lois.
Le ministre porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, quant à lui, est revenu sur la situation qui prévaut dans la mine d'or de Houndé depuis le mardi 24 mai. "Hier mardi, il y a eu un mouvement d'orpailleurs pour exiger la libération de leurs camarades arrêtés suite au mouvement qu'il y a eu il y a quelques jours et ayant occasionné la destruction de matériel ainsi que des blessés légers au niveau de la mine de Houndé. Les incidents ont eu lieu lorsque les forces de l'ordre ont voulu limiter, calmer empêcher les manifestations. On dénombre malheureusement deux décès : un des suites de bousculades et un autre des suites de tirs par balle ; ainsi qu’un blessé par balle. A l'heure où je vous parle, une enquête est en cours pour situer les responsabilités", selon le porte-parole de l’exécutif.
À en croire ce dernier, un comité de gestion de crise, piloté par le gouverneur des Hauts-Bassins, est mis en place à ce sujet. Le ministre Bilgo a indiqué également que deux directeurs généraux ont été relevés de leurs fonctions avec effet immédiat. Il s'agit du directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Lassané Sawadogo, et de celui de la Banque agricole du Faso, Daouda Simboro.
Le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a présidé ce mercredi 18 mai 2022 le traditionnel Conseil des ministres au palais présidentiel de Kosyam. A l’issue de cette rencontre entre membres de l’exécutif, le porte-parole du gouvernement en a fait le point aux hommes de médias. Lionel Bilgo est, à cette occasion, revenu aussi bien sur les actes de vandalisme survenus sur la mine d’or de Houndé que sur les recherches entreprises pour retrouver les 8 mineurs de Perkoa, lesquelles se sont jusque-là révélées infructueuses.
« Les recherches se poursuivent à la mine de zinc de Perkoa. » En tout cas, c’est ce qu’a déclaré le ministre porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo. Il a rappelé qu’après ouverture de la 2e chambre de refuge hier 17 mai, celle de tous les espoirs, où les 8 pauvres mineurs étaient supposés s’être abrités, le constat est que celle-ci était vide. Toutefois, des enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur ce drame. « À l’heure où je vous parle, les recherches se poursuivent. Le gouvernement reste attentif et engagé dans ces recherches et apporte un soutien aux familles des victimes, qui sont toujours dans l’attente comme l’ensemble de la population burkinabè d’ailleurs. Le travail se poursuit », a indiqué Lionel Bilgo.
Une autre mine a fait l’objet de communication du gouvernement. Il s’agit de la mine d’or de Houndé, exploitée par la société Endeavour mining, qui a subi la furie destructrice des orpailleurs de cette localité le 17 mai 2022. En effet ceux-ci, après avoir envahi ladite mine, y ont causé des dégâts matériels considérables (NDLR : 30 véhicules, 40 motos du personnel, 10 engins, dont des bus, 13 magasins et 6 conteneurs ont été incendiés) et pris à parti certains des travailleurs, faisant 7 blessés. Une enquête est en cours et des interpellations ont déjà commencé.
« Il faut dire que tout est parti d’une occupation anarchique de cette mine par des orpailleurs. Des discussions ont été menées avec les autorités locales et elles ont débouché sur l’injonction de cesser l’orpaillage sur le site de Houndé Gold, ce qui n’a pas été du goût des orpailleurs et a entraîné justement cette escalade de violence. Le gouvernement appelle au calme et attend les résultats de l’enquête qui a été ouverte pour situer les responsabilités dans cette affaire », a-t-il expliqué.
A la question de savoir si le président du Faso a effectivement effectué un voyage à l’étranger comme cela se dit sur les réseaux sociaux, le chargé du « porte-parolat » de l’organe exécutif de la Transition a répondu par la négative. A l’en croire, le président Damiba n’a jamais effectué de voyage hors du pays depuis qu’il est à la tête de la Transition.