jeudi 24 octobre 2024

arn ouedCeci est une tribune de Maître Arnaud Ouédraogo, avocat burkinabè. Selon l'homme de droit, la patrie des hommes intègres dispose d'un formidable atout pour faire face aux maux qui l'assaillent :  il s'agit de l'intégrité. Lisez plutôt.

Ce sont les grandes épreuves qui font les grandes nations comme les temps difficiles révèlent les grands hommes. Les difficultés ne sont rien tant que nous savons les tourner à notre avantage en saisissant l'occasion d'en sortir plus forts.

1. Notre intégrité sera notre cri de ralliement

Face à la menace, chaque peuple doit découvrir son cri de ralliement. Certains peuples ont trouvé ce dénominateur commun dans une religion ou une ethnie. Nous avons eu le génie de transcender la religion et l'ethnie pour trouver notre force motrice collective dans une valeur sanctifiée : l’intégrité.

Celui qui nous a baptisés du glorieux nom de « Patrie des Hommes Intègres » nous a légué un précieux héritage. Nous échappons ainsi au piège de la religion et de l'ethnie qui enserre plusieurs peuples en Afrique. Les jeunes gens qui se battent contre le terrorisme ne défendent pas seulement une intégrité territoriale ; ils défendent aussi un patrimoine immatériel : notre intégrité identitaire.

2. Découvrir la portée stratégique de l'intégrité

L’intégrité est notre matière première stratégique. Il reste à lui conférer une dimension opératoire par sa transcription dans la gouvernance, le droit, la culture et l'économie, afin qu’elle ne soit pas un vœu pieux.

Dans ces temps graves pour le devenir de la nation, la première application de l'intégrité consistera à mener de front la lutte contre le terrorisme avec la lutte contre la corruption. La question de la corruption se pose en des termes de survie collective puisque la corruption s'attaque à notre identité commune revendiquée. Comme le terrorisme, la corruption engendre un Etat parallèle : règles parallèles, justice parallèle, territoire parallèle, citoyens parallèles, gouvernement parallèle, armée parallèle, économie parallèle. Comme le terrorisme, la corruption déshumanise : le terrorisme tue l'homme, la corruption tue l'humain.

Que le Burkina Faso figure sur une liste de pays parrainant le blanchiment de capitaux est contre-nature. Un Burkina Faso des affaires prospère dans le terrorisme et une économie de guerre s'incruste durablement. Cela va de l’opacité des dépenses militaires aux rackets sur les routes et aux frontières, tout cela paradoxalement au nom de la lutte contre le terrorisme.

Nous ne mesurons pas encore l’extraordinaire opportunité de la transcription de l’intégrité dans l’économie ni l’opportunité d’une économie de l’intégrité autocentrée sur la qualité des hommes. Cette économie de la ressource humaine permet de surmonter la rigueur des conditions physiques et de sortir de l’enclavement. C’est le secret de la « Richesse des nations ». Même le colon a pressenti avant l’heure la voie de ce grand destin. On connait l’exclamation du Général de Gaulle à son arrivée en Haute Volta : « Ouagadougou, Terre des Hommes ! » – toute une prophétie.

3. Face au terrorisme, une perspective globale

Le seul honneur que nous font les terroristes, c’est de nous obliger à redoubler d’intelligence et de discernement. Les terrorismes ne sont pas bêtes et sont loin d’être « fous ». Leur mode opératoire au Sahel démontre qu'ils évoluent dans une sphère rationnelle cohérente. Remonter la pente de cette cynique rationalité permet de reconstituer la matrice d’une réponse stratégique globale.

Le terrorisme nous introduit dans un univers de complexité. Réduit à sa plus simple expression, le terrorisme est assis sur le triptyque : « Armement - Financement - Idéologie ». Mais ce « Triangle des Bermudes » recèle un nœud d’interactions : guerre de religions larvée - circulation incontrôlée des personnes - circulation incontrôlée des armes - frontières poreuses - filière de recrutement - faible contrôle des systèmes de communication - conquête territoriale - alliance stratégique entre groupes - adossement à d'autres formes de criminalité - corruption - blanchiment de capitaux - drogue - orpaillage - désagrégation des familles - destruction du système scolaire - destruction des structures économiques - pillage de récolte et de cheptel - exode de populations - destruction des institutions sociales - déculturation – faiblesse de la coopération régionale - hypocrisie de la vie internationale - sous-traitance locale - ingénierie de la terreur au sommet de la pyramide.

4. Face au terrorisme, mobiliser aussi les armes de la culture

Toute guerre se gagne ou se perd sur le terrain de la culture. Les terroristes sont les premiers à investir le terrain de la culture, quitte à y pénétrer par effraction. Ils développent l’ingénierie de la terreur comme un haut-lieu de déconstruction de la culture. C’est sur les ailes de l’idéologie, donc de la culture, qu’ils portent leurs armes puis opèrent la sous-traitance locale de la guerre. Ils ruinent les légitimités politiques, économiques et sociales, détruisent les vecteurs de sens (écoles, monuments historiques et spiritualité endogène) pour mieux demeurer maîtres de la raison d’agir. C’est Bernanos qui disait : « Qui dispose de sa mort tient tous les enjeux ». L'Afrique voit ainsi se dérouler sur son sol une guerre de religions larvée, entre Christianisme et Islam, qui ne lui laisse pas l’occasion de sublimer sa propre spiritualité en tant que moteur de son inventivité.

En donnant du sens à l'action, la culture rend la guerre intelligente et préserve de la tentation de riposter par les mêmes armes de la terreur. La culture se dresse comme un rideau de fer contre la barbarie. C’est ce supplément d’âme auquel la culture oblige qui rend aussi la guerre plus difficile pour les nations civilisées.

La culture permet de retrouver le sens de l’altérité et du rapport à l’autre. En disqualifiant la perspective manichéenne d’un « axe du mal », la culture sort le terrorisme de la fatalité et replace l’homme au pied de l’humanité. Elle ouvre le champ à la réconciliation des antagonismes politiques.

5. Restaurer les digues de la confiance

Il faut un exhaussement de la politique par la réhabilitation de la parole publique devenue une « langue morte ». Certes, la globalisation délocalise les causalités et fait ressentir d’ici le contrecoup d’une action menée à mille lieux : guerre en Libye et en Irak, conflit israélo-palestinien, guerre en Afghanistan et en Syrie ont ouvert les vannes pour la circulation massive des armes au Sahel. Mais il ne faut pas que l’hypocrisie internationale (celle qui vend des armes contre des pétrodollars à des Etats dont le lien avec le terrorisme est trouble) vienne rencontrer une hypocrisie locale. Il faut restaurer les digues qui maintiennent la confiance, le droit, les institutions, le bien commun et la redevabilité, car ce sont elles qui rendent possible la collectivité humaine organisée. Il faut changer le rapport au pouvoir marqué par une trop grande verticalité face à une société qui aspire à l’idéal démocratique. Seule la confiance retrouvée scellera l’union sacrée, percera le mur du désespoir et portera la plus haute espérance pour le Burkina Faso que nous aimons.

Rien n’est perdu. Tout est encore possible.

Maître Arnaud OUEDRAOGO
Avocat

ddop uneLe Discours d’orientation politique (DOP) a été diffusé à la radio le 2 octobre 1983, à partir d’un enregistrement effectué la veille par le président Thomas Sankara. A Ouagadougou, un monument a été érigé pour marquer ce point crucial dans l’évolution de l’histoire du pays des hommes intègres. Que savent les populations de cette place ? Radars Info Burkina est allé à leur rencontre pour s’imprégner de ce qu’elles retiennent de l’historique du « rond-point du 2-Octobre ».

« C’est un repère, une référence », nous dit Dao Amoul sur sa connaissance de la place qui matérialise le 02 octobre. Par repère celui-ci explique qu’il se sert de ce lieu pour indiquer une position ou un lieu à d’autres personnes. Comme M. Dao, ils sont nombreux à ne pas connaitre la signification de ce monument placé en face du lycée Marien N’Gouabi en direction de la Mairie de la ville de Ouagadougou. Koanda Cheikh Oumar se rappelle que cette place marque un évènement, mais il n’en sait pas davantage. « Je sais que cette place du 02 octobre c’est le discours d’orientation politique, c’est tout », affirme-t-il. Belem Hamado nous confie qu’il n’a jamais eu d’explication sur ce monument. « Je vois seulement l’écriture, 02 octobre ou discours d’orientation politique, mais je ne sais rien d’autre à part ça » raconte-t-il. Un autre, Kabré Arouna, affirme que cette place rappelle d’emblée à vue d’œil la Révolution démocratique et populaire mais, poursuit-il, les jeunes ne savent pas ce que ce monument expriment, car « ceux qui ont mis fin à la révolution ont tué ce discours ». ddop 2« On dit qu’une révolution n’a pas de Constitution mais le DOP de Thomas Sankara représente tout », a clamé ce quinquagénaire. Le « rond-point du 02 octobre » a été érigé en mémoire du Discours d’orientation politique prononcé par le président de la révolution, Thomas Sankara, deux mois seulement après sa prise du pouvoir. Son emplacement correspond à une interrogation capitale du discours d’orientation prononcé le 02 octobre 1983, à savoir « D’où sommes-nous venus et où allons-nous ? Ce sont là les questions de l’heure qui exigent  de nous une réponse claire et résolue si nous voulons marcher hardiment vers de plus grandes victoires ». Ce monument rappelle à la nouvelle génération ce discours mémorable, consigné dans les annales de la révolution.

Le D.O.P a constitué, faut-il le rappeler, la référence théorique de la révolution. On y trouve l’analyse de la société et les rapports de classe, fortement inspirée des thèses marxistes, dont le texte emprunte le vocabulaire. Mais ce discours ébauche aussi un programme assez complet dont la priorité reste la satisfaction des besoins des populations. Le monument du 02 octobre, d’environ 4 mètres de hauteur, est un support de ferraille qui soutient un livre ouvert à trois sens sur lequel est écrit en blanc « Discours d’orientation politique ». Sur le tronc du monument, il est écrit également en blanc « 02 octobre », comme pour officialiser le nom du rond-point.

Sié Mathias Kam

ccdr uneLe 2e congrès extraordinaire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a refermé ses portes le dimanche 26 septembre 2021 à Ouagadougou. Alassane Bala Sakandé prend le relais tandis que son prédécesseur Simon Compaoré est élevé au rang de pésident d'honneur par le parti.

« Il y a un temps pour tout dans ce monde. Dans mon parcours politique, ce moment constitue un moment particulier pour moi. Voici venue l’heure de vous dire au revoir. Ma fierté est légitimement grande d’avoir donné de moi pour ce parti. Je garde de beaux souvenirs. Je devrais maintenant me taire, m’effacer comme un brouillard qui s’évapore (…) » : tels furent les mots d’au revoir de Simon Compaoré. ccdr 2Président du mouvement du peuple pour le progrès (MPP) depuis 2017 après la mort de Salif Diallo, Simon Compaoré a passé le témoin à l’actuel président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé mais avant, il a été élevé par son parti au rang de président d’honneur. « Je pars à un moment où des hommes et des femmes continuent à rejoindre le MPP. Quelle joie ! (…) j’ai combattu le bon combat, j’ai achevé mon parcours politique ; à présent, c’est le repos », a conclu le désormais président d’honneur du MPP.

Sié Mathias Kam

mmpp uneC’est fait ! Alassane Bala Sakandé a pris les rênes du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Son installation a eu lieu à l’issue du 2e congrès extraordinaire du parti au pouvoir, organisé à Ouagadougou du 24 au 26 septembre 2021. Ce sont plus de 3 500 congressistes qui y ont pris part. Exit donc Simon Compaoré, élevé au rang de président d’honneur du parti du soleil-levant. 95 membres ont été désignés pour piloter le bureau politique national de ce parti.

« Camarades, chers amis, voici venue l’heure de vous dire au revoir, de céder le maroquin de notre grand parti à un autre camarade qui, avec son équipe, viendra « ajouter de la terre à la terre », continuer l’œuvre de consolidation du parti et d’élargissement de sa base, dans toutes les sphères de la société burkinabè, à travers toutes les contrées du Faso. » Ce sont les derniers mots de Simon Compaoré à la tête du MPP. Président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé prend les rênes du parti. Ce dernier exprime sa reconnaissance aux congressistes qui l’ont porté à la plus haute responsabilité du MPP. « C’est en toute humilité que j’assumerai la charge des responsabilités qui m’incombent désormais, conscient que cela ne fait pas de moi le meilleur d’entre nous », a-t-il dit. mmpp 2La préparation à la présidentielle de 2025 est donc lancée. M. Sakandé à la lourde charge de conduire le parti à sa succession en 2025. « Ce deuxième congrès extraordinaire n’a pas consacré la victoire du nouveau président que je suis. Il n’a pas consacré la victoire du bureau exécutif. Il n’a pas consacré la victoire d’un camp sur un autre. Ce 2e congrès extraordinaire n’a consacré la victoire de personne. mmpp 3Par contre, il a consacré la victoire du Mouvement du peuple pour le progrès (…). Pour cela, je prends l’engagement, ici et maintenant, de travailler avec tous, du militant de base au cadre du parti, pour réussir ma mission », a-t-il confié dans son discours d’investiture. Au nombre des défis à relever par le tout nouveau président du MPP, on peut citer la lutte pour une justice sociale, la stabilité et la sécurité, la paix, le développement, l’Etat de droit, la démocratie, le patriotisme et la citoyenneté. « Ce dont je suis convaincu, c’est que je ne vais pas échouer, parce que j’ai hérité le parti d’un doyen. J’ai deux pieds, il est allé pour s’asseoir, je vais utiliser ces deux pieds et j’aurai quatre pieds. Et quand vous voyez quelqu’un qui est à quatre pattes qui tombe, c’est qu’il y a problème. Avec lui à mes côtés et l’ensemble de mes collaborateurs du MPP et l’accompagnement des Burkinabè, je suis convaincu que nous allons réussir », a conclu Alassane Bala Sakandé, président du MPP.

Sié Mathias Kam

securityyLe tout nouveau général de brigade Aimé Barthélemy Simporé, ministre délégué à la Défense, était face à la presse aujourd’hui vendredi 27 août 2021 à Ouagadougou. Objectif : faire le point de la situation sécuritaire nationale.

Le ministre délégué à la Défense a annoncé de grandes réformes dans le domaine de la défense. « Un grand chantier va s'ouvrir dans le domaine de la lutte contre le terrorisme », a-t-il informé. Depuis les premières attaques terroristes en 2016 sur son territoire, le Burkina Faso fait face à une menace sans précédent. Cette situation contraint le pays à revoir l’organisation de son armée. Ce « chamboulement », a argumenté Aimé Barthélemy Simporé, est indispensable pour apporter une réponse adéquate au défi du moment, ramener la paix au Burkina et permettre le retour des déplacés internes dans leur zone d’origine. « Nous allons revoir certains fondements de la Défense nationale, notamment les ressources humaines, et placer l’homme au cœur du métier et en faire le fer de lance du système de défense », a-t-il confié. A l’en croire, le secteur de la Défense connaîtra bientôt une refonte structurelle et opérationnelle pour être plus efficace et « beaucoup plus proche des populations ». Toutefois, a précisé le fraîchement promu général de brigade, ces réformes vont se faire de « façon rationnelle, c’est-à-dire en même temps que continueront les opérations sur le terrain ». securityy 2Outre ces mesures, le ministre Simporé a assuré que les conditions de vie et de travail des Forces de défense et de sécurité (FDS) et de tous ceux qui luttent contre le terrorisme seraient améliorées. Il a ajouté que le Burkina renforcerait sa collaboration en matière de lutte contre le terrorisme avec ses voisins. Mais tout cela ne se fera pas sans le soutien de la population. « Nous avons besoin de mobiliser notre nation pour venir à bout de ce fléau », a insisté Aimé Barthélemy Simporé.

« Je lance un appel à nos hommes et à nos troupes sur le terrain à maintenir très haut la flamme du patriotisme, à continuer à se battre parce que derrière, il y a un gouvernement qui est très soucieux, une nation qui est en attente de résultats », a conclu le ministre délégué́ à la Défense nationale et des Anciens Combattants, le général Aimé Barthélemy Simporé.

Sié Mathias Kam

scrty uneLe ministre de la Sécurité, Maxime Koné, a tenu une conférence de presse le vendredi 27 août 2021 à Ouagadougou. Etaient au menu de ce face-à-face entre le « monsieur sécurité » du Faso et les hommes de médias, les nouvelles stratégies que le gouvernement entend mettre en place pour contrer les attaques terroristes, devenues malheureusement récurrentes ces derniers mois.

C’est la salle du Service d’information du gouvernement (SIG) qui a servi de cadre pour la rencontre entre le ministre Koné et les hommes de médias, avec comme plat de résistance les stratégies novatrices que le gouvernement burkinabè veut implémenter afin de contrer les attaques des forces du mal. Lesdites stratégies ont été répertoriées dans un document qui servira de boussole dans la lutte contre l’hydre terroriste et tout cela est sous-tendu par une vision. « Le gouvernement s'est doté d'un référentiel pour apporter une réponse au problème sécuritaire », a déclaré le ministre Maxime Koné de la Sécurité. A l’en croire, dans ce référentiel, il est prévu une stratégie spécifique de lutte contre le terrorisme. « J’entends par stratégie l’évaluation de la menace, car ceux qui nous attaquent sont à l'intérieur de nos frontières », a-t-il poursuivi. Le titulaire du portefeuille de la Sécurité a précisé qu’avec la stratégie élaborée dans ce document, l’objectif du gouvernement est de donner la réponse appropriée à la question sécuritaire du pays. scrty 2« C'est un document qui définit une vision et un objectif stratégiques. Il s'agit, d’une part, de développer une résilience à la menace terroriste dans les 5 années à venir et, d’autre part, de vaincre le péril terroriste par une réponse nationale qui mobilise l'ensemble de la Nation, avec les pays voisins », a expliqué Maxime Koné. Confrontés à l'absence de collaboration par endroits des populations, les éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), a déclaré le « monsieur sécurité » du Burkina, doivent travailler à remédier à cette situation et à obtenir l’adhésion totale desdites populations, d’autant plus que cela est déterminant dans la lutte. « Il s’agit de mobiliser toute la Nation. Cette lutte transcende nos clivages idéologiques et politiques ; c’est l’affaire de la Nation entière », a martelé Maxime Koné.

Dans cette guerre asymétrique qui nous oppose aux terroristes, le ministre soutient que la lutte ne peut pas se limiter aux aspects stratégique et militaire ; ce doit être « une réponse holistique, à laquelle il faut ajouter la réponse diplomatique ». De l’avis de Maxime Koné, il est clair que « les terroristes bénéficient de soutiens extérieurs ». Mais, prévient-il, « nous allons traquer ceux qui soutiennent le terrorisme ». Les objectifs du gouvernement, a précisé le patron du département de la Sécurité, c’est de travailler à : mobiliser le maximum de ressources pour lutter contre ce fléau, protéger les populations et leurs biens et, enfin, faire repartir les déplacés internes dans leurs localités d’origine. C’est unis que « nous gagnerons cette guerre», a conclu Maxime Koné.

Sié Mathias Kam

prdc uneLe Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a initié une rencontre ce 13 août 2021 avec comme invité le ministre du Commerce et de l’Industrie, Harouna Kaboré. Tenus au siège de l’institution CFOP, les échanges entre les deux parties ont porté sur les mesures prises par le gouvernement pour atténuer la hausse des prix de certains produits de première nécessité.

Au menu des échanges ce vendredi, la flambée des prix des produits de grande consommation. Cette initiative du CFOP vise à amener l’exécutif à trouver une solution à ce problème qui se répercute sur la vie du citoyen burkinabè. Selon le ministre du Commerce, la cause du problème ayant provoqué ces augmentations sur le marché national se situe au niveau international. Mais, assure-t-il, l’État burkinabè a pris des mesures qui devraient aider à sortir le pays de cette douloureuse épreuve. Et selon le ministre, l’une des mesures immédiates, c’est la fin des exportations de certains produits de première nécessité comme les céréales. « Nous n’avons plus donné de nouvelle autorisation pour les exportations, donc le gouvernement a pris la décision de ne plus faire siéger la commission qui attribue les autorisations d’exportation de céréales  », a confié M. Kaboré. prdc 2A travers ce choix, le gouvernement entend trouver une solution pour maintenir les prix fixés au plan national tel que cela est défini par les textes. « Certains contrôles s’exercent sur quelques produits, notamment le sucre, l’huile, le ciment et le pain », précise le ministre du Commerce et de l’Industrie. Si l’on en croit Harouna Kaboré, cette alternative vise à permettre à toutes les couches sociales de se procurer lesdits produits.

Le CFOP, Eddie Komboïgo, à la sortie de ces échanges, dit être sceptique sur le respect par le gouvernement de ses engagements. « Nous n’avons pas vu réellement de propositions concrètes et nouvelles du gouvernement tendant à améliorer les prix à court et moyen terme », a déclaré Eddie Komboïgo. Le CFOP exhorte donc le gouvernement burkinabè à traiter avec le plus grand sérieux et la plus grande diligence cette question de flambée des prix pour que la réduction promise soit effective dans « les 3 mois, sous peine de susciter des révoltes ».

Tout en remerciant le CFOP pour ce cadre de discussion, le ministre Harouna Kaboré a invité les populations à privilégier la consommation des produits locaux.

Sié Mathias Kam

oonna uneAprès de nombreuses tractations et des reports, l’élection du nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a finalement eu lieu le 30 juillet 2021. Les commissaires de l’institution en charge de l’organisation des élections, au nombre de 15, ont même prêté serment. Mais l’Opposition non affiliée (ONA), par la voix d'Hermann Yelkouni, 2e vice-président de l’APP-Burkindi, dénonce le manque de neutralité dans la gestion de la CENI et dit ce que celle-ci attend du bureau nouvellement constitué.

L’Opposition non affiliée (ONA) est un ensemble de partis politiques n’appartenant ni à la majorité, ni à l’opposition politique burkinabè (CFOP) ou encore à la société civile. Parmi ses membres figure l’Alternative patriotique panafricaine Burkindi (APP-Burkindi). Selon son 2e vice-président, Hermann Yelkouni, durant les 5 années précédentes, la CENI a alterné le bon et le mauvais. « Les dernières élections ont été entachées par des récriminations sur l’organisation pratique de celles-ci», martèle-t-il, et des « insuffisances criardes  ont été relevées par tous les acteurs de la vie politique au cours des élections couplées de 2020 ». Toujours selon Hermann Yelkouni, quand on est commissaire de la CENI, on ne relève plus de l’opposition, de la majorité ni  de la société civile. « On a prêté serment pour agir au nom de la nation », précise ce membre de l’ONA. « Et si les gens ne peuvent ne pas se départir de leur structure d’origine, ça veut dire que la neutralité de la CENI est mise à mal », poursuit-il. oonna 2Toutefois, au nombre des acquis de la CENI, il cite l’enrôlement du corps électoral grâce à la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) et le vote a minima des Burkinabè de l’extérieur, une première dans l’histoire politique de notre pays. « Le plus grand travail reste à faire, car la majorité des Burkinabè sont hors du système électoral. L’initiative est bonne car elle permet d’enrôler le maximum de nos compatriotes tout en réduisant le coût des élections, mais les gens n’ont pas foi en notre administration, surtout en ce qui concerne sa neutralité vis-à-vis des structures politiques », déplore M. Yelkouni.

oonna 3Revenant sur les points de désaccord ayant retardé la prestation de serment des nouveaux commissaires, Hermann Yelkouni n’a pas manqué de fustiger l’attitude de l’opposition politique. Il martèle que l’opposition n’est pas logique dans sa démarche de récusation du  Sao Naaba (NDLR : Bonaventure D. Ouédraogo, représentant de la chefferie coutumière) comme candidat à la présidence de la CENI, d’autant plus qu’elle n’a pas récusé ce dernier en tant que commissaire de ladite institution. « Nous pensons que les motifs qui ont présidé à la récusation de ce chef traditionnel, représentant de la chefferie traditionnelle, comme candidat à la présidence sont aussi valables pour qu’il soit récusé comme commissaire de la CENI, car il représente une partie de la société civile, censée être neutre. Pire, si on le reconnaît en tant que tel comme politique, ça veut dire qu’en réalité la société civile n’a que quatre représentants et la majorité six. Mais l’opposition l’accepte en tant que commissaire, ce qui veut dire que le jeu est biaisé », argumente-t-il. Et d’ajouter : « Si le CFOP était cohérent, il devait d’abord le récuser en tant que commissaire pour qu’il ne soit pas candidat à la présidence de la CENI».

Tout en déplorant l’absence de femme dans le nouveau bureau de la CENI qui a à sa tête Elisée Ouédraogo, l’ONA espère plus de neutralité dans la gestion de l’institution chargée d’organiser les élections dans notre pays, gage d’une démocratie aboutie et indépendante. « Il faut plus de neutralité dans les différentes composantes  de la CENI pour donner confiance à la population et aux acteurs politiques », affirme Hermann Yelkouni.

L’un des grands chantiers du nouveau bureau en place, c’est bien entendu les prochaines élections municipales. Pour l’ONA, le premier défi à relever par ce bureau, c’est d’inciter les Burkinabè à s’inscrire sur le fichier électoral. « Le potentiel électoral est en déphasage avec le nombre d’inscrits sur le fichier électoral du pays. Motiver les jeunes à s’inscrire sur ledit fichier, c’est le pari qui doit être gagné par le nouveau bureau », a-t-il conclu.

Sié Mathias Kam

dpend uneLe 5 août 1960 à zéro heure, Maurice Yaméogo, alors président de la République de Haute-Volta, a proclamé solennellement l’indépendance de la colonie de Haute-Volta. 61 ans après, les attentes restent grandes et nombreuses. Cette autonomie semble en effet plus théorique que pratique. A qui la faute ? A l’ancienne métropole ou à nos dirigeants politiques ?

« Mes chers compatriotes voltaïques, aujourd’hui 5 août 1960 à zéro heure, au nom du droit naturel de l’homme à la liberté, à l’égalité et à la fraternité, je proclame solennellement l’indépendance de la République de Haute-Volta ! » avait clamé le président Maurice Yaméogo. Depuis, plusieurs chefs d’Etat se sont succédé à la tête du pays. Huit chefs d’Etat pour quatre putschs, une Révolution et deux insurrections populaires auront profondément marqué l’histoire politique de ce pays. Selon le Dr Ali Ouédraogo, historien et enseignant chercheur à l’université Joseph Ki-Zerbo, cette instabilité au niveau politique est à l’origine de notre sous-développement jusqu’à nos jours. « Pour se développer il faut être stable, stable d’abord politiquement avec des dirigeants légitimes qui travaillent pour le peuple », affirme-t-il. Cette instabilité est due, entre autres, aux nombreux soubresauts qu’a connus notre pays. La mal gouvernance, la gabegie, la corruption, le népotisme ont contribué, dès 1966, à installer le doute et le désordre. L’armée entre en scène à la demande des populations insurgées. dpend 2L’irruption de celle qu’on appelle « la grande muette » dans l’arène politique n’est pas sans conséquences. « L’armée a un rôle bien défini : faire appliquer la loi et faire régner l’ordre ; son arrivée au pouvoir a déséquilibré le jeu politique. Pire, elle a géré le pays d’une main de fer 49 années de suite », précise l’enseignant chercheur en histoire de l’université Joseph Ki-Zerbo. Mais, précise-t-il, on doit à l’armée l’une des plus belles périodes de notre pays, l’avènement du Conseil national de la révolution (CNR) avec comme figure de proue Thomas Sankara. Ce dernier, pour rompre avec le passé colonial et redonner à la population son identité, change le nom du pays qui devient Burkina Faso, ou ‘’pays des hommes intègres’’, un « nom donneur d’espoir », selon l’enseignant. « L’ancien nom Haute-Volta ne représentait rien », dit-il. L’hymne national, la devise et l’emblème d’alors seront tous changés par cette Révolution démocratique et populaire.

Selon M. Ouédraogo, la Révolution visait à donner au peuple sa vraie liberté, sa vraie autonomie et l’indépendance tant souhaité. C’est dans ce sens que plusieurs mots d’ordre seront donnés. « Parmi ces mots d’ordre pour libérer jadis la Haute-Volta, on peut citer le ‘’produisons et consommons burkinabè’’ » évoque-t-il. Cette période révolutionnaire est aujourd’hui le fer de lance de la jeunesse, une période pour le moment inégalée. La Révolution a mangé ses fils. Après cette période dorée, même avec la stabilité politique 27 ans durant sous la direction de Blaise Compaoré, le pays est demeuré sous-développé et dépendant.

dpend 3Pengwendé Narcisse Gansonré pense que malgré la période d’espoir de la Révolution, si le pays est toujours sous-développé ce n’est plus la faute à l’ancienne métropole mais à nos dirigeants qui ne sont pas à la hauteur des attentes. « Après 61 ans, ayons honte de ne plus accuser la France et remettons-nous en cause pour construire le pays », affirme cet étudiant. Zoénabou Ouédraogo pense pour sa part que la faute est partagée. Selon elle, l’ancienne métropole ne laisse pas ses anciennes colonies libres pour amorcer son développement. « Ceux qui sont là ont vu ce qui s’est passé avec le capitaine, ils (Ndlr les dirigeants politiques) préfèrent s’allier à la France à travers des accords qui n’avantagent pas le pays pour préserver leur pouvoir et leur vie », fustige-t-elle.

« Les indépendances ont été négociées », disait le Pr Magloire Somé dans son cours magistral « Afrique noire contemporaine ». Et selon le Dr Ali Ouédraogo, l’option de célébrer les festivités de cette indépendance le 11 décembre de chaque année s’explique par « la proclamation de la République le 11 décembre 1958. Le 5 août n’est que la confirmation de cette proclamation».

Après 61 ans d’indépendance, le Burkina Faso est en proie à plusieurs défis : l’insécurité, la vie chère et le chômage des jeunes diplômés battent leur plein.

En rappel, le Burkina Faso, indépendant depuis 1960, est une ex-colonie française. Elle a été conquise en 1895 par la France et rattachée ensuite en 1904 au Haut-Sénégal-Niger dans un vaste ensemble de l’AOF. Le 1er mars 1919, la métropole crée la colonie de Haute-Volta. Supprimée entre 1932 et 1947, celle-ci sera réhabilitée dans ses anciennes limites grâce à la lutte des élites politiques et de la chefferie coutumière. Le 11 décembre 1958, la colonie de Haute-Volta devient autonome. La République est proclamée. 5 août 1960 : proclamation solennelle de l’indépendance par son premier président, Maurice Yaméogo.

Sié Mathias Kam

cconv uneLe ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire ainsi que l’ambassade de France au Burkina Faso ont paraphé une convention ce 3 août à Ouagadougou. Il s’agit d’une subvention pour la mise en œuvre du projet d’appui à la protection et au profilage des Personnes déplacées internes (PDI) et des populations hôtes vulnérables au Burkina Faso.

La signature de cette convention marque le couronnement d’un processus débuté il y a 6 mois. Selon la ministre de la Femme et de l’Action humanitaire, Laurence Marshall Ilboudo, cela témoigne non seulement de l’excellence des relations entre le Burkina Faso et la France, mais aussi et surtout de l’attachement des 2 pays au bien-être des populations affectées par la crise sécuritaire et obligées de relever de grands défis tels que l’accès aux services sociaux de base et le droit à une identité. « La présente convention de subvention permettra d’apporter une réponse significative aux problèmes d’enregistrement et de documentation des PDI », a précisé la ministre.

cconv 2L’objet de cette convention est la mise en œuvre du « projet d’appui à la protection et au profilage des personnes déplacées internes et des populations hôtes vulnérables au Burkina Faso ». D’un montant total de 348 millions de FCFA, elle va permettre l’enregistrement de nombreuses PDI. « La mise en œuvre du projet objet de la présente convention nous permettra, outre l’amélioration de la qualité des données sur les PDI, de délivrer au moins 50 000 CNIB à celles-ci », a précisé la ministre de la Femme. Cette somme permettra également, à l’en croire, d’opérationnaliser le dernier décret pris en Conseil des ministres le vendredi 30 juillet 2021 sur le registre social unique.

Principal bénéficiaire de cette somme, le Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR) reçoit ainsi un important soutien de la part de l’ambassade de France au Burkina. Selon l'ambassadeur Luc Hallade, cette convention vise à apporter un appui matériel, financier et technique au CONASUR afin de l’aider à mieux faire son travail. « Elle contribuera à ce qu’au moins certaines des PDI aient de nouveau une existence légale », a-t-il souligné.

D’après la ministre de l’Action humanitaire, ce pactole servira à enregistrer les PDI pour les identifier, savoir d’où elles viennent et où elles vont pour mieux les accompagner dans leur résilience. « Si ces personnes sont recensées, nous pouvons les aider à repartir dans leurs zones d’origine ou à identifier une zone où elles pourront se sédentariser et être plus résilientes », a-t-elle conclu.

A la date du 30 juin 2021, le Burkina Faso enregistrait un peu plus de 1 312 071 PDI réparties dans l’ensemble des 13 régions du pays, selon les chiffres du ministère de l’Action sociale.

Sié Mathias Kam

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